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coup plus de'ïatasfa&ion iorfqu*otî la laiffe continuellement
dans la couche de tan , pendant
l ’E té , & q u e , pendant l’Hiver , on la renferme
dans une ferre-feche , dont la chaleur habituelle
foit à environ douze degrés du thermomètre de
Réaumur. Lorfque lés plantes de cette efpece
font foignées convenablement * elles fubfiûent,
pendant plufieurs années , en fleuri fiant. & fructifiant
j chaque année, fort abondamment.
Le Caftier glomerulé, n°. 2 , ne produit jamais
de fruits dans le climat de Paris. On le
multiplie néanmoins facilement & abondamment
par le moyen des productions nombreufes &
oblongues que chaque plante de cette efpèce
pou fie autour d'elle. Lorfque ces productions
l’ont âgées d'un an, au moins, on les fépare de
la plante qui les a produites , par une coupe
très-nette, faite à leur bafe avec un inftrument
bien tranchant} on les place en lieu fec & à
l'ombre, par exemple, fur les tablettes d'une
ferre féche, pendant quelques jours , jufqu'à ce
qu'elles commencent à fe flétrir , & que la plaie
faite à leur bafe foit parfaitement féche à l'extérieur.
Quand elles font en cet é ta t , on les
plante chacune dans un pot à bafilic, rempli
de la terre indiquée, prefque féche. Il ne faut
pas les planter avant cette époque, fi l'on ne
veut pas s'expofer à les voir pourrir au lieu de
s'enraciner. En les plantant, -on enterre environ
la moitié de la longueur de chacune de ces
courtes boutures. Les mois de Juin & de Juillet
font 'les plus favorables à cette plantation , qiÿ
doit être faite par un tems fec & chaud. Aufii-
t-ot queces boutures font plantées , on enterre
entièrement les pots qui "les contiennent dans
Une couche de tan , de chaleur modérée, placée
à l'expofition du midi. On couvre auffi-rot
ces pots avec des chaffis ou des cloches. On les
abrite des rayons d u f e le i l , par des paillaffons ,
jufqu'à ce qu’on voie végéter, les boutures, de
maniéré à être yonvairfcu quelles font enracinées.
Plufieiïrs arrofent un peu ces-boutures en
les plantant, & continuent de les arrofer très-
modérément une fois tous les huit jours, ;juf-
qti'à ce qu'elles foient enracinées. D'autres ne
les ârrofent aucunement, ni en les.plantant, ni
depuis , jufqu'à ce qu'ils les voient pouffer. Ces
derniers prétendent, avec grande apparence de
raifon , que tout arrofement adminiftré aux boutures
, de quelque efpèce que ce fort de Cacher,
avant cette époque, les mer en danger de
pourrir, & lqu'il règne toujours fous les chaffis
ou cloches une humidité plus que fuffifante pour
l'enracinement de ces boutures; Lorfqu'elies commencent
à pouffer, on les ■ laiffe jouir des rayons
du foleil, & ©n les arrofe très-légèrement une
fois par femaine., par un tems fec & chaud ,
avec un ‘arrofoir à goulot, en ayant la précaution
de ne pas mouiller la portion de la plante
C a c
qui eft hors de terre. -Ceux qui les arrofent avant!
qu'elles pouffent, ont cependant l'attention de!
les arrofer beaucoup plus légèrement & pM
rarement, avant cette époque, qu'après. Lorf-I
que ces boutures paroifiént luffifamment enracinées
, ce qui, fi on les a plantées au commet!
cernent de Juillet, arrive ordinaiiement vers il
milieu d 'A o û t} on leur donne de l'air , auquel
on -les accoutume par degrés, pour les endurer.
Mais il ne faut pas les expofer tout-à-fait e..
plein airs Vers le milieu de Septembre, on fup.!
prime entièrement les arrofe mens. A la fin Él
Septembre, on le.s enferme dans la ferre-chaude!
où elles doivent paffer l’Hiver, & où Ion place!
ces jeunes plantes dans un endroit plus chaud!
que les- vieilles, parce que ces dernières font!
moins délicates.
Au furplus, cette efpèce fe cultive comme}
l'efpèce, n°. i } elle peut aufii, lorfqu'elle elïj
adulte , être confervée pendant l'Hiver dans une!
ferre féche , fbiblement échauffée , & pendant!
l’E té , elle peut aufii fe paffer de la couche de!
tan } mais elle fe porte aiilfi beaucoup mieux , '
végète plus vigoureufëment lorfqu'on la me J
pendant l'Hiver dans une ferre féche , échauf-j
Fée à douze degrés, & pendant l’E té , dans lai
couche de tan.
