l'intérieur, qui produit des feuilles dont la bafc
efl en coeur fans obliquité , qui font divifées en
cinq lobes profonds, inégalement dentées, ner-
veufes , veineufes, de fept pouces de diamètre',
portées fur des pédoncules pubefcents plus longs
quelles. D’entre ces feuilles s’élève une hampe
droite de deux pieds de hauteur, pubefcente, qui
porte à fon fommet beaucoup de fleurs larges
d’un pouce & demi, & difpofées en corymbe.
cette hampe eft divifée en trois branches, dont
celle intermédiaire ne porte qu’une fleur qui efl
mâle. Les fleurs femelles font mêlées avec les
fleurs mâles fur les deux branches latérales. Les
fleurs mâles font en beaucoup plus grand nombre
que les-femelles. La fleur mâle a de lix à neuf
pétales, le plus fouvent huit. La fleur femelle en
a lix. Les pétales, de chaque fleur foUt égaux ou
prefque égaux. Cette efpèce a une faveur acide
comme rofeille.
Culture.
L ’efpèce, n.° i , ne fe multiplie dans nôtre
climat que par boutures, ou plutôt par oeilletons;
puifque cette efpèce n’a point de tiges, & qu’on
ne peut donner ce nom aux produirions char^
nues & rampantes qui naiffent latéralement de
la principale tubérofité de fâ racine ; qui^ font
de la même nature que cette tubérofité principale,
n’en font que desprotubérancésprolongées-
qui ont un grand rapport aux ramifications charnues
des principales racines des Iris non bulbeufes,
d eVacorus calamus Lin., des Pivoines, de 1 Anémone
des Jardins, & autres plantes analogues. Ce font
ces produirions rampantes , qui peuvent feules
fervir à multiplier cette efpèce. Pour y^ parvenir,
on fépare avec foin pendant tout^ 1 été, les
plus faines & en même-tems lés plus vigoureufes
de ces produirions ; on a l’attention d’y confer-
,v e r les racines fibreufes dont elles peuvent être
garnies ; on coupe ces produirions par fragmens
Se quelques pouces de longueur qui fqierit bien
fains & garnis au moins à l’extrémité d’yeux en
hon état. On plante ces fragmens, de manière
que les yeux , qui font à leur extrémité, foient
à fleur de. terre , fur couche - chaude , dans des
pots remplis d,e terre très-légère, dans la com-
pofition de laquelle on fait entrer au moins’
moitié ou même les trois quarts de terreau de
bruyère. Ceux qui ne font pas à portée de fe
procurer de ce terreau , pourront y fuppléer
par une quantité' un peu moindre de terreau
de couche, pourvu qu il foit le plus confommé
qu’il efl poflible. On arrofe légèrement & afli-
duement,. ces pots, & on les tient; à 1 abri des
rayons du ■ folefl, jufqu’à ce qu’on voye les
plantes poufier avec vigueur. Quand on juge
quelles font fuffifamment pourvues-de racines,
en les plante chacune féparément dans un petit
pot rempli de terre pareille à celle que je viens
d’indiquer & qu’on place auffi-tôt dans la cou—
che de tan de la ferre-chaude. On abritera ht |
plantes des rayons du foleil jufqu à ce q.u elles I
foient reprifes. Alors on ôtera les abris, & oiï I
traitera enfuite cