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dont les fleurons font féparés entre eux par Je*
paillettes.
13. Bident rouge-brun. Cette efpèce^ n’eft
dirtinguée de la précédente que parce quelle a
les feuilles d’un verd foncé, & que fes fleurs : jaunes
à leur circonférence,' ont, a leur centre, une
tache orbiculaire d’un rouge-brun.
14. Bident à feuilles de bafilic. Cette jolie
efpèce ne s’élève qu’à environ un pied. Sa tige,
dure & rougeâtre dans fa partie »inférieure , fe
divife en rameaux nombreux, verdâtres & chargés
de poils extrêmement courts.
Les feuilles, portées par un pétiole fort court,
ont à-peu-près un pouce de long fur cinq à iix
de large. Elles reflemblent aflez à celles du Ba—
filic commun ou de l’Origan. Elles font ovales,
entières & à trois nervures principales.
Les «fleurs font terminales, blanches & plus
pètites que celles des efpèçes précédentes.
te. Bident à feuilles étroites. La racine de
cette efpèce eft vivace. Elle pouffe des tiges herbacées
, glabres, rameufes & coucliées fur la
terre.
Les feuilles font fefliles, étroites, très-entières;
glabres & à trois nervures. ;
Les rameaux font terminés par de longs pédoncules,
folitaires, & qui foutiennent chacun
une fleur blanchâtre, Ëgd . ; -
Comme les deux dernières efpèces n’ont point
encore été cultivées ici, nous n’en avons que
des notions trop imparfaites pour en donner des
defcriptions détaillées.
Culture. Quant à la culture, on peut divifer
toutes ces efpèces en deux claffes.
Celles qui croiffent fpontanément dans nos
climats, & fônvent même beaucoup plus abondamment
qu’on ne voudroit, font entièrement
exclues des jardins d’agrément. Elles ne font
admifes que , pour 1 inftruéiion , dans ceux de
Botanique, &, pour l’utilité, dans ceux de plantes
médicinales. Elles n’exigent aucun foin ; il fuf-
fit de les femer au printems , en pleine terre ;
on peut enfuite les abandonner à la nature.
Les efpèces originaires de l’Amérique fepten-
trionale, quoique exotiques, ne demandent pas
plus de culture.
Il n’y a que les efpèces qui nous viennent
des climats chauds, qui méritent quelque ménagement.
On feme les graines au printems, fur
une couche plus où moins chaude. Lorfque le
jeune plant eft affez fort, c’eft-à-dire, vers la
fin de Mai, on peut le mettre en pleine terre,
dans Une plate-bande , à une expofition chaude.
En les arrofant exactement, les plantes fleurif-
fent & mûriffent leurs femences.
Ufages. Les efpèces, N.°‘ 1 & 4, peuvent être
utilement employées dans la teinture. EUesdon-
nent, fuivant les diverfes préparations, diffé-
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rentes nuances de jaune, depuis l'olivâtre,jqd
qu’à l’aurore dorée.
Les efpèces 1 1 ,1 1 ,1 5 & 15 ont Une faveur
très-àcre , & excitent fortement la falivatio’n.
On attribue aüfli à l’efpèce, N.° 11, la propriété I
de diffoudre la pierre. ( M. Davpuiuot.)
BIDET, petit cheval. Chez beaucoup de fe J
miers&métayers,.il y a toujours un petit cheval]
deflîné à porter les denrées au marché & en.
rapporter les provifions, Le1 fermier le monte
quand il va vendre fes grains, fes befliaux,fa
laines, &c. il s’en fert auflï pour aller voirauf
champs, fes charretiers, fes bouviers, fçsmoif.1
fonneurs & autres ouvriers ; on l’âttèle à a*
petite charrette qu’on charge d’herbes pour là1
bêtes à cornes, ou'qu’on emploie à Un grand
nombre d’approches, pour lefquëlles il faudrait'
déranger un attelage de charrue. Ce petit cheval,
qui eft remplacé fouvent par un àne , s’appelle'
Bidet-, fi au lieu de choifir pour ces travanr
un cheval de -peffte taille, on en achète ou «n
en élève un d’une taille àu-deflùs, on lui donne,
le nom de double Bidet ; alors il fert dans lei,
momens de befoin à la chariue, au herfage,
&c. indépendamment de fa principale deffiiu*t
tion. ( M. l’Abbi T e s s i e r . )
BIEFFE. On appelle ainfi dans quelques can- l
tons de la Picardie , une terre bife , noirâtre,,
tirant fur le jaune. (Af. P Abbé Tessier.)
