
parties des Ifles de Corfe, de Malte , en Portugal
& en Efpagne. L’An daloufie. eft en poffef-
fion de cultiver, cette plante depuis long-temps >
& elle en tire chaque année un produit confi-
dérable. . . - r . r
La Canne à fucre aime une terre neuve, lubl-
tantiellc, bien diviféc ôt hurmdç ; elle exige les
exportions découvertes & les plus' chaudes. Dans
les grandes chaleurs & pendant fa plus forte,
végétation , e le a befoin d’arrofemens copieux
& fréquents. On ia multiplie de drageons y d’oeilletons
& de boutures, avec beaucoup de facilité
,. mais cependant avec des précautions différentes.
. ' - ■
Après ce c0tm expofé de la nature de la
Canne à lucre, nous nous contenterons de décrire
la culture qu’il convient de lui donner dans
nos jardins, fa culture en grand devant être traitée
en détail par M. l’Abbé Teiïier.
Les drageons enracinés peuvent être féparés
des mères racines, fur lefquellesrils croiffent, pendant
toute la belle faifon. On les plante dans
des pots avec une terre douce, légère & fubl-
tantieüe, & on les place dans la couche de tan
d-’une ferre chaude, à une expofition un peu
ombragée. En les arrofant fréquemment, ces
drageons pouffent vigoureufement & forment
de nouveaux pieds. La reçrife des oeilletons exige
un peu plus de précaution. Il convient de les
féparer des tiges qui les produifent avec tout leur
talon. Pour cet effet au lieu de les couper, on
les éclate en tenant d’une main la tige & de l’aur-
trel’oeilleton qu’on tire avec force de haut en bas.
Çes oeilletons, après avoir été dépouillés des feuilles
les plus baffe?, font dépofés dans une ferre
chaude, fur une planche, à l’ombre, pour y
faner pendant un jour ou deux, fuivant le degré
de, chaleur & de féchereffe de l’atmofphère.
Enfuîte on les plante dans de petits pots qu’on
place fous une bâche à annanas, ou fous un chaf-
fis. On les badine légèrement, on les ombrage
pendant quelques femaines, & lorfqu’on s’apper-
çoit qu’ils commencent à pouffer, on les découvre,
on les arrofe plus çopieufement, & on
les oeilletons; on les plante & on les gouverne
’ de la même manière, & elles reprennent pref,
qu’auffi fûreinent, mais feulement un peuple
tard.
leur donne de l’air pour leur faire prendre de la
force. Cette opération peut fe faire à la fin du
Printems, & pendant tout l’Eté.; lorfqu’elle eft
faite avec foin , il eft rare qu’elle ne réuffiffe pas,
Les boutures font de deux fortes; on les fait
(oit avec l’extrémité des tiges avant leur fleurai ■
fon, foit avec des tronçons de ces mêmes tiges
çoupées à différentes longueurs. Elles reprennent
gaiement de ces deux manières, mais leur croif-
fance eft différente, & elles exigent auffi des
procédés différens. L’extrémité des tiges deflinées
| faire des boutures, doivent être coupées très-
net , horizontalement à quatre ou lix lignes au-,
deffeus d’un noeud. On .coupe l’extrémité des
feuilles à trois ou quatre pouces de diftance de
la tige, & on laiffe faner çes boutqres comme
Quant aux tronçons deflinés à faire des bou- !
tures , on peut les couper depuis fix pouces de j
long jufqu’à deux pieds & plus li I o n veut,
On les coupe par chaque extrémité dans le
milieu de l’intervalle qui fe trouve e n tre deux |
noeuds: On ôte avec foin toutes les q u eu e s des I
feuilles qui pourroient y être attachées, & ©nj
îles laiffe reffuyer à l ’.om b re jufqu’à ce que les
plaies foient defféchées à la fu r f à c e . T ro is oui
quatre jours d’un tem s fec fuffifent pour produire
cet effet; mais ces tronçons peuvent refîer
■ beaucoup plus long-tems hors de terre fans fonf-
frir. Nous en avons planté qui avoient été coupés
en Amérique, il y avoit plus de huit mois,
& qui ont très-bien réuffi- On met çes fortes
de boutures horizontalement en terre, dans des
rigoles faites exprès & on les recouvre de deux
à trois pouces, avec^fÉhe terre meuble & légère.
