
Il n’efl encore compofé que d’une feule ef-
■ pèce. . -
C a r o u b ie r à Siliques, vulg. Carouge, Cera-
tcnia Siliqua. L. b de l’Aiïe, de l’Afrique &
des Pays-chauds de l’Europe.
C’eft un arbre de ^moyenne grandeur, dont
le tronc raboteux efl recouvert d’une écorce
. brune & donne naiflânce à un allez grand nombre
de branches tortueufes qui lui forment une
cîme étalée- comme celle cfu pommier.
Ses feuilles font ailées, & compofées de deux-
à cinq paires de folioles prefque oppofées, &
fou vent fans impaire. Elles font alternes,
ovales, Mes, fermes, même coriaces, vertes en
deflus, veineufes & d’une couleur pâle en def-
fous & ne tombent point pendant fHiver.. Les
fleurs viennent‘fur la partie nue des branches
& forment de petites grappes longues d’un pouce
qui font d’un pourpre foncé avant leur entier
développement. Ces fleurs font incomplettes,
étant dépourvues de corolle. Elles font quelquefois
hermaphrodites, mais- plus fouvent- uni-
fexuelles, les fleurs mâles étant féparées des fleurs
femelles fur des individus différens.
Les fleurs femelles produifent une filique ou
plutôt une gonfle longue, appïatie, épaifle, d’une
Couleur brune divifée en plulieurs loges qui renferment
chacune une femence comprimée dure
êt ’Tuifarite. ' . . .
Hiftorique. Cet arbre croît originairement dans
l’Egypte dans le Levant. On le trouve en
Efpagne, en Italie & même dans les Provinces
méridionales, de là France, où l’on peut le placer
avantagèufement dans les bofquets d’Hiver.
Vf âge s. Les gonfles de cet arbre contiennent
une pulpe noirâtre, mièlleufe, douce, d’un
goût défagréable, tant que le fruit efl verd,
’mais qui devient affez gracieux quand il efl mûr.
En général, on les donne aux befliaux | elles
fervent même aufli quelquefois de nourriture aux
pauvres à défaut d’autres aümens mais Comme
elles ont une vertu laxative, il faut en lifor modérément.
- ' _ . . r Q
Duhamel, dit au • contraire , que les feuilles et
la moelle font aflringentes. Johnfon fernble les-
concilier en difant d’après les Anciens : Recentes
àlvum folvunt, ficcatæ fiftunt. Sa figure ne ref-
fémble point du tout au Caroubier.
On les emploie aufli en Médecine. Elles ont
les njèmes propriétés que la Caflë, mais a un
moindre degré. C’efl pourquoi on les donne à
plus forte dofé. .
Les Egyptiens extraient de Ce -fruit un miel
fort doul, qui fert de fucre aux Arabes. On
l’emploie pour confire les. tamarins, Jes miro—
bolafis & autres fruits. On dit même qu’or-
dinairement, en Syrie & en Egypte, on en reti—
foit une efpèce de vin par la fermentation:
Le bois de Parbre efl dur, & propre aux
mêmes ufâges que celui du Chêne verd. Les
feuilles peuvent fervir à la préparation des cuirs
au lieu de tan.*
Culture. Pour multiplier ici ces arbres, il
faut faire venir les liliques. les plus fraîches qu’il
efl poffible. On en détache les graines au Prin-
tems, & on les féme fur une couche de chaleur
modérée. Elles y réuffiflent ordinairement très-
bien.
Lorfque les jeunes plantes ont un pouce ou
deux, on les met avec loin dans de petits pots
féparés, remplis d’une terre fubflancielle & légère
que l’on remet dans-une couche tempérée. On
les -arrofe & on les tient à l’ombre jufqu’à ce
qu’elles aient formé de nouvelles racines. Alors
on leur donne de l’air à proportion .cte la chaleur
du jour. Au mois, de Juin, il faut les
accoutumer par degrés à fupporter le plein air.
