
mobiles. Alors elles auroient l’étendue néceffaire
pour s’étendre, le froid pénétrant peu au-deffous
de la furface du fol, & les racines fcroient à
l ’abri des gelées. La beauté de cette planteLdé-
vroir engager, à de pareils foins, fies fleurs qui
ïont très-grandes & d’un beau jaune , & fon
feuillage grand, en forme de lire, & d’un beau
verd, lui aflurent une place parmi les efpèces
les plus diflinguées de ce genre. Avec des foins
■ on la rendra moins fenfible aux froids, en l’habituant
par degrés au climat -, alors on pourra
l’employer à la décoration des parterres , &
peut-être à celle des rochers & des fîtes agrefles,
Cette plante, par fa nature, infinuant fa racine
dans les interfliees des rochers & des cailloutages.
.Dans ce moment la culture de cette plante exige
Trop de foins pdur l’introduire ailleurs que dans
les jardins de Botanique, & dans ceux des Amateurs
de plantes exotiques.
Les Centaurées , n.05 14, 17, 18, 19 & 20,
ont une tige-rameufe qui s’élève en forme de
panieule. Les feuilles font très-découpées dans
la première efpèce, & entières dans les autres.
Les fleurs font purpurines ou blanches, & terminent
les rameaux. Les trois dernières efpèces
font des variétés aux yeux de quelques Botaniftes.
D’autres, & c’efl le plus grand nombre, les fépa-
renr. Ces plantes feroient recherchées dans les
jardins , fl leur genre n’offroit pas des efpèces
plus belles & moins communes. Cependant elles
peuvent y produire de l’effet parmi lés plantes
d’une hauteur moyenne. On peut encore en
difperfer des graines dans les lieux agrefles avec
la certitude de les voir réuffir.
Culture. Des plantes aufli communes n’exigent
aucun foins particuliers. On peut ies femer dès
l ’Automne ou au Printems, dans le lieu du jardin
où elles doivent refter, les éclaircir lorfqu’elles
lèvent trop drue«, & arracher les mauvaifes herbes
qui pourroient les étouffer. Cette culture fuffit
dans les jardins de Botanique , ou la place de
charpie efpèce efl conflamment la même. Mais
lorfqu’on voudroit la cultiver dans les jardins
d’ornement, il faudroit la femer en pépinières,
& l’Automne fuivante planter les jeunes plants
en place p<?ur qu’ils y fleuriffent d’autre année.
Chaque pied dure enfuite plufieurs faifons. Les
efpèces, n.os 14 & 18, font d’un climat un peu
lus chaud -, mais elles fupportent très-bien nos
tvers.
Les Centaurées, n.oS 15 & 16, n’ayant pas
été cultivées en France, je ne puis don -
ner aucuns détails fur leur culture ÿ il paroît,
d’après leur reffenîblance de conformation avec
l’arétione , qu’elles doivent exiger les mêmes
foins ; mais aucune expérience ne le prouve. On
©e poürroit, vu leur peu d’élévation, les cultiver
que dans-les jardins de Botanique & dans ceux
des Amateurs. Leur fleur, qui égale prefque en
volume le refle de la plante, excepté les feuilles
radicales, produit en vafe un effet affez fingulier;
mais il feroit perdu dans, un parterre. -
Les Centaurées, n.os 21, 22, 23, 24, 25 ,
26, 30, 31 , 43, 44, font des herbes vivaces
dont la racine pouffe une ou plufieurs tiges,
ftmpies ou ramifiées, qui^portent, fur les extrê-
mités, des fleurs folitaires, d’une certaine grandeur
, bleues , rouges ou blanches , dont -les
calices font très-remarquables à caufe des appendices
qui terminent chaque écaille en forme de
cils courbés en-dehors. Le feuillage efl touffu,
& affez apparent dans la plupart de ces efpèces.
Culture. Ces plantes peuvent être multipliées
de deux manières par les graines & par les racines.
Les graines des efpèces alpines doivent
être femées dès l’Automne fur des gradins de
plantes alpines ou dans des caiffes à femences,
que l’on couvre de paille ou de fougère- pé'ndant
l’Hiver. On peut aufli les femer ait PrintemS;
mais la plante efl retardée par ce fécond procédé.