Si le tems eft chaud & qu’on ait fojn de bafüner
foir & matin ces plantations, elles poufferont
des oeilletons dans -toute leur longueur, & de
tous les noeuds, en même-tems que des racines,
& l’on aura en peu de tems une pépinière
nombreufe de jeunes plants. Ces plantations fe
font ordinairement à la fin du Printems , fur j
■ une couche tiède , recouverte de fept à huit j
pouces de - terreau mêlé avec de la terre de
potager. On les recouvre d’un chaffis quo Ion
ouvre toutes les fois que le tems eft doux, &quon j
retire entièrement lorfque le mois de J u in eft.
arrivé, ou que le thermomètre ne defeend pas
au-deffous de dix degrés pendant les nuits. A
l’Automne, on lève ces boutures, on les plante
, dans des caiffes & on les place dans la tannée,
d’une ferre chaude pour paffer l’Hiver. Quelques
perfonnes préfèrent de planter fur-le-chatnp
ces fortes de boutures dans des caiffes à femeuces,
afin de n’avoir pas à les tranfplanter à l’Automne,
ce qui les fatigue toujours un peu.
Les cannes à fucre n’exigent d’autre foin que
d’être entretenues chaudement, d’être arrofées mu
quemmenr, fur-tout pendant l’Etè, & d être tau*
lées de tems à autre.
Çette taille conlifte à fupprimer les oeilletons,
! oui venant .en trop grand nombre au M
îeunes pieds , appauvriffent les principales
& les empêchent de s’élever , de devenir ror i
& vigoureufes. Elle a. auffi pour objet de wjj
primer .les tiges trop vieilles qui P0“1 ;
plus que faiblement & dont les feuilles c
mencent à.jaunir. On les coupe à rez-terre-,
fait une. bouture ayec l’extrémité qui re,te ë •,
nie de feuilles > & des mères avec, la P
noueufe que l’on plante par tronçons, co
■: nous l’ayons dw çi-deffus, ^
Comme les Cannes à fucre doivent refter la
I plus grande partie de l’année dans des ferres
I ; chaudes, où l’air ftagnant favorife la propaga-
I tion d’un grand nombre d’infeéles, qui, avec la
I pouffière, faliffent les plantes, couvrent & obff
I truent leurs pores, il eft néceffaire de les afperger
I j fouvent pendant l’Eté, & de les laver quelquefois
I avec une éponge. Il convient auffi de les aérer
I le plus fouvent qu’il eft poflible & de les mettre
I en plein air, ne fîu-ce que pendant fix femaines,
I du tems le plus chaud de l’année. Au moyen
I de cette culture, on parvient à obtenir des
I plantes fortes & vigoureufes qui s’élèvent juf-
I qu’à neuf pieds de haut ; mais elle eft infuffi-
I fante pour les faire fleurir dans notre climat.
I Pour y parvenir, peut-être convicndroit-il de fa-
l[ crifier une petite ferre à cet ufage, où l’on met-
I j troit en pleine terre quelques pieds de cannes
I qu’on arroferoit très-abondamment dans les
II grandes chaleurs. La rareté de la fleuraifon de
I certe plante, & fur-tout la beauté de fon vafle
I panache argenté & foyeux, mériteroient qu’on fît
I ladépenfede cette tentative.
j Voyez l’article Canne à fucre de M. Telïier,
I pour tout ce qui a rapport à la culture en grand
I de cette plante précieufe dans nos Colonies, à
I fes nfages & à fon hiftoire.
Les Canamelles, n.°5 3, 5, font des plantes
I vivaces des pays méridionaux de l’Europe, qui
I perdent leurs tiges chaque année, & qui fe con-
I fervent en pleine terre à des exportions chaudes,
I humides pendant l’Eté, & lèches pendant l’Hiver.
