
40 8 B R Y
la pulpe eft blanche, fucculenee, d*une od'euf
nauféabonde, & d’une faveur très-amère.
Ufagc. Rhéede dit que cette plante eft employée
dans fon pays natal, pour les gonorrhées
& pour diffoudre les calculs : fa racine étant
mâchée appaife les maux de dents.
Culture. Cette plante n’a pas encore été cultivée
en Europe ; il \ eft vraifemblable qu’elle
n’exiger oit pas d’autres foins que les plantes
des Indes. Dans fon pays natal, elle croît dans
les. lieux fablonneux. & s’attache aux arbres.
5. Bryone à feuilles en coeur. M. Lamarck
foupçonne quelle eft une variété de celle n.° 3.
Elle eft encore peu connue.
6. Bryone amplexicaule. Ses tiges font angu-
leufes, & portent des feuilles en coeur femblables
pour fa forme à celle du bon Henri, qui ern-
braffenc la tige à leur bafe au lieu que les efpèces
précédentes font pétiolées. Le. fru.-c eft ovoïde,
relevé de quelques côtes, fa pulpe eft fongueufe,
de couleur orangée • fon odeur & fon goût font
les mêmes que ceux du concombre. Rhéede dit
qu’elle croît dans les bois & les lieux couverts-,
elle fleurit & fruétifie toute l’année. Sa racine
eft employée aux mêmes ufages médicinaux que
lefpèce 4e. -,
Culture, Cette Bryone n’a pas encore été cultivée
en Europe : les lieux où elle croît dans
fon pays natal, pourront guider les perfonnes
qui e(rayeront fa culture.
7. Bryone laciniée. Cette efpèce a une racine
fibreufe, (es feuilles font en coeur, mais découpées*
en cinq lobes affez profonds-, elles font
rudes & couvertes d’afpérités ainft que les pédoncules;,
les fleurs, font cotonneufes à l’intérieur,
il leur fucçède dès baies rouges, marquées
de fix lignes blanches. Rhéede dit qu’on
emploie fes feuilles dans les fièvres & les maux
de poitrine même invétéré^.
Culture, Cette plante a exifté au Jardin du
Roi, du on lui donnoit la même culture qu’à
la Bryone, n,° 3..
ç). Bryone d’Afrique, Sa racine eft tubéreufe,
lk pouffe chaque année des tiges grêles, qui
s’élèvent à la hauteur de quelques pieds, en
«’entortillant aux plantes voifines, ou au fou-
tien qu’on leur donne, Ses feuilles font palmées
& plus laciniées que celles des autres efpèces •
les fleurs font petites, & donnent des baies arrondies,
ang.ulenfes & de couleur jaune.
Culture. On doit femer la graine dans des.pots
pleins d’une terre légère., que l’on place fur
une couche chaude. La première année, elles
lèvent donnent des tiges de. quelques pouces;
on a foin d’arracher le mauvailes herbes, & de
farder la terre pendant l’Eté, à l’Autonne, on
lève ces. jeunes plantes., on les. met féparé-
jnent dans des pots, que l’on enterre dans là
tannée d’une ferre tiède. Pendant l’Hiver, la
végétation étant prefque fulpendue, on ne doit
B R Y
arrofer qûe très-rarement; le Printéms fuJ¥J
les tiges que eette plante pouffe font plus fürJ
alors o n peut vers le mois de Juin fortir H
pots, & les mettre à l’air pendant l’Eté U
fleurs paroiffent en Juillet, & la graine mûri]
en Septembre. La plante dure plutteurs années
& n’exige d’autres foins que d’être changée f
pots & vifitée tous les Automnes, pour coupe-1
les parties de la racine qui pourroient être ei
dommagées.
11. Bryone d’Abyflinie. (1) Cette Bryone J
une racine tubéreufe, d’où fortent chaqueannJ
des tiges d’un rouge noirâtre, qui s’élèvent à I
hauteur de fix ou huit pieds, en s’entortilla^
& s’accrochant aux corps qui l’environnent)
Les feuilles font en coeur, de la même teint*
foncée que le Tamier vulgaire ; les fupérieiur
font anguleufes ; les fleurs font femblables pou?
la grandeur & la couleur à la MomortW
fauvage.
