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comme g'éfires, deux autres efpèces de plantes,
fous les noms de Coftus & Alpinia; mais M. le
Chevalier de la Marck a cru devoir les .réunir au
genre des Amorties,'dont il penfe qu’elles ne font
que des efpèces.
Toutes les plantes qui compofent cette famille
io n t exotiques, & viennent originairement, les
unes des Indes orientales,les autres de l’Amérique.
Audi exigent-elles, en général, la ferre chaude,
ou au moins, l’orangerie. Cependant'il y a des
efpèces qu’on élève . allez facilement dans
nos climats, & qui, avec quelques précautions,
réfiftent même en pleine terre dans nos provinces
méridionales.
BALISIER , ( proprement dit ) Canna.
Genre de plante, de la famille des Balisiers,
qui a beaucoup dé rapports avec les Amomes.
Les plantes, qui compofent ce genre,-font exotiques
& vivaces. Elles méritent d’être remarquées
par la beauté de leurs feuilles & par la forme de
leurs fleurs.
Les Balifiers commencent à pouffer vers le
milieu du printems. Les premières gelées font
périr les tiges dans l’automne. En les renfermant
dans la ferre*ou dans l’orangerie, elles durent plus
long-tems. Les racines fe confervent en terre
pendant l’hiver, & donnent de ^nouvelles ’ tiges
an printems fuivant.
Les feuilles naiffent le long de la tige, quelles
enveloppent par leur bafe. Elles font d’abord
roulées en cornet dans leur jeuneffe. Lorfqu elles
ont .acquis leur développement parfait , elles
créfenten.t un afpeél .très-agréable- elles font d’un
verd gai, farinées, marquées de nervures fines &
parallèles ; elles repréfentent en petit celles du
bananier ; & ç’eft fans doute par cette raifon que
les Nègres de nos colonies donnent à cette plante
le noni de Baya nier marron.
La tige S’élève piiîs ou moins, fuivant les efpèces
6 fuivant les climats. Elle eft terminée par un
épi de fleurs, remarquables par leur éclat, & qui
reffemblent à-peu-près à celles du glayeul.
Ces fleurs paroiffent dans le courant de l’été,
$c les graines muriffent en automne..
Nous, ne connoiffons dans Ce genre que trois
efpèces, dont la première offre une variété;
Efpçces Cf variétés,
I. Balisier d’Inde, vulg Canne d’Inde,
C anna Jndica. L . des.pays chauds de Y A fie,
de l’Afrique & de l’Amérique,
B. Balisier d’Inde ponctué.
Canna Jndica punaàtà. r2fc-
2, B alisier‘.à feuilles étroites.
Canna angufifolia. L. Qf de l’Amérique ,
-entre les deux tropiques.
3. Balisier glauque.
Çajsva glaii.coe> L- Qf de la Caroline*.
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Vefcrîption du port des eJpècCS.
î. Le B alisier d’ Inde, ou Canne d’Inde, a une
racine épaiffe, charnue & tubéreufe, qui, feclivi ■
font en plufieurs noeuds irréguliers, s’étend horizontalement
près de la furface de la terre, &
pouffe plufieurs tiges fimples, droites & feuillées.
Ces tiges s’élèvent à la hauteur de trois ou quatre
pieds, & font garnies de feuilles alternes d’un
beau verd, longues d’environ un pied fur quatre
à cinq pouces de large.
La tige eft terminée par un bel épi droit, un
peu lâche, dont les fleurs font d’un beau rouge.
Les fleurs de la variété B font d’un jaune pâle,
femé de points rouges.
A ces fleurs fuccède une capfule oblongue à
trois côtés, hériffée d’afpérités, marquée de trois
filions longitudinaux, couronnée par les trois
folioles du calice, & divifée intérieurement en
trois loges, qui contiennent des femences glo-
buleufes.
