
Cet outil eft employé avec fuccès pour faire
des trous d’arbres, des défèncemens dans les ter-
reins meubles, & fur-tout pour arracher des .
arbres dans les pépinières. (JH. Th o v is .)
BESOIN. Les Jardiniers difent qu’une plante-
a befoin , lorfque la terre eft defféchée par la cha-
k u r & que la plante fouffrante penche les feuilles
& les fommités. Il fnffit, pour lui rendre fa première
vigueur, de larrofer aux approches de la
nuit. Lorlcrù’-un arbre eft dans le même cas les
feuillesiauniffent, &ilpérirait, fi on ne lui don-
noit aucun fecours, par une fuite de l oblitération
des vaiifeaux & de 1 appauvnffement de la
sève. C’eft principalement à cette caule. qu on
peut attribuer la jauniffe des arbres fruitiers,
& principalement des pêchers, maladie qui ne
fe déclare que ltfng-tems après, & q u ia pour
caufe prochaine l’obflruélion des vaifleaux léveux.
Vsyei J aun-issk. , . ' .
On rétablit les arbres qui commencent à jaunir
en leur donnant un ou plufieurs bouillons, voyez
ce mot, & même en mettant du terreau frais
autour des racines. Lorfque l’arbre ne fe rétablit
pas ou la maladie eft trop enracinée, ou elle a
d’autres caufes. J’ai obfervé allez généralement
oue les arbres & même les herbes quel on tranl-
nlante de la campagne dans un jardin, y lont
attaqués de la jauniffe; c’eft parce que la terre
s’vMefsèche davantage que dans les bois , ou elle
eft couverte d’herbes touffues qui entretiennent
une humidité confiante. ( M. R e y n ie r .)
B E S S I , Metrosideros.
d’un beau rouge de fang, qui fait fur le linge I
des taches prefqu’ineffaçables.
Ufage. Le Beffi forme le principal & le nieil-
leur des bois de charpente que l’on emploie I
dans lès Molnques ; & comme -ce bois prend I
un beau poli, on en fait divers meubles ot des I
ouvrages de tour qui préfentent une furfaec I
luifante & d’un brun agréable..
Cet arbre n’a point encore été cultivé en Eu- I
rope; mais il eft-probable qu’on pourroit l’y. I
faire croître., en femant fes graines au Printems, I
fous chaflis, & qu’on parviendrait à-le conferver I
en le cultivant pendant l’Hiver dans les ferres I
chaudes. ( JH. T hovin. )
BESTIAL, Beftiaux. On dit le Beftial ou les I
Beftiaux, en parlant des animaux quadrupèdes I
qui meublent une ferme ou une métairie. Poyc; I
Bétail. (JH. l’Abbé T e s s ier . ) \
BETAIL. On comprend fous ce nom tous!
les animaux d’une ferme ou métairie, les volailles I
exceptées. Les chevaux, jumens, poulains, tau- I
reaux, vaches, veaux , boeufs , béliers, brebis, I
moutons, agneaux, cochons, truies, boucs,chèvres
& chevreaux composent le ' bétail. On I
diftingue le bétail blanc des autres' fortes deI
bétail; les. bêtes à laine font le bétail blanc,
On appelle encore menu bétail les bêtés à laine, I
les chèvres & les porcs ; les gros bétail, les che- I
vaux & les bêtes à cornes, Voye^çc. qui concerne
ces animaux à leurs articles. (JH. l’Abbé Tess ier.) I
BÊTES à CORNES.
Ce genre, qui paraît appartenir à la famille
des -Légumineufes , & avoir, des rapports avec le
genre des Canéficiers, n’eft connu jufqu a prélent
nue par la description qu’en a donné Rumphe
dans fon ouvrage fur les plantes d’Amboine,
fom 3 pag. XI, tab. io , & n eft compofé que
B ES S I .. d’Amboine.
Me trosidiros amboinenfi. La M. dicl. ï>
des Mes Moluques, ,
Le Beffi eft un fort grand arbre dont le tronc
eft rarement droit. Sa cime eft vafte & étendue de
tous côtés. Ses feuilles, font alternes -, ailées lans
impaire, & compofées de deux ou trois couples
de folioles arrondies '& d’un vert gai, Les fleurs
font jaunâtres, & viennent en grappes courtes
ou en petits panicules, à l’extrémité des rameaux.