Ufage.M, Bruce, qui a apporté cette plant*
de l’Abyllinie, dit que les Naturels du pays*
mangent fa racine cuite à l’eau. Nous n’avol
aucuns détails fur la manière dont ils la cul!
rivent.
Culture. Cette Bryone craint peu le froid, 1
la fort de la ferre dès le mois de Mai, & el?
pouffe à l’air avec une -vigueur étonnante
fruits mùriffent avant qu’on la rentre, à moii[
que les premiers froids ne commencent de t
bonne heure. Comme on n’a cette plante qir
depuis quelques années, on n’a pas encore a
l’occafion de vérifier les qualités nutritives d;
cette racine ; mais, pour peu q u ’e lle le méritl
je penfe qu’il ne fera point impoflible de l’accli
mater dans ce pays, en commençant dans 1
Provinces méridionales,
12. Bryone de Crête, Cette efpèce a quelqu’ç
nalogie avec cçlle d’Europe r»0 1, Sa racine!
moins longue, fes feuilles font plus petites
tachées de blanc; lès fleurs font portées para
pédoncules un peu, pendans,
Culture. Qn doit femer les graines au Pru
tems fur une couche chaude, & les b a i !
fréquemmentjufqu’au moment où les plane
paroiffent. Quand elles ont trois pouces, J
doit les replanter dans des petits pots p K
d’une terre légère, que l’on p lon g e dans-1
tannée d’une ferre, en lcs.garantiffant du 104
jufqu’à ce qu’elles aient pris racine. LorfqueR
commencent à- s’alonger, on d o it les me!
dans des plus grands pots, & a v o ir foin delej
( 1 ) M. Desfontaines, a bien voulu me cow!
niquer des .obfervations qu’il a faites, deptis P J
fur cette plante , qui n’eft point une Bryone,
onr.bavait imaginé,, mais un Concombre. ®Pn J
eft oblong, de couleur verdâtre, taché de 3
Iiffe,, & fans cannelures à. fa furface. Le meme fi
eft tântût monoïque 3c tantôt dioïcjue?
B U B
i appuis où él les. p ni fient’ s’accrocher’
r -. nuire mutuellement. Les tiges périlfent
'ïàue année, après avoir donné dès fruits.,
jjü. gryone à feuilles de figuier. Dillcn, le
*1 qui a cultivé cette plante, dit feulement
|’a confervée plufieurs. années fans qu’elle
lurît & ne par(e pas des foins qu’il lui a
Innés; cette plante eft d’ailleurs peu connue.
m Reybiex. )
BUBON. B u b o v . L.
iGenre de plante de la famille des Ombelli-
res compofé d’efpèces vivaces & même li-
lufes, dont les feuilles font découpées à-peu-
é$ comme les Perdis;
EJpèceSk
jbon de Macédoine, le Perlil de Macédoine.
Macedonicum, L. © de la Macédoine
Jde la Barbarie* ■'
j - 1. Bubon à feuilles de férule.
I Bubon rigidius. L. de la Sicile.
3. Bubon galbanifère.
\Bvboit galhanum. L. U de l’Afrique.
4. Bubon gommifère.
[Rvbob gumm ferum. L. I) de l’Afrique.
Vefcription & culture des ejpeces.
| La première efpèce eft. connue dans beaucoup
J Jardins, où elle eft cultivée comme plante
slinaire, mais elle n’eft point d’un ufage général.
Sa reffemblance extérieure avec le Perlil
| a fait impofer vulgairement le nom de Perfil
| Mar èdoiaie\ nom abufif puifque cette plante
Id’un autre genre, & que même fes qualités;
Jnt différentes.) On diftinguc au premier coup-,
jpl le Bubon, du Perfil ordinaire ^par fes'pé- !
■ pies pubefeens, au lieu qu’ils font glabres dans
Efulture. On multiplie ce Bubon de graines que ;
$n fème, foît dans le mois d’A o û t, afin que
£ jeunes plantes puiffent prendre de la force
fant 1 Hiver, ou feulement au ■ mois, d’Avril.
