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rcfpèce : car on re connoît pas de variétés de
la campanule doucette ( campanula fpéculum. L. )
qui ait des fleurs du même Bleu que la campanule
à feuilles rondes ( campanula rotundi folia.
L. ) La même chofc s’obferve dans plulîeurs
autres genres de plantes.
Il n’en eft pas de même du changement dù
Bleu au blanc, qui eft infiniment commun ; &
ccs mêmes plantes, qui conlervent deux nuances
diftinétes de la même couleur , fans pafler de
l’une à l’autre, offrent toutes deux des variétés
à fleurs blanches. Ce fait particulier méritoit
d’être remarqué & d’être offert à la méditation
des obfervateurs.
Les Bleu pafle quelquefois ail reuge dans certaines
plantes -, mais ce rouge n’eft jamais bien
pur & c’eft affez généralement fur des individus
malades, principalement fur ceux qui ont
été piqués par des inieéles , qu’on l’obferve. La
chicorée fauvage y eft affez iujette.
Les plantes cultivées, qui font fujèttes à une
plus grande latitude de variations, nous offrent
plus fréquemment que les plantes fauvages des
variétés à fleurs Bleues & à fleurs rouges dans
la même efpèce. On peut citer pour exemple
•les auricules, les barbeaux ( Çcntaurca cyanus.
L. ) &c.
Une obfervation affez remarquable fur les
fleurs Bleues, c’eft que , malgré l’intenfitéde leur
couleur, elle n’eft point fixe & ne peut pasfer-
vir en teinture : même , dans plufieurs plantes,
elle paffe par la déification, & les fleurs deviennent
blanches pour peu que la lumière les frappe
depuis leur récolte. Les violettes,. les Campanules,
le Barbeau, font des exemples que tout
le monde connoît : fans doute que la facilité
avec laquelle il fe forme des variétés à fleurs
blanches de ces mêmes efpèces tient au même
principe. Voyc^ Couleur;.
Les plantes à fleurs Bleues n’ont jamais de
variétés à fleurs jaunes, ni d’aucune nuance de
cette couleur : la démarcation entre ces deux
teintes paroît tranchée dans les végétaux.
On citera peut-être la Myofoto des^champs
( Myofotis feorpioides. L. ) qui,dans les terre,s
infiniment ftériles, eft extrêmement rabougrie &
porte des fleurs jaunâtres; j’ai cru remarquer
que ces- fleurs n’ont pas de lymb.e développé &
que c’eft l’oeil qui. occupe toute fon étendue ;
ôr l’oeil eft jaune, ou d’une teinte tirant fur le
blanc citrin, dans toutes lés variétés, même les
plus développées, de cette plante. Excepté cet
exemple dû contraire, qui même n’en eft pas
un , je ne fais aucune plante à fleurs Bleues qui
varie à fleurs jaunes.
Les variétés à fleurs Bleues font généralement
eflimées des Fleurifies., lorfquelles ont les autres
qualités qui conftituent une belle fleur. Les auricules
Bleues & les anémones de cette couleur
jprillent dans une coljeétioa de ces fleurs. Les
B O B
tulipes ne font jamais Bleues, mais elles ontf0ï!f
vent des panaches,. qui tiennent de cette coiw
leur. Pour l’oeillet bleu, malgré les fecrets
libles des parfaits Jardiniers, il eft encore mj
être de raifon. Les arrofemens avec des décoc.
rions Bleues, la. greffe fur une racine de chl
corée , & les autres moyens femblables font an.
préciés à leur jufte valeur. Il fut un temps 0j
l’oii imprimoit ces confeils, & où ils étoient
fuivis ; mais heureufement que ce teins rfei
plus.
Il eft un genre de couleur Bleue, que l’art &
veloppe dans les végétaux pour l’employer dan
les teintures ; de ce nombre, eft l’indigo. Ce travail
, qui rient davantage aux arts & métiers qu’j
l’Agriculture, fera néanmoins indiqué à l’artick
Indigo.
