
forme une pâte graffe qui lève mal ; c'eft pourquoi
on augmentera la bonté du pain fi on y introduit
la pulpe de patates ou de tayaüx. L amidon
eft moelleux & affez blanc lorfqu’il a été foi-
gneufement lavé, égoutté & féché promptement ;
il a une odeur femblable à celle de l’Iris de Florence.
Je regarde le pain de Bananes, & principalement
fon pain bis, comme un excellent
pain économique, qui peut devenir très-utile
dans les habitations pour la nourriture des Nègres
, & principalement des Nègres nouveaux •,
il eft très-fain & très-nourriflant. ( M. VAhbc
Tessier.') r>
BANARE , B An a r a .
Nouveau genre établi par Aubier, dans fon
Hiftoire des plantes de la Guiane Françoife. Il
n’eft encore compofé que d’une feule efpèce.
Ban a re de la Guiane.
B An ARA Guianenfîs, Aub. Guian.p. 547, t. 217.
T) de Cayenne, dans les bois.
C ’eft un arbre de petite ftature, dont le tronc
s’élève de dix à douze pieds, & fe .termine par
plnfieurs branches, qui le répandent en tout fens.
Ses feuilles font ovales, d’un vert liiifant en-
dcffus, pâles & légèrement velues en-deflous. Ses
fleurs ont peu d’apparence | . elles font jaunes,
difpofées en grappes rameufes, axillaires & pendantes.
II leur fuccède des baies arrondies de couleur
noire & peu charnues , .qui renferment un
grand nombre de menues femences.
Cet arbre croît dans les bois fombres & humides:
de rifle de Cayenne, fes fleurs paroiflent en
Mai, & les fruits mûriffent en Juillet. Son bois
eft blanc & peu compaét. Il n’a point encore été
cultivé en Europe. ( M. T ho vin. )
BANC* Sièges que l’on place dans différent
endroits des jardins. On-,varie leur forme, la
manière de les conftruire, & même la matière
dont on lés confirait, fuivant les circonftances
& la nature des lieux où on les place, & fuivant
les frais quon veut y confacrer: on les difpofe
enfin fuivant des règles, que le goût indique
naturellement.
Les Bancs font en bois, en pierre ou en gazon ;
ceux de fpart feraient d’un entretien trop difpen-
dieux, à caufë des alternatives de pluie & de chaleur
qu’ils devroient fupporter, & qui les détruiraient
en peu de tems. Les bancs de bois font
fimpfes ou à doffiers avec des bras; les premiers
paroiflen t réfervés pour le bord des allées ; lorfqu’il
ne fe trouve ni mû r n i haie qui arrête la vue,
un doflïer produit un effet' défagréable. On doit
réferver les Bancs à doflïer pour lès perfpeélives
d’allées, les niches, les berceaux, & en général
jpour toutes les polirions où Fceil riapperçok rien
au-delà.
On confirait les bancs de bois de pîulieurs
manières, les plus communs font formés d’une
feule planche vernifl*ée> avec un doflïer femblable
ou fans doflïer, ils ont l’inconvénient de fè
courber par l’aétion du foleil & de l’humidité ;
l’eau des pluies s’amaffe dans cette concavité,
& empêche de s’y affeoir, excepté à la fuite deJ
plufieurs beaux jours. Quelques perfonnes remédient
à c.et inconvénient en donnant une légère
inclinaifon au banc, d’autres courbent la plan—.
clie, & pratiquent dans fon milieu une fente qui
donne paflage à l’eau.
Les perfonnes qui veulent raffiner fur tout, au
lieu de cette ouverture, ont imaginé de compo-
fer les Bancs de jardins de trois ou cinq trâverfes
de bois fixées à un pouce & demi ou deux pouces
l’une de l’autre ces bancs fe féchent certainement
très-vîte, ils ont quelque chofe de plus
agréable à l’oeil, & n’ont d’autre inconvénient
que de bleflér ceux qui veulent s’y repofer.
