
peuvent fervir à la décoration des appartenons,
des terra (Tes, des baluftrades de jardins, &c. &
en général dans tous les lieux où on peut placer
des pots de fleurs. On peut auflfi les planter
dans le milieu des plates-bandes de paiterres,
&. dans les plates-bandes" côtières qu’on defire
orner. Si cette plante s’acclimatoit davantage ,
elle produiroit un effet fuperbe dans les ruines
& les lieux agreftes des jardins payfagiftes ; mais
aufli long - tems qu’il faudroit quelle y fût fui-
vie par un Jardinier,, elle doit en être écartée.
La Campanule planiflore. Cette efpèce eft
remarquable par fa corolle courte & évafée
qui lui donne une apparence applatie : elle va
ne à fleurs bleues & à fleurs blanches. M. de
laMarckavoit propoféavec doutes la Campanule
americana L. comme fynonyme ; fes nouvelles
obfervations lui prouvent que ce font des plantes
différentes.
Culture. Cette# plante produit rarement de
bonnes graines ; on la mulriplie par des remettons
qu’on fépare des racines ; la faifon la plus convenable
efl le mois d’Août, parce qu’ils ont le
tems de prendre racine avant l’Hiver. Cette
Campanule exige une terre légère & fraîche.
Dès que le thermomèue approche de o ,* il
convient de la rentrer dans l’orangerie jufqu’au
Printems fuivanr. Avec des précautions, on la
conferve plufieurs années; elle donne des fleurs
toutes les années, peut - être quelle donne
rarement de bonnes graines, parce que l’ufage
a prévalu de la multiplier de rejettons, & que
cette manière de la reproduire a fur cette plante
la même influence que fur la Campanule pyramidale.
Les Campanules n.® 18, 19, 20, 2 1 , 16,
font originaires d'un climat à-peu-près analogue
au nôtre ; de la partie centrale de la
Sibérie, on les cultive en pleine terré : elles ré-
fiflent à l’inrenfité de nos plus grands Hivers,
n’exigent aucuns foins particuliers. Les n.®
^.o, 21 font les feules qui exiflent actuellement
au Jardin du Rôi ; les aunes y ont été cultivées
à différentes époques.
La Campanule à feuilles de lvs , n.® 20, fer*
à la noprifure des Tungufes ; fa racine , la
feule partie utile de la plante , a le goût du panais
, dit M. Pallas.
La Campanule lanugineufe, n.® 36, efl une
plante de pleine terre ; elle forme de belles
t.ouffes la fécondé année de fon exiflence, & périt
après avoir fleuri. $a culture n’exige aucuns
foins particuliers, fguyent même cette plante
fc multiplie par la difperfion de fes graines.
Je dois obferver que la plante, qui efl fous
ce nom au Jardin du Roi, efl très - différente
de celle de M. de la Marck, ^vec laquelle je
l’ai comparée.
La' Campanule des carpathes que M. Ourtis
a décrite dans le n.° 39 du Botanical Magaïin,
eft une des belles plantes de ce genre : fa racine
eft vivace, & donne le jour à plufieurs tiges
hautes de quelques pouces, & a des SfLuilles
portées par de longs pétioles en coeur, crénelées
& allez femblables à celle de la Campamile^an-
telée , n.° 26 ; celles de la tige font plus petites, ;
Sa fleur eft grande comme celle de toutes les
plantes de ce genre, d’un beau bleu &a(Tezôvafée. 1
C’eft fur l’herbier de M. de la Marck, & fur
les nouvelles obfervations de ce Savant eflimal le
que j’ai réuni comme fynonyme, la plante de
Curtis à fa Campanule à feuilles de violette.
