Arbufte qui s’élève à cinq pieds de haut environ.
Sa rive eft droite, garnie., depuis fa baie, de bran-
ches°qui fe rapprochent dé la tige principale,
& forment un buiffon pyramidal, arrondi uèsr
touffu. Les feuilles d’une verdure cendiée , font
ibnaues, étroites & dentées-fur les bords ; les
fleurs font blanches., difpofées en corymbe, à
l ’extrcmité des rameaux ; elles commencent à
paroître à la fin du primeras & durent la plus
grande partie de l’été ; il leur fucccde un très-
grand nombre de lemuices , qui mùrililnt en
automne & au commencement de l’hiver.
i l L a Bacchante vil'quuüè diffère peu de
la précédente par Ion port St la couleur de fes
Hoirs. On l’en dillingue cependant ailément par
la cannelure de fes iameaux‘& la forme de- fes -
feuilles qui font plus arrondies. Cette clpèce n’a
point encore été cultiv ée en Europe.
5. B acchante à fouilles de laurofe. Cette
efpèce eft un grand arbriffeau d'environ dix pi.ds
de haut qui pouffe de fa tige principale un grand
nombre de branches , longues 8e grêles. Elles
font garnies à l’ extrémité, de beaucoup de feuilles
longues.& étroites à-peu-près lèmblabks à
celles du laurier rofe : dans leur jeuneffe .elles
font chargées d’une poitffièrc- fe-rrugineufe qui 1e
détache peü-à-peU,, de forte que les feuilles, à
inelure quelles Vicilliffent deviennent liffes &
d ’un affez beau vert. Les fleurs parodient à la fin
de l’été; elles font difpofées en petites grappes
à l ’extrémité des rameaux & d’ùrie Couleur herbacée
, fort peu agréable. I l eft très-rare qu’elles
donnent de bonnes femences dans notre climat.
4. La Bacchante à •feuilles d’yeufe eft .un
arbufte de quatre à cinq pieds de haut, dont la
(ise;fournit plufieurs branches latérales garnies
de feuilles' qui ont quelque relie rnblance avec,
celle du houx. Ses fkursne font pas plus agréables
que celles de la précédente ; elles naiffent par petits
bouquets dans les aiffelles des feuilles qui font à
l ’extrémité des rameaux. Cette efpèce n’apointenedre
été cultivée en France.
r Bacchante en arbre. C’eft bien à tort qu’on
lui donne le nom d’arbre, puifqtf elle ne s’élève
tout aû plus qu’à la hauteur d’un lous-arbrif-
foau, c’eft-à-dire , à trois pieds de haut environ
; mais fa . tige devient triés - ligneu-
fo & de la groffeur du bras. Elle fe divife à fon
fommet, en un tri s-grand nombre de branches
qui s’étendent au loin, & lui forment une tête
arp!atie & touffue. Ses feuilles font entières,,
longues d’environ trois pouces , fur un pouce &
demi délarge. Les fleurs terminent les rameaux
& font difpofées en coiyinbcs paniculés. qui Ont
à peu-près fept pouces de haut fur autant de
logeur. Cette efpèce, une des plus, fingulières
de°lbn genre, n’a. point encore été apportée en
Europe. ' , . . .
6. L a Bacchante de Virginie,^connue fous
le nom impropre de fenetou en arbre, eft .la
plus belle efcèce de ce genre. C’eft un arbrif-*
beau de huit à dix pieds de haut, qui pouffe
dès la naiffance de fa tige principale beaucoup
de branches / longues & grêles , • lefquelles le
divilent vers leur extrémité, en un grand nombre
de rameaux , ce qui produit un buiffon
touffu, arrondi dans la circonférence, & an—
plati par la partie l'upérieure. Les branches &
les rameaux font couverts de feuilles larges &
angufeufes qui approchent de la figure de celles
du pourpier de mer ou de l’arroche halime.
Elles en ont aulli la couleur & fe confervent
toute l’année , excepté lorl’quil furvient des
hivers très-rudes. Les fleurs de cet arbriffeau
commencent à paroître à la fin du mois de Sep-»
t.mbre, & durent fort avant dans l’hiver. Elfes
font difpolées en petits corymbes à l’extrémité
des rameaux; leur couleur eft d’un bknc foÿeux
qui tranche agréablement avec la teinte purpurine
de leur calice, & leur multitude ne laiffe
pas que de produite un effet fort agréable. Très-
rarement ccs' fleurs produifent des femences
aoûtées dans notre climat.