Les bancs de pierre font généralement moins
ufités que ceux de bois,, lorfqu’on les fait de
pierre commune, ils n’ont aucune apparence, &
fe couvrent en peu d’années de lichens : lorfqu’on
les fait de marbre ou d’une autre fubf-
tance précieufe, les frais deviennent très-confi-
dérablès, fans ajouter à Fembellificment du lieu %
à moins qu’on ne donne ce nom à la fiupide
admiration, que produit, fur bien des gens,, la vue
d’une chofe obtenue à prix d’argent. Les bancs
“ de pierre durent en général vingt fois plus qu’un
banc de bois ; maïs ils ornent moins,. aufli l’oit
n’en voit que dans les potagers champêtres.
Les Bancs de gazon font faits avec de la terre
! majfîvee, ou battue avec force,; fur laquelle on
' applique des gazons. Ces Bancs, font en général
mal foins, parce qu’ils recèlent toujours de l’humidité
fiir-tout dans notre climat. C’eft cette hu-
: midi téque l’on qualifie dt fraîcheur, à laquelle
ï- on s’expofe pour jouir d’un inftant de bien-être?1
| & que des tranfpirations arrêtées , & des douleurs
; rhumàtifmales fuivent prefqué toujours. Un banc
I de gazon doit être^appliqué contre la terre, paraître
s’identifier avec e lle , & dérober l’art autant
que poflible. Placé, contre un mur, à. l’ex-
: trêmité d’un parterre fablé , il déplaît avant
• même qu’on effaye de s’en rendre raifon.. Un
parterre efi une beauté de convention, elle dépend
d’une certaine fimmétrie qui tient de l’uniformité
; mais un Banc de gazon efi une imitation
de la nature, il nous annonce fa fimpticiré,
le vague qui l’accomoagne, dès-lors il réveille
, en nous des idées différentes de celles qui doivent
préfider à notre jouiffance. Un banc de
. gazon n’eft bien placé que dans un bofquet, près
d’un raiffeau , dans les endroits d’un pàyfage
où Fon a ménagé des furprifes.. PIus.de pareils
fites font champêtres, & plus on doit y dérober
les traces, de l’art : un Banc de bois, à moins
qu’il n’eût Pair d’être là par hafard, produirait
un effet défagréable : un Banc de gazon ménagé
avec goût réveillerait une. idée différente. On
peut enfin pratiquer un Banc de gazon le long
ÿfune allée, lorfqu’un boulingrin vient y aboutir
■ mais il eft euentiel qu’il ne fafte point d’échancrures
, ni de faillies qui feraient défagréa-
| blés à l’oeil.
I La longueur des Bancs de quelle nature qu’ils
Ifoient, dépend de la place où on les defline. Un
ijjanc, qui doit fariner la perfpeétive'd’une allée ;
■ ne doit pas remplir toute fa largeur pour prof.
duire un bon effet, à moins que l’allée, ne foi*
■ très-étroite. La hauteur & la largeur des bancs ;
! doivent être tels qu’on puiffe- y être aflis corn-
Emodément & fans gêne.
[ On place ordinairement les bancs le long des
allées un peu longues , à l’extrémité des allées
I fous des berceaux, dans des niché? deftinées
, à cet ufage. La manière de les placer dans les
[ Jardins Ànglois, eft bien plus variée; on peut
[les rendre propres à toutes les polirions, il çon-
l'vient même d’adapter leur forme & leur nature’
Là la place pour laquelle on les deftine. Il me pa-
I rôît qu’en général on les accumule tellement
1 qu’il eft difficile de faire vingt pas fans en rencontrer
un. Cette 'multiplicité de repos produit
, une impreffion contraire à celle qu’on veut faire"
: naître, elle fatigue. Dans la compofition d’un;
. Jardin payfagifte, on doit avoir foin de fe répéter
I le moins poflible; à force de multiplier les fur-
[. prifes, on ne furprend plus.
