
de la laiffer échapper , pour peu que l’évaporation
continuelle y en ajoute. »
4.0 Par la pluie.
k La pluie elle-même fournit des indices pour
prévoir fa durée & fa fin; en voici quelques-uns
des moins équivoques. » ' .' 1 .
u Les pluies- foüdaines ne durent jamais longtems.
1 » / ’i! . ’’ '■ ! 1,1 : ' ‘
' « Quand la pluie a commencé pendant qu un
Vent fonffloit, (i la pluie continue quand le vent
eft tombé, on ne peut douter que la pluie ne
dure encore quelques heures, » ■ '
.• « Si la pluie commence au matin , il arrive fou-
vent qu’elle finit à midi; & s’il continue à pleuvoir
après midi, il arrive, fouvent qu’il pleut
pendant toute la journée, »
« Les fortes pluies font en général très-peu
durables.-.'» -
i . « On a obfervé qu'il pleuvoit plutôt pendant
le jour que pendant la n u it, & qu’il pleuvoit
fur-tout pendant les mois de ju in , de juillet &
.d’août. »
5.® Par la grêle.
u La grêle, c e ’.phénomène terrible , doit encore
fixer nos regards. » ’ ™ 1 ' ” ’ ’ ’ ice
En été, il grêlera lorfqu il commence à pleuvoir
& le plus fouvent, fila fécherelfea été longue
& fi la chaleur a été forte- ». ,
u II ne grêlera point s’il J plu quelque part
dans des environs pendant quelques-momens. »
« La bife, ôu lé vent de nord-efl, annonce
communément le beau tems : il arrive cependant I
quelquefois qu’il pleut pendant qu elle fouille ;
mais alors, en pouffant les nuages, elle les com- I
prime & les force à rendre l’eau qu’ils contién- I
nent. »
te Les greffes grêles,viennent tout-à-coup pen- ;
dant un tems fort chaud , pefant, couvert & '
fans être précédées,par le vent. Le filence de la
campagne annonce1 le fléau qui,va la .dépouiller; 1
tops les animaux, qui la prévoient, fe cachent;
tous les oifeaux fe taifent, les .baffes-cours, font
déferres tout reffent la crainte des maux qui fe
.préparent, tout cherche à l’é v i t e r l ’homme feul
eft peut-être de, tous les êtres animés celui qui
a le moins de talens pour la prévoir, comme il
n’a aucun moyen,pour la prévenir, jf.
a Les orages viennent fut-tout lovfque le vent
du couchant fouffle ; les ’orages fans vêtit font
feulement accompagnés de tonnerres & d’éclairs;
mais les grêles font toujours annoncées par des
vents violens. » ,
é.° Far les vents.
« Les obfervations que je vais donner fur les
vents font précieufes par leur nouveauté & leur
exactitude -, elles appartiennent à un de nos Agriculteurs,
qui fe diflingue par le nombre & le
fuccèsde fes expériences., comme par les. écrits
qu’il publié fur les Moyens ’ de perfectionner la
culture des terres & celle do la vigne en "parti-
' : cuber -dans nos1 cantons. » -
n S i , après la pluie, & pendant la matinée, le I
ciel fe férénife, le baromètre monte & fe rafraî- I
ch it , alors on peut croire à une bife d’un jour I
ou deux ■ mais cette bife fera quelquefois ac- I
compagnie dé pluie. » - . I
« Les bifes durables commencent vers le foir I
par un tems couvert-, alors le Baromètre e t bas, I
la fraîcheur efl modérée : mais fi, après quelques I
jours le Baromètre ne remonte pas, la bife an- I
noncera la pluie ou u*n grand froid , & le Baro- |
mètre montera à iiiefure que la bifè bâiflè. » I
* 1 « Si le Baromètre monte pendant que la bife I.
