
nière que je viens de dire qu’il faut traiter les
fragmens enracinés de tiges rempantes des efpèces,
n.°* i l , 13 & 1 4 , pour les multiplier.
Si l’on veut matcotter ces efpèces fruticantes,
le tems le plus favorable efi le commencement de
Juin. Pour y procéder on choifit des branches
les plus inférieures, âgées de deux ou trois ans ;
on lesincife fi l’on veut à la manière des oeillets y
mais cette incition n’eft pas nécefiaire : on les
courbe de manière à mettre en terre fans les
rompre , à environ quatre pouces de profondeur,
la partie incitée ou non, de chacune, qu on veut
faire enraciner , dans le même pot qui contient
la plante , à laquelle ces branches appartiennent,
ou dans un autre pot placé à portée: en fuite on
redreffe, & Pon tient dans une direction verticale
, la portion de fa branche marcottée, qui
ie trouve hors de terre, entre le point que
l’on de lire faire enraciner, & fon fomiaet. Qn
ji’v fait après cela rien autre chofe que- de
tenir habituellement ces marcottes dans une humidité
l'uffi faute, fans être excefltve. Au commencement
du mois d’Août fuivant, on les
vifite, pour -s aiïurer fi elles font fuffifamment
enracinées: en ce cas, on les lèvre -, en les
enlève avec toutes leurs racines* on les plante
iur-le-champ , chacune à part dans un pot
rempli de la terre indiquée; puis on les traite
comme je viens de dire qu’il faut traiter- lés
drageons enracinés. S i cès marcottes. ne font
pas fuffifamment enracinées au commencement
d’Août, ou au plus tard, vers le 15 de ce mois,
11 convient d’attendre, pour les lévrer, jufqu’au
mois de Mai fubfêquent : car li on les févroit
à fa fin d’Août, ou en Septembre, les plantes
qui en proviendroient, ne pourrofent acquérir,
avant l’Hiver, affez de force, pour réfifier à,1a
rigueur de cette faifon.
Pour multiplier ces efpèces fruticantes ,
par boutures , il convient, de choifir les
mois de Mai & de Juin, préférablement à
tout autre tems. On y procède en coupant
des branches de deux ans environ , & d’une belle
venue, par fragmens de huit à dix pouces de
longueur; on coupe la ,bâfe de chacun de .ces
fragmens en bec de flûte ; on en ôte les feuilles
non en les arrachant, mais en coupant.le pétiole
de chacune, à quelque cHfiance de la bouture;
on plante, le plutôt poflible, ces fragmens, ou
bouture?, dans des pots remplis de la terre indiquée,
on en ,pJante plusieurs dans chaque
pot; on enterre, au même inftant, ces pots juf-
qifau bord, dans- le terreau d’une couche dé
chaleur modérée; on les abrite des rayons dû
foleil, & on les arrofe légèrement tous les 3ours,
jufqu’à ce que la végétation des boutures annonce
qu’elles font enracinées; lorfqu’elles font enracinées,
on diminué les arrofemem; on ôte les abris
par la voie des boutures, convient principal
lement pour le Cadélari amarantho'ide, n.°
puifque ce n’eft que par cette voie qu’on
multiplie dans les Jardins des lfles Moluques^
de la Sonde, & particulièrement dans ceux de l’Idc
d’Amboine, où cette plante, quoique naturelle
à ce pays, eft néanmoins cultivée comme plante
potagère.
par degrés, enfin on traite ces boutures comme
-|é-s drageons enracinés. Cotte -inaltiplieatio.n.,
On ignore la culture qui convient dans le
climat de Paris aux efpèées, n.ps 6, 7, 8,9,
io y 19, 20, U , 22 & 23. Mais, il elVprobable
que lorl'qu’on poffédera ces plantes à Paris, puif.
