
qu’en les hnmeéiant trop, on fercit pourrir
les racines. Avant l’Hiver on les tran(portera
dans d’autre tan, à l’endroit le plus chaud de
la ferre, & durant cette faifon, on les mouillera
fouvent, mais peu à-la-fois. Ces plantes doivent
enfuite relier toujours dans les ferres, où on
leur donne de l’air quand il fait beau. Il efl
néeeflaire.de laver fouvent leurs feuilles. Miller,
de qui nous avons emprunté cette inflruétion,
avertit de tenir les Cacaoyers dans des pots
médiocrement grands, proportionnés aux divers
degrés de la force de ces arbres -, parce que de
trop grands pots en occafionnent la mort,
quoique lentement. Cette pratique exige de
tranfplanter plufieurs fois les jeunes arbres:,
opération qui, félon Miller même, efl toujours
très-dangereufe , à caufe de la grande délicatefle
des racines, comme nous l’avons dit en parlant
de la culture qui convient au Cacaoyer en Amérique.
D’ailleurs, puifqu’il doit prolonger toujours
fon pivot, le pot qui en arrête le progrès,
lui efl furement préjudiciable*, c’efl pourquoi
nous n’avons point parlé de tirer les jeunes
plantes hors de la caifle où elles ont levé. Nous
avons fuppofé que la caifle pourriroit ; mais
îl faudroit ne plus remuer, les plantes, ce qui
n’eft paTla méthode de Miller. Pour prévenir
les inconvéniens, fi.difficiles à éviter, & toujours
nuifibles au Cacaoyer que l ’on déplace
tant foitpeu , nous-croyons qu’il feroit à propos
de donner aux caifles la forme d’une gaine, haute
d’environ deux pieds*, que le fond fut d’un bois afl'ez
tendre, pour pourrir dans l’efpace d’un an ou
dix-huit mois *, qu’on les plaçât à demeure dans nos
ferres; en forte que le fond de la caifle venant à
pourrir, le pivot entrât de lui-même en terre, &
que ces arbres puffent recevoir des vapeurs chaudes
pendant le froid, & jouir d’un air tempéré, ou
même frais dans les autres faifons. A mefure
que les racines; fibreufes fe multiplieroient, on
éçarteroit doucement les gaines par le haut, au
moyen d’un cifeau, jufqu’à ce que l’entière
défùnion des parois laiffât aux racines la liberté
de s’étendre : les planches pourriroient à la
longué.;
Ufage. Le principal objet pour lequel on
cultive le Cacaoyer, efl le produit de les
amandes. Il s’en fait une confommation très-
confidér.able, tant en Amérique que dans les.
autres parties du mondé. G’eft avec ces amandes
quon fait le chocolat, liqueur nourriffante &
a g réab leq ui a donné lieu à Linnæus d’appeler
l’arbre Theobroma, mot grec qui lignifie mets
des Dieux.
Les amandes fourniflent encore par expreffions
une huile qui s’épaiffit naturellement, & reçoit
le nom de Beurre. Cette huile fe conferve très-
long-tems fans devenir rance, n’a pas d’odeur,
efl afl'ez blanche & d’une faveur agréable. On
l ’en fert avec fyccès contre les bémorrhQÏdes.
Les amandes des deux dernières efpèces, fa
être aufli intérefl'antes que celles de la premié
peuvent les remplacer à plufieurs égards, a
lorfqu’clles font fraîches, les Indiens les mani
gent & s’en nourriflent.
H-forique. ' Le Cacaoyer cultivé croît abonl
damment & fans culture entre les tropiques]
mais principalement à Caraque, à Carthagtnel
fur la rivière des Amazonnes, dans l’Ifihnie d|
Darien : à Honduras', à Guatimala & à KicJ
ragua. Il fe plaît fur-tout dans les forêts. l|
ravines & les lieux ombragés. On le
dans plufieurs colonies européennes des Aunllei
mais, en général, cette culture efl trop négligj
par les François, qui pourroient "en tirer J
parti très-avantageux, foit pour l’emploi d{
terreins dans lelquels les cannes-à-fucre
profpèrent plus, foit pour mettre en vale|
les nouveaux défrichemens.