Un Chimifte Allemand vient d ’a n n o n c e r (Journal
de Pkyjique année 1 7 9 0 .) qu’il a retiré dé
la mercuriale vivace , un principe co loran t Bien
femblable à l’indigo ; cette d é c o u v e r t e n’a point
été répétée encore en grand ; mais il eft douteux
que ce principe foit affez abondant pour
dédommager ceux qui fç liv r e r o ie n t à ce genre
de culture •, d’autant plus.que l ’in d ig o , quipentj
croître dans notre climat/lui fera toujours pré.
férable. ( M. Reynier. )
BLEUE. La fleur de cette variété de l'dni-
mone coronaria L. Var. eft Bleue d’entrée ; ma»
elle s’éclaircit enfui te , & devient gris de lin,
Voyei Anemone des Fleuriftes, n.° 9. (M.Renier.
)
BLEUET OU BLUET, Çentaurea cyanus. L
K. Centaurée des B leds ,.n.° 32.(M.Thovih)
BLONDE DE PERLE. Dianthus caryophyh
L. Var. OEillet blanc de la nuance des perles; ild
affez beau. Traité des (Sillets. Voyt\ OEillets pB
J ardins. ( M. Reynier.')
BLUET. Nom que beaucoup de perfonn«
donnent à la Centaurée des champs, à caufede
la belle ^couleur bleue des fleurs que porte la
plante fauvage. La culture ayant modifié cette
■ couleur, d’ailleurs très-fugitive , ce nom n’elî
plus admiflible ; car rien ne çontrafic plus qu’un:
Bluet à fleur blanche, à fleur rouge, &c. fajq
Centaurée^ n.u $1*’Ç M. Reynier.)
B O B A.
Cejt arbre, originaire des Moluques, eft pen
connu des Botaniftes.,Rumphius, qui en adonné
une defeription & une figure , paroît n ’en avoir
point vu les fleurs ; ainfi, il eft impoflible de lfl
aftigner un genre & une famille,*
Il ne paple point de la hauteur de cet arfrfj
il dit feulement que g’eft un grand arbre. sp
feuilles, félon lui, font longues de huit à®
pouces fur quatre à cinq de largtur. Elles P j
portées fur de courts pétioles, fimples,;en.w.
& terminées en pointe alocgée,
B O B
L viennent à l’extrémité des rameaux,
K grappes .gar-
r.s font ohlongs, en forme de poires, affez
| eShbbles aux Mirobolans-chebules, mais moins
P ,' ' & vont en diminuant vers leur bafe,
If»11 1111 cAnnnR ceux du Jambofier.
m / forment des grappes^courtes & ;peu gar
fe Us fc
jtlables
B ; ell_pres“ comme Jambofier ■
K s fontcompofés d un brou d un verd noirâ-
K dont h chair eft caffante, d’une efpèce de
pix dont 11 - x . SS ,
pbifette & d’une amande aqueule-, de mauvais
ix dont la coque eft mince comme celle d’une
Ifette aqueufe-,mauvais
gût, avec une légère amertume.
Ket arbre eft rare & peu connu , même dans
■ pays. Nous ne pouvons rien dire de la cul-
WJfages. Les habitans d’Amboine appellent cet
f|re Guajaçana. Son bois n’eft d’aucune utilité :
L i s ils font avec fes noyaux une décoétion
Int ils fe fervent pour baffiner des efpèces de
Rus qui leur viennent aux pieds & qui font
Binairement des fuites de la petite vérole. Lorf-
R e le pied eft bien imbibé , on l’expofe pen-
pnt une heure à un feu vif, jufqu’à ce que le
piment ait pénétré les pores de la peau & foit
iut-à-fait fec. Ils difent que cette opération
BTèche ces clous & les fait entièrement difpa-
Bître. (M. Davphivot, )
BOBART. B o b a r t 1 a .
Bjenre de plantes, de la famille des Grami-
| | es, dont l’afpeél reffemble à ce,lui d’un fou-
|chet ou d’un feirpe.
On n’en connoît encore qu’une efpèce, qui
fcfbît naturellement dans les Indes orientales &
qui ne paroît point avoir encore été cultivée
H Europe.
Bobart des Indes.
müotARTiA Indica. L. des Indes orientales.