quelles croiffent naturellement dans les mêmes
pays que les autres efpèces, il conviendra & l’on]
pourra utilement leur adminifirer la culture détaillée
ci-defl'us pour ces autres efpèces, en modifiant
cette culture, fuivant la nature herbacée,
annuelle, ou herbacée vivace, ou fruricante,
j & c ., de'chacune. Ainfi , il fera à propos dé
cultiver les efpèces , n.°* io & 20, qui font annuelles
comme l’elpèce, n.° 4, qui l’eft aufli;
l’efpéoe, ni° :j| comme les efpèces, n.os 11,13
& 14, qui font comme elle vivaces & à tiges
rempantès & radicanres ; l’efpèce, n.° 9, de mente
que ces quatre dernières, en eftàÿant; outre cela;
pour la taire fructifier, de lui adminifirer la culture
que j’ai çonfeillé de pratiquer, pour faire
fleurir & fruélifier l’efpèce, n.f 18 : puifque,
fuivant les obfcrvations de Rumphe, cette ef-
pèce, n.° 9, eft aufli une plante de végétation
très-vigoureufe, qui. fleurit rarement, ne fleurit
que très-tard, & ne fleurit que lors des fé-
chereffes , &c. Quant à la. chaleur convenable
pendant l’Hiver à ces plantes dans le climat de
Paris, il fera à propos de leur adminifirer d’abord
un' degré de chaleur moyen entre'celui
qif exigent les plus délicates des autres efpeces, &
celui'dont fe conten tent les' moins délicates de
mêmes autres ëfpèces. On les mettra, par exemple
, d’abord dans une ferre dont la tempétaturt
habituelle foit de huit à douze degrés; faut J
augmenter ou diminuer par la fuite ce oeû<
de chaleur, pour chacune de ces plantes, w
vaut l’effet qu’il produira fur elle.
: Ufagc,s\.
Aucune de ces plantes n’eft employée en L®
rope, ni dans les alimens, ni en Médecine: iMj
plufienrs d’entre elles font employées dans HM
à ces. deux ufages. Suivant M. Lamarck, le_ UJ
du Cadélari à feuilles obtufes, n.° 2, expnnij
& bu avec une quantité- égale d’huile de J
me, guérit la elyffenterie.. Suivant Rhéeae,
eoétion de cette efpèce eft utile dans la i ) e,
terie, & adoucit les douleurs du calcul ( :
veflie, '& s’emploie contre e Jpiflement,de aI^
fa racine eft .purgative ; pilée & cuite ave j
beurre, elle s’aciminifirèutilemcnt G_onft'e «- -J
femerie; en déccètioiï, elle fortifie le -
fdi/fipe les vents, incife les glaires, & brife le
calcul de la veflie ; la même racine eft un épi-
carpe, utile contre les fièvres intermittentes; pilée
& fine dans du vin, elle fert aux calculeux,
& c’eft un diurétique utile principalement aux
[hydropiques ; pilée & mêlée avec le fi'ic de li-
jiion, elle eft bonne contre les dartres & contre
les tumeurs qui naiffent fous le menton &
fous la mâchoire ; fes femences pilées & mifes
dans ie- nez appaifent certaines douleurs de tête,
la racine de la plante, nommée par Rumplie
i jiuricula Can;s mas, & que M Lamarck foup-
çontie être la même que le Cadélari frutefeent,
n,° 3, s’emploie, avec d’autres plantes, contre
| la toux & la dyfl'enterie: l ’herbe eft ulitée, aufli
[avec d’autres plantes, dans les fièvres, contre
'les ardeurs d’entrailles, l’ardeur d’urine , la gonorrhée,
l’épilepfie: cette plante s’emploie aufli
contre le marafine des .enlàns exaétement de ia
[même manière que le Cadélari couché, n.° 6,
ainfi que je le dirai plus bas: enfin fes feuille?