2. Balisier à feuilles étroites. Cette efpèce
diffère de la précédente ; en ce qu’elle s’élève un
peu moins, que fes feuilles" font plus longues &
plus étroites, & que fes fleurs, jaunâtres comme
dans la variété B , ne font point marquées de
points rougès. En Amérique, cette plante fe plaît
dans les terreins couverts & fangeux.
3. B alisier glauque. Les racines de cette,
efpèce font plus groffes que celles des précédentes.
Elles pouffent de groffes fibres qui s’enfoncent
profondément en terre. Ses tiges s’élèvent jufqu’à
l'ept ou huit pieds de'hauteur.
Cette efpèce ne le cède point aux autres en
beauté. Ses feuilles font amples, liftes, & d’un
verd glauque ou bleuâtre.
Les fleurs font grandes, d’un jaune_pâle, non
pcnéhiées & difpofées en un bel épi lâche &
terminal.
. Ses cap fuies font plus groffes & beaucoup plus
longues que celles des précédentes. Elles contiennent
moins de femences, mais ces femences
font plus groffes.
Culture.
Les Balisiers fe multiplient de graines &.
d’oeilletons.
Les deux premières efpèces étant originaires
des climats les plus chauds de l’Afie, de l’Afrique
& de l’Amérique., demandent un foin particulier.
Il faut femer les graines au printems, fur une
couché chaude, Lorfque. les jeunes plantés font
affez fortes pour être levées, on les tranfplanta-
féparément dans des pots remplis d’une bonne
terre de , potager -, alors on les met dans une
couche de chaleur modérée, & on les tient à
l’ombre jufqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles
racines ; après quoi on leur donne beaucoup
d’air libre chaque jour dans les '.îems chauds,
$l on les arrofe fouvent..
Sî
liai
b a l
Si F on vêtit jouir des fleurs en différentes faiîott*,
lorfque les plantes ont fait un certain progrès,
i 1 .fout les mettre dans de plus grands'pots, remplis
I de la même terre. Après cette opération, qui
| doit fe faire au mois de juin, on peut en placer
L «ne partie dans la couche chaude, & laiffer les autres
t en plein air, à une expofition chaude, Ces dernières
I peuvent relier-dehors jufqu’au commencement
I du mois d’oétobre; mais alors il faut les rentrer
I les enterrer dans la ferre > & les traiter de la
I même manière que les autres plantes.
I Avec ces précautions, celles qui ont été laif-
I fées dans la couche, fleuriffen-t ordinairement dans
I la ferre dès l’hiver fuivant.
Les autres doivent être traitées différemment.
Au mois de mai on prépare une couche de
I chaleur modérée, qu’on couvre de bonne terre I jufqu à ,1’épaiffeur d un pied. On tire les plantes
I hors des pots, & on les.,place, avec leurs mottes,
B- dans cette couche. On lès couvre avec des cloches,
I que 1 on a foin de fouléver chaque jour pour leur
K donner de l’air ; & à mefure qu’elles croiffent, on
I les accoutume, par degrés, à fupporter le plein air.
Par cette méthode, ces plantes deviennent beau-
I coup plus hautes, & elles fleuriffenr mieux que ;
K celles qui font tenues dans des pots. Les fleurs
if. paroiffent dans les mois de juin, juillet & août,
■ & elles donnent, à l’automne, des femences fer-
■ tdos & capables de les reproduire.
I Balisier glauque, qui forme la troifième
■ efpèce , exige moins de foins. Accoutumé' à la
K température de l’Amérique Septentrionale, il efl
K moins dépayfé dans nos climats. Ses jeunes plants
B lûppoijtem plus facilement le plein air. On peut
B même les y laiffer expofés jufqu’aux premières
B gelées mais alors il faut les placer dans l’oran-
I gerie| où on les arrofe peu pendan t l’hiver. Au I .P1015' ^e mai, en les fort de leurs pots, & on
les plante dans une plate-bande chaude & fèche
I à 1 expofition du midi. Ces plantes peuvent
refier en pleine .terre; elles y profitent & donnent
j des fleurs tons les àns-; mais il faut avoir la pré-
B caution de les couvrir pendant les gelées.
