
Le Bejuco efl un arbriffeau qui grimpe & fe
fou tient for les arbres qui font près de lui, fans
s’entortiller autour de leur tronc, & qui jette de
longues branches cilyndriques > pliâmes &
garnies de rameaux oppofés. Ses. feuilles font
oppofées, ovales-lancéolées, légèrement dentées
fur leurs bords, un peu luifantes & portées fur
dé courrs pétioles.
Les fleurs font petites, inodores, d’un jaune
verdâtre , & dilpofées en coymbes axillaires, fur
des pédoncules communément plus courts que
les feuilles. Elles confident en un calice d’une
feule pièce partagé en cinq découpures, arrondies
, en cinq pétales,. plus petits que le calice,
en trois étamines de la longueur de la corolle ,
en un ovaire fupérienr porté fur un difque avec
lequel il fait corps, '& formonté. cfun flyle terminé
pas un ftigmate-obtus..
Le fruit eff compofé; de trois eapfùlès:, uniloculaires
& à deux valves. Chaque capfule renferme
environ cinq femences,. munies chacune,
d’une aile membraneufe.
Cet arbriffeau croît à Saint-Domingueà la
Martinique & aux environs de Carthagêne dans
l4Amérique fepténtrionâle.
Culture. Miller dit, dans fon Dictionnaire, que
les femences de cet- arbriffeau lui ont été envoyées
de'la baie de Campêcheypar Robert Miller* qu’elles
ont produit plusieurs.plantes qui ié font conservées
en Angleterre pendant deux années, &
qu’elles fè font élevées à la hauteur de huit à dix
pieds , èn s entortillant autour de leur foutien :
les tiges ëtoient très-menues parieur bafe, & il
par oit quelles ne font mortes que pour avoir
été trop arrofées, parce que' lès racines fe font
trouvées pourries.
Cet arbriffeau efl très-délicat -, il doit être tenu
conflamment. dans la couche de tan d’une, ferr-e-
chaude , & demande très-peu d’arrofemens en
Hiver. Il n’exiffe plus en Angleterre non plus
qu’c-n France. ( M. Titoviy. )
BEJUQUE. Nom que les Péruviens donnent
à certaines lianes, ou peut-être, feulement
à l’cfpèce connue fous; lé nom de Bejucco f Hip-
pocratea volubilis L.')- „
Un des mfages les plusSinguliers de cette plante^
c’eOpour former des ponts fur les rivières trop larges,
ou dont les bords font trop efcarpés, pour y jetter
desppnts: les Péruviens tordent alors qüelques Beju-
qùes'qu’ils lient aux deux bords de la rivière & placer!
tdès branches au-deffus fur lefquelles on marche.
Lorfque la route efl moins fréquentée, on fe
contente.de mettre une feulé cordé de Béjuque, fur
laquelle, on.gliffé le. voyageur dans un manequin
de cuir. Voyei les détails de ces procédés dans
Thifloire générale des-V o y a g e s , tome 13 , page
$c6. ( M. R eyviev..')
B E LE T TE , mufle lia ; petit animàl redouté dans
lès baffès-cours.- il a fix pouces defongûeür, depuis
le b.oqt du nyifeau, jufqu’à l’origine clela queue,
& un pouce ou un pouce- & demi de largeur. ïi I
fixdentsincifives à chacune des mâchoires* &, à cha— I
que pied , cinq doigts garnis d’oncles, féparés les I
uns des autres. Ses jambes & là queue : font I
courtes, fon mufeau efl pointu, tout fon corps efl I
roux *, mais fa gorge & fon ventre font.blancs. On I
affnre que le poil de .fon corps devient blanc quel- I
quefois en hiver ; c’efl fans doute dans les hivers. I
très-rigoureux, ou dans les pays du nord. Voye\ 1© I
Dictionnaire des Quadrupèdes.
La Belette met bas au Printems elle fait or- I
dinairement quatre ou cinq petits. Elle fe loge I
dans dés trous de murs,. dans des piles de I
bois, dans des meules de paille & dans des trousfous I
terre.. G’efl un animal rufé, agile , fauvage, très- I
hardi & très-courageux yil répand, fur-tout dans les I
grandes chaleurs, une odeur forte. Sa petiteffe lui I
facilite un paffâge à travers des fentes. de portes &. I
deffenêtres& par des crevaffes de mur ..
