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pas embarraffés de trouver un femblable moyen.
Prefque tous ils apprivoifent quelques bêtes en
leur donnant du pain feul de tems en tems, ou
du pain & du fel. Ils appellent coquins ces ani-
maux ainfl apprivoifés qui font d un grand ufage
dans beaucoup de cîrconftances ; mais ils ne
fuffifent pas dans les pays très-cultivés. Là, lesbêtes
à laine ne font jamais raffafiées. La voix du
Berger ne les empêcherait pas de fe jetter fur
les plantes, qu'il faut refpeéler, ou de s'arrêter
dans les endroits où elles ne doivent que paffer.
On eft donc obligé d’avoir , des chiens & de les
bien dreffer, pour qu’ils feffent le fervice &ne
foient jamais dangereux au troupeau: la rt de
bien dreffer des chiens eft encore un des talens
du bon Berger.
Éducation des chiens.
Il eft effentiel de choifir un animal dont le
père & la mère foient de bonne race; on fait
combien ce choix doit influer fur leurs petits.
La race la meilleure eft celle qu’on appelle race
de chiens de berger; elle eft petite, aélive &
pleine d’intelligence. Si le pays eft expofé à avoir
des loups, on préfère de drefter de gros mâtins,
en état de febattre. Le Berger qui a une chienne,
dont il veut avoir de l’efpèce, ne la laiffera couvrir
que par un feul chien ; à fix mois , il commencera
f éducation du jeune chien, Ji un an ou
à quatorze mois elle doit être faite. S il ne réufiit
pas alors, il n’y faut plus.compter. Tant qu’on
cherche à le former, il eft important de ne le
point laiffer courir après, les moutons avec les
autres chiens ; cela le gâterait pour jamais. On
le tient en leffe quand on commande aux autres
de manoeuvrer; on retient les autres a leur tour,
fi on .i’enyoie au troupeau; il eft attentif au
commandement St n’eft point troublé par ce qu il
voit faire aux autres. Le Berger fe met à peu de
diftançe du troupeau, les premières fois qu il
exerce le jeune chien ; peu-à-pcil il s’en éloigne ,
à mefure qu’il fe forme : à la fin il obéit, à
quelque diftançe qu’on l’envoie.
Les animaux., ont comme les hommes, leur
caraélère qu’il faut étudier, pour les amener au
but qu’on fe propofe. Il y a des chiens qui
veulent être careffés; il y en a , dont on n obtient
rien faits les battre; parmi ces. derniers, on
en voit, qui boudent s’ils font battus. Ils ne valent
rien pour un Berger, parce quils le laifleroient
dans l’embarras, lorfqu’ils les châtieraient pour
avoir manqué. Les meilleursfont ceux qui, après
avoir été corrigés, reviennent carelfer leur maître.
Il n’eft pas rare de voir des chiens de Berger
qui ne veulent aller qu’à la^ droite ou
à la’ gauche. C’eft un vice d'éducation. Dans
ce cas le Berger eft obligé de fe placer à l’égard
de fçn troupeau, de manière que le chien fe
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retrouve toujours du côté où il eft accoutumj|
d’aller.
Un chien de Berger dans les pays, où il a le
plus de travail peut durer 10 ans. On lui calîel
les crochets, pour qu’il ne morde pas trop fort!
les bêtes à laine.Les bons'Bergers, quifavent bien!
commander & qui ne s’écartent pas de leur trou-1
peau, n’ont pas befoin de cafter les crochets de I
leurs chiens. Deux bons chiens fuffifent pour
deux cent quarante bêtes; on les nourrit ordinairement
de pain; chacun en. mange environ
une livre & demie: pour qu’un chien ait toutes I
les qualités néceffaires, ilfaut qu’il obéiflèponcs I
tuellement, qu’il ménage le bétail, & quil foit I
furveillant & .méchant même, quand le troupes! I
eft au parc.
Maladies des Bergers. Signes & traitement I
de la puflule maligne.