Elles'ont cinq pétalesd’un vert jaunâtre, io étamines
dinégale grandeur, & Un ovaire fupéneur qui
fe termine par un ftyle rouge & filiforme, Les
fruits font des gouffes- applaties, longues, de 8
à i l pouces, de couleur brune dans leur maturité
& qui renferment quatre à fix femences. ,
Lorfqu’on entame la fubftance de. cet arbre
jjn peu profondément, il en décpule un fuç
Il fembleroit que je duffe, fous cette dénomi-1
nation , comprendre non-feulement le taureau,
la vache, le veau m ile , le veau femelle & le boeuf; I
mais encore le ' belier , la brebis, l’agnéau , le
mouton, le bouc, la chèvre & le chevreau; cari
une partie de ces derniers animaux a des cornes I
Néanmoins je reflreindrai la . dénomination , &
pour me conformer à ce qui eft d’ufage, j appellerai
feulement Bêtes à cornes, le taureau, la I
vache, le veau & le boeuf, & ils feront l’objet
de cet article. -
L ’utilité de cette claffe d’animaux eft .fi conli-
dérable , qu’on ne peut s’en occuper fans éprouver
un grand intérêt- Elle rend plus de.fervicesi
que celle des bêtes à laine , & cependant elle!
exige moins de foins. Les Bêtes à cornes font d ure I
.conftitution plus forte & moins délicates, bu' a
qualité de la nourriture ; elles font plus intelligentes,
moins craintives & moins-embarraflees,!
Il n’eft donc pas néceffaire que les perfonnesj
qui les foignent, foient aufli vigilantes &
inftruites que les bergers. Cependant, pour ®|
fetirer du profit, il faut.de l’attention, non-MJ
' lement dans le choix de ces animaux, mais encottl
dans là manière de les conduire.
Choix des Taureau^
m
K t g plupart des taureaux, qui naiffent dans la
Bdoinefticité, font ou vendus à des Bouchers, ou
Bchâtrés pour en faire des boeufs ; on n’en réferve
■ dans l’état de taureaux qu’un petit nombre pour
Baropager & multiplier l’efpèoe des Bêtes à cor-
I 'nés'- g eft le principal ufage auquel on les def-
Btine. Quelquefois cependant on les .foumet au
travail• maison n’eft pas fûr de.leurobéiflanc©,
B & il faut être en garde contre l’emploi qu’ils
^peuvent faire de leurs forces.
I r Le taureau naturellement fier & indocile de-
. f^ent indomptable & furieux. Deux taureaux de
B d eu x troupeaux différens,.lorfque quelque vache
B ^ ft en chaleur , fe battent avec fureur jufqu’àce
B q u e l’un d’eux fe retire vaincu. Le taureau atta-
tqUe le chien, le loup , l’homme-même avec le I
;’ïp lus 'grand courage. Dans les combats des.ani-
. finaux, dont on repait les yeux du peuple , le
itaureau joue le rôle le plus important. L ’homme
îfa^een défapprouvant ces fpeétacles enfanglantés, ; â.yoit dans ceux qui s’en amufent, l’image des
■ chaffeurs, qui font déchirer par leur chiens une
ijbête forcée, avec cette différence cependant que
but des chaffeùrs eft moins de prendre plaifir
à ce carnage que d’encourager, par 1 appas de
la curée , les chiens à de nouvelles chattes. 1 ;
B Si. les combats, du taureau contre d’autres ani-
linaux offrent quelque chofe de féroce , comm
uen t peüt-on foutenir la vue du combat d’un
jBlaureaii contre un homme , qui s’y expofe
»pour .recréer des fpeélateurs ? On né le cohce-
fyroit pas fi on ne favoit que les Romains ai-
„ ' J'moient à voir des gladiateurs fe porter des coups
«terribles & fe tuer quelquefois, fi on'ne favoit
JBjjue dans les Tournois j qui étôient des fêtes Fran-
.■ :|Çoifes, on voyoit toujours couler le farig de quel-
*que Chevalier, li on n e favoit enfin qu’il n’ap-
|partient qu’au petit nombré des âmes élevées &
: 'ffentibles de rejettér tout fpeélacle, qui peut •
: 'ÿëtre dangereux pour ùn homme : M. le Prés
id en t de là Tour-d’Aigues dans un mémoire im-
|iprimé parmi ceux de la Société d’Agriculture de
»Paris, cherche à jùftifier les combats des taureaux.