En Juillet, ori les. relève de deflus les couches
pour les placer à une expofition chaude. Elles
peuvent y refler jufqu’au commencement d’Oc-
tobre, qui efl le tems où on doit les rentrer
dans l'orangerie. Il faut les y placer de manière
qu’elles puiflent jouir de l’air libre dans les
tems doux.
Cet arbre -efl affez dur, & il ne demande qu’à
être garanti des fortes gelées, lorfqu’il a un
certain âge. Il croît_ lentement & né ’ fleurit
guères que la fix ou huitième année.
Miller nous apprend même qu’en Angleterre,
on en élève quelques-uns en pleine terre. Pour
y réuflir, lorfque les jeunes plantes ont paffé
trois ou quatre ans dans les pots, & qivelles
ont acquis affez de force y on les met en pleine
terre au Printems à une expofition chaude,
contre une muraille expofée au midi. Elles y
fupportent très-bien le froid de nos Hivers ordinaires,
mais il -faut néeeffairement les couvrir
lorfque le froid dévient plus rude. Cet habile
cultivateur nous fait efpérer qu’une partie des
arbres,iqui font ainli plantés, donneront, dans
quelques années, des fleurs & du fruit; mais il
né penfe pas que ce fruit parvienne à fa parfaite
mâturité.
' Cet arbre mérite d’être cultivé dans nos orangeries,
à caufe de fa belle verdure perpétuelle.
( M. D a v ph in o t.)
C aroncule L acrymale. G’efl une malle
charnue,longue & dure, qui efl placée, au coin
de l’oeil des" animaux du côté du nez. Elle efl
quelquefois fi conlidérable dans les chevaux,
que les maréchaux l’ont pris pour la maladie
appellée Onglée. Voyez le Dictionnaire de Médecine.
(.M. l’Abbé Tessier. ) 1
CAROUGE. Synonyme de Caroubier» \
ratonia Siliqua. h . Voyez C aroubier. (M . DAVPHINOT.
) -
CAROUGE à miel, Gleditfia triaeantkos.D1
• Voyez. F évier à trois épines, n.° i , au Diér.
des Arbres. (M . T h o u i n . )
Ç a r o ù g s
r CAROUGE des Antilles, Hymcenea courbaril.
Voyel C o u r b a r il D ip h y l l é , n.° i.
{.M- Thouin. )
CAROUGE de Virginie, Robinia pfeudo - acacia.
L. Voye% le. mot Ro bin ier , au Dicl. des
Arbres, (M. T hovin. )
c a r o x y l o n , c a r o x y l o n .
n,r^jnr<* ^ P^antes à fleurs incomplettes, que
JM. de Juflieu place dans la famille des A r r o -
c h e s , qui a des rapports avec les Londes & les
Anabales, & qui femble encore fe rapprocher des’
Cadeiaris par les écailles que fes. fleurs contiennent.
•
Jufquà préfent ce genre n’efl compofé que'
dune feule efpèce. z 1
Cette plante lÿneufe & vivace, pouffe une
tige droite, nue & très-rameufe, garnie de ra-
meaux épars, roides, ouverts, fléchis en zigzag,
^ r vi . bdivifent en autres petits rameaux courrs,
cylindriques, & un peu cotonneux, ce qui les fait
paroitre blanchâtres.. *
C efl fur ces rameaux que naiflent les feuilles
ot les fleurs. Les feuilles, font très-petifes très-
nombreufes, très-ferrées & comme embriquëes
les unes fur les autres, glabres & un peu concaves
en-deffus, convexes & couvertes d’un duvet &
grilâtre en-defloiis.
a ^ Pas bien d’accord fur la defeription
de la fleur. Les uns prennent'pour Une corolle •
ce que les autres ne regardent que comme un calice,
& ils donnent le nom de calice à deux ef-
peces d’écaille?, qui, fuivant les autres, ne font que '
des bractées.
Quoi qu il eu foit, ces fleurs peu apparentes
lont jaunâtres ou un peu purpurines.