Les Bergers font expofés à des maladies dépetl-1
dantes des pays qu’ils habitent. Ils en éprouvent!
auffi qu’ils partagent avec un petit • nombre!
d’hommes d’autres profeftions ; tels font entre!
autres les effets de la gelée fur leurs membres!
& le charbon ou la puflule maligne qu’ils con-!
traélent en maniant ou en écorchant ^ des ahi-1
maux , qui en font ■ atteints. J ’ai indiqué pins I
haut les! moyens de- remédier à la première I
maladie :• voici les lignes de la fécondé & les I
remèdes qu’il convient d’y_ appliquer. On fe® I
ordinairement à une partie du ^ vifàgë ou des I
mains, fine petite démangeaifon incommode, fil
paroîtàl’endroitune tache rougeâtre, femblable i l
une morfure de puce ; cette tache s’étend pett-l
à-peu, la démangeaifon augmente, la partie af-l
feélée devient roide & dure. On éprouve alors!
un mal-aife général ; l’appétit fe perd ; il fe for!
me auprès de la puflu'.e, de petites vefiies ea|
cloches, qu’on nomme phlyStncs. L ’enflure rail
alors des progrès, rapides. & les angoiffes fur-l
viennent, accompagnées de naufées & de voirie I
femens. Le mal eft alors prefque à fon comble',1
la gangrène s’eff emparée de tous les environs ml
la puflule ; en très-peu de tems, la mort furviènt.|
Je ne connois- point de maladie plus rapide!
fi on en excepte celles qui tuent prefque fubite-l
ment. Il eft bien néceffairedéne pas attendre que«!
mal fpit avancé. Entre les mains d’un homml
exercé, là guérifon eft certaine ; pour l’obtenir!
on doit avec un bifteuri on une lancette,dôM
la lame foit arrêtée , fearifier toute la_ par®!
gangrenée par plufieurs incifions jufqu’au vit!
Alors on applique deffus de la pierre à eau*«
pulvérifée, qu’on enchaffe dans un trou fait«
une, emplâtre pofée fur une autre emplâtre non j
trouée. Cet appareil eft recouvert d’un catapl»1® I
d’herbes adouciffantes, pour diminuer linwnj‘1
mation augmentée par le cauflique ; on laill' I
tout pendant 14 heures ; on lève- fappareil ■
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Ion trouve la gangrène bornée. De l’onguent fup-
Kuratif, recouvert d’un cataplafme , fait tomber
ipeu-à-peu l’efcarre, il ne s’agit plus que de
ipurger le malade une ou deux fois. On a dû
1[e tenir au bouillon pendant l’ufage du cauflique
|L à des alunens légers les jours fuivans -, fi on
Iveut avoir ce traitement plus développé, on le
îtrouvera fans doute dans le Diélionnaire de Médecine.
Je me contente de rapporter ici en peu
je mots, ce qui concerne une maladie, qui a t-
'Jtaque fréquemment , dans certains pays , les
Ihommes qui manient les animaux , ou ce qui
ien provient, comme les peaux, la laine, le crin,
&c. Cette manière de les traiter m’a fouvent réufli.
l'Abbé T e s s i e r . ) .
3 BERGERIE, bâtiment dans lequel on loge les
fcêtes à laine, ou pour leur donner à manger,
Jpu pour les. garantir des, injures de l’air. Voye\
Ferme. ( M . l’Abbé T e s s i e r . )
BERGIE ., B e r g i a .
* Genre de plantes à fleurs polypétalées, de la
Jfamillc des Ca r y o p h y i x é e s , qui fembleavoir
gquelque rapport avec les Sablines.
m II comprend des plantes herbacées, exotiques,
iqui s’élèvent très-peu &. dont la tige eft Ample
dans une efpèce , & dans l’autre rameufe &
idiffufe. Les feuilles font petites , ainfl que les
«leurs qui font nombreufes & très-ramaffées,
{difpofées en anneaux autour des tiges, ou flm-
■ plement ramaffées en paquets.
