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de les couvrir légèrement. L’Eté fuivant, ces »
jeunes plantes fe tonifient, leurs racines s’étendent,
fe ramifient & commencent à; porter des
touffes de feuilles, quelques, pieds;;, mais c’eft j
très-rare qu’elles montent en tiges ■ ;& portent
une ou deux fleurs..Aux approches de l’Automne
on doit mettre ces jeunes plantés en place, pour
qu’ils y fleuriffent pendant l’Eté.
Ufage. Les Centaurées précédentes peuvent
être employées avec fuccès à la décoration des
grands parterres, où elles forment, en peu d’années
, de, belles touffes de feuilles dans le milieu
des platte-bandes ; ; Xur lès bords. l’élévation des
tiges écraferoit les ^autres .plantés. La néceflné
d’une terre profonde i empêche de placer, cette
plante' d’une manière avantageufe dans-les jardins
païfagiftes ; fans cet inconvénient, elle-prodüi-
roit un trèsrbel effet dans les.lieux rocailleux
& les mafures g mais les foins qu’elles exigent
doit leur faire préférer les^chardons, qui font
plus robuftes également beaux. Koy. Chardon.
La racine, de la première de ces Centaurées,
paffe pour vulnéraire & ftoraachique. Son amertume
rend ces propriétés, affez vraifemblables,
fans doute que les efpèces analogues les partagent;
mais comme elles font moins communes,
en connoît 'moins leurs ufages..
L’impreflion que la première efpèce laiffe fur
les papiers où on la fèche, me.fait foupçohner
qu’elle pourroit fervir à la teinture ; je ne crois
pas qu’on ait fait les expériences, néceflaires pour
conftater ce feit.
. Les Centaurées, n.* 5 & 6, font des plantes
annuelles , plus petites que les précédentes, &
d’un pórt abfolument (Afférent. Plufieurs Bota-
niftés les regardent comme des variétés d’une
même efpèce ; mais il convient de les féparer.
Leurs tiges font hautes d’un pied, plus ou moins,
& divifées en branches, qui portent chacune
une fleur plus petite que dans les efpèces pré--
çédentes; mais remarquables par la forte odeur
de mufc ou de fourmis qu’elles portent. Celles
de l’efpèce, n.° 5 , font jaunescelles de l’ef-
pèce, n.° 6, font pourpre-clair ou blanches. Les
feuilles radicales font pétiolées, ovales, dentelées,-
& périffent lorfque les fleurs commencent à pa-
roîtrè. Celles de la tige font fefliles, épinnatifides;
les inférieures font divifées moins profondément;
elles font, en général, affez nombreufes, mais
fans couvrir la tige.-
Culture. Les ambrettes ou Centaurées, n.05 5
&: 6, fôp^des plantes cultivées dans prefque tous
les jardins. Leur odeur , dont beaucoup de per-
forines font cas, & leurs fleurs affez nombreufes
& d’un certain volume ont fait adopter cette
plante dans le petit nombre des efpèces jardinières.
On multiplie les ambrettes de graines que l’on
fème au Printems fous des chaflis, ou du nipins?
ittr coucher lorfqu’on a dps moyens d’accélérer
la germination des graines, & de garantir le«
jeunes plantes des nuits froides, on peut femer
de très-bonne heure, & l’on accélère fa jouif-
fance de plus d’un mois. Mais lorfqu’on manque
defecours pour préferver les jeunes plantes du
fr’Oid, .on doit retarder les femis- jufqù’à la fin
d’Avril, dans ce climat, parce que cette.plante
eft affez délicate, & qu’une nuit fuffiroit pour
détruire un femis entier. Les jardiniers des environs
des grandes villes font ordinairement deux
femis de ces plantes , l’un printanier fous des
chaflis , l’autre plus tardif fur couche ; par ce
moyen ils ont des fleurs fucceflives, & prolongent
la durée de cette plante.
Les ambrettes démandent fine terre fubftan-
cielje & une expofition chaude; en les tranf-
plantant il eft utile de mettre un peu dè terreau
autour des racines : cette précaution n’eft pas
i néceffaire pour les faire reprendre ; mais elle
aide au développement de la plante dans une
terre trop flérile ; elles reftent fouvent petites.