On multiplie rarement, par la voie des fe-l
me'nces, les Caètiers, à côté droite, n°. 3, couronné
, n°. 4 , & rouge , ri°. j . Le Cacher ^
n0' 3 , ne fructifie pas dans le climat de Paris]
C e lu i, n^. 5 , n'y fleurit jamais. Celui, n°. J
y fleurit , & fruétifie abondamment chaque an|
nie. Les femences qu’il produit font fertiles.]
Mais lés plantes qu'on obtient de ces femences
font très-long-tems à acquérir leur groffeur nal
turelle} & , -après qu'elles l ’ont acquife, elles fcol
encore très-long-tëms fans produire de fleurs]
La forme des .plantes de ces trois efpèces par
ne pas pouvoir fe prêter à leur multiplicajioii
par boutures. Lors donc qu'on veut fe procul
rer ces efpèces, on prend ordinairement le parti
d'en faire' apporter de ,leur pays natal des plan]
tes adultes & déjà parvenues à toute leur grofj
fenr naturelle.
-Les voyageurs apportoient & envoyoient a
t-refois ces plantes curieufes plus fréquemmenl
qu'à pré fe nt. Mais ils y ont renoncé, -parce que
le plus grand nombre de ces plantes périffoltl
dans la traversée, par l’ignorance de ceux qui
en prenoient foin. Ils les tàifcient pourrir pa|
les arrofemens q u’ils leur don noient. Et s il enj
arrivoit quelques-unes jufqu'en Europe ,
étoient fi remplies d'humidité, que , qiioiqu elles
paraffent en bon état, au moment de Icur^rj
rivée , -elles p/riiïoient prefque toutes de la mem^
manière:, peu ' de tems après.
Lorfqu'on fe propofe de faire voyager
mérique en Europe des .plantes de ces efp#f
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[voici les règles qu'il faut fuivre., •& les foins,
[attentions & précautions qu'il faut recommander
à ceux qui fe chargent de les rapporter.
Ion choifït des plantes non-feulement adultes,
[& parvenues à leur groffeur naturelle, mais encore
qui aient fleuri fructifié, & qui foient
Iles plus fortes, les plus vigoureufes •, les mieux
[conformées & les' plus faines que l'on pourra
[trouver de chaque efpèce. 11 faut tâcher, en les
[arrachant, dene.les bleffer en aucune manière, &
[de leur çonferver la plus grande quantité qu'il eft
[pollïble de leurs racines auifijentières-qu'onle peut,
[il eft très-difficile de les enlever ave une fufhiante
[quaiitité de racines } parce que ces racines s’étendent
très-profondément dans les fentes étroites
ides rochers 3 & à caufe des épines nombreufes,
[dures & fermes , dont ces plantes font fouvent
très-horriblement hériffées, ik. qui les rendent
[très-difficiles & très-dangereufes à manier. On
[les plante dans des caillés remplies d'une partie
de terre quelconque, mais plutôt maigre que
graffe., fur-tout qui ne foit. point,prilê dans un
eadroit marécageux , qui,.fort preique fèche, &
[mêlée exaélemem avec au moins deux ou trois
parties de pierres calcaires concafiees. Ces caif-.
fes doivent- être, folidement faites.. Les moitiés
de futailles ne font pas bonnes.à être employées
[à cet :iifage., au .lieu de caiffes. Leurs cercles
font fiîjets à gliftèr } le ms douves à fe féparerj
: fond à tomber 3 la terre qa'éllesj contien-
fcent;à être difperfée. Ainfi , les plantes qu’on y
[met ,• font en très-grand rifque de périr avant
Heur arrivée. Pour .ménager la place , on peut
[mettre plufieurs plantes dans chaque caiffe. Elles
peuvent fans inconvénient y être placées fort
"près les unes des autres, parce que leur groft-
four n’augmentera aucunement dans la ira v er-.
fée, fur-t out fi elles font traitées comme il confient.