s’emploient pour la nourriture des hommes avec
les autres herbes potagères. Suivant Rhécde, la
racine de la plante, qu’il nomme. Vellia Codi-
nli, & que M. de Lamarck foupçonne être le
Cadélari à feuilles de flyrax, n.° 4, étant pilée
[avec du petit lait, eft utile contre les hémor-
[rhoïdes : la poudre de la même racine eft bonne
contre certaines douleurs d’inteftins. Suivant le
même Rhéede, le Cadélari couché, n.9 6, a.les
| mêmes vertus que le Cadélari à feuilles obtufes,
n.° 2; & outre cela étant pilé • & mêlé avec
jde 1 huile, il eft quelquefois utile contre l’urine
purulente. Suivant Rumphe, la même plante eft
d’ufage, mais rarement,. dans les alimens: elle
eft plus fouvent employée en Médecine: pour
les ufages médicinaux, i l faut préférer les. plan-
i tes de cette efpèce1, qui-croiffenx dans les lieux
ftériles, élevés & découverts : on lui attribue beaucoup
de vertus : elle eft alexitère : elle pafle
pour fpécifique contre l’efpèce de marafine des
enfans, que le peupie attribue à la fafeination ;
oa emploie contre ce mal .fa racine mâchée
avec 1 Arec y l’A core, &c. ; l’on met en fui te -le
malade dans un bain préparé avec cette planre
lentière; on lave aufli les enfans qui languiflënt
de cette maladie, avec le fuc de cette plante
N avec fa décoétion : elle efl très-employée compte
les fièvres, en décoétion, en mafticatoirè,
j en aliment : fon fuc étant bu, pafle pour fpé-
|cihque contre les flux bilieux : on l’emploie en
| maaicatoire contre l’ardeur d’urine, la gonor-
yhée la dyfl'enterie, &c. Les femmelettes de l’Inde
emploient, fuivant Rumphe, le Cadélari fan-
:gmnolent, ii-° 9, contre, un grand nombre de
imaux, & notamment tant à l’intérieur qu’à l’ex-
neur, contre les piflemens fanguinolens oit pu-
u en5. Suivant Rhéede, le Cadélari ficoïde, n.° 14,
lui j ? appliqué fur la tête, appaife certai-
douleurs de cette partie : fon fuc exprimé
& bu avec l’eau chaude, cbafle les vents & diflipe
les coliques qu’ils occafionnent : la racine pilée
& mêlée avec le cumin & le fucre, puis bue
dans de l’eau, ou dans du lait, ou dans du petit
lait, ou dans quefqu’aiure véhicule appro—
prié, eft eftimée utile pour conferver ou même
pour réparer les forces. Suivant Rumphe, en lavant
la tête avec une décoélion de l’herbe de
la même efpèce, on empêche les cheveux noirs
de blanchir : c’eft une plante rafraîchiflaRte &
un peu aftringente : quoique fa faveur foit un
peu défagréable & comme bourbeufe ou fem-
blable à celle de l’eau-ftagnanre, elle entre cependant
dans les alimens : toute l’herbe fe mange
comme plante potagère, ou feule, comme le
Pourpier, qu avec les Squilles : lé nom de légume
des Squilles, par lequel on défigne cette
plante, fuivanr Rumphe, donne à préfumer quelle
eft dans l’Inde l’aflaifonnement ordinaire de ce
ciuftaeé. Suivant Rumphe, le Cadélari amaran—
thoïde, n.° 18, eft une plante potagère que l’on
mange cuite à Java & dans les Moluques. : mais
on ne la -mange que mêlée avec d’autres légumes;
parce que, iorfqu’elle eft feule, fa faveur
eft peu agréable : en pilant fa racine avec du
vinaigre afFoibli par de l ’eau, & un peu d'alun,
on obtient par expreflion un fuc qui, étant attiré
dans le nez par infpiration, purge fortement
les. flegmes, & guérit les maux de tête, caufiés
par une cpngeflion de pituite vers cette partie :
on emploie aufli ce remède , qui efl très-excitant,
pour donner de l’alacrité aux jeunes gens
qui font trop difpol'és au fommeil : on applique
les feuilles fur les abfcès, pour les faire mûrir
& percer, & fur.les Ulcères : on efl aufli dans
lufage de donner à boire le fuc de ces feuilles
mêlé avec de l’eau, pour faciliter l’éruption de
ia petite vérole. Excepté les, efpèces, n ," i , n ,
14 & 16, qui font de jolies plantes, prefqu®
toutes les autres efpèces de Cadélari ne font cultivées
dans le climat de Paris, que dans les Jardins
de Botanique, & ne font pas affez belles
pour être recherchées par ceux qui ne cultivent
les plantes que pour l’agrément, fans avoir
égard à l’avancement de cette fcience. ( M.
L a n cr y .) v
CADELLE. Nom que l ’on donne dans quelques
Départemens au charençon qui attaque les
blés. Voyez Charençon. ( M. R e y n i e r . )
CADET. Poire d’une grofleur & d’une qualité
allez médiocre. Voyez ' Poirier , dans le
Dictionnaire des Arbres & Arbüftes. ( M,
R e yn i e r . )
} CADRAN. Maladie des arbres dont l’effet
n’attaque point leur exiftence, mais nuit à la
qualité du bois ; ce font des gerçures, ou fentes
qui rayonnent vers la circonférence, & s’approchent
plus ou moins du centre. Les maladies
Y y y -ij