■ exige une terre légère & fablonneufe, mais
| rue fiibflancielle par des engrais, une rerre
P coinpaéle le fait jaunir comme le Perlil,
ny profite pas. Les jeunes^ plants demandent
■ q»es arroiemens & des farclages lorfqu’ils
f nt troP «bus, il faut les éclaircir de ma-
ireque les pieds foient à trois pouceÿ environ.
4 cette. n-anière, on peut les laiftcr dans la
jliff ^ ace'J i«fqu’à l’année 'fuivanre, où ils
JL vt1t aPr^s avoir porté graine. Lorfqu’on
\ CCtt,e .Pbure en pépinière,. & qu’on ne
t l/ ttS Confi’crer la place qu’elle occupe ,
ï raniplante au' mois d’Qélobre. Millei dit
- inculture, Tttmc JI.
B U B 409
qu’en Angleterre cette plante dure trois & même
quatre ans avant de fleurir, & qu’elle périt en—
luire, tandis que dans fon pays natal elle fleurit
la fécondé année. Sans doute que le climat de
la France lui convient mieux que celui de
: ? 1 Angleterre, car elle n’y dure que deux années.
E e Bubon de Macédoine ne craint pas beaucoup
le froid, il fuffit feulement qu’il foit abrité
par un mur, ou feulement couvert par quelques
feuilles, pour réfifter aux froids; les. plus rigoureux.
La précaution que Miller propofe d’en
mettre quelques pieds dans l’orangerie, me paroîr
inutile dans notre climat.
UJage. Le Bubon de Macédoine peut être
employé en bordures dans les potagers, ainfi
que le perfil; il encaiffe très-bien les plates-
bandes, n eft pas fujet à empiéter, puifqu’il ne
trace pas, & forme un coup—d’oeil agréable, à
caufe du luftre de fon vert. Beaucoup de perfonnes
aiment fon goût aromatique,- & la Pharmacie
l’adopte comme apéritif & diurétique. La
fécondé elpèce a l’afpeéî: d’une Férule, mais
elle eft moins décoratrice, parce quelle a des
proportions beaucoup plus ; petites ; fa tige ne
s’élève pas à deux pieds; fon feuillage eft affez.
femblable à celui de la féru le commune.
Culture. On cultive le Bubon, n.°3, à-peu-près
comme le précédent, excepté qu’il eft plus délicat
& fe paffe difficilement de l’orangerie,
quoiqu’il réfifle quelquefois aux Hivers modérés.
Sa fleur paroît au mois de Juin ou au
commencement de Juillet ; mais i! arrive foffv
vent que fa graine ne monte pas parfaitement,
lorfque cela arrive, on eft obligé de renouvelle!
la graine de Sicile. Ce Bubon demande une
terre féche, & nne expofition chaude, il réuftit
mieux en pleine terre qu’en pot, lorfque la
chaleur eft luffifante , à caufe de fa racine qui eft
affez longue & qui dépérit lorfqu’elle ne peut pas
fe développer. Le Bubon, n.° 4, lui reffemble.
Culture. On multiplie ces deux Bubons de graines
que l’on fème dans des pots pleins d’une terre
légère, mais fubftancielle : comme la plupart du
tems on n’a de graine bien aoûtée que celle
tirée du pays natal, ou la fème fans époque fixe
au moment -où on la reçoit. Ces pots doivent
être enterrés, avant les premiers froids, dans la
tannée d’une ferre médiocrement chaude où ils
paffenr l’Hiver à l’abri des gelées. Au Prinremsf,
on lève le jeune plant dès qu’il eft en état dé
le fiipporter, & on replante chaque individu
féparément dans un petit pot plein d’une terre
femblable à celle où on a femé. Il eft efl’entiel,
dans cette tranfplantation, que le jeune plant
fefte entourré de fa motte, ou du moins refie
adhérent à quelques parcelles de terre. En ar—
rachis, ils périraient prefque tous. D abord
après la tranfplantation, on remet les pots dans
la tannée de la ferre ; on les arrofe fréquemment,
niais peu à-la-fois, & on les garantit de l’aétioa
F f f