
Les fleurs, lorfqu’elles font épanouies , ont !
quatre pouces de long fur fix de large. Elles
lont folitaires & forcent de l’aiffelle des deux ou
trois feuilles inférieures de chaque branche. Elles
font compofées de cinq pétales blancs & d’un
très-grand nombre d’étamines réunies en tube dans
leur moitié inférieure.
Le fruit eft une groffe capfule ovale , ligneufe,
ayant quelquefois plus d’un pied de long, partagée
intérieurement en dix à quatorze loges, qui
contiennent, chacune, <50à 60graines, en forme
de rein , environnées d’une chair un peu fuccu-
lente , q u i, en fe féchant, devient friable, & fe
change en une pulpe farineufe.
Comme nous ne devons pas efpérer de voir
jamais fruéhfier, dans nos climats, cet arbre, qu’on
peut regarder comme le plus gros> des végétaux
connus jufqu’à préfent, il feroit inutile de pouffer
plus loin cette defeription. Nous ne fonunes
même entrés dans ces détails qu’à caufe de la
fmgularité dè cette plante coloflale, dont nous
ne pouvons voir ici que de foibles échantillons.
Culture. Cet arbre , qui/nous vient des régions
les plus brûlantes de l’A frique, eft trop tendre
pour pouvoir être confervé dans nos climats fans
une chaleur artificielle. Nous fournies obligés de
le tenir continuellement dans la ferre la plus
chaude , avec les autres plantes exotiques qui ont
la même origine.
11 faut néceffairement tirer les graines du pays
où la plante Croît'naturellement. On les sème
dans des pots que l’on enterre dans une couche
chaude. Elles lèvent, affez ordinairement, au bout
de fix femaines, & bientôt après elles font
en état d’être tranfplantées. A melurequeks jeunes
plantes prennent de l’accroiffement, on les
met dans des pots plus grands, remplis d’une terre
légère & fablonneufe. Chaque fois qu’on les replante
ainfi, on doit avoir foin de les tenir à
fombre, jufqu’à ce quelles aient formé de nouvelles
racines. On leur donne de l’air frais chaque
jour, pendant la chaleur, & on les arrofe
légèrement : car leurs tiges étant molles, fur-
tout dans leur jeunefie , l’humidité les fait pourrir
aifément.
Lorfou’on les tranfplante d’un pot dans un
autre, on doit avoir la plus grande attention à
ne point endommager les racines. La moindre
écorchure qu’elles recevroient feroit bientôt fui-
vie de la carie, q u i, fe communiquant au tronc
de l’arbre, le feroit infailliblement périr.
Tant que les plantes font jeunes, elles font
des progrès affez rapides. On en a vu s’élever à plus
de fix pieds & pouffer des branches latérales dans
l’efpace de trois ans : mais, après quatre ou cinq
ans, elles refient à-peu-près dans le même état.
Nous en avons reçu, au jardin du R oi, an
mois de feptembre .1785), un individu de cinq-
pieds de hauteur environ, fur huit à neuf pouces
de circonférence. Actuellement (avril 175)0)
îl commence à entrer en végétation; Qu'A e$ !
encore loin de fa taille ordinaire !
Ufages. Les naturels du pays mangent le fruit |
du Baobab. Sa chair eft aigrelette & affez agréa- 1
ble. Ils en mêlent auffi le jus avec de l’eau 8c
un peu de lucre, & ils fe procurent une boif- ;
l'on très-favorable dans les fièvres putrides & pef-
tilenrielles.
Ils font encore fécher les feuilles à l’ombre , 8c
les réduifent en une poudre qu’ils nomment Alo,
Ils la mêlent avec leurs alimens, non pour leur
donner du goût, (elle n’en a prefqu’aucun,) mais
pour modérer l’excès de leur tranfpiration8c
tempérer la trop grande ardeur de leur fang.
