
dente, ou, encore mieux, de deux ans, d’une
belle venue-; on les coupe par portions de huit
à douze pouces de longueur ; on taille le bas
de chaque portion en bec de flûte; on les plante
dans des pots remplis d’une terre telle que celle
indiquée pour le lemis, excepté qu’elle doit être
très-fine, &. que les décombres calcaires qui entren t .
dans la compofition doivent être paflées par le j
crible fin. On enterre auffi-tôt ces pots dans
le terreau d’une couche de chaleur modérée &
-couverte, d’un chaffis : on arrofe ces boutures
avec afliduité & modération, & on les tient à l’abri
du foieil par des paillaffons jufqu’à ce que leur
-végétation annonce qu’elles font parfaitement enracinées
; alors on modère les arrofemens^, on les
accoutume par degrés à l’air & au foieil; puis on les
-traite comme ks plantes provenues de femence, & ’
principalement on les place pendant le premier
Hiver, foit fur les appuis des croifées d’une bonne .
Orangerie, foitplutôt fous un chaffis de vitrage ,
où on les fait jouir de l’air & du foieil dans le tems
doux.
Si l’on veut fe paffer de couche & de pots, &
effayer de faire enraciner ces boutures en pleine
terre dans le climat de Paris, il faut les planter -
vers la mi-Mai dans une plate-bande de terre ;
fubftantieufe, légère & bien préparée à l’expo-
fition du Levant ou du Midi, en les plaçant à fix
pouces de diflance les unes des autres : elles •$’ en-'
racineroient peut-être plus facilement à l’expo-
-fitiou du Nord ; mais elles y feroient beaucoup
plus difficiles à conferver pendant le premier
Hiver : elles s’enracinent au Midi, pourvu qü’on
les tienne à l’abri du foieil par des paillaffons,
•& qu’on les arrofe affiduement & modérément
'jufqu’à ce quelles pouffent vigoureufement :
»alors on peut les fevrer peu-à-peu des abris, &
l’on modère les arrofemens : ces boutures en
pleine terre font très-difficiles à conferver pendant
le premier Hiver à caufe de leur jeuneffe : il faut les
'couvrir, pendant cette faifon, avec de la paille
longue, à laquelle on ajoute des paillaffons pendant
les grands froids : le plus fûr moyen de les
conferver pendant l’Hiver eft encore de les couvrir
par un chaffis de vitrages fous lequel on les
foignera comme lés boutures plantées en pots';
au Printems fuivant, on les plantera à demeure ,
& on les traitera comme les plantes de lémences.
Suivant M. Duhamel, les pucerons détruifem
quelquefois toutes les feuilles des Câpriers.
Suivant M. de Tfchoudi., la variéré fans épines
du Câprier ordinaire efi beaucoup plus délicate
& plus difficile fur l’expofirion que la variété
épineufe : cette variété fans épines ne profpère
que dans les délits des rochers & dans les trous de
-murs, •& même elle n’y vient bien que lorfqu’elle
a le pied dans leurs faces verticales rceux qu’on tient
en pot, ou en pleine terre, ne font- que vivoter
pétrifient au bout de quelques années.
Les autres efpèces de Câprier dont «n coiw
noît la culture, -font le Câprier de Malabar |
n.° 15 , le Câprier à greffes filiques, n."
le Câprier à filiques rouges , n." 15 , le Câprier
luifant, n.° 16, & le Câprier à feuilles longues
n.° 19. Ces cinq »fpeces originaires de la zone
torride , font des plantes les plus délicates de
cette zone. Miller dit que c’efl une terre lé-1
gère & fablonneufe qui convient le mieux à leur
culture, dans les ferres chaudes d’Europe. Il faut I
croire fur ce fujet à l’expérience de Miller, à
l’égard des efpèces, n.os 13 , 14 , 16 & 19 , &
fur-tout à l’égard de celle n.9 13 , qui croît na-i
turellement dans les terres fablonneufes : mais,
comme M. Jacquin nous apprend que l’efpèce, I
n.° 15, croît naturellement dans toutes fortes j
de ter reins, & même dans les terres grades, il
eft probable qu’il convient de lui adminifirer une
terre plusfubftantieufe qu’aux quatre autres efpèces.