Elles font fuivies d’une femence ronde, roulée
en fpirale, enveloppée d’une menbrane très-
mince, ’& de plus environnée par les filamens &
les écailles intérieures de la fleur qui font périmantes.
r
Hiftorique. Cette plante efl originaire de l’A-
friquè. Elle fleurit au mois d’Ôétobre.
UJages. En Afrique, on compofé avec la cendre
& de la graiffe de mouton, une efpèce de
favqn grifâtre qui fert aux mêmes ufages que le
nôtre., «
Cultivée. Cette plante n’a point encore été cultivée
en France. Nous préfumons qu’on ne pourrait
la conferver, que dans la ferre tempérée,
comme toutes les autres plantes du Cap de Bon-
ne~U P pd ran c e . ( M. D a u ph i no t ) .
CARPE.-^ ( dos de ) On donne ce nom au bombement
qu’on pratique dans le milieu des plates ■
bandes, pour faciliter l’écoulement des eaux, &
tendre leur coup-d’oeil plus agréable. On le nom-
®ie aufli dos de balue. Y . Bomber {M.Re ynier).
Agriculture, Tome II,
CARPESIE, Car PXS1VM.
Genre de plantes de la famille des cotnpofees
& voifin des Tanaifies,. compofé de deux plantes
herbacées, dont les formes n’ont rien d’élégant
ni qui puiffe fixer l’attention,
i . C a r p é s ie p en ch é e .
Carpcjîum ccrnuum. L. (i) des lieux humides
de l’Europe méridionale,
i . :Ca RPÉSIE ;PE LA C hïNE.
Carpefium abrotanoides L. o" de la Chine.
La Carpéfie penchée ëfl une plante haute
d’un pied, ramageufe dontchaqueramification efl
terminée çar une fleur penchée vers la terre ou
du moins inclinée. Elle efl enduite fur-tout dans
les terreins unpeufecsd’unehumeur.vifqueufe &
d’une odeur aromatique qui s’attache aux doigts
& leur laifle long-tems l’impreflïon de cette
odeur. Cette humeur efl fur-tout très-abondante
fur les graines. Cette plante n’ayant ni élégance
ni utilité, n’eft cultivée que dans les jardms de
Botanique. '
Culture. La graine de la Carpéfie‘pëùchéérdoit
être femée dès l’Automne ou au Printems lorf-
qu’on le trouve plus commode dans des baflins
en pleine terre. Les jeunes plantes femées en
Automne, lèvent avant,l’Hiver& fleurilfent quelquefois
vers la fin de l’Eté fuivant; d’autres fois
fur-tout lorfqu’il y a eu un peu de chaleur’
elles ne fleurilfent que la fécondé- année en
même - tems que celles femées au Printems
Cette plante donne une très-grande abondance
de graines, & fe reproduit' par-Ieut difperfion
pour peu que-le terrain lui convienne. Il efl cependant
plus fur d’en recueillir des graines dan«
les pays où elle ne croît pas fauvage. ’
1. Carpéfie de la Chme; cette plante aufli
peu apparente que la Carpéfie penchée, en diffère
par la pofition de fes fleurs. Elle eft pareillement
enduite d’une humeur vifqueufe aroma
tique plus abondante fur les graines que fur lés
autres parties,,& qui s’attache aux doigts.
Culture. Cette efpèce n’a jamais été cultivée
au Jardin des Plantes de Paris; mais Miller l’a
cultivée, .& c’eft d’après lui que je vais en
parler. , . .. • ;
La Carpéfie de la Chine, doit être femée a»
Printems fur couche , &. lorfque les jeunes
plants, ont acquis une certaine grandeur on
dojt les replanter féparément dans des pots qu’on
a fom d’entrer dansd’orangerie aux approches-de
I Hiver. Il paroît d’après cette dernière circonf-
tance quç la Carpéfie de la Chine eft bis-annuelle
comme l’efpèce commune, ou peut-être vivace
Ufage. Les Carpéfies ont trop peu d’appa-
( t ) Litmée a dit à tort qoe cotre plante efl
vace : yn venfic l’aflettion nuelie. de Titiller quU» dit bir«
D d d tld