■ Cette plante s’élève environ à fix ou fept pouces
ide hauteur. - La tige eft envelopéç à fa bafe
[par les gaines courtes de plufieurs feuilles qui
ffirtent de la racine. Le furplus de la tige eft
;nu|jufqu’au foinmet y qui porte une tête écail-
pife, compofée de plufieurs petits épis oblongs,
PW$ & divergens de toutes parts Srgarnie à fa
pàfe de deux ou trois feuilles inégales, dont une
pffez longue , & qui forment une efpèce de
Blerette.
^Chaque -calice ne porte qu’une fleur. Ils font
■ briqués.de paillettes nombreufes dont les exté-
B l,rcs font courtes, fimples & en grand nom-
|hre, & les intérieures égales, bivalves & plus
l|j§lles que les autres, La baie florale eft bi-
lûne, plus courte que le calice & portée fur un
gjvairc c°urt, prefque inférieur, furmonté de
HF %!es dont les ftigmates font fimples.
■ »' 1 ru^ une Eemence oblongue, enveîopée
P Y ? paillettes calicinales.
Ixo '1 “a’ r cn^ture particulière de cette plante
»ritinconnue. Mais elle doit,, fuivant les
B O C
apparences rentrer dans la culture générale de
toutes les graminées des climats chauds.
TJ J âges. Elle ne peut guères être admife que
dans les jardins de Botanique, dont le principal
mérite eft de raffembler ie plus grand nombre
poflible de végétaux. {M. Davphinot. )
BOCAGE. Plufieurs Payfagiftes confondent ce
mot avec BoJ'quct, & leur donnent une même
acception. Cependant, quoique tous deux expriment
un bois d’agrément ., il eft dés convenances
de chofes qui ks diftinguènt. Un Bocage
emporte néceffairement l’idée de champêtre.
Perfonne ne diroit un Bocage orné , tandis que
Bofquet orné ne frappe perfonne.
Un Bocage doit être compofé d’arbres &
. arbuftes foreftiers -, des arbufles exotiques, ou
même étrangers à la pofirion, quoique naturels
au pays, ne plairoient pas. 11 faut que les
efpèces foient peu nombreufes, car les taillis
naturels n’en contiennent jamais beaucoup -, mais
il eft néceffaire que ce petit nombre contienne
ries efpèces tranchantes, par leur feuillage , par
leur verd, & même par leur forme. Il faut
enfin qu’un Bocage foit fort touffu ;‘& , pour
cet effet, il eft néceffaire de planter d’abord
un Ample taillis y puis lorfqu’il s’eft élevé, d’y
tracer, en jardinant, les fentiers & les réduits
qu’on, veut y pratiquer. On aura, par ce moyen,
un Bocage agréable, au lieu que fi on plant«
les 'maffifs, après avoir deffiné les allées fur le
terrein, elles conferveroient néceffairément une
certaine empreinte de l’art, qui nuiroit à l’effet.
On réuffira toujours- mieux, fi on change en
Bocage un taillis déjà formé, que fi on plante
un taillis avec l’intention d’en faire un Bocage.
Sans nuire beaucoup au produit, on peut y
pratiquer des allées, qui, fans être régulières,
ni multipliées, formeront une promenade cham ■
pêtre, où l’on ira fouvent fe diftraire de la
richeffe des Bofquets.
Pour qu’un Bocage ait cette forme agrefte,
qui en conflitue l’effence, il doit être éloigné
de l’habitation : à l’extrémité d’un parterre,
ou d’un potager, il prendroit néeeflâirement
l’apparence de Bofquet : s’il efi polfible de le
former près d’un bois, dans le détour d’une
-colline, au bord d’une rivière ou d’un ruiffeau, •
il y aura toute la plénitude de fon caraélère ;
plus le fite fera varié & fauvage, plus le Bocage
prendra cette forme romantique, qui plaît
fi fort à l’imagination. Elle y rêve le bonheur,
& fouvent l’aine affaiffée fous le poids des chagrins
& des ^occupations, fe fent allégée du fardeau
qui la flétriffoit.
Il eft beaucoup plus difficile de former un
Bocage agréable dans la plaine, que dans un
fite irrégulier. Il n’y peut jamais avoir cette
forme romantique, qui en faille charme, & je con-
feillerai toujours de. s’y reftreindre à des Bofquets,.
plutôt que d’avoir la prétention d’un Bocage