Les efpèces, 23 & 26, doivent néceffaire-
ment être femées au Printems, & plutôt "fous
chaliïs que fur couche ouverte. Les plantes naif-
fent la première année & prennent un certain
accroiffement , fur-tout lprfqu’on a foin de
travailler la terre fréquemment, & d’arracher
les mauvaifes herbes. Lorfqu’on a femé très-dru,
il convient de replanter en pépinières les jeunes
plants, âu moment où ils peuvent le fupporter j
mais,, lorfque l’on a eu foin de ne pas femer
trop épais , & lorfqu’on petit leur abandonner
la place du fetnis , il vaut mieux attendre à
l’Automne pour la première tranfplantation.
L’Eté fiuivant >elles portent leurs fleurs, & continuent
enfuire tous les Etés ; mais il arrive aufli,
fur-tout pour l’efpèce n.° 21 , que-les fleurs ne
paroiflënt que la troifième année.
La multiplication des racines efl plus commode.
Lorfqu’on poffède quelques pieds de ces plantes;,
il fuffit d’éclater quelques cuiffes en Automne,
ayant foin de choifir celleS/qui portent un oeil
ou bouton à leur fommet. On plante ces éclats
dans la place qu’ils doivent occuper ; &, dès
l’Eté fuivant, ils commencent à porter des fleurs*
Ce moyen n’efl pas également praticable pour
toutes les efpèces : ce font principalement celles
défignées fous les n.oî 30 & 31, qui foifonnent
affez par les racines pour qu’on puiffe adopter
ce moyen de reproduélion. •
JJfage. L’efpèce, n.° 30, efl cultivée dans tous
les jardins pour la beauté de fa fleur, & l’effet
qu’elle produit^!ans les parterres. Ses tiges élevées
, fes grandes üeùrs bleues , femblables à
celles du barbeau, font fait multiplier depuis
très-long-tems; car nos anciens Jardiniers-Auteurs
, tels que Parkinfon , en parlent. Cette
Centaurée doit être placée fur la ligne extérieure
des platte-bandes : on en forme pareillement
des quarrés dans les grands parterres à fleurs.
L’éfpèce, n.° 31 , qui reffciuble beaucoup à
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celle-ci', poürroit être employée aux mêmes
ufages. Les Centaurées, n.° 21 jufqu’à 16 inclu-
fivement, n ont pas ericore.été cultivéesou demandent
trop de foins pour pouvoir être employées
à l’ornement des jardins : on ne les voit que
dans les jardins de Botanique & dans ceux de
quelques A mareurs. .
Les Centaurées, n.°* 27, 28, 29, 32, 33 &
38, font des plantes annuelles. Celles n.os 27,
28 & 3 3, ont une tige haute d’un à deux pieds,
rameufe dans la partie fupérieurc, & portent
des fleurs folitaires a. l’extrémité de toutes les
ramifications. Les fleurs de ces deux plantes font
jaunes, d une grandeur médiocre ; mais très-jolies
par leurs détails. La Centaurée, n.° 29, a un
port particulier. Les feuilles forment une rofe
fur la terre, & de leur centre fortent des pédoncules
fimples dans la plante fauvage & ra-
pieux , dans la plante cultiyée , qui s’alongent
mfenfiblément en tiges, un pèu plus longues que
les feuilles. Les fleurs font grandes & de couleur
de chair, La Centaurée, n.° 38, a une tige ra— !
nteufe, & des fleurs pupurines qui terminent j
chaque ramification. La Centaurée , n.° 32,
efl trop connue pour en donner la notice.
Culture. Les Centaurées annuelles doivent être
femées au Printems, en pleine terre, lorfque ce
font- des efpèces agrefles, & fous chaflis lorf-
qu elles font un peu délicates. On peut également
femer fous chaflis les efpèces communes,
telles que le barbeau , lorfqu’on veut en avoir
des plants printaniers. Mais cette précaution ,
qui efl un objet de choix pour ces plantes, efl
néceffaire ; pour les efpèces, n.os 27 3 28, 29
& 3r , qui font d’un climat différent du nôtre.