Les chaffeurs fe plaignent des dégâts que fait la; I
Belette* aufli la profcrivent-ils & paie-t-on aux;
gardes la deflrudion de cet animal, qui fuce les, I
oeufs des-perdrix, dès faifans:, & tue les perdreaux I
■ &. les faifândeaux. Elle attaque .même les-jeunes, I
lièvres & les jëunes lapins, ^’attachant à leurs tê- I
tes, dont elle fuce le fàng; fouvent les lièvres & I
les lapins,ne pouvant s’en .débarraffer, l’entraînent; I
avec eux, & finiffent par fuccomber fous fesefforts I
opiniâtres^
La Belette efl la peflé dés. colombièr$ & des, I
poulaillers. Elle n’y'entre pas quelle ri’ÿ caflè. I
beaucoup, d’oeufs;, ne tue beaucoup de petits & ne I
les emporte dans>fà retraite y pour s’en nourrir. I
On dit. que la morfure de la Belette-efl véni- I
meufe, fur-tout quand elle effirritée. Peu de gens, I
s’expofent à être mordus par cet. animal; ainfi 11
on n’a pas de preuves de cette affer tion. D’ailleurs I
la Belette feroit dans le cas de tous les autres ani~
maux, qui Ton t beaucoup de mal, lorfqu’il mor~ I
dent étant en colère., M s font toujours.en colère,, I
quand ils mordent..
La. Belette eff aufli l’ênnemi des moineaux , des: I
rats, des.fouris, des chauves-fouris. Peut-être fait- I
elle plus de bien à l’homme , en détruifant ces
animaux qui lui nuifent, qu’il n’en reçoit de> mal I
par le tort quelle fait.dans fa baffe-cour. Mais I
on voit toujours lé dommage & jamais on ne cal- I
eu le le s,avantages. Au refte, fi.on croit devoir pren- I
dre des moyens contre la. Belette ; voici.ceux qui. I
font.en ufage..; ■ I
On peut, quoique difficilement, la tuer, à I
coups de fofil : on-multiplie les pièges, tçlsque les I
quatre de chiffre & le traquenard-, un oeuf efl l’ap- I
pas le. plus sûr. On confeillëaufli de mettre de la
poudre de noix vomique, dans,une -pomme ou I
une poire biënïmûrei.L’expédJient le plus affiné,. I
eff de fermer exactement les poulai.llers:& lesco- I
lombièrs', de vifiter ces endroits avec attention &
de n’y pas laiffer d’ouverture!, par laquelle; une Beè I
lette puifle paffer * : {MiBAbbA: \ Tx s si
BELIER , mâle de .la brebis. Voye\ Bete a
î .aine. ( SR l ’Abbé .T e s s i e r . )
BELLADONE, A t r o p a . L.
Genre de plante,, de la famille des Solanées, qui '
comprend quatre efpèces connues, réuniesâ caufej
de leur calice perfiffant, qui n’envirohne point la(
baie comme dans les coquerets, & à caûfe de leur i
fleur en cloche & non évafée comme dans .ks?
morelles. Cette divifion efl d’au tant plus arbir taire ;
que de ces quatre efpèees, l’une efl une plante
lans tige, la fécondé, une plante élevée, la troisième
un arbre & la quatrième un arbufte. •
EJpeces.
i . La Mandragore ou Belladone fans tige. ^
- A t r o p a Mandragora L. ^ des montagnes' de :
l’Europe méridionale & du Levant.
1. Belladone vuigairei.
A t r o p a Belladona L«. 2 iC 3cs lieux ombragés
de l’Europe.tempérée.; .
. 3. BellaIdione à feuilles de ; nicotiane. f
A t r o p a arbçrefcens L. ïy -d e l’Amérique;
ïDéridiorialer
4. Belladone cl’Efpaguç. ,
A t r o p a frutefeens L . ï> dç l’Efpagne.: ;
V Le Mandragore o u Belladone fans'
' tige". Lésréveriës qu’on a débitées fur cet'te plante
ont engagé bien des curieux à la cultiver ; aufli fe ■
trouvê-t-elle dans plufieursqardins & particulière-;
ment dans; ceux de Botanique^ Sa çacjpe, queides
cerveaux .exaltés; ont comparée à la ^partie inférieure
de Thomme, ou même dgs. Herborifles ont
deviné des parties fexueiles , n’efl qu’une racine
charnue,, femblâble pour fa forme à celle des ca-.
ro^es, mais qui fe partage quelquefois en 1 deux ou
trois cuiffes. Il eff furprenant que des^planchés;
coloriées 3; publiées en 1788 pour l’inflruClion d’un
jeûne P r in c ep ré fe n te n t ‘encore cette plante i
avet les'Attributs'du fexe féminin. Cette racine'
donne nàiffanèe â.’plufieurs feuilles ovales, ori-r
; dées fur les bords', d’un veit fpinbré, qui font!