7. Bacchante des Indes. Le Port de cette
efpèce eft peu connu. On fait feulement qu’elle
forme un arbriffeau dont les feuilles font ovales ,
glabres & dentelées fur les bords. Les fleurs font
fort petites & difpofées en gros corymbes à l’extrémité
des branches. Elle n’a point encore été
cultivée en France.
8. L a Bacchante du Bréfil eft un arbrifl*
feati qui, dans fon pays natal, a le port d’un
grenadier. Sa tige eft peu ligneufe, d’une confif—
tance molle & remplie de moelle intérieurement*
Scs branches font garnies de petites feuilles ovales!,
d’un vert foncé. Les fleurs naiffent en
grands particules nus & rameux. Elles font pe-r
tites & de peu d’apparence. Cette efpèce n e f s
trouve point dans les jardins d’Europe.
9. L a Bacchante dû Levant, cor? nue dans quelques
jardins de Paris & deTes environs, fous le
nom de Marfés-', eft un arbriffeau qui pouffe
dê fa louche beaucoup de longues tiges ,
garnies de feuilles dans la plus grande partie de
leur longueur fupérieure. Ccs tiges font d’abord
tendres & herbacées-; mais, en vieilliffafit, elles
acquièrent un certain degré de confiftance qui
n’approche cependant pas de celle de . nos bois
les plus tendres. Elles s’élèvent à la hauteur
de fept à huit pieds, fe ramifient par leur extrémité',
& forment une tête arrondie dans toute
fa circonférence. Les feuilles font fefliles, ovales*
molles, & profondément dentées: elles font
d’une verdure claire, & répandent, lorfqu’on
les freiffe, une odeur forte & défagiéable. Les
fleurs viennent en corymbes à î’ext;êmité des
i rameaux ; elles font violettes & ne paroiffent
! qu’au milieu de l ’automne lorlque les. étés ont
été trèsiçhaudsr
10. Bacchante d’E gypte: celle-ci eft une
f>îante annuelle dont les tiges s’élèvent droites à
trois pieds de haut environ ; elle produit des
branches qui partent de tous les points de fa circonférence
en s évafant un peu, & en diminuant
de longueur à mefure qu’elles approchent de
l’extrémité ftipérieure. Les tiges & les. branches
font garnies de feuilles bblonguès, dentées, élargies
vers leur fommet, d’une confiftance molle &
d’une verdure blanchâtre. Les fleurs qui commencent
à paroître vers la fin de l ’été font difpofées
en corymbes à l’extrémité des tiges & des rameaux ;
elles font petites, jaunâtres & de peu d’apparence :
les femences qui leur fuccèdent font , en très-
grand nombre, & ^viennent à parfaite maturité
dans notre climat.
11. La Bacchante à feuilles d’épervière n’efl:
également qu’une plante annuelle dans fon pays
natal ; mais à Paris, elle peut être mife au rang
des plantes bis-annuelles, parce qu’en la rentrant
dans une ferre tempérée à l’automne de fa première
année, elle le conferve pendant l’hiver,
& fournit fa végétation entière la fécondé année.
Cette efpèce pouffe de fa racine qui eft fibreufe,
trois ou quatre tiges qui s’élèvent à la hauteur
d’environ vingt- pouces, & qui fé divifent rarement
en branches : elles font accompagnées à
leur bafe de feuilles larges appliquées contre terre,
& garnies dans leur longueur , de diftance en
diftancè, de feuilles plus longues, plus étroites
& qui embraffent les tiges : leur verdure eft pâle
& leur confiftance ferme. Les tiges fe terminent
par un corymbe de fleurs blanchâtres peu
agréables , & qui produifent un grand nombre
de femences. Cette plante fleurit à la fin de l’été
& les femences mûriffent vers le milieu de l ’au-
îoinne.
Culture.