ceffe , c’eft une preuve que la bifè va finir -, mais I
s’il baiffe lorfque la bife redouble, on peut croire I
à fa durée. »
..cc Les vents du nord commencent par un tems |
ferein- tandis que le Baromètre eft haut, ils font |
d’abord froids- ils fe refroidiflent toujours davantage
, durent pendant deux ou trois jours, SI I
amènent la pluie. » 1 t I
et II y a des vents du nord comme le féchard, ■
qui font durables, bè'aùx, fans froid & fans vio- I
lence .- ils fraîchiffent vers lé foir, & le Baro- ■
mètre eft toujours haut pendant qu’ils régnent. » I
« Les bifes, qui ne foufflent que pendant le I
matin annoncent le vent du midi ou la pluie. » fl
u Les vents d’oüeft, quife font fentir pendant ■
lb; premier jour avant raidi par un tems clair, I
préfagent la pluie & fouvent la bife; mais quand H
ils fuivent les vents du fud , ils annoncent-des ■
pluies opiniâtres. » / n i
-« S’il pleut pendant que lèvent du fud fouftle ■
& fi le vent tourne alors à l’oüeft , il n’y a pas H
de changement dans le tems -, mais fi le vent I
a commencé à fouffler de l’oueft, alors il y a |
peu de pluie & fouvent de la bife. »
« Les vents du fud & de l’oueft précèdent H
la pluie quand ils font forts, » v I
te Çes vents, qui annoncent la pluie en été, ■
font augurer fouvent le beau tems en hiver, I
la bife m le froid. » ^ .
et Les vents d’eft , quand ils font fo r ts fo n t ■
fouvent fuivis de pluie. » . t
\ - te Le vent du nord eft plus froid que le vent |
< nord-eft. » : , I.
tt En général, les véBts du fud & du fud-oueit B
font plus variables que les vents du Nord & (fit |
Nord-Eft, les premiers foufflent rarement, quel- K
ques jours fans variation:il n’en eft pas de mêine ■
pour les deux autres, qui foufflent quelquefois |
* long-tems avec confiance. » ,
te Enfin lès grands vents font plus généraux |
| que les foibrçs ; mais iis durent mpins long-teraî g
1 queiix/7? •
tt On obferrô efleore affez communément,que
les vents qui fe lèvent pendant la n u it, durent
moins long-tems que ceux qui le lèvent pendant
le jour. »
Connoiffance du tems 3 par le fo le il, la lune
-, & les étoiles.
« On ne voit les aftres que par le moyen des
rayons lumineux qui s’en échappent -, mais ces
rayons n’arrivent à nous, qu’àprès avoir traverfé
l’aunofphère qui eft au milieu , très-variable &
qui fait par conféquent éprouver à ces rayons,
des changemens relatifs à l’état où il fe trouve. »
« On fait qu’un bâton plongé dans l’eau d’une
manière inclinée, y paroît rompu, parce que les
rayons de lumière qui traverfent l’eau, y- fouf-
frent un dérangement propre à nous repréfenter
le bâton autrement qu’il e ft-, de même l’air qui
eft chargé d’eau, offre aux rayons de lumière,
partant des objets que nous voyons, un milieu
différent de l’air qui ne contient qu’une petite
quantité d’eau ; c’eft pour cela que *ces rayons
louffrent, dans le premier cas, un dérangement
.dans leur direéiion qui eft propre à nous repréfenter
les objets d’ou ils viennent plus grands que
le fécond-, ou autrement placées qu’ils ne font véritablement.
