
plante , de forte que, iî on les laiffoit en cet
état, il feroit totalement impoflible que ces
racines fiffent aucun progrès ultérieur, & par
conféquent les plantes périroîent indubitablement
peu de tems après, fi on ne leur procu-
roit, par ce rempotemènt, le moyen de végéter
de- nouveau. A la même époque, on met,
dans des pots plus grands que ceux où elles
font contenues, fans toucher à la motte de
chaque plante,' & en ajoutant feulement de
nouvelle terre , toutes les-plantes qui parodient
affez fortes pour avoir befoin de ce changement.
On emploie, tant pour ce rempotement,
que pour remplir les nouveaux pots, la même
terre quon a employée pour les fémis, mais
un peu plus forte -, c’eft-à-dire, que le terreau de
couche & la terre de bruyère doivent y entrer
en moindre proportion. On conçoit, fâns qu il
loit néceflaire de le dire , qu’en toute faifon ,
on peut, & on doit faire ce changement de
pots aux plantes qui paroiffent en avoir un
hefoin urgent. Mais, hors ce cas de néceflité,
la faifon la plus favorable à cette opération ,
cft le commencement de l’Automne, & encore
mieux le Printems, avant la fève. Ces opérations
étant faites, on remet aufli-tôt tous les
pots dans la tannée des ferres - chaudes, où
toutes ces efpèces doivent refter conftamment,
& y être traitées comme les autres plantes délicates
des mêmes pays. Hors le tems de la
végétation de ces plantes, • on ne leur donnera
ide l’eau, que lorfque la terre commencera à
<fe deffécher à fa furface.
Toutes ces efpèces, & fur-tout l’efpèce n.° 10,
fe multiplient encore par boutures. Pour cela,
«n prend, pendant l’Eté, des rameaux -de l’avant
dernière pouffe, on ôte une partie- des
feuilles -, plufieurs taillent le bas de ces rameaux
.pn bec de flûte -, d’autres le coupent circulaire-
rnent. Çes deux procédés réufîiffent à-peu-près
également.. Quelque foit celui qu’on adopte,,on
doit planter ces boutures le plus promptement
poflible, après qu’elles font féparées de la plante
qui les a produites ; on les plante dans des ppts
remplis de terre pareille à celle qui convient
aux fémis. On met aufli-tôt ces pots dans une
couche de tan, Ces boutures doivent être foignées
de la même manière que celles des autres plantes
dit même pays, qui fe multiplient par cette
voie. Voyt[ l’article J$outïjb.e.
Les efpèces, n.#s io, 2.0 &zé , traitées comme
je viens de le dire, ont fleuri, pendant plusieurs
années, dans les jardins de Chelfea, par
les foins du célèbre Millier. L’efpèce, n.° 16,
fleurit ordinairement trois ans après avoir été
Jèmée. L’efpèce , n.^ 11, qu’on cultive depuis
long-tems au Jardin Royal de Paris n’y a fleuri
que depuis quelques années. Aucune ||| ces
p£fkçe$ np frtiéljfie dans )e climat de P«yi$.
Il ne faut pas négliger de foutenir} par moques
appuis, les tiges des efpèces, n.os 9 j0 |
11 , 27 & 35, qui font farmenteufes &grimi
pantes. Ce loin eft fur-tout néceflaire pour l’ef.
pèce n.S 1 0 , dont les tiges & branches acquièrent
dans la f e r r e , vingt, pieds de longueur, en trois
ans, & s’étendent à une beaucoup plus grande
diftance, fi on leur en laiffe la liberté.
Les efpèces, n.°* 3 , 7 , 8 & 1 2 f e multip lien t de
graines, qu’il faut tirer de leurs pays natals. On 1«
fème au Printems, de la même manière, avec les
mêmes foins & les mêmes précautions, que celles
des efpèces, n.os 2 ,9 , 1 0 , 1 1 , & autres de
la Zône torride. Müller affure qu’au Printems
fuivant, on pourra mettre le jeune plant en pépi.
nière, en pleine terre, à l’expofition la pbj
chaude, & la plus abritée que faire fe pourra,
& les y laiffer pendant deux ans. Mais, pendant
chaque Hiver , il fauvra couvrir la terre!