{M. D a v p h i n o t . )
BAPAUME. Laitue de médiocre qualité, très-
blonde , dont.la tête eft groffe, & fe loutient long-
tems : fou principal avantage eft d’être de toute
faifon & de s’accommoder de tous les terreins,
(M. Re YNIER.)
BAQUET, nom générique des vaiffeaux debois,
plus grands que les fceaux & plus petits que les
tonneaux. 11 y en a de différente forme • car ils
font ou quarrés, ou un peu longs, ou arrondis,
Quand ils font arrondis, tantôt on en voit de cylindriques,
tantôt on en voit de plus étroits au
fond qu’aux bords. Ils ont quelquefois une main
& quelquefois deux. On fait le fond & le tour
dè douves de tonneaux ; on les contient avec de
cercles de bois &. de l’ofier ou avec des cercles
de fer.
Souvent un baquet eft la moitié d?un tonneau,
; qu’on a fcié en deux parties.
" Les baquets fervent à contenir de l’eau pour
abreuver les beftiaux, ou des alimens pour les
nourrir. On en emploie aufiî pour traire le lait
des vaches. (Af. l’Abbé Tessier. )
BAQUETER. Voy .B acqveter. (M.Thoviem
BAQUOIS P andanus. .
Genre de plantes unilobées, dont la famille
n’eft pas encore bien déterminée, mais qui paroîtl
avoir des rapports avec les Ananas & les Palmiers.l
Il comprend des plantes exotiques , qui, dans!
leur jeuneffe, ne pouffent que des feuilles radicales
fans tige, comme les Ananas, & qui, avec!
le tems, acquièrent une tige , & s’élèvent à la ma-
, nière des Palmiers.
Les feuilles qui garniffent la tige , quand elle
eft formée , croiffent à l’extrémité des rameaux.;
Elles font fimples, très-longues, creufées en gou-l
tières, amplexfcaules, & armées de cils épincuxl
à leurs bords, & même, dans quelques efpèces J
fur l’arrête de leurs goutières. ~~
Les fleurs naifl'ent à l’extrémité des rameaux J
ou dans,les aiffclles des feuilles fupérieures. Elle5
forment des efpèces de chatons , environnés dcl
toutes parts de ramifications courtes & très-nom-j
i breufeSi
H Çes fîeûfS font toujours d’un feul ïeîtô, &:
thaque pied n’en porte que d’une feule forte. Elles
tont tontes mâles & ftériles dans les uns, &,
dans les antres, toutes femelles auxquelles fuc-
jtldent les fruits.
I® Elles font entièrement dépourvues de calice
& de corolle, - ; ~ '
S » L e s fleurs mâles font toutes renfermées dans
Un fpathe commun. Elles ne confident que dans
une anthère linéaire , pointue, munie d’unfîllon
longitudinal. Ces fleurs terminent les dernières
Vinifications, tant latérales que terminales du
Jhaton commun.
B Les fleurs femelles font compofées d’ovaires
nombreux , ramaffés en un paquet ovale ou globuleux,
fefliles fur leur réceptacle commun ,
anguleux, rétrécis vers leur bafe, privés de ftyle,
|nais couronnés- par~ deux ou trois ftigmates en
fjbrme de coeur. Chaque fleur à un fpathe parri-
iiilier, fimple ou quadruple*
IB Chacun de ces ovaires fe change en autant de noix
Inguleufes, rétrécies vers leur bafe en forme de
;|ône, ferrées les unes contre les autres, & dont la
Béunion forme une groffe tête ovoïde ou globu-
leufe. Chaque noix ne renferme qu’une femence
|iûè & ovale.
EJpèces & variétés,
i. Baquois odorant.
|M Pandanus odoratijp.mus. L. F. 1) de l’Inde &
«les Moluques. On le cultive actuellement à l’Ifle
îe France.
B. Baquois odorant, bâtard.
K V an b An vs odorat’ffimus Jpurius. ïj des Mo—
piques,.
2. Baquois à plufieurs têtes.
H P A n b a n u s polyceplnlus. Lam. DiéK
■ P a NB an u s humii's. Ruir.ph, d^s Moluques.
