
qu'un arpent de Betteraves donne autant dé profit
que deux ou trois arpens de pré naturel. On
lit, dans les affiches de Léipfick, année 1783,
page 11, qu’un demi-acre a rendu vingt-cinq
mille livres pelant de ces racines, non-compris
les feuilles dont on a tait plufieurs récoltes pendant
l'Eté.
M. Margruaf, Chimifle de Berlin , a tiré des
racines de la Betterave un lucre pur& affez abondant
, qu’il affure être le même que celui de la
canne à fucre.
M. Tenon, de l’Académie des Sciences & de
la Société d’Agriculture, a fait deffécher de la
racine de Betterave, cultivée en bon terrain , qui s’efi réduite à un fi petit volume, qu’On feroit
tenté de croire que cette racine contient peu de
parties nutritives. 11 paroît que, clans fa fubftance,
il fe trouve beaucoup de nitre. Car ces parties
préfentées à une lumière ou fur le feu,
décrépîtent & brûlent comme de l’amadou. Ce
qui peut dépendre du terrain dans lequel on
les a cultivées.
Je ne crois pas qu’on doive regarder la
culture de la Betterave, comme un des objets
principaux de l’économie rurale. Elle exige une
terre de bonne qualité, beaucoup d’engrais, une
trànfplantation, fi on la feme en pépinière, ou
une plantation longue & détaillée , fi on met
les grains dans la terre feuls à feuls, ou deux à
deux, des farclages fréquens, un déchauffement,
une attention pour cueillir les feuilles l’une
après l’autre, une fouille pour tirer les racines"
de terre, .& la confervation de ces racines dans
des endroits à l’abri de la gelée.
Ces frais font-ils compenfés par la quantité
d’alimens quelle procure aux vaches ? Voilà ce
qu’il faudroit favoir, voilà ce qui ne me paroît
pas encore éclairci. Le vrai moyen de parvenir
à ce but, feroit de calculer les frais de labour
• & de façons du terrain quand on le remplit de
Betteraves, ce qu’il coûterait, enfemencé en attires
plantes ; ce qu’il rapporterait en feuilles &
racines de Betteraves, ou en autres plantes, &
comparer les frais & les produits dans les deux
cas. A produits égaux, il faudroit cependant cultiver
des Betteraves,, fi on avoit la crainte de manquer
de fourrages dans la faifoir, où les feuilles
dé Betteraves peuvent être de reffource. Il y a
telles polirions, où on gagnerait plus à cultiver
quelques arpens de cette plante , quand
ils rapporteraient moins qu’en froment ou autres
plantes, s’il s’agiffoit, je ne dis pas feulement
de nourrir, mais d’entretenir le bétail en
attendant de plus grands fecours, foit des prairies
, foit des plantes cultivées en grand. Ainfi,
dans les calculs comparés, qui feraient faits, on
aurait tort de ne pas faire entrer ces confidéra-
tions. Il me paroît d’une fage économie d’examiner
tout ce qui peut faire reffource, d’avoir foin
de s’en procurer, en petite quantité, fi la
ture en efi ooûteufe & le produit incertain &
en grande quantité, fi les fuccès & les avantages
en font allurés.
La culture & les avantages de la Betterave fur
terre étoient bons à faire connoître, afin qne
ceux à qui cette plante peut être utile fuffem
la manière dé la multiplier & d’en tirer parti.
( M. l’Abbé T e s s i e r . )
BETTERAVE. On donne ce nom à une pêche
très-velue dont la chair eft rouge : elle cft pi«
curieirfe qu’utile. Elle mûrit en Octobre.
Son fruit efi peu recherché.
Cette pêche efi: une des nombreufes varijétés
qu’on a obtenues par la culture du pêcher Jmyg.
dalus perfica. L. V. P e c k e r dans le Diâion-
naire des arbres & arbüftes. ( M. Reyniir.)
BETTRAVE d’Egypte. Nom très-impropre
donné dans quelques Dictionnaires au genre du
Melochia. Voyez Mélochie. ( M . T h o v ir .)
