
rière, qui lui répond & reviendra "entre les jambes
de devant, pour être tirée en devant.
Lorfqu’on a mis les entraves &. pafî'é les .cordes,
deux hommes forts, le premier, placé en
avant du. cheval, tirant la corde qui doit ramener
lé pied de .derrière, avec celui de devant .&
le fécond, placé derrière, tirant du côté oppo-
fé, pour réunir les deux pieds, que fa corde en-
gxige, le feront tomber, s ils font parfaitement
d’accord. Un troifième tenant la tête de l’animal
.avec une longé ou un bridon, le foutient de
manière à déterminer la chute fur le côté, &
non en devant.
Auffi-tôt que le cheval eft abattu, on pafl'e les
cordes, qui ont réuni;les pieds dans les ânneaux
de la fangle & on les y fixe par un noeud coulant
facile à défaire. Pendant tout le tems de
l ’opération un ou deux hommes tiennent fermement
la tête du cheval.
i P o u r châtrer par les caufliques on. fe munit
d5up bon bifiouri, de.forte ficelle & de quaire
petits bâtons appellés billots ou cajfots, longs
àc cinq à fix pouces & larges d’un pouce - au
plus. Ces. bâtons doivent être fermes pour ne
pas plier & excavés-intérieurement à deux lignes
de profondeur, de manière que cette excavation
arrive à une ligne près du bord , tout le -long
du bâton. C’cft pour cela; qu’on choifit _’ u bois
de fureau, dont on ôte la înoëlle. On pratique à
l ’extrémité de chaque bâton une coche ou un collet
pour y fixer un lien. Les bâtons doivent s’appliquer
les uns fur les autres avec la plus grande
jufteffe. ‘ • /
On remplit la.gouttière, de chaque pièce de.fii-
hlimé corrofif. broyé avec de l’eau, & réduit en
u ne efpèce de pâte avec de la farine ou du levain;
ou l’on remplit la gouttière de levain, qu’on fan
poudre de fublimé corrofif dans tou tes-les parties.
L ’opérateur énfuite lave les bourfes- avec de
l ’eau fraîche, faifit un teflicuie, incife la peau,
.& fait fortir le teflicuie, il repouffe vers le ventre
le corps, appelié épididymei ou amourette & le
-laiffe en entier, ou en emporte une partie, félon
qu on veut conferver à l’animal plus ou moins
de vigueur. Alors il engage le cordon fpermatique
entre deux bâtons, les lie aufli ferré qu’il eftpofi
fible, par les, collets, coupe le teflicuie près .des
•hâtons, fans l’emporter totalement; il en, laiiTe
foit un tiers, foit un quart environ, afin que lés
billots tiennent mieux.
- _ Lqrfque l’opération eft faite de Ja même: manière
à- Vautre teflicuie^ on iïive les hourfes avec
du vinaigre, dans lequel ]on a fait^drfoudre un
peu de fel marin, on le nétoie bien, on dégage Je
cheval-de fes liens, on le fait lever & on le laigne.
U faut le laifler repofer vingt-quatre heures,
après lefquelles le fublimé corrofif ayant produit
-ion ef feton coupe les liens qui. tiennent J^s bâtons,
& l’on achève la féparation des parties^ encore
adhérentes, .mais mortes; on lave dp nou-
'■ veau les bourfes avec une eau aiguifée de fel &
. de vinaigre.
On eii quelquefoisobligé de mettre des mo-
: railles aux chevaux, pour leur faire cette opé-
' ration.
Tous les jours, ou doit,faire faire au cheval un
quart de lieue ou une demi-lieue, mais lentement
& lui laver tous lés jours les bourfes avec
l’eau aiguifée dé vinaigre. En quinze jours, l’animal
guérir. Trois jours après fa guérifen, on le
fait travailler modérément. 11 peur foutenir quelques
petites journées du chemin, pourvu qu’on
ne le preffe pas.
2.° La Caftration par le feu diffère peu dè la
Caftration par le, c^uflqiie. Au lieu des bâtons employés
dans celle-ci,-on fait ufagé d’une efpèce
de tenaille, de la forme des morailles, mais plus
légère & plus petite, appellée moràifles à châtrer.
Elle-eft. longue de cinq à fix pouces:: les deux
pièces ne font pas tranchantes du côté, ou elles
fe touchent, mais limées, de manière cependant
qu’elles fe touchent dans tous les points, à l’une
des branches eft attachée une courroie peur les
lier, quand.on.s’en fert.