Ces caiffes doivent être percées au fond
«e plufieurs trous affez grands} & l'on n'oubliera
ms de couvrir ce fond d’un lit de pierrailles ,
pur faciliter l'écoulement de toute humidité,
pns le cas où par la fuite on n'e pourrok em-
feêcher qu’il s’en introduife dans ces cailles. Il
F très utile que ces plantes foient -ainfi encaif-
F^sunn^ois au moins avant d'être mi fes à bord
|u vaiffeau , fur lequel elles doivent être tranf-
prteesj afin qu'elles aient le tems de produire ,
|vant cet embarquement, des racines 'nouvelles',
p i tes rendront beaucoup plus propres à fup-
forter le voyage. Ces caiffes feront placées fur
F lieu le plus aéré du vaifteaù , & y fer ont fi-
P s & attachées affez folidement, pour que les
pouvemens les plus'violens du vaifièaune-puff-
f Rt *es déranger aucunement. Ii ne faut arrofer [
j>s plantes , en -aucune manière , depuis le mo-
L ntqu'elh?s -font plantées , 'jufqu'à ce qu'elles
Llent Arrivées'au lieu de leur-deitination. 11 faut
L ^traire 3 pendant tout ce tems , avoir très-
f and:ffiin de les garantir de-toute efpèce d'-humi- J
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dite y en lec couvrant d'une toile cirée, lors des
pluies & des tems brumeux, ou des brouillards
quelconques , & les découvrant lorfque le tems
elt ferein. On prendra aufii toutes, les précautions
néceffaires pour préferver ces plantes &
la terre dans laquelle elles, font plantées 'du
conta# de l'eau de la mer. Ces précautions fuf-
firont, fuivant Miller, pour que ces plantes arrivent
en bon état en Europe , pourvu cependant
que ce foit en été. Car fi elles ar ri voient
pendant une autre faifon, ces plantes auroient,
malgré- toûtes les .précautions pofiibles , bu l'humidité
à un tel point, qu elles en fer.oient devenues
très-difficiles à conferver. Si pendant la.
traverfee, il fiu'-venoit des pluies long-tems to n - .
tinuées , il -feroit très-utile de rentrer- les plantes,
dans une chambre du vaiife.au. Au furplus, Voyez
l ’article T r an s po r t p a r mer. Il eft important ■
qu'elles arrivent à leur deftination , non feulement
pendant les chaleurs de l'Eté , mais encore
affez tô t , pour qu’elles aient le tems de
pouffer , avant les, premiers froids de l'Automne ,,
une quantité de racines affez,grande , poux leur
donner une vigueur par le moyen de laquelle,
elles puiffer.t fupporter l’Hiver fuivant. Aufii-
tôt que c es plantes font arrivées dans le climat,
de Paris , comme .nonobftant les circonftances*
les plus favorables, & les foins quelconques^
elles ont toujours abforbé & retenu une quantité
.confidérabie de l’humidité qui règne conrir
nuellement fur la mer pendant toutes les fai--
: fons de l’année , il faut les tirer de leurs caif-;
fes , fecouer la terre qui xefte attachée à leurs
racines, puis les placer dans un endroit fec
à l'ombre , fur ies tablettes dq la ferre, par exemp
le ,- ou on les laiffera fe fécher pendant
quinze jours ou trois femaines : après, quoi , on
les plantera chacune à part dans des pots ou
caiffes d’une capacité proportionnée à leur grandeur
, & remplis d'une terre prefque fè ch e ,
pareille a celle que j'ai indiquée ci-deffus comme
convenable à tous les Caêiier-s , ou même encore
plus maigre y telle que ■ celle dans laquelle
j'ai dit qu’il failoit quelles foient plantées pendant
le tranfport par mer. df eft encore plus
important, pour ces efpèces que pour toutes les
autres de ce genre , que les yàfes dans lesquels
elles font plantées foient plutôt trop petits que
trop grands , & qu'-on n'oublie pas-de mettre
au fond de chaque Vafe un lit de pierrailles
cab-aires. Un vafe d'une capacité d'un tiers moins
grande que Je volume des produ#ions que la
plante qui doit y être placée a faites hors dé
terre , eft plus que fuffifant. Lorfqu'elies font
plantées, on place les vafo-s qui les contiennent
dans une bonne couche de ta n , couverte d'un
chafiis de vitrage/affez exhaufié pour que les
plantes ne touchent pas fes parois. La chaleur
de. cette couche les avancera & les aidera à pouf-
for 4 e -fl©«villes -racine-s. Après cette pUntaùon,