BEURRE, fubfiance huileufe épaiffie , produite.
dans des vaiffeâux particuliers par l’agitation
de la crème ou du lait, dont-elle fait une
des parties conftituantes. Voyez Lait. ( M. I’Æ/
T e s s i e r . )
BEURRE DE PALMIER. Huile concrète que
l’on retire, dans plufieurs pays de l’Amérique mé*
ridionale, des fruits d’une efpèce de Cocotier
( Cocos butyracea.. L. fil. ) On écrafe les aman*
des de ces fruits avec leurs coques, & on les
jette dans l’eau : l’huile fe dégage fans expref-
fion & vient nager à la furnace de l’eau. Au
moyen de plufieurs lotions, on la dégage des
parties filandreufes, qui pourraient s’y trouver,
& on la met dans des couis pour la conferver.
Cette huile a la confiflance du Beurre, lorfque
le thermomètre efi au-deffous de 23 degrés de
Réaumur -, fon goût efi très-agréable, & fon
ufage général dans l’économie domefiique, mais
elle efi fujerte à rancir. V o y e z Cocotier du
Bréfil. (Af. R e y n i e r , ) -
BEURRÉ. Variété du poirier-, les bourgeons
de cet arbre font coudés à chaque noeud & garnis
de grandes feuilles alongées. Son fruit en
gros, pointu vers la queue, fondant & très-
parfumé. Sa couleur efi verte , lavée de gn$i
&. de rouge fui van t qu’il efi bien ou mai expofé,
il mûrit en Septembre.
Be u r r e d’A n g l e t e r r e . Son fruit efi
.moins gros que le fuivant, de forme ovaie,
d’un gris verd tiqueté de roux. Sa chair efi ft®“
dante & mollit promptement-cette poire naît11
en Septembre.
Beurre d’hiver. Cette variété reffemo»
à la précédente. Le fruits efi de couleur roiig*
vif fur un fond jaune, fa chair efi fondante»
elle mûrit en Novembre & fe conferve long-
tems.
I Beurré d’Angleterre d’Hiver. Elle reffemble
I la précédente , mais elle ne mûrit qu’en Dél
i r e . Voyez Poirier. {M . R e y n i e r .)
I BEURRÉ BLANC. Voyez Doyenné & Poi-
I jer. (M . R e y n i e r . )
I BEZAN, nom qu’on donne à Tour-nus à
l ’Ivraie , Lolium temulentum. L. ( M. VAbbé
VTrssiek. )
I BEZY DE CAÏSSOY. Poirier foible & délicat
dont le feuillage efi petit , court & den-
lelé. La fleur efi petite, le fruit efi rond, ap-
ijlati vers la tête, d’un vert jaune, parfemé de
feches brunes. Sa chair efi tendre & approche
(jour le goût de celle de la Crafanne. Cette
poire mûrit jen Novembre & dure long-tems.
JYoyez Poirier. ( M. R e y n i e r . )
I BEZY DE CHASSERY. Voyez Echassery
|& Poirier. { M . R e y n i e r . )
I BEZY de CHAUMONTEL. Voyez Beurré
|& Poirier. f M . R e y n i e r . )
| BEZY DE MONTIGNY. La feuille de ce
■ poirier efi prefque ronde , fa fleur efi grande &
■ bien ouverte, le fruit efi de forme alongée,
iifie & d’une belle couleur jaune -, il mûrit en
Briobre. ( M. R e y n i e r . )
I BEZY D’HERY. Poire peu eftimée, de forme
■ onde & de grofieur moyenne, fa peau efi lifie,
pk couleur verte, blanchâtre , nuancée de jaune
pu côté expofé au foleil. Elle mûrit vers la fin
Ile l’année. Voyez Poirier. ( M. R e y n i e r . )
(BEZY DE LA MOTTE. Les feuilles de ce
poirier font longues & étroites, prefque fem-
(lablcs à celles du faille, fur-tout dans leur jeu-
peffe. Le fruit efi gras, femblable par fa forme
i & fa queue courte à la Crafanne : fa peau efi
(erte, tiquetée de gris -, elle jaunit un peu en
fcûrifiant -, fa chair efi fondante & d’un goût
(gréable. Voyez Poirier. (JL B.e y n i e r . )
( BIAIS. Un potager d’une forme indécife, ne
Baît pas -, fon enfemble contraire avec la régU-
Jrité des fous-divifions du terrain, régularité