‘ 11* ul- T UglillC LU
la moins délicate de toutes les efpèces dé ce genre •
elle paie allez facilement l’hiver en pleine terre
dans les provinces feptentrionales de la France ■
. ®îais i convient dé la planter dans un terrein de
bonne nature plus fec qu’humide , & à une ex-
pofition ' abritée ' du nord. Lorfque les gelées
paffent fix degrés il faut l’empailler, & fur-tout
couvrir fes racines d’une couche épaiffe de feuilles’
lechés, de fannes de fougère ou de paille au
moycn.de cette précaution, fi la force des gelées
lait périr les branches, il en repouffe de nouvelles
qui produifent une grande quantité de rameaux,
et rendent en peu d années la fouche aufiï vdlumi-
neute qu elle étoit auparavant. II n’eft pas dou-
teux que cet, arbrilletiu ne put croître aifément
en pleine terre dans nos provinces méridionales
- lans tous ces foins ; il y deviendrait :riiême rinfei
mment plus fo r t , fur-tout s’il étoif planté dans
Un terrein fertile' & un peu humide.
La Bacchante à feuilles d’iva eft plus fcffilî
1 Çaw Çne la précédente, elle a béfoin du fecours
de 1 orangerie pour paffer l’hiver dans notre
cumat de Pans. O n ia cultive dans de grands pots
avec une terre fubftantielle, & elle exige des-aru
u tî f ni $ 0n!«ns & lnultiPl;& fur-tout pendant
la belle fanon. Dans nos provinces du midi ce
fous-arbnffeau viendroit fort bien en pleine terre
lans autre précaution que celle de le placer à une
bonne expofmon, & de le couvrir pendant l’hiver.
Toutes les autres efpèces ligneufes de ce genre
exigent la ferre tempérée pour paffer la mauvaife
• iu i e!les ont befoin d un aù fouvent renou-
vellé de beaucoup de jour, & craignent, en général,
1 humidité & la trop grande chaleur La terre
qui parolt convenir le mieux à leur nature eft
jfi~e 1.J1. de s’imprégner aifément
d humidité, &. de lalaiffcr échapper promptement,
telle que la terre à oranger dans laquelle le fable
jaune & gras entre à-peu-près pour un tiers dans
fa compofmon : excepté la Bacchante du Levant
qut, en. toute faifon, a befoin d’être fréquemment
arrofée fur-tout lorfqù’on la cultive dans de
trop petits vafefe, les autres efpèces n’exigent que
des baffinages:légers, & préfèrent la féciierefe à
: ^ririffeaux, en général, attirent les
inleéles desferres ; pendant qu’ils y fontrenfermés
il n eft pas rare de voir leurs feuilles & leurs jeunes
branches couvertes de pucerons & de galles-in-
feétes, ce qui nuit à leur végétation & leur fait
beaucoup de tort. Il convient de les en débarraffer
de tems; en tems foit en employant des fumigations
de feuilles de tabac, foit en les lavant avec
une éponge.
Multiplication. Les graines de toutes ces efpèces
de plantes doivent être femées au printemps
dans des pots ou terrines, remplis d'une terré
très-divifée ; & comme ces graines font très-
fines, on les recouvre feulement de l’épaiffeur
dune_ ligne avec une terre bien tam ife , qui
ne foit pas fufceptible de.fe durcir en fe deffé-
chant. On place énfuite fur une couche chaude
à 1 expofmon du midi, les vafes qui contiennes
mil> & on baffine fréquemment. Les
graines femées à la fin de mars ne lèvent guère
que dans le courai t de ju in , & le jeune plant
des elpèces vivaces n’efl ordinairement affez fort
pour être repiqué qu’ait commencement de
1 automne. Celui des’ efpèces'annuelles ne doit
point être repiqué;-on fe contente de-Ie mettre
en pleine terre, avec fa motte., lorfqu’il eft affez-
fort pour fe paffer du fecours de la couche.
On.peut cependant repiquer dans des pots le
jeune, plant de. .l’efpèce; n.» n , fi flon veut
rendre la plante bis-an nue lie, & lui faire paffer
l hiver dans la ferre tempérée.
Les jeunes’ plapte déi efpèces ligneufes veulent
êtpe rentrés’ pendant l’h ivër;. favok, ceux des'
efpèces, n. . i & (5, dans; l’orangerie, for les appuis
des croifecs, & ceux des autres' efpèces dans il
ferre tempérée, le plus près dés vitraux qu’il
A ij