L ’opérateur, après avoir mis le teflicuie à ntV,
faifit avec les morailles le cordon entre la tefti-
cule & Tépididyme, rapproché les deux branches
,&v les lie fermement avec la courroie. 31 prend
alors un couteau de cuivre rougi au feu dans'un
véchaud, & fépare tant en brûlant qu’en coupant
le teflicuie de Tépididyme. Il jette aufli-tôt du
’fucrê fur l’endroit de. la feéticn & y fait étendre
de la cire jaune, au moyen d’un fécond couteau
très-chaud. Lorfqu’on ôte les morailles ou lors
de la chute de Tefcharre, il n’y a pas d'hémorrhagie
~à craindre. .
|.° Dans la troifième méthode, on fe contente
après avoir ouvert les bourfes dé lier les vaiffeaux
fperm a tiques avec un fort fil de foie ou-du fil de
cordonnier-, & l’on, emporte le teflicuie par une
feéüon faire au-deflqus de la ligature, s’eft-à-dire
du côté, du teflicuie. On. étend fur la furface de
la feélion des vaiffeaux un ‘onguent chaud, fait
de fuif de bouc & de térébenthine. On laveies
bourfes avec de J'huije & du vin , & on fait promener
le cheval ainfi coupé dans un endroit
poudreux;
, , 4. ° Pour châtrer en froifiant ou en contondant
les teflicules, il fuffit de fai fi r extérieure m,ent le
cordon fpermatique, de comprimer fortemen r les
teflicitles.avec dès tenaillés à mors larges & plats,
.ou de Les.confondre aveçdeûx marteaux dé bôis,
en leür ôranr toute aébon \ it:.le.‘ Un cheval châtré
de cette manière s’appelle ën France cheval
froïffé. ' \ ', , " . ’
5.° La cinquième méthode cônfifle à fa: fi r les
.teflicules du cheval, & à les tordre fi ferrement
qu’ils deviennent..incapables de fervir â la lécré-
■ tion de l’humeur féniinajé & fe defl'èchent. Cette
opération- s’appelle bjftoumer.
1 M. Georges 'IJartmam regarde la première
Méthode comme la plus ihre, :d cellc'qni expolê
le chçvç.1 à moins, de douleur & de danger.
‘ Gelle qui êfl faite par le feu., effViijetre à
caufer des inflammations, & même, iuivant
Végèce, un Tétanos général, maladie convulfive.
- Le procédé de la ligature né convierîdreit
guère qu’aux chevaux d un an , qu’il efl trop
rôt de couper à cet 'âge.'Dans les chevaux plus
âgés, la mafle à emporter feroit trop confiilé-
ràble. f l fàudroit reflërrer la ligature à mdüre
qu’elle fe relâcheroit par' laft'aiffemenr dè la
partie qu’elle engage, & abattre trop fouvent
le cheval.
. Califat ion par le froiffement ou par le
biftôurnage a l’inconvénient de ne point enlever
les teflicules & de tromper ceux qui. vondrôient
acheter des .étalons';- s’ils n’y apportoient toute
l’attention poflible.
: La - faifon la plus convenable pour la Caftration
du cheval,1 efl le Friutems, -ou l’Automne.
Läge eft celui de trois ou quatre ans;
alorj il eft bien formé, il a du feu & de la
forcëi-IL cpnfefve', après la Caftration, une
parrie. de ces qualités, qu’il n’auroit pas s’il éfoit
châtré plus jeune. Il-faut qu’auparavant il n’ait
monté aucune jument, & qu’il foit dans un bon
‘état de fauté. \
Ce-que j’ai dit du cheval peut s’appliquer à
l’âne. Cet animabpeut être châtré par les mêmes
Méthodes & exige les mêmes précautions.
; L ’âge' lé p lus convenable pour l’âne, efl dè
deux' ans & demi à trois ans.
C as t i a T I ÖN des bêtes h cornes; On
châtre rarement les . veaux, lorfqu’ils font
bien jeunes, parce que cette opération en feroit
mourir un grand nombre, & que les boeufs qui
rélulréroientdeceïixqui fttrvivroient, ne feroiént
pas affez forrs. On attend qu’ils aient acquis les
qualités propres à la'reproduéîion. Alors leurs
Membres & les autres parties de leur corps font
dans.l’état de perfeaion. C’eft ordinairement à
dix - huit mois deux ans.