quexige néceflairement la culture. Lorfqu’un
potager n’a pas une forme quarrée, on mafque
Je côté qui s’en écarte par une paliffade & des |
(ontrepaliers qui couvrent ce défaut. On a foin
(lors de réferver cette partie féparée de l’en-
B^ble pour des légumes greffiers, qui attirent
. yeo la cmiofité & les regards. Si cette partie du
( r ,n étoit la mieux expofée, on pourrait y
B«tiquer une large plate-bande côtière pour les
(panes printaniers, & pour ceux qu’on veut
Mverner tels que les laitues d’Automne, & les
(Pnirepaliers ^erviroient de brife-vent & ajou-
»oient à l’abri formé par le mur principal,
ri, 0r%ùun potager a une irrégularité trop frap-
BlVf’ oncouPe la partie difforme par un mur,
■ pace enclos forme un fécond potager plus
petit où fon peut préparer les légumes pour le
grand potager - ces petits efpaces environnés de
murs, font plus précoces, & fuppléent les chaf-
fis pour accélérer la croiffance des jeunes plantes.
Cette manière de rétablir la forme d’un potager
a d’autant plus d’avantages fur celle en
paliffades, qu’elle offre une' apparence d’utilité
qui diftrait fimagiriation du but principal pour
lequel le mur a été confirait. Voyez Jardin.
( M . R e y n i e r . )
BIBBY, arbre de la famille des Palmier s, & qui
pourrait bien être une efpèce cl’Avoira. Il croît
dans la terre ferme de l’Amérique, & fournit,
par incifion , une liqueur à laquelle on donne
auifi le nom de Bibby : fon tronc efi droit,
de la grofieur de la cuiffe, de foixante à foixante-
&-dix pieds de* haut, fans branches ni feuilles
jufqu’au fommet, & chargé de pointes • le fruit
croît au-deflbus , & tout autour de Tendrait
où les branches commencent à pouffer : le bois
efi dur, & noir comme de l’encre. Les Indiens
ne font pas dans l’ufage de le couper :
mais ils le brûlent pour en avoir le fruit-, il efi
blanchâtre, huileux, & de la grofieur d’une
noix mufeade • on le pile dans des mortiers de
bois ; on le fait cuire, & on le paffe à la chauffe ;
lorfque ce jus efi refroidi, on en ôte une huile
limpide, très-amère, qui nage à la furface ;
les Sauvages s’en fervent pour fe frotter & y
mêlent des couleurs pour fe peindre le corps.
Lorfque cet arbre efi encore jeune, ils y font
une incifion -, il en fort beaucoup de jus gui
reflèmblent à du petit lait : il a un goût aigrelet
peu agréable : les Indiens le boivent après l’avoir
laiffé repofer pendant quelques jours. ( Ancienne
Encyclopédie.') ( M. T tiovin. )
BICHE , quadrupède faùvage , femelle du
cerf, animal- très-connu 5 on en trouve la déf-
cription & les moeurs dans l’Hi-fioire Naturelle
de M. de Buffon & dans le Diélionnaire des
animaux, Encyclopédie Méthodique. Je né côn-
fidérerai la Biche que par rapport à l’Agri-
cultui e.
Cet animal herbivore, non content de brouter
les herbes, qui croiffent au milieu des forêts,
fe répand dans les campagnes, pour vivre aux
dépens de l’homme & de lès befiiaux, des plantes
vivaces ou annuelles qu’il cultivé. Les environs
des forêts fur-tout font le plus expofés
à ces dégâts, qui font de plufieurs fortes & plus
ou moins confidérables félon les pays & la
faifon.
Avant l’Hiver & en Hiver la Biche mange
les feuilles des plantes dont les graines ont été
femées en Autcmpé, Si les champs font fubf-
tanriéls & de première qualité, il en réfulte
plutôt du bien que du mal. La Biche, en y
paiffant, fait l’effet de l’effanage & empêche les
grains de prendre trop de force & de verlèr en