BIEN-JOINT ; nom que les Créoles des Ite
de France & de Bourbon donnent au Terni-
naliet Mauritiana la M. DiCl. Voye\ BadamiesI
he Bourbon. ( M . T h o u i n ).
BIENNE ; mot latin que quelques Naturax.
liftes ont francifé pour défigner une plante tpi
dure deux années. Voyc% Bisannuelle. (HJ
B.ETNIER.)
BIENS de campagne. On comprend, fonsce
nom , les fermes, métairies, domaines., locatiwj
res, les bois, les prés, les étangs, les terre
cultivées; les montagnes & les landes, qui fe1
vent de pâturage, les vignes, les oliviers, e
mûriers, les arbres à fruits, les befliaux
;volailles, les dîmes, champarts, cens & rentes,
( M. l’Abbé Tessier.)
BIENS de la terre. Les Biens de la terre font
les produits des champs & des arbres. On ditft
voilà un tems fevorable ou défavotàble qui bitrt
[de la terre ; les biens de la te rr e c e t te année Jon[
\tres-beaux y cela s’entend de ce qui,doit formel
’les récoltes, (ikf. l’Abbé Tessier.')
BIERE, boiffon-*fermentée; qui fupplée j«
vin dans les pays qui font trop froids Pour.
vigne , & qui eft recherchée même <wns, ,
pays de vignoble. Du moment où fa fabricatw
n’éproüvera aucune entrave, on^s’attachera
..vantage aux cultures quelle exige, qul tj10.
fujettes aux intempéries des faifons que »
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L c affurerpnt davantage le fort des cultivateurs.
||e vin déjà trop cher pour l’habitant des campa-
Jînes, n’eft pour lui qu’un objet de luxe & par
Konféquent de débauche, au lieu que la Bière,
Bevenue une boiflon générale,,1 pourroit être
tbriquée à un prix médiocre qui la mettrait à
la portée de tous les habitans de la campagne. La
ligne ne feroit cultivée que dans les bons
muartiers & comme objet de luxe, puifque cette
ienrée ne feroit que' pour 'ceux qui pourroient
!l.i payer, & la France gagnerait de toute matière
à ce changement : car la mauvaife Bière
Eft moins nuifible à la fanté des hommes que le
mauvais vin dont les pauvres s’enivrent dans
fles cabarets. Le vin devenant une denrée de
luxe, on s’attachera plutôt à perfectionner fa
mialité qu’à augmenter la récolte, & nos vins,
acquerront un degré de perfeélion qui affurera
■ erre branche de commerce ou plutôt d’ex-
fortation.
■ La Bière & les boiffons analogues remontent
à la plus haute, antiquité ; on en trouve des ■
pndices dans le moyen-âge fous le nom de:
mervoife, chez les Romains , fous le nom de \
Wfrevifium^ chez les .Egyptiens, fous les noms
jjde {ytkum & de carmi, chez g les -Grecs , Tous
le!nom de oinofendes vin d’orge , chez les an— ■
çiens Peuples de la Gaule & du nord de l’Eu-
Jrope, chez les anciens Efpagnols, au rapport
|de Polibë, & enfin chez toutes les nations des,
Ideux Hémifphères.j, car le chiqua des Péruviens,
Vèullo des Nègres, le cachiri des Caraïbes | ne
[jpt que des Bières dont les ingrédiens diffè-
jçont très-peu. C’eft toujours une céréale fermentée
à laquelle on ajoute une autre fuhftance
pour eh exalter le goût & faciliter la confer-
iyadon, & comme c eft le gluten de, végétaux
I qui paffe à la fermentation vineufe, les boiffons
quon prépare avec les racines & même avec
les tiges de plufteurs végétaux, font pareillement
Ides Bières , comme par exemple , la liqueur
I que les Kamtchadales retirent de la berce, les vins
pe Palmier, d’Erable, de Bouleau, &c.