K Ces plantes ne fe trouvent point au Jardin
Idu Roi. C’eft le feul endroit où l’on pourroit
lies renconter, car , comme elles ont peu d’apparence
& qu’elles n’offrent rien d’intéreflant,
«lies ne feroient point admifes dans les jardins
^d’agrément.
K Ce genre ne comprend jufqu’à préfent que
fdeux efpèces.
Efpèces.
i 1. Bergie du Cap-
B e r g i a Capenfis. L. F. du Cap de Bonne-
jEfpérance.
■ : 2. Bergie glomérulée.
B e r g i a glomerata. L. F. du Cap 4e Bonne-
lEfpérance.
D e f zription du port des efpèces.
1' i. Bergie du Cap. Cette efpèce a le port
^ ne anémone. Sa tige eft Ample, menue, droite,
■ me & un peu fucculente. Elle ne s’élève qu’à
Un demi—pied de hauteur.
Ses feuilles font oppofées, lancéolées, liffes,
ouvertes & légèrement dentelées.
V Ees fleurs ont cinq pétales, elles font nom-*
y ufes, très-ramaffées, feffiles &, çüfpofées par
b e r I | f
verficllles. Lorfqu’elles font, parvenues à leur
parfaite maturité & qu’elles ont répandit leurs
femences, les capfules qui les renfermoient, con-
fervent leurs valves étendues, ce qui leur donne
1 apparence de corolles à cinq pétales, difpo-
fées eh roue, ou en rofé.
i . Bergie glomérulée. Elle diffère de la pré.
cédente, en ce que fa tige eft rameufe & difïufe.
Ses feuilles font auffi beaucoup plus petites,
ovoïdes, un peu crenelëes & rapprochées lés
unes des autres.
Ses fleurs, font très-petites & glomérulées.
Hiftorique. Ce genre a été nommé Bergie par
Linné, en l’honneur de M. Bergius, fon compatriote,
célèbre Profeffeur de Botanique, auquel
nous devons plufieurs ouvrages intéreffans.
Culture. Il paraît que ces plantes commencent
à être cultivées en Angleterre. Miller dit, dans
fon fupplément, que, pendant l’Eté,elles peuvent
relier expofées en plein air, pourvu qu’on
les place dans un endroit abrité : mais que ,
pendant l’hiver, elles doivent être mifes dans
une ferre-chaude, ou fous des vitrages aérés.
Ufages. Il y a apparence que les Bcrgiis font
toujours reléguées dans lés jardins de Botanique,
où l’on raffemble le plus de végétaux poffible,
pour l’inflraélion des élèves , à moins qu’on ne
leur découvre par la fuite, quelques propriétés
qui intéreffent la Médecine ou les Arts. ( M.
D a v f h i e o t . )
B ER LE , SIUM & SISON L.
Genre de plantes de la famille des Ombelli-
fères, compofé d’herbes vivaces par les racines,
dont le caraélère. eft d’avoir une ombelle plane
comp.ofée. d un petit nombre de rayons, enveloppée^
à fa bafe par une collerette de quatre
à dix folioles lancéolées'& quelquefois dentées.
Les ombelles partielles ont également une
collerette. eompofée de plufieurs folioles, & font
compofées de peu de rayons. Le fruit eft oblong,
de- forme ovoïde, ftrié plus ou moins profon-
-dénient. Les Berles diffèren t des Angéliques; parce
que ces dernières ont leurs ombelles partielles
très - fournies & en dôme ; elles diffèrent auffi
dés perfils qui n’ont point de collerette,
Efpèces.
I. Berle, à feuilles larges.
Sium latifolium L. 2/i dans les foliés St fur
le bord des étangs.
i . Beb.ee à feuilles étroites.
Sium anguftifolium L. % dans les ruiffeaux &
les foliés pleins d’eau.
?. Ber le nodiflore.
Sium nodiflorumlu. t]I, dans les ruiffeaux 5c fur
lebord des rivières.
4. Berle des potagers, le Cheryi,