' étalées en rofe' comme celles du plantain. Il naît
■ en.tre ces feuilles des pédoncules: très-courts, qui-
portent chacun une fleur en cloche, d?un blanc!
^lavè de pourpre ; à laquelle fuccèçle une baie def
lagrofleur d’une pomméde couleur jaune lor f - '
quelle efl muré Sc pleitië de femences..;1
W * f culture. On ne cultive la Mandragore, que;
dans les jardins de botanique & dans ceux de quel-;
qués amateurs î fon peu d’apparence &pes foins,
quelle exige,:l’excluent des jardinsd’ornemént.'
p Dès que les* baies font mûres , il faut en fépa-
*rer- graines-& les ferner fous chaflis-, dans, unej
' terre légère : lorfqu’on .garde îles, graines jufquiu!
•printemps ,:,elles.réuffiffent moins bien. Léserai-!
[-fis. iemées en.autQiiine pQiiffsnt aw printemps
on doit les laiffer en place jufqu’au mois d’Ac ût
ayant foin de les farder fréquemment & de les
arrofer lorfque la terre eff fèche : à cette époque
on lève les jeunes plantes & on les met léparé-
ment dans des pots. Cette plante craint le froid
& doit être mile pendant i’hiver dans l’orangerie
: avec quelques piécautions, elle dure très-
long-tcms Si donne chaque année cles.fleufs;Millçr
en aVudes pied s qui av oient près de cinquante ans.
Je penfe qu’on pourroit adopter pour cette
plante, la méthode que M. Parmentier emploie
pour les pommes de terre, celle de faire fermenter
le's baies avant d’en extraire les graines;
fi elle eff praticable fur une petite quantité de ccs
fruits,. elle pourroit accélérer la germination des*
graines. En général, cette plante ne peut exciter
là curiofité,. que par les contes dont elle eff
^ la caufç...
• ,2. .Belladone vulgaire.. Cette plante s’élève
à la hauteur de trois ,à cinq pieds & forme une.
touffe régulière dé grandes feuilles, dont le.vert
fombre produit un teffer agréable. Les pédoncules
font uniflores & fortent â l’aiffelle des
fleurs : les fleurs font pendantes, d’un rouge
brun & en forme de cloche ;Té fruit,qui leur
fuccède., eff. une baie,noire, ‘ pleine de fuc & de
la groffeur d’un grain de raifln..
Ufage. Cette planté ,. l’un des plus tèrribles
poifons de -l’Europe., devroit être proferite des
jardins. Toutes les années, les enfans & même
dès Derfonnes âgées fopt féduits par l’apparence
de fes baies & paient dé la vie cette curiofité.
La •beauté 'de cette planté, l’effet qu’elle produit
dans un grand parterre, ne compenfent pas
Je danger de la cultiver.: On doit abfolument la
vbannir de tous lès jardins & ne la conferver que
dans lès écoles dès Jardins botaniques. ’
Cette plante efl 'très-facile à cultiver : les graines
femées dans une terre humide,réuffiffent infaillible-*
nient «fe d’ailleurs Ja plante étant vivace, fecon-
ferve uii certain nombre d’années..
La Belladone; eff employée extérieurement en
Médecine ; "comme réfolutive : elle efl même plus
efficace que la morelle dent elle a les qualités.'
Les fruits de cette plante donnent une couleur
verté, mais peu fixé :'elle n’èff ufitée que pour la
peinture , M. Dambourney n’a pu la fixer fur
la laine. .
■ 3.. Belladone <à feuiilès dé Nicotiane. Cette
plante forme un pérît arbre , que M. le Chevalier.
dé lâ'Mark- compare } pour fon enfemble
à unr prunier. Les fieurs n'aiffent en faifeeaux k
I’aiffelle des feiiillés, elles font de couleur blan*?
che avec ieursXétamines' faillantës.
Cette plante n ’a pas encore été cultivée en Europe
, on ignore par conféquent les foins q u e lle
vçxige,:\cumtne*elleeff.originaire de l’Amérique
'.ridjipngle feudroit la conferver dan$ fçyrfiSr-
chaudes*.