^Pans les pays de l’Europe, où la Bière. eft
■ ftoiflbn ordinaire des habitans, on en pré-
|are de plufteurs fortes qui diffèrent en grande
B ,e Par la quantité de houblon qu’on y fait
Lj trer, celles qui fe confomment tout de fuite
I Sfime' a ^es Hollandois & leur Bière de
k i r ’ Bière de Louvain des
î ï i “°ns I Petite Bière de plufteurs pays de
[.^g| jma§ne font dès Bières douces, de peu de gar-
y , , ans ^quelles il n’entre que peu ou point de
rdes 4 Us • s Bières de 'garde, telles que le porter
°,1S ’ VrinctSf hier & l’OJlindifche hier des
mjL- de Bruxelles contiennent une
■ téht lé - doublon plus confidérable & fuppordes
grandes Indes. J’èn ai bu en
étoîf * fîu on avoit rapportée de Batavia, &
entôfe honnè. La même forte de Bière
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n*exige pas la mêmç quantité de îioublon dans
toutes, l'es températures ; il eft connu que celles
qu’on brafle au Printems & en Automne , en
demandent moins que celles qu’on brafle
en Eté. ' .
r-“y p-, ut joiere , c en L otve
& principalement Vorge d’Hiver oft efeourgeon.
On y emploie aufli le froment & l’avoine, foie
en petite quantité avec l’orge , foit féparément
pour des Bières différentes. Voyez chacun de
ces mots. ’
Ces grains fubiflènt les préparations fuivantes
avant d’être employées à la fabrication de la
Bière. On lps fait tremper, pendant quarante-
huit heures plus ou moins,, jufqua ce qu’ihs’é-
crafent entre les doigts. Fiiis on les .porte au
gernrtoir, falle baffe ou cave voûtée, où on lès
entaffe pendant environ vingt-qautre heures :
on les étend enfuite fur une épaiffeur uniforme
de quelques pouces jufqu’au moment où le
germe paroit. Il eft néceuaire dé remuer &. de
retourner ces grains jufqu’au moinent où Ton
voit qu ils font tous parvenus au même pcmr
de_germination , alors on les met dans le four
à fécher, nommé tour aille , où ils perdent leur
humidité, & on la paffe par un crible au fortir
de-là, pour en féparer la pouflière & les germes
deffëchés nommés en terme de l’art touraillons.
Ces grains defféchés après leur germination, paf-
fent au moulin où ils lont réduits en une
farine groftière. Ceft alors que commence proprement
la fabrication de la Bière qui concerne
le DiéKonnaire des arts & métiers
On y trouvera les plus grands détails fur l’art
des braffeurs & fur les brafferies.
La plante la plus généralement employée
pour effacer la fadeur du bled fermenté, c’eft
le houblon ; les Bières qui n’en contiennent pas,
ont un goût douceâtre qui déplaît dans les com-
mencemens & auquel beaucoup de perfonnes
ont de la peine à s’accoutumer. Le houblon
nagit fur la Bière que par fon amertume.,
& toutes les plantes qui ont cette même qualité,
comme la petite .centaurée ( Voyei Chi-
rone centaurelle, ) la germandrée ou petit
chêne. ( Voyei German.drée officinale) &
même le calamus aromaticus lui font fubftitués
avec avantage toutes les fois que fon prixhaüffe
& . q,uc fa récolte a été mauvaife.
• Cook , pendant fes. voyages , a fa:t une Bîèr
affez médiocre à la vérité; mais Tort faine, en
. fe fervant des jeunes pouffes d’une efpèce de
fapin du nord.
On trouvera , à l’article Houblon , tout ce
qui concerne fa culture, fa récolte & fa con-
fervatiôri. J’ajouterai encore ici que ce n’eft pas
^feulement pour perfeélionner le goût de la
Jhièrè que 1^ houblon ,eft néceffaire; mais il la rend
pliis facile à conferver, ioit comme plante amère,
Kk ij