Les amandes de Cacao, qui nous font apn
tées d’Amérique, font défignêes par lès èpicit
en gros & petit caraque, & en gros & petit cacS
des Ifles. Cette diflinétion ne paroit fondée qif
dans le choix & la grofleur des amandes elles]
mêmes, & non dans la nature des arbres qi
les prpduifent. Le Cacao, qui nous vient de 1
côte de Caraque, efl plus on élu eux & tiioii
amer que celui de nos Ifles, mais les arbres q|
le produilent n’en font pas moins de la niênl
efpèce, & cette différence de faveur ne dof
être attribuée qu’à la différence de la culturel
du climat.
Les Américains, ayant l’arrivée des EfpagnoF
& des Portugais dans leur pays, faifoient avec!
Cacao un mets, qui, s’il étoitfain ne devoir pasêti
agréable pour d’autres que pour les Indiens.!
délayaient dans de l’eau chaude des amandes 1
Cacao, concaffées; ils épioient avec les fruits dj
Piamento, (efpèce de myrte) enfuite ils înëloie
le tout avec une bouillie de farine de maïs J
enfin ils coloroient ce mélange avec des grainj
de rocou. Cet aliment étoit nommé U
par les Mexiquains ; nom que nous avons adop!
quoique fa préparation foit fi différente.
Obferv&ion. Linnæns avoit réuni à ce genreI
Gua\uma de Plumierarbre dont les caracicr.
font différens de ceux du Cacaoyer, & f
pour cette raifon, plufieurs Botaniftes ont 11
paré. Nous avons imité leur exemple. Voû
l’article G u aztjmea ( M . T h o u i n •) J
Cacaoyère, forte de verger planté de i l
caoyers, & où on les cultive es ?[an^;. ■
cultures ne fe rencontrent que dans lAme^l
méridionale, principalement fur les p0“' ?
efpagnoles, & dans les colonies de queiqi«
autres Nations'de l’Europe. ,
La fituation des .Cacaoyères, leur expoii y
leurs dimenfions,- la nature du terrein q111 ■
convient, leur entourage & leur culture c
des connoiflances exaéles & des foins
L |e mot Cacaoyer, à l’article Culture,
E in i Cacaoyère b ien e n tr e te n u e efl u n bocage
r Une Cacaoy
Int aufli agrft .
érairc. ( M . Thouin. )
oe il, q u ’u tile a u p r o -
CACAOYERS.
I Les Cacaoyers forment une famille de végétaux
L tire fon nom du genre du Cacaoyer, qui
In fait partie. Elle efl çompofée d’un petit
Imbre de genres, peu nombreux en efpèce s,
^qui>prefque toutes, font ligneufes. Ce font
is arbufles, des arbrifleaux & même de grands
feres tous originaires des climats les plus chauds,
il vénérai, leur port a de la grâce, leur feuil-
Le perpétuel efl ordinairement d’un beau
Çrd leurs fleurs font petites, & de peu d’ap-
Crence, mais en revanche les fruits.de quelques
fpèces fervent à la nourriture des beftiaux, &
«ui du; Cacaoyer cultivé efl employé pour
lire un aliment pour les hommes, aufli fain,
li’agréable & nourriflant. Enfin, les bois des
fus grandes efpèces fervent dans la charpente,
* peuvent remplacer celui de l’orme dans le
larron nage .
»On ne cultive dans les pays chauds qu’une des'
fpèces des genres de cette famille; mais cette
lihure fe fait en grand , & exige des foins pro-
fOrtionnés à fon produit important. En Europe,
h végétaux fe cultivent dansvlcs feriies chaudes,
«mime toutes les. autres plantes de la Zone
Bride. On les multiplie aifémerït de graines &
I marcottes; fouvent on les propage aüfli de
»mures. En général, ces. végétaux croiflent afl'ez
Ste dans notre climat., à l’aide-de la chaleur
is couches & de l'humidité; ils ont befoin d une
are douce, fubflantielle, & dans une quantité
|oportionnce à leur croiflanee., .
[Les Cacaoyers ne peuvent être, confidérés
Ins notre climat, que comme des arbrifleaux .