de la pépinière, avec du tan, pour préfervet
les racines de la gelée, & , dans la même vue,
couvrir les branches, pendant les grands froids,
avec de la paille longue ou des paillaffons. La
quatrième année, on plantera, à demeure,en
pleine terre ; mais premièrement, tant parcs
que ces plantes font farmenteufes & grimpantes
, & ont par conféquent befoin de fourient,
que fur-tout à caufe de leur grande fenfibi-
lité au froid, il eft néceflaire, dans nos climats,
de les placer au pied de quelque muraille,ca
expofition la plus chaude poflible. Secondement,
tant que ces plantes exifteront, on couvrira conftamment,
chaque Hiver, leurs racines & leurs
branches, de la même manière que j’ai dit qu’il
i falloit le faire, pendant quelles-font en pépinière.
Müller allure qu’avec ces précautions,,
ces efpèces réufftront très-bien en pleine terre
& en plein air; & que les efpèces n.os 3,81
& 1 2 y fleuriront parfaitement. L’efpèce, 11/7,!
qui eft cultivée depuis long-tems au Jardin.
Royal, n’y a jamais fleuri. Aucune de ces efpèces
ne fruéHfie dans le climat de Paris. Je ne
dois pas paffer fous filence à l’égard des efpèces,!
n.or 7, 8 & 1 2 , que jufques à préfent, la
plupart des plus habiles Jardiniers les regardent
comme aufli délicates, & les traitent exactement
|de la même manière que les efpèces
n.os 2 , 9 , 1 0 , &c., '& que même l’efpèce,
n.° 7 , eft encore actuellement cultivée ainlîau
Jardin Royal.
Lefpèce, n.° 24, peut fe multiplier de (e-j
mences, de marcottes, de boutures & de^rejetons.
Le fémis fe fait fur couches, modéré®® ;
chaudes, en pots, de la même manière, av ,
les mêmes foins, dans la même terre compO'j
fée que le fémis de l’efpèce, n.° 1. Les p ,
tes qui en proviennent, fe traitent aufli de âj ’i
pendant la première Automne & le premier
ver. On met le jeune plant en pleine gj '
Ln pépinière, au Printems fuivant, pour l’y
Kfler deux ans, après lefquels on le plante à
Benieiire. Mais cette voie de multiplication ,
E ar femences, eft peu pratiquée à l’égard de
Eette efpèce, parce que les plantes qui en
proviennent, ne fleuriffent qu’au bout de fept
Eu huit ans; fans compter l’embarras de faire
E e n i r les femences d’Amérique, parce que cette
Efpèce donne rarement des femences, parfaitement
mûres, dans notre climat. Il eft beau-
E o u p plus aifé, beaucoup plus expéditif,
En préfère ordinairement de la multiplier par
Marcottes & par boutures, ou par rejetons. Ces
■ rois moyens réuffiffent très-facilement, & les
■lantes, quelles procurent, fleuriffentla deuxième
Eu troiSème année. Pour marcotter, on choifit
Mes branches de deux ans, qu’on courbe de
manière à mettre en terre, fans les rompre, à
huit ou dix pouces de profondeur, la partie
He chacune qu’on déliré raire enraciner. On n’y
Kit pas autre chofe que les arrofer alfiduement,
Pt lorfque ces marcottes ont été ainfi mifes en
■ erre, au Printems, elles ont ordinairement affez
[de bonnes racines, en Automne, pouf être fé-
Karées & plantées à demeure. Les boutures fe
■ Font au Printems, avant la fève. On prend pour
Bêla des branches de l’avant-dernière pouffe ;
l on les coupe par le bas, foit circulairement,'
Boit en bec de flûte,. & on les plante dans
Mes pots enterrés fur couche modérément chaude,
pk on les traite exaélement de la même ma-
I nière que les boutures de l’èfpèce n.° 1. On
Keut aufli, à l’égard de la préfente efpèce,
lie contenter de les planter dans une plate-bande,
||éxpofée au Nord, dont la terre doit être meu-
B)le, fablonneufë,. légère St bien préparée. On
Bes arrofe afliduement & modérément. On les
Kbrite d’abord avec des paillaffons; jufqu’à ce
Blll’on les voie pouffer vigoureufement. : enfuite
■ n les accoutume à l’air libre par degrés. Il eft
j "„propos que ces boutures paffent le premier
■ ver abritées, & préfervées du froid, comme
lies plantes de femences. Au Printems.fuivant,
■ pn pourra planter les plus fortes à demeure ,
ijix les plus fpibles feront mifes en pépinière ,
■ pdantune ou deux années, fuivant.lëur force,
■ pant aux rejetonsil convient, de les planter
^»abord à demeure, à moins qu’ils. ne foient.