Culture. On multiplie cette planté en Air
tomne ; en éclatant les racines, les jeunes plantes
fleuriffent dès l’année fuivante. L’époque de la
floraifon, c’eft le mois de Juin & Juillet. Les |
Anglais emploient cette plante à la décoration
des rochers & lieux agreftes, ainfi que pour des i
bordures extérieures dans les plates-bandes def-
tinées à des plantes peu'élevées. Cette plante
eft robufte j & demande peu de foins. 11 efl fur-
prenant, qu’avec autant d’avantages, fa culture
n’ait pas pénétré en France.
Les Campanules n.° 7 & 9, &-les deux fansj
numéros, vefula & urticifolia, ayant été décrite«
depuis l’impreflion de cet articl'edu Dictionnaire de
Botanique , n’y font pas comprîtes; celle n.* <|7
eft décrite dans le paragraphe précédent, les
autres font des plantes des Hautes-Alpes, &
ne demandent fans doute aucuns autres foins
que les efpèces délicates de ces pofitions. L efpèce
, n.® 43 , eft indiquée comme variété de lti
Campanula barbata L. par plufieurs Botanifles;
mais fes tiges, conflamment uniflores, fes «H
je» rampans, toujours affez nombreux, tandis
que l’autre n’en a jamais, enfin fà pofition dans
les éboulemens fehifteux au lieu que 1 autre préfère
les pâturages ; toutes ces confédérations que
j’ai faites furies lieux m’engagent à adopter 1 opinion
de MM. Allions &Villars, & j’ai vérifié dans
l’herbier de M. de la Marck que la plante «j
ces Botanifles eft la même qu’il a décrite, j
Les Anglais viennent de divifer le genre
Campanules, & en féparent les Campanules I
longs fruits fous le nom de Prrfmatruarpus > ^
la Campanula te m lia fous celui de Ligthforti^ \
CAMPANULE ou CAMPAN1LLE. Les CoM
Américains donnent ce nom à YJpomoea
L. Voye[ Quamoclit. ( M. Reynier.)
CAMPANULE. Or dit d’un calice o»
corolle qu’ils font campamilés, lorfqu1 J
forme d’une cloche-, nommée ancienne«iL J
Campant de Campanula du latin. Cefturecxjjl
lion employée *très-fréquemment par *cs 1
niftes. (Af. Reynier.)
CAMPANULES, (les) Famille de plantes
qui tire nom du genre des Campanules le plus
nombreux & le plus connu. La famille des Campanules
eft compofée de plantés à feuilles alternes,
qui prefque toutes répandent un fuc
laiteux lorfqu’on les bleffe. Les fleurs font hermaphrodites,
pofées fur l’ovaire, & la corolle
efl adhérente au calice. ,
Les genres que comprend cette famille font :
,a Campanule.
La Canarine.
La Roelle.
La Trachélie.
La Jasione.
La Raponcule.
La Lobelie.
La Sevola.
La Michoxie.
C A M P A N U L A .
Canarina.
Roella.
Trachalium.
Jasione.
Phyteuma.
Loêelia.
ScOEtVOL A.
Michoxia.
( M. Reynier.)
CAMPECHE, H c oe m a t o x y i o n .
Genre de la fécondé feétion de la famille des
Légumineuses, & voifin des Adenantkera , des
Yfoinciüades , &c. dont la corolle eft régulière &
les étamines diftinéles II n’eft encore compofé
que d’une feule éfpèce étrangère, qui eft un-
arbre utile aux Arts, & qu’on cultive dans les
ferres en Europe.
CAMPÈCHE épineux.
Hoematoxylon campeehianum, L. T> des
Indes occidentales.