3. Baquois fafciculaire.
B Pandanus fafcicularis. Lam. Diél. T) au
Âlalabar.
B. Baquois fafciculaire maritime.
m P Anbanus fajcicularis maritimus 1) au Ma-
Rïbar,
4. Baquois conoïde.
K P Anbanus cenoïdens. Lam. Diél.
â P andanus ce.ramicus. Rmnph. L des Mo-
iiiqucs, & fpécialement de l’ifte de Céram.
i B. Baquois conoïde fauvage.
m .P And An vs conoidms Jylvejlris.
Defeription du port des efpeces.
B 1. Baquois odorant. Dans, fa jeimeflè, cette
plante a entièrement l’afpeél de l’Ananas..
Ses feuilles font difpofées en faifeeau feflile
K ouvert. Elles font d’un verd c la ir , un peu
Jpauqiie, pointues, canaliculées & bordées de
petites épines.
Quand la tige fe forme, elle s'élève à ls
hauteur de huit à neuf pieds, à la manière des
Palmiers, & reffemble à-peu-près à celle de
l’Yucca. Elle eft cylindrique, & marquée ,
dans toute fa longueur, de cicatrices nombreufes
& prefque circulaires, qui indiquent la place
qu occupoîent les feuilles tombées. Souvent elle
fe divife en deux ou trois rameaux qui partent
prefque d’un même point & qui fe terminent
chacun par un beau faifeeau de feuilles, du
milieu defquelies fortent les fleurs.
Elles commencent à paroître dans les mois
d Oélobre & de Novembre, & durent pendant
prefque tout le cours des mois fecs, jufqu’au.
mois de Mai. Alors les fruits fe forment, & fe
fuccèdent pendant prefque tous les mois qui
fuivent & qui font pluvieux.
La plante fe plaît fur le bord des eaux & fur
les rochers. Celles qui .croiffent fur les rivages
fablonneux ont bien moins d’odeur, & font le
plus fouvent ftériles.
Ce Baquois n’eft pas commun à Amboine,
& celui qu on y trouve n’a qu’une odeur foible.
Ses fleurs ne font ni aufli belles, ni aufîi durables
que dans les ,autres endroits.
La variété B. reffemble beaucoup à l’cfpéce
précédente. Ce Baquois a aufti de l’odeur , mais
elle, eft moins agréable & dure moins long-tems.
Il fleurit danslccommencementdes mois pluvieux,
tems qui tombe à Amboine au mois de Mai.
2. Baquois à plufieurs têtes. Cette efpèce
s’élève beaucoup moins que la précédente, fes
tiges font courtes, Amples ou rameufes., inclinées
& prefque couchées fur la terre.
Ses feuilles font longues d’environ trois pieds,
fur deux pouces de largeur, armées de petites
épines fur leurs bords , & viennent en faifeeau
terminal, dont les feuilles intérieures font, dans
leur jeunefie, très-blanches vers leur bafe, molles,
& ont une faveur douce.
Dans les individus femelles, il fort du milieu de
chaque faifeeau de feuilles, un pédoncule à trois
faces égales , dur, & qui fou tient fept à huit têtes
globuleufes , difpofées en une grappe droite.
Les fleurs & les fruits n’ont point de tems
déterminé.
3. Baquois fafciculaire. Les feuilles de cette
efpèce font garnies d’épines tant à leurs bords
que fur l’arrête de leur nervure. Ce n’eft pas
là la feule chofe qui la diilinguc des précédentes ;
elle s'en éloigne encore davantage par la forme
de fen fruit , qui confifie en une groffe tête
ovoïde , formée par l’afTemblage d’un grand
nombre de fiufceaux particuliers , féparës IclB
uns des autres dans leur partie fupérieure, &
compofés chacun de fept à huit noix ôblongues,
prefque cylindriques &. monofpennes.
Ce gros fruit eft rouge dans fa maturité. La
chair intérieure de chaque noix eft jaune * celle
H I f