Après leur tranfphnration, il eft bon d’arrofer
les jeûnes plantes j & de leur donner de l’eau
detems-en-tems, pendant leur première exiftence.
Lorfque les fleurs paroiffent, elles ont moins
befoin d’humidité, & on peut fe difpenfer de
les arrofer, à moins d’une féchereffe exceflive.
On tranfplante les ambrettes lorfqu’elles ont
quelques feuilles, ayant foin de làiffer quelques
parcelles de terre adhérente aux chevelus, lorfque
cela eft poffible. Les jeunes plantes reprennent
eti peu de tems, & prennent leur accroif-
fement d’une manière affez rapide pour que,
dès le- mois de Juillet, les premiers femis portent
leurs fleurs , & les tardifs vers le mois
d’Août. Il eft effentiel de récolter les graines dés
plantes les plus hâtives, elles font toujours mieux
aoûtées que les autres ; de plus, les tardives ne
mûriffent fouvent leurs graines que dans la faifon
des pluies , & pour lors on doit avoir la précaution
que j’ai indiquée pour les quatre premières
Centaurées , celle de cueillir les têtes de
fleurs, & de lés fufpendre dans un lieu aéré.
Ufage. Les ambrettes font employées pour la
décoration des parterres, foif en planches mêlées
de leurs différentes nuances, ou dans les bandes
extérieures des platte-bandes, parmi les plantes
d’une'élévation moyenne. Les jardiniers, dans
les villes, en vendent beaiicoup de pieds au
: Printems, pour les petits jardins & les caiffes à
fleurs, & vendent enfuite des fleurs , dans la
faifon , pour des bouquets. Cependant l’odeur
de fourmis, particulière aux ambrettes, & que
plufieurs personnes n’aiment pas , rend le débit
de ces fleurs très-fecondaire. L’ambretre jaune
eft plus rare & plus difficile à cultiver ; mais- le
fouge , qui eft d’une nuance plus tendre, &
dont i’odeur eft plus douce, obtient généralement
la préférence.
Les Centaurées, n,0! 7 & 8, font des plante*
smnuejlw j
annuelles, fcmblablês aux ambrettes par la coff-
formation de leurs tiges & la difpofition de leurs
fleurs; mais ces dernières font plus nombreùfes
& beaucoup plus petites. Un caractère très-
marqué, & qui les fait reconnoître au premier
coup-d’oeil, c’eft que leurs calices font alongés
& compofés d’écailles plus alongées, & un peu
pointues, au lieu qu&dans les fixpremières Centaurées
, le calice eft arrondi & compofé d’é-
caiiles très-ofetufes au fommet. Les fleurs de ces
.deux Centaurées font de couleur purpurine ,
.très-foible. Elles diffèrent- par les feuilles, qui
. font allées à divilions linéaires, très-finement
-dentées dans la féconde, au lieu qu’elles font
.découpées comme celles de la roquette dans la
première. M. 'Villars a réuni la dernière aux
,l'arrêtes, & peut-être que cette réunion, indiquée
par le port de ces; plantes, feroit naturelle fi
leur caraèlere des.fleurons extérieurs ftériles n’y
mettoit pas obftacle.
Xulture. Ces plantesqui font annuelles &
d’une forme peu agréable, ne pourroienr pas
fervir à la décoration des jardins , fur-tout la
dernière, dont les feuilles font peu nombreufes
& trop découpées-pour malquer le<nud des tiges.
Leur calice , très-falongé, & les fleurons qui les
furpaflent à peine , donnent: toujours à cette
plante un afpeèl défleuri ; ainfi, elle ne peut
orner un jardin, ni par les maffes, ni par fês
beautés de.détails. La culture de ces plantes fe
-.reftreint donc aux jardins de Botanique, &
à ceux des Amateurs déplantés curieufes. Leur
culture eft la même que celle des ambrettes,
excepté,qu’on peut les lèmer en place, fur-tout
la fécondé; il eft néanmoins plus fur'de-les
femer fous chaflis., & de les rranfplanter à’ -l’époque
où elles peuvent le fupporter: on s'affûte
davantage , par cette précaution , d’avoir des
graines'aoûtées pour la ccnfervation de l’efpècè.
L’efpèce, n.° 7, étant originaire d’un climat un
peu. plus chaud que l'autre , exige" davantage
cettè précaution; elle s’eft cependant acclimatée
dans les-jardins de l’Europe depuis le tems qu’elle
y exifte.