,On fait que ces combats font en ufage en E f-
àgne , en Portugal ", dans le Bréfil & dans les
g— rovinces méridionales de la France. Il eft vifi-
f^le , félon M. le Prélident de la Tour-d’Àigues,
■ Êu Us ont été imaginés' comme néceffaires dans évfes contrées , où les troupeaux de bêtes à
«ornes font fauvages. Les peuples obligés
>fde vivre au milieu de ces animaux, de les
«conduire , de les fubjuguer, de' les forcer à
jles aider dans leurs travaux , les redouteroient,
;fes. fuiroient, ou feroient réduits à en exter-
jnmer ja race -, ainfi qu’il eft. arrivé à celle des
S - vaSes> qui, au rapport de Céfar , habi-
IB Ë r ^ cès m^mes contrées. En fuppofant la riér-
^ V l u é de ces combats, je voudrois qu’on ne
les donnât que dans les pays où la jeuneffe a
befoin de s’aguérir contre les boeufs fauvages ? &
jamais dans les pays où l’Agriculture fé fert de
chevaux ou de boeufs domeftiques.
M. de Buffon trace ainfi les qualités du taureau,
qui doit fervir d’étalon. Il faut qu’il foit gros,
bien fait., en bonne chair , que fon oeil foit noir,
fon regard fixe, l’on front ouvert, fa tête courte,
fes cornes groffes., courtes^& noires, fes oreilles
longues & velues, fon mufle grand , fon nez court
& choit, fon cou gros & charnu , fes épaules &
fa poitrine larges, fon fanon pendant jufqu’au»
•genoux, les organes de la génération gros, les
reins fermés, le dos droit, les jambes groffes &
charnues, la queue longue & bien couverte de
poil, le poil rouge & l’allure ferme & fùre.
11 eft avantageux de renouveller fouventle taureau
étalon, foit qu’on habite un pays, propre à
faire des élèves en beftiaux, foit qu’on ne nour—
riffe un taureau , que pour avoir des. y.eaux &,
du laitage. On doit toujours le choifir un peu
plus grós que les vaches, afin d’am^llorèr’ Telt-
pèce. S’il naît quelque veau mâle bien fait & qui
promette beaucoup , on peut le réferver pour èn
faire un taureau étalon ; on s’informe des endroii
où on peut en acheter de beaux ; on en tire de
l’étranger même de tems en tems. Les plus beaux
taureaux font en Danemarck , en Angleterre,
en Suiffé , dans* les Cevennes en Auvergne. C’eft
aux gens riches que je doflne cet avis. J
La différence du veau produit par un beau
taureau & de celui qui eft produit par un
taureau commun ou foible , eft fouvént d’un
cinquième pour le poids & pour le prix. Malgré
cet excédent de profit, il faut avoir l’attention
de ne pas trop difproportionner la groffeur
du taureau de .celle des vaches , parce qu’en les
couvrant, il les écrafe & que les veaux étant trop
gros, relativement au diamètre du baftin des
vaches, elles vêlent avec plus de difficulté & fou-
vent avec danger. On a vu fans douté de petits
taureaux produire des veaux affez gros ; mais cela
eft rare. -Pour que les veaux foient beaux & pe-
fans, il faut qu’ils foiem formés par un taureau,
& conçus par une vache de belle race. J’ai pefé le
jour de fanaiffance , un veau né d’un taureau &
d’une vache Suiffes. Son poids étoit de 70 livres.
Le Roi pour garnir la ferme de fon parc de
Rambouillet d’animaux de choix & pour améliorer
l’efpèce dans le canton & par-tout où l’on
pourroit en tranfporter des élèves, a ordonné
qu’on fît venir de Suiffe, un troupeau de vaches ;
accompagnées de deux taureaux. Ces animaux y
font établis .&■ entretenus depuis plufieurs années
, ils s’y multiplient & mettent à portée de
fatisfaire les cultivateurs curieux, q u i, à l'en-
v i , demandent fur - tout de jeunes taureaux.
Aucun élève n’eft vendu aux bouchers à moins
que quelque imperfection ne fnfle. craindre qu’il
n’y ait pas d’avantage à le conferver. De cette