Ainfi, par exemple, il conviendra de donner
à cette cfpèce , n.8 15 , une bonne terre 4
potager, mêlée d’un tiers de terreau de couche
neuf & bien confommé , ou d’un quart de tel
terreau , & d’un autre quart de terreau de bruyère ;
& l’on fournira aux quatre autres efpèces, lamême
terre à potager mêlée de deux tiers derterreau de
couche neuf &bien confommé, ou mieux d’un
tiers de tel terreau, & d’un autre tiers de terreau
de bruyère ; ou bien on fournira à ces quatre derniers
une terre légère & fablonneufe, mêlée d’uni
tiers feulement du même terreau de couche, ou
d’un quart de ce terreau & d’un quart de terreau)
de bruyère.
Ces cinq efpèces fe multiplient ordinaire-)
ment par leurs femences, qu’il faut faire venir
de leur pays natal, parce que ces plantes n’en
produifent pas dans le climat de Paris. Mais il
eft difficile de fe procurer de bonnes graines.
M. Jacquin affure même que celles de tous lesj
Câpriers d’Amérique doivent être femées aufli-tôtj
quelles font mûres, fans quoi elles ne lèvent]
plus; que , par cette raifon, les femenoes de ces
efpèces qu’on tranfporte en Europe perdent toujours
leur faculté de germer avant d’y être arrivées
;. & qu’elles ont même perdu cette propriété
auffi-tôt qu’elles font defféchées. Mais cette af-l
fertion de M. Jacquin doit être reftreinte; Miller,
a obtenu les efpèces dont , je parle par le moyen
de leurs femences envoyées • d’Amérique ; ces,
femences arrivent donc quelquefois d’Améniw
en Europe en état de germer. Il eft feulement
vrai quelles1 font fouvent incapables de germination,
& parfaitement mortes à leur arrivée en
Europe , & que, lorfqu’elles y. lèvent, c’efl f°uri
vent avec lenteur & aifficulté. Miller a éprouvéi
qu’elles reftent fouvent dans la terre un an entier j
avant de pouffer. Ainfi , fo'rfqu’on veut obtenir
ces cinq efpèces, par la voie des femences, Ue
auffi effentiel à leur égard qu’à celui de Fefpece>j
n.8 1, de ne négliger aucune précaution poUf
cher d’obtenir de bonnes femences & de réuffir
I les faire lever. On recommandera de même à
des correfpondans intelLgens & foigneux, de ne
recueillir les femences defhnées à être envoyées,
çuelorfqu’elles feront parfaitement mûres, de les
envoyer le plutôt polfible après leur maturité,
& de les envoyer dans leurs fruits. Miller recommande
de tenir, pendant le voyage, ces fruits
bien enveloppés dans des feuilles de tabac, pour
les préferver des infeéles, qui, fans cette précaution,
détruiroient les femences avant leur arrivée.
Le plus fûr feroit probablement auffi de les envoyer
dans de la terre légère très-peu humide ,
mais non. totalement fèche, avec laquelle on les
auroit mêlées auffi-tôt après leur maturité , &
qu on auroit mife, au même inflant, dans des pots
ôu caiffes découverts par-deÎTus, percés de trous
par-deffous, expofés conftamment à l’air libre,
tranfportés & foignés jufqu’à leur arrivée de la
môme manière qui a été expofée plus haut à
l’égard des femences de l’efpèce , n.8 1. Il
faudra également, auffi-tôt qu’on aura reçu ces
graines, en quelque faifon que ce foit, les femer
fans tarder dans de petits pots remplis de la terre
convenable à chaque efpèce. Puis, fi c’eft au Prin-
■ terns que ce femis eft fait, on enterrera fur-le-
champ ces pots fous des chaffis dans le terreau
dune couche chaude de tan nouvellement faite , j
où on les arrofera affiduement & légèrement deux
fois par jour jufqu’à ce que le femis foit levé,
ou jufqu à la fin de Juillet , s’il ne lève' pas
auparavant. Si c’eft en toute autre faifon qu’au
Printems <jue lé femis eft fait, ou fi, ayant été
fait au Printems, & traité comme j’ai dit, il n’eft
pas levé à la fin de Juillet, dans ces deux cas,
les pots du femis feront placés dans le terreau
dune couche tiède feulement, & fous chaffis,
ou il faudra les laiffer fans les arrofer , fin on
i ^ aufre dans les beaux jours , jufqu’à
la de Février fuivant, & où on les traitera,
ît r>U^ CC tems y comme j’3* dit de traiter les pots
de lefpècë , n.° 1, en pareil cas. A la fin de
février fuivant, on tra.nfportera ces pots dans
Je terreau d une couche chaude de tan, nouvellement
faite, & couverte d’un chaffis, où ils feront
arrofés légèrement deux fois par jour, jufqu’à
ce que les plantes paroiffent, ou jufquà la fin
fle Juillet , fi elles ne paroiffent pas avant ce
tems. A la fin de Juillet,Vil y a déjà deux Printems
d’écQulés , depuis l’exiftence du femis , &
^uil ne foit pas levé , on regarde lés femences :
comme moi-tes, &,on renonce: à les faire ger-
i^ner_> n’y a qu’un Printems d’écouJè, on
coniervé les pots 'fur une couche tiède , en lès
I Comme je: viens de dire , jufqu’à la
U FévrierXübféquènt, lors de laquelle on les
P ace de nouveau fur une nouvelle couche chaude
Æ ° * on ^es airofe de nouveau affiduenient
5 légèrement , pendant auffi long - tems que
nuée précédentey pours’affufer fi les-femciicùs ’
ont toutes perdu, ou non, leur faculté germinative.