■ Un arbre courbé par la nature ou par F art f
I un rocher, &c. font des circonftances dont un
| homme de goût profite. Une branche affujettie
I .au-defliis dfe cet arbre courbé, forme un doflïer
F & l’arbre un fiége : quelques coups de marteau
creufent ce rocher , & de la moufle inafque:
[ bientôt ce que l’homme a modifié dans la na-
; ture. J’ai vu dans un Jardin payfagifte une fource
t HH y naiffoit naturellement : au lieu de la faire
f préfider par un fleuve penché fur fon urne, 7ou
: d’y placer des tritons, le propriétaire, homme
de goût, la fit Conduire-vingt pieds plus bas,
I choifit un faule creux, dans lequel il fit paffer
[les tuyaux, & le tronc de cet arbre devint une
| fontaine champêtre : une ferme dans le voili-
: nage, Feau qui s’échàppoit naturellement dans
une prairie & une feule avenue , qu’on avoit
rendue fort fauvage, tout contribuoit à rendre
le fite enchanteur. ( M. R e y n ie r . )
BANCSIE, genre de plante compofé 4 e quatre
efpèces , nommé en Latin Bankfiu. Voyez
Bank-sie. ( M. T rou in . )
BANDAGE, lorfqu’nne branche couverte de
fruits, ou néceffaire à la beauté de l’arbre, a été
rompue par un orage , ou par un accident, fans '
être tout à fait féparée du tronc, on peut la fau-
v er, pourvu qu’on lui donne des foins tout de
luite. On rapproche les lèvres delà plaie en remettant
la branche dans fa pofition, on la fixe
avec quelques édifies de bois qu’on affermit au
moyen d une ligature , & Fon couvre le tout
onguent de Saint-Fiacre, 11 fe forme un bourrelet,
Voye\ ce mot, qui rétablit la branche, &
elle continue à porter du fruit. On peut obferver
cependant qu’elle n’a jamais fâ force première,
& quelle eftffujette à fecaffer de nouveau. Une
branche fimjplement éclatée ou' froiffée fe guérit
beaucoup plus facilement que lorfque la fracture
eft ’plus confidérable. On trouvera de plus
grands détails dans le Dictionnaire des arbres &
arbuftes. ( M. Re y n ie r . y
BANDE. Jardinage ., ce mot eft employé dans
le Jardinage pour défigner un liféré de gazoti
ou de fleurs. Les Bandes font de petites plates
bandes de 11 à 18 pouces de large, fur une longueur
à volonté, dont on accompagné les pièces
de gazon, ou des liférés 'de gazon de pareilles
largeur, dont on encadre des plates-bandes ou des
maffifs de fleurs.
Lés PianteS dont on fe .fe rt le plus communément
pour former les Bandes de fleurs, fon g
la Géroflée de Mahon, les Statices, les Mignar—
difes & autres Plantes bafles fufceptibles de former
des tapis touffus & ferrés contre terre.
• Les Bandes vertes deftinées à encadrer les plates
bandes ou les maffifs de fleurs, fe font le plus
ordinairement avec des plaques de gazon fin que'
Fon pofe fur place, & dont on jouit fur ie—
champ. On en fait encore avec le Mïofotis blanc
& quelques efpèces de Saxifrages.
Ces Bandes ne font guère employées que dans
les Jardins fymmétriques ; cependant elles peuvent
être de quelqii agrément dans les Jardins
Payfagiftes, foit pour deffiner les contours trop
peu marqués par les plantations ou les formes du
terreiri , foit pour varier & divifer des parties
trop étendues. ( M. Thouin. )
BANILLE -, nom employé dans quelques-
unes de nos Provinces Méridionales , pour défi-
gner la Vanille, fruit préparé de YEpidendrum
Vanilla. L . Voye\ Angrec Aromatique. (AC
T h o u in . )
B A N I S T E R E , B a n i s t e r i a.
Genre de plante à fleur polypétalée , dè la
famille des Malpigies. La fleur eft compofée d’un
calice divifé en cinq parties, perfiftant, & muni
à fa bafe extérieure de quelques glandes & call'o-
fités ; de cinq pétales plus grands que le calice,
arrondis, crénelés en leurs bords, & attachés au
calice , chacun par un onglet oblong ; de dix
étamines, & d’un ovaire fupérieur, terminé par
trois ftyles, lequel devient un fruit compofé de
trois capfules, terminées chacune par une aîle
ou languette membraneufe , longue & très-
remarquable. Chaque capfule ne contient qu’un©--
femence. Ce genre eft compofé maintenant de
treize efpèces, dont les feuilles font oppofées &
pétiolées, & qui font des arbres ou arbriffeaux,
la plupart , farmenteux ou ' grimpants , tous
originaires de la Zone Torride. Celles d’entre ces
efpèces qui ont, jufqu’à préfent, été cultivées