Les. Centaurées , nvs 9 & 10 s on't des tiges
hantés de quatre à fept pieds, Amples dans leur
partie inférieure, terminées: par une panicule
dans la féconde efpèce, & par un épi dans la
première, Compofé de fleurs jaunes, grouppées
par paquets, : & d’une • gtoffeur médiocre. Les
feuilles font grandes fouvent d’un pied & plus-,
& forment une touffe aflèz fournie ; elles' font
un peu cotonneufes dans le n.° 9, & glabres
<lans le n.° 10. Les unes & les autres font découpées
en lyre, la tige porte quelques feuilles
décurrèntes, plus petites que les radicales, &
prefque entières fur les bords.
La Centaurée, n.° 11 ;■ eft une des plus belles
efpèces. Ses fleurs font grandésyd’un beau jaune
& terminent les ramificaiions,des tiges. f.es feuilles
AgricultureTome IL
forment' une touffe large & bien fournie. Elles
font lancéolées, un peu élargies vers leur extrémité
& d’un beau verd. Les tiges font élevées
& ailées fur les fommités. Cette Centaurée diffère
dè celle , n.° 10, par fès fleurs folitaires & non
difpofées en paquets ; par les fleurons ftériles1,
très-courts; enfin par la forme'des feuilles.
Culture. Ces trois Centaurées ont beaucoup de
reffemblance par leur conformation & leur durée.
Toutes trois font vivaces & pouffent des racines
qui fe divifent en plufieurs collets, comme celles
des quatre premières efpèces. Cette analogie,
jointe à celles: des lieux dont elles font originaires
, rend leur culture abfolument la même.
J’obferverai feulement que la Centaurée de Ba-
bylone, n.° 9, exige un peu plus de précaution,
pour l’Hiver, que les autres, & qu’on doit avoir
foin de-la couvrir de paille. Les deux autres
n.os 10 & 11, fupporient très-bien nos Hivers ,
-&'ën font-rarement endommagées. Comme elles
fleuriftenr un peu tard, vers la fin de Juillet,
la récolte des graines exige fréquemment les
atren rions qüe j’ai déjà indiquées ^ pour les garantir
de l’humidité.
' • Ufage. Ces trois Centaurées, qui font toutes
•les trois de la première grandeur, figurent très-
bien dans les bandes'centrales-des platte-bandes.
La trbifième, fur-tout, eft très-multipliée dans
les jardins', principalement dans ceux de l’An*
gleterre. ( Voye\ Bot. mag., n i 2ï ). On pour-
roir auffi la multiplier dans les fîtes agrefles 8c
recailieux des paylagçs, non point furies pierres
où elles manquerorent de la profondeur du fol
qui leur eft néceflaffe ; mais au pied des rochers*
là , où une terre un §gaj profonde & un peu
d’humidité, aideroit leur développement. Les
calicès de cëtte plante, qui font revêtus d’un
brillant métallique, produiroient un effet agréable
lorfque l’agitation de l’air varicroit leur pofition.
La Centaurée à feuilles de Carthame, n.# 12
doit peut-être former un genre diftinéh Ses fleurons
extérieurs étant’fertiles, elle fe réunîroit
au Centaurea Rhapontiea. L. décrite dans ce
Dictionnaire , fous le nom de Rapontis.
Sa racine, longue & fans chevelus, s’alon^e
d’une manière peu commune, ce qui’"rend fa
culture affez difficile dans les jardins , parce
qu’elle doit être mife dans l’orangerie pendant
l’Hiver, & que fa racine étant gênée dans un
pot, la plante fouffre & dépérit en peu de tems.
M. la Billardière en avoir envoyé de la graine
au Jardin des Plantes , qu’il avoit recueillie fur
le Mont Liban, ces graines germèrent, les plantes
ont bien levé ; mais les plantes ont péri au bout
d’un certain tems. Comme le degré de chaleur
quelles exigent ne furpaffe pas beaucoup celui
de notre climat, on adopteroit avec fuccès la
méthode. Angloife , de cultiver les plantes de
te genre en pleine terre, en les prélervant du
froid pendant l’Hiver, uu moyen de chafl«
N n n n a