Le Gampêche qu’on appelle vulgairement bois
j de Campèche , eft un arbre de troifième grandeur,
qui ne s’élève guère au-deffus de vingt-ciha
[pieds. Son tronc- acquiert la groffeur de la cuiffe
[d’un homme ; il donné naiffance à un grand
[nombre de branches' qui s’étendent au loin &
J & répandent de tous les côtés. Il eft continuel- i
lerpent chargé d’un feuillage léger & d’un vert-
■ clair. Ses fleurs fonr'pètires, jaunâtres & difpofées
|cn grappes, vers le fommet des rameaux. Elles
Produifent de petites filiques plates , membra-
iüeufes & fufceptibles d’être rranfportées par les
|Tents. Les branches & les rameaux de cet arbre
[font garnis d’épines qui en rendent l’approche
pliez difficile; ‘ •
Culture. Le Campèche croît naturellement
tes la baie de Campèche, à Honduras, & dans
P autres parties de l'Amérique Efpagnole. Aux
■ Antilles, où l’on cul $ e cet arbre, en en fèiue
,£s graines par planché^ ou en rayons, dans des
Lierres un peu humides, & l’année fuivante, le
jeune plant efl affez fort pour être'mis en place.
[jrcet âge , planté à un pied de diftance l’un de
[autre, on en fait des haies vives qui forment
«celfentcs défenfes contre les befliaux & même
contre les Nègres marrons. Mais il faut avoir
l’attention de les tondre deux ou trois fois par
an, pour qu’elles ne fe dégarniffent pas du pied 3c
que les arbres ne s’élèvent pas trop.
Lorfqu’on veut multiplier le Campèche pour
en faire des plantations productives, il convient
de repiquer le jeune plant en pépinière , à deux
pieds l’un de l’autre & de l’y laifier une couple
d’années pour acquérir de la force. Enfuite on
le leve & on le plante à la diftance de douze
à quinze pieds. Les terreins dans lefquels on a
cultivé des cannes à fucre, & qui commencent
à s’appauvrir par cette culture , font très-propres
à faire ces plantations. Ces arbres une fois repris,
croiffent très-vite , & après dix à douze ans de
plantation, ils font en état d’être coupés & leur
bois eft affez fort pour être mi^ en oeuvre ou
employé dans les teintures. La culture de ces
plantations fe réduit à des binages pendant les
deux premières années pour faire périr lesmau-
vaifes herbes & ameublir la terre»; enfuite on
les abandonne à elles-mêmes, fans qu’il foit be—
foin de les tailler ; on a même remarqué que les
tiges de ces arbres grofliffoient plus promptement
lorfqu’on les laiffoit croître en liberté. W
^ Comme la main-d’oeuvre eft chere en Amérique,
& que les Colons ne fpéculenr guères fur
des cultures nouvelles dont les produits'doivent
fe faire attendre pendant un certain nombre
d’années, ils pourroienr employer un moyen de
multiplier cet arbre utile, qui ne leur coûteroit
pas beaucoup de tems & de dépenfe, & qui
leur offriroit l’emploi des terres de peu de valeur.
Ce moyen conlifte à placer à de grandes
diftances, dâns des terreins vagues, des pieds de
Campèche,. & de les y abandonner à eux-mêmes.
Ces arbres produifant des graines de très-bonne
heure & en grande quantité, les femences fuf-
cepribles d’être tranfportées par lés vents, fe ré-
pandroient fur toute la furface du terrein &
comme elles lèvent aifément & que le jèune
plant' croît très-vîte , onauroit bien-tôt de vaffes
plantations decesarbfes. Il fuffiroit de les éclaircir
en fupprimant les individus trop rapprochés les
uns des autres, & d’attendre quinze ou vin^t
ans pour avoir des produits aufli peu coûteux
que certains.
Le Campèche , en Europe , Jie peut êtse cultivé
dans fa jeuneffe que dans des vafes que l’on
place pendant l’Hiver dans les tannées, & dans
les ferres chaudes à un âge plus avancé,. Comme
il végète toute l’année, il a befoin d’être arrofé
en tout tems, mais particulièrement lorfqu’il
pouffe avec vigifeur. Cependant il convient de
proportionner toujours les arrofemens au degté
de chaleur de là faifon & de les rendre plus
fréquens & moins copieux à la-fois. La terre
qui convient le mieux à cet arbre eft une terre
plus fablonneufe & légère que forte & compacte.