Dès que les plantes paroiiTent , on les
traite en plantes, très-délicates, fuivant la méthode
indiquée plus haut poür les jeunes plantes
de 1 efpèce, n.” I, nouvellement levées, & avec
encore plus de précaution, en ayant très-grand
foin de réchauffer la couche auffi-tôt que fa
' chaleur defeendroit au-deffoüs de dix ou douze
degrés. Ces efpèces craignent, à tout âge, extrêmement
le froid ; non-feulement la moindre
; gelée-blanche détruirait ces jeunes plantes, mais
; même une température de huit degrés ne fuffit
pas pour les conferver. II éfl très-iiéceffaire de
leur donner autant d’air; que la chaleur de la
faifon pourra le permettre. Quand elles auront
environ quatre pouces de hauteur, on les transplantera,
par nn tems brumeux, chacune dans
un por, à part, rempli d’une terre pareille à eellb
indiquée pour le femis, & avec les attentions
indiquées pour l’efpèce, n.” i , en pareil cas. Ces
nouveaux pots feront, fur-le-chatnp , tranfportés
& enterrés fur une autre couche chaude de
tan nouvellement faite , & qu’on aura l'attention
de réchauffer par la fuite,, s’il eft néceffaire,
pour avancer & fortifier le jeune plant avant
l’Hiver. Miller recommande de donner de l’air
frais tous les jours à ces plantes, à proportion de
la chaleur de la faifon. Pendant tout l'Eté, elles
demandent à être arrofées fréquemment, mais il
faut leur donner peu d’eau à-la-fois, Il convient,
pendant les grandes-chaleurs , d’arrofer
plus copiéufement l'efpèce , n.“ 19 , que. les autres
, puifqu’elle croît naturellement dans les
lieux inondés. Mais ii faut toujours modérer
beaucoup les arrofemens, à toutes lest efpèces ,
pendant l’Automne, afin d’endurcir les plantes,
& de les' difpofer à fupporter les rigueurs dp
l’Hiver fuivant.
Au mois de Septembre, on tranfporte les pots
dans la tannée de la ferré chaude où ces plantes
doivent refier continuellement. Miller avertit que
les racines dè ces plantes font fujettes à pourrir
pendant l’Hiver ; il recommande', en conséquence,
d’avoir foin , pendant cette faifon, de
ne les arrofer que très-peu , de ne leur donner
que très - peu d’eau à-la-fois, & de ne leur en
donner que rarement, & feulement lorfque la
terre des pots fe defsèche à la furface. Une chaleur
habituelle, de douze à dix-fept degrés, fui-
vant le thermomètre de Réaumur, eft celle qu'il
convient d’entretenir habituellement dans la ferre
où ces plantes font placées pendant l’Hiver.
Chaque fois que ces plantes font parvenues à
remplir, par leurs racines, la capacité des pots
qui les contipnnent, il faut être foigneux de les
mettre dans de plus grands vafes, ou de.leur
donner un demi-change, à proportion des progrès
de,leur accrbiffement.-f Voyt\ Rempotage
& Desii-Ciiange.. ) La faifon là plus favorable
'■ pour ces deux opérations, efi le commencement