Lorfque les jeunes plants ont quelques feuilles,
& que les froids du Printems ne font plus'à redouter
, on doit les replanter en pleine terre
& dans la place qu’elles doivent occuper pendant
le refle de lEté ; mais fi ies jeunes plants font
, très-avancés & fouffrent dans l’état de femis,
ayant été femés trop drus, on peut les replanter
dans de petits pots dont on les lèvera en
motte, lorfque les froids du Printems ne feront
plus à craindre. Après la tranfplantation , ces
plantes n’exigent aucuns foins, elles fleuriffent
aux environs du mois (l’Août, & leurs graines
mûriffent très - bien, lorfque l’Auromne n’efl pas
humide ; on les garantit de la pluie par le même
procédé que j’ai indiqué pour ies premières efpèces
de Centaurées.
La Centaurée des bleds, n.° 32 , plus connue
fous le nom de barbeau, efl très -agrefie & n’e- '
xigeroit aucuns foins pour fie multiplier dans nos
jardins, fi la culture n’avoit pas produit de belles
■ variétés qu il efi intéreflànt de reproduire. Cesva*
xiétés fe reproduifent ordinairement parla grande
-»najorité des graines ; mais quelques-unes pro-
duifent des variations différentes, foit par le mê-
twge des pouffiçres ou par l'in confiance des
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couleurs naturelles-à cette plante ; ces variations
fe reproduifent aufli, & répandent la plus grande
variété dans les parterres. 11 efl effentiel de
choifir la graine des belles variétés, lorfqu’on
veut cultiver cette plante. On feine çes graines -,
fous chaflis, dès les premiers jours de Mars,
pour avoir des plants printaniers , & au mois
d’Avril, en pleine terre , pour avoir des plants
tardifs. Dès qu’ils ont cinq ou fix feuilles, fur-
tout avant que la tige paroiffe , on les replante,
foit dans la ligne extérieure de la plate - bande,
ou dans des plan ches particulières ou on Iesef-
pace de trois à quatre pouces. Ces planches pro-
duifent le plus bel effet, lorfqu’elles font en fleürs„
& durent affez long - tems. Il efl rare que les
pluies de l’Automne commencent avant la maturité
des graines,& leur récolte n’éprouve pas les
inconvéniens auxquels font fujettes les 'Centaurées
dont la floraifon efl plus tardive.
Ufage. Toutes ies Centaurées peuvent être;
employées à la décoration des jardins, foit ifolées
dans la ligne extérieure des platte -r bandes, ou
en maflifs dans des planches à fleurs. Il efl fur-
tour intéreffant de multiplier l’efpèce, n.° 33, qui,
mêlée avec le barbeau auquel elle rcffemble \
répandroit un nouvel agrément par fes grandes
fleurs jaunes , entre les variétés de cette efpèce
plus commune. Peut-être même qu’il feroit pof—
fible , par le mélange des pouflières, d’obtenir
un métis qui porreroit les nuances de jaune*
dans lès variétés du barbeau. La proximité des
deux efpèces rend le fuccès de cette expérience
poflible.
On a fait plufieurs' tentatives pour fixer la
belle couleur bleue des fleurs du barbeau fauvage*,
elles ont toutes été fans fuccès, même
celles que M. Dambourney a faites depuis quelques
années. Cette couleur ne peut être fixée,
&. n a aucune tenue , même dans la plante vivante
, puifqu’elle varie à l'infini, & fe reproduit
fous toutes les nuances poflibles, excepté celle *
de jaune.
Les Centaurées,n.os 34,35,36&4i,font‘desplan-
tes cotonneufes dont la tige peu élevée porte une
ou plufieurs fleurs jaunes dans la première, &
purpurines dans les deux autres. Elles fe reffem-
blent par la conformation du calice & par la
blancheur générale de la plante.
Culture. Ces plantes font trop délicates pour
fupporter nos Hivers, fur-tout la première;
caries deux autres ne craignent que les froids
exceflifs , & réfiflent aux froids ordinaires ; mais
la première exige lés fecoursde l’orangerie. Excepté
cette attention particulière, elles doivent
être cultivées comme ies autres Centaurées vivaces
dont j’ai déjà parlé; mais elles ne peuvent
pas figurer dans les parterres à caufe de leur
délicateffe, fur-tout la Centaurée deRagufe;
&, pour les autres, il fuffit d’en foigner quelques
pieds, & l’on peut abandonner les autres
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