»
« Il eft évident que fi l’air étoit toujours le
même , les rayons qui le traverfent pour frapper
nos. yeux, offriroient toujours les mêmes apparences,
parce qu’ils feroient toujours expofés aux
mèmès dérangemens : mais comme il varie à divers
égards, &. pour fon épaiffeur & fùr-tout
our fa faculté plus ou moins grande de diffoudre
eau , de même que pour la quantité d’eau plus
ou moins grande qu’il peut avoir diffoute, il s’en
fuit que les rayons de lumière qui letraverferont,
doivent fe préfenter à nous, fous différens afpeéls,
puifqu’ils feront plus ou moins écartés de leur
route en le traverfant -, par conféquent les aftres
qu’ils font voir, paroîtront différemment colorés,
parce que les fept rayons qui forment ce rayon
de lumière, feront féparés comme dans un prifme,
& plus ou moins grands , parce que les rayons
en s écartant dans leur route les repréfenteront
fous.un diamètre plus grand que celui qu’ils ont-,
fis fe lèveront plutôt -, ils fe coucheront plus
tard,parce que les rayons, en s’élevant lorfqu’ils
fe rompent, feront voir les aftres qu’ils peignent
plutôt & plus long-tems qu’ils ne devroient pa-
t’oître; & comme tous ces changemens font plus
Jenfibles à l’horizon , ce fera aufli à l’horizon
qu us le feront fur-tout appercevoir. »
i.° Par 'le Soleil.
« Le foleil qui eft l’ame de la nature qui
les beaux jours, éclaire aufli à l’avance les
beaux jours qu’on peut efpétef, 5c les mauvais
qu’on doit craindre.» *
« Quand le, fo le il, à fan lever, ou à fon coucher,
paroît avoir fes rayons rompus & féparés.,
quoiqu’il n’y ait aucun nuage apparent, c’eft un
ngne de pluie , parce que ce phénomène eft
produit par une très-grandé ^quantité de vapeurs
prêtes à abandonner l’air où elles ne font plus
parfaitement diffoutés. » ■’
; « Si lé foleil laiffe voir fés rayons trop long-
tems avant que fon corps paroiffe , c ’eft un
ligne de pluie , parce que les vapeurs feules,
qui font alors fort abondantes dans'i’atmofphère,
peuvent produire cet effet.
Quand le foleil a une chaleur forte, étouffée ,
c’eft une. annonce de pluie : on fe trouve dans
un milieu plus épais que l’air ordinaire, puif-
qu’il.y a beaucoup de vapeurs mal diffoutés-, c®
milieu contracte néceffairement par l’aéliondu foleil
une chaleur pus grande qu’il nous communique.
»
^ « Quand le foleil eft pâle , il annonce quelquefois
la pluie ou lèvent -, parce que l’air chargé
de vapeurs, en réfiéchiffant plufieurs, rayons,
ôte au foleil fa vivacité, & diminue le nombre
des rayons qui nous permettent de le voir : mais,
quand,il eft rouge au couchant, il fait prévoir
le vent *, parce que le vent qui commence à
fouffler, en preffant l’air & en le condenfant ,
augmente un peu fa force pour rompre les rayons
de lumière.»
« Si le foleil levant lance fes rayons au travers
d’un ciel pur , clair Si brillant, on peut
être fûr du beau teins, au moins pendant le
jour : l’atmofphère n’eft pas chargée de vapeurs
& ne renferme pas les fources prochaines de
la pluie ; mais fi le foleil eft rouge le matin
au levant avant le lever du foleil, & fi cett©
rougeur difparoît quand le foleil commence à
fe faire, voir, alors c’eft un figne de pluie ; parce
que les rayons ëtoient alors rompus d’une manière
propre à leux donner cette couleur, ce
qui ne peut plus arriver depuis que la chaleur a
dilaté l’air & diminué fa puiffance de rompre
la lumière qui le traverfe -, mais cette puiffance
n’.étoit pas moins réelle lorfque l’air froid étoit
rempli d’eau , & lorfque fes parties étoient plus
voifines. » ;
tt Quand au foleil couchant, le ciel paroît clair,
fans nuages & légèrement orangé a l’horizon,
c’eft un figne. de beau tems ; mais fi le ciel
paroît alors grifâtre à l’horizon, c’eft une marque
certaine de pluie.,»
- « Enfin , quand le foleil paroît plus grand
à l’horizon , c’èft un figne certain de pluie -, on
fent que cela doit être : l’augmentation des vapeurs,
da^s l’air j qu’ font lafourced e la pluie ,
font aufli la caufe qui rompt les rayons de
lumière, & qui leur fuit produire cet aggraa*
diffeme.nt dç. l’aftre qu’ils repréfentent. »