■ grément, ils peuvent ten ir à l’ornement des
ffres chaudes ; mais ils font encore rares dans
Iplupart des Jardins de l’Europe.
jLes genres qui compofent cette famille, fui-
"t M. de Lamarck, font :
lÀnibroiue, •,
J Cacaoyer,
I Guaziuna,
p l | i | ,
J Buttenère, •.
Jlüeinhove , :
Ambroma. -
ƒ Theob rcma L.
I £acao. La M.
ƒ Thetbroma. L.
1 Gua{uma. La M.
Ayenia.
Buttnaba.
Kieinhovia.
Ȕtfk range ces genres dans la famille
| • -*lvâgées ; mais il en forme une feélion
Pculière, qui, placée à la fin, femble former
Çplage uatiireî de cette famille à celle des
■ 0 îers- Ainfi, ces deux Botaniflesconviennent
• également de l’exiflence des rapports naturels cîe
ce grouppe de végétaux. Ils ne diffèrent que dans
fa dénomination. L ’un en fait une feélion *&
1 autre une famille. Ce qui efl peu important
pour les progrès de la fcience. ( M. T kouin. )
CACATIN. Nom vulgaire à la Guyane de
l’efpèce de. faganier, défîgnée par Aiiblct fous
le nom de fagora pentandra. La M. Diél. n-° 7.
Voyei F agaRies. de la Guyane. ( M. R e y n
i e r . )
CACHEE (Herbe.) Noua que l’on donne
ordinairement à toutes les plantes du genre dès
Clandestines, & en particulier à l’efpèce, n .° r .
Clandestine à fleurs droites. L a th r c c a c la n *■
d e fiin a . L. ( M . D a v p i i i n o t .')
CACHIBOU. Nom que les Caraïbes donnent
au m a ra n ta lu te a ; efpèce décrite par Aubier, &
enfuite dans l’Encyclopédie botanique. Voy#{
Galanga jaune (AL R e y n i e r . )
CACHIMAN. C achimantier , ou C achi-
m en t, C àchimentier. Nom que l’on donne
aux Antilles, & dans les grandes Indes, au genre
du Coros^Olier Anona L. & qui s’applique
plus particulièrement à là première efpèce décrite
dans le DiéHonnaire de Botanique. Coros-
S0L à fruit hériflé; A'nona. müricata. L.
( M. D a v p h i n o t . )
CACHIMAS , ou CACHIMENT. Nom générique
donné par les Créoles d’Amérique, à différentes
efpèces à'annona. lis difiinguent le Cachimas
fauvage du Cachimas privé ou cultivé.. Le .premier
efl Yarmona müricata. L . , & l’autre, Xan—
nona glabra. L. Voyez Corôssol à fruit hériffé ,
& Corossol à fruit glabre. ('M. Tu ou i n . )
CACHIMENT ou CACHIMAS, Annona. Voy,
Corossol. ( M. T u ou i n . ) 1
CACHIMENTIER. Les Créoles d’Amérique
difiinguent deux efpèces de Cachimenners; l’un,
au fruit duquel ils donnent le nom de cceur de
b/euf, qui efl la première variété de Xannona
retïculata, L ., & ils appellent les fruits de l’autre
Cachiment morveux. C’efl l’annona ajiàtica. L
Voyez Corossol réticulé, & Corossol d’Afie.
[M. T HO U IN.) .
CACHIRI. Boiflon que les Caraïbes & les
Américains, aéluels, à leur imitation, retirent
de la fécule de manioc récente. On la fait bouillir
dans de l’eau, avec du fuc de cannes, &
lorfque le liquide efl évaporé à moitié, on 1®
laiffé fermenter pendant quarante-huit heures.
Cette boiflon a le goût du poire. Voyez Manioc:.
c( M. R e y n ie r . )
CACHOU. Suc gommeux-réfineux, produit
par le mimofa catechu. L. Voyez à cà cie du
Cachou. ( M. Tu oui y. )
CÀCÏNE. Nom. employé improprement par
quelques perfonnes, pour défigner le genre des
ÇaJJzne. Voyez C assine. {M . ^ T hou in . )
Cà CQ ou CACOYERp Theobroma cacao. L,