On n emploie en France pour châtrer les
jeunes' taureaux, que trois des précédentes méthodes,.
ou Ja ligature, ou le froïflement, ou le
biftôurnage.; Cette dernière efl la feule ufiréepour
châtrer les: taureaux, qui' ont fervi plufieurs
années d'étalons.
Le Taureau coupé', ou le boeuf eft docile &
peur être employé, oit à labourer, rou à traîner
des. voitures. Il s’engraiffe. facilement & h
Chair, à choies égales, eft d’autant meilleure
9P n a , été châtré de bonne-heure, ou avant
d avoir couvert des vaches.
On a pratiqué,! anfli. la Caftration fur les"
vaches; elleconltfte à tctrànehér , daostcés animaux,
les ovaires, fans toucher ni à la matrice
«i au vagin. Ce moyen de Les.reridr.e -ftériles,'. eft
’ une preuve de finfluençe des ovaires.fur la g4
! nération. •* :
Les ' vaches- -châtrées éugraifien t plus facile-,
j ment que les autres,’ & oh cia chair plus agréable
j au goût, fl on les châtre jeu nés; inaig cette
pratiqué nuiroit à U propagation de 1’efpèce.
! C astration dès béliers, des boucs. 11 neparbît
pas que les Efpagnols faflent beaucoup d ufagé
de la Caftration fur res béliers Trafumans. Ils n’era
i châtrent que quelques-uns pour les mieux ap--
j privoifer & en faire les com-iudeurs des . rrou-
i peaux. Les autres reflent en érat de béliers &
j forment oes{ troupes .féparéjs. Us foutiennent
i mieux q ue , les. .fnourons la • fatigue des longs
j voyages. Peut-être en chàtrent-iis ,un grand
j nombre, parmi les bêtes ïétlentaiiii'..-''-,''
{ On les châtré communément depuis l’âgé dè
J huit jours juiqu’à fix mois.
Pour châtrer les béliers ôn emploie l a tréi-
fième &. la cinquième méthode, quelquefois là
quatrième. La rroifième efl celle qui convient
aux jeu nés agneaux, Si. la cinquième' aux bél iers
! de trois ou quatre :ans. Après ; l’èpérâtion, ' beaüi
’ c'oûp dé " bergers Té contentent de frotter les
bourfes avec dû faindoux. On tient les. béliers
qu’on vient de . couper, en repos pendant deux
ou trois jours & on les nourrir mieux qu’a fordinaire.
I Les boucs' font coupés dé la même manière.
& a vec J es mêmes precaii.nons qu e les béliers.
On châtre "dés' brebis & des - chèvres en letir
enlevant les ovaires feulement ; ’ Voÿii- bêtes %
laifté au- titre Cafiratioti des agneaux mâles b
■ femelles
Ca st r a tio n des cochons. On châtré les
jeunes cochons mâles depuis'Tâge- de 15 jours
juiqu’à fix fémaines en employant feulement la
troifième méthode. '
■; ^ Castration des poulets mâles ou éods.- :Clrâ4-
trer des pontets , c efl les chaponner; Les poulets
nés .tard, ne-doivent pas être chaponnés;,') par?—
■ ce qu’ils ne deviennent jamais beaux. Pour. qu’iJs
profitent bien, il faut qu’ils foient en état d’être
chaponnés avant la Saint—Jean & qu ils âieac
trois mois.
On fait une incifion près Las parties de la géné—
ration, on enfonce le doigt par cetre. ouverture
. & on emporte adroitement lès teflicules •_ e n -
fuite on coud la plaie, on la frotte avec du
beurre frais ou .dé la graiffe , & on laiflè
allef' le chapon avec les 'àürrès vélaifie?.' 11
efl trifle pendant quelques jours. S’il fur’-
vient de la chaleur, la gangrène fe met â la
plaie & tue i animal. Il meurt encore1 s’il n’afl
pas chaponné avec précaurion. Le chapon' }*:cn
; châtré , c’efl-à-clire , auquel on a bien enlevé les
têfticulesne chanté plus ; mais' celui qui a.été
châtré imparfaitement, chanté encore.' 1 # '
L ’a rt’de faire les pdufei dés.'efl le même- nue
^ iiii de faire des chapons y avec cetre différence