Ufages.
-, ^.n. attribue aux racines quelques propriétés
I médicinales.; ■ mais il paroît qu’on ne Croit pas
( beaucoup à ces vertus, car on en fait rarement
[ -mage. :
I • Les1 graines donnent une belle teinture pourpre :
1 c en dommage qu on n’ait pas encore trouvé le
moyen de fixer cette. couleur & de là rendre
r durable.
I 1 L^sfènilles ne. nous font d’aucune utilité; maïs
^lles fervent^en Amérique, à étendre le cacao
I faîf .féçher, à envelopper la .gomme
\ etém: , a raire de.s cabas, & même à couvrir les \
Ici ces plantes 11e fervent c[ua l’ornement - j Agriculture. Home JE
B A L w
Elles font ti 11 trèS-bel effet dans les Jardins des
curieux. (M .D a v ph 1 wor.)
BALLE.Manière d’écrire le mot Baie, en latin
Gluma. Sorte de calice des plantes de la famille
des Graminées. Voye\ B a l e . (M. T uo v in .)
BALLET. Infiniment d’un grand ufage, très-
commode, & fort utile dans les greniers & maga-
fins de grains & de farines, & dans les aires, foie
qu elles fbient placées au-dehors, foit qu’elles
foient à couvert dans les granges.
On fait les Ballets avec des plantes d’une tige
ferme, ou avec des branchages d’arbres & d’arbrif-
feaux. Les plus communs font faits de bouleau,
de genet, de bruyère, de buis, de rofeaux, &c.
Ces . derniers foiit trop fbibles pour fervir aux
cultivateurs.
Lorfqu on bat les tiges des plantes économiques,
j®5 grains .s éparpillent. Rien n’efi plus propre que
le Ballet pour fes amonceler, afin de les cribler
& de les vanner. On en a également befoin pour
remettre en tas la farine ou les grains qui fe
répandent dans les greniers, lorfqu’on en a mefuré
une partie pour 1 emporter. Les hommes accoutumés
à fe fervir du .Ballet, ne laiffént prefque
point de grains fur le plancher. Tenant d’une main
une pèle de bois, & de l’autre un Ballet qu’ils
font agir, ils pouffent fur la pèle jufqu aux derniers
grains. ( JL l’Abbé T essier.) .
RaLO ïSE. P. Morin, dans fes Remarques fur
la Culture des fleurs, donne ce nom à une des
variétés du Tulipa gcfne.ia.na. L. Elle eft de trois
couleurs, rouge, colombin & blanc. Voyez T u -
lipe ( M. R e y n ie r . ) m ■ -
B A L L O T E , B a z z o t a .
Genre. de plantes, à fleurs monapétalées, de la
famille des L abiées , & qui a des rapports avec
les Marrubes.
Les plantes qui compofent ce genre font herbacées..
Leurs feuilles font oppofées, & leurs
fleurs difpofées par verticilles axillaires, qui font
munis en-deffous d’une collerette de petites feuilles
très-étroites.
Les fleurs ont quatre étamines inégales, deux
plus courtes, & deux plus longues, par oppofi—
tiom. Ces dernières fe rejettent fur les côtés de
la fleur, après la défloraifon, comme dans les
Epiaires 6c les Stacliides.
On connaît ’ quatre efpèces de ballotes & une
variété.
Efpèces fÿ variétés,
1. Ballote fétide , vulg. Marrube noir.
B a z zo t a nigra. L. <l2d de l’Europe, dans le&
lieux incultes., 1
B. B allote à fleurs blanches,,
B azzote flore stlbo. Toürn. 185.
2. Ballote laineufe.
B a z zo t a lanata. L. QL de la Sibérie*
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