I Elles ont befoin d’être couvertes de feuilles
I fèches & de litière dans cette dernière faifon, pour
I être défendues des gelées qui paflènr trois à
I quatre degrés. On les multiplie de graines qu’on
I i °|e. aiî Printems dans -des pots fur couche &
I ; “ 1 libre , & qu’il faut arrofer fréquemment.
II Lorfque ces femences font de la dernière ré-
llcoltc, elles lèvent au commencement de l’Eté;
I quand elles font plus vieilles, elles lèvent plus
I para, quelquefois au Printems fuivant; mais, lori-
|quelles ont trois ou quatre ans, elles ne lèvent
Point du tout. Quand le jeune plant eft parvenu à
|a pauteur d’un demi-pied , on le repique en
I ne terre dans un bon fol, & il n’exige plus
I ||ai}rre culture que d’être garanti des mauvaifes
I ;«erbes, d’être arrofé fouvent pendant fa végé-
I jtation, & d’être couvert lors des gelées.
I On multiplie plus aifément ces plantes au
I P w l des drageons qu’elles-pouffent de leur
I On ^e6 en fépare au Printems & on
I jcs plante fur-le-champ à leur deftination fans
autre précaution.
I pes autres efpèces n’ayant point encore été
^yêes dans notre climat, leur culture par-
I culière nous eft inconnue. Mais il eft probable
I ip *a fécondé efpèce s’accommoderoit de la cul-
i l l la Canne à fucre avec laquelle elle a
Agriculture. Toaie II,)
beauc'Oup de rapport & qu’on ne rifque rien
de cultiver dans les ferres chaudes à la manière
des graminées des pays chauds, les efpèces
n.** 4, 6& 7 , lorfqu’elles arriveront en France.
Ufage. Ces fix dernières efpèces font comme
prefque toutes les autres plantes de cette famille,
deftinées à la nourriture desbeftiaux ; leur
port n’a rien qui puiffe les faire rechercher dans
d’autres jardins que dans ceux qui font deftinés à
l’étude de la Botanique. (Af. Thouiv. )
CANANG, U varia.
Genre de plante à fleurs poîypétalées, de la
famille des A n o n e s , qui a des rapports très-
marqués avec l’abereme & les corroffols.
Ce genre comprend des arbres & des arbrif-
feaux, dont les uns s’élèvent jufqu’à cinquante
pieds de hauteur, tandis que les autres n’excèdent
jamais cinq ou fix pieds.
ils font étrangers à l’Europe, & originaires des
climats les plus chauds. Aucun n’a encore été
cultivé en Europe; & l’on peut conjeélurer,
d’après la température des pays où ils croiffent
naturellement »Njuc nous ne pourrions les con—
ferver ici que dans les fcrres-chaudes. Ils y joue-
roient preique tous un rôle intéreffaiit par l’odeur
forte, mais agréable, que répandent leurs fleurs.
Les feuilles font alternes & Amples; les fleurs
font compofées d’un calice à trois clivilions & de
fix pétales, dont trois extérieurs femblent former
unlecond calice, & les trois intérieurs font beaucoup
plus petits.
Elles renferment un grand nombre d’ovaires,
dont une partie avorte, & dont lefurplusfe change
en autant de capfules, ou efpèces de baies ovales
ou oblongues, à une feule loge, contenant
depuis une femence jufqu’à fix.
Le nombre de ces capfules varie ordinairement;
mais on en compte quelquefois jufqu’à
quinze ou vingt. Elles font portées fur des pédoncules
qui partent tous d’un point commun, qui
formoit originairement le centre de la fleur.
Efpèces.
1. C anang odorant.
Uv a r i a odorata. L. T> des Moluques, de
l’Ifle de Java & de la Chine.
2V Can ang aromatique vulg. Poivre d’Ethiopie,
maniguetre , & bois d’Ecorce.
Uvaria aromatica. La M. diél. T> du Pérou,
de la-Guiane & de l’Ifle de France. .
3. C anang farmenteux.
Uv a r ia Zeylanica. L. ï> des Indes Orientales.
4. Canang xnoiiofperme.
Uv a r i a monojperma. La M. Diél. de U
Guiane.
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