■ fes-foibles; parce qu’on rifque. de les perdre, B ,?.n les tranfplante une fécondé fois, lorf-
■ «1 s auront acquis de la^groffeur. Gette efpèce
Btè àdemeure en plein air, &. y réuflit.
^Bfj|!|B* Pomine elle en farmenteufe & grim-
E^te’;ll font lui fournir des- foutièns. L’ufage
lnaire) ten Europe,, eft de la planter contre
Br f U1?-Ies ’ eî* bonne- expofition. Elle les gar-
Eüdp°r rnen 5 y* fofiffe aux-; Hivers. les plus
Elanr I f t v*f très-lông - rems. ; On voit des
ILin! cette e;lp^ee j qui ont plus dé
f 8* “* ans>. & qui font très-vigouteufes, &
fleuriffent abondamment chaque année. La cub-
ture qu’on leur donne ordinairement lotfo
quelles font adultes, & àdemeure, eft de couper
les rejetons de l’année précédente , qui
font trop ioibles & trop minces, de racourcir
les longues branches dé la dernière poufle à deitx
pieds, afind obtenir, l’année fuivante, des pouffes
vigourëufes, qui foient en état de fleurir, .&
de produire dç belles panicules de fleurs.
Les autres efpèces n’ont pas, jufques-à-prér
font, été cultivées, en Europe. Mais , comme-
elles font toutes originaires des climats chauds-
des deux Indes & de l’Afrique, il efl vraisemblable
que la culture, que j’ai indiqué être ufi-
tee pour les efpèces, n.os 2, 9,. 10 & autres:
des mêmes pays, fera celle qui leur conviendra
le mieux. On peut préfumer aufli que les efpèces',
n.os 14, 15, 21 & 32 feront très-difficiles
à cultiver & à conferver dans nos ferres-
chaudes, puifque ces efpèces font aquatiques,,
& devront par conféquent exiger beaucoup de.
chaleur & d’humidités
V f âges..
La beauté div feuillage, & Lès belles panicules
de fleursque produit, vers la fin da
^ eSpèce, n.° 1, lui aflignent une place:-
diltmguée dans les- bofquets. d’Eté, dont elle,
peut faire alors le plus bel ornement. Les-
habitans de Saint-Domingue eftiment: beaucoup
le bois de l efpèce , n,° 2, qu’ils comparent à
celui de notre chêne ordinaire, & ils l’emploient
aux mêmes ufages. Ils s’en fervent fur-tout'pour
la conftru&ion des maifons & des navires. Us*
ont remarqué que les navires, conftruits avec
ce bois,, n’étoient jamais percés par les vers •
qualité qui rend çe bois préférable de beau4
coup à- notre, bois de chêne. L’efpèce n.° 2 .
.eft recherchée, en Europe, par les curieux & .
cultivée avec foin dans, les jardins d’agrément
principalement à caufe de l’odeur fuave cme-
les. fleurs-répandent, au loin.. Les farments de
1 eipèce, n.° 7,.fervent, à Saint-Domingue, pour'
taire de liens; & fa racine s’y emploie en Médecine,,
Comme apéritive & déterfîve.. Les far-
mens de^ 1 efpèce, n.° 8 ^s’emploient à Cayenne:
. ailx Antilles, principaietnent à faire des pa-.-‘
mers, qui y-, fervent à plufieurs ufages.- Les
larmens des efpèces , n.os 14 & 15, font, recherchés
en Amérique, pour faire dè très-bons •
hens, qui y tiennent lieu de cordes; on en?
fait auffi des paniers. L’efpèce, n;° 15 y fert
principalement à faire de grands chapeaux auffi
larges , que des parafols, qui y font très-utiles
pour fe. garannr de la pluie & de l’ardeur d i
foleil. .Le bois de l’efpèce, n.» rÿ,,eftexccllént,
a beaucoup de folidité, dure fort long-tems'
& n efl pas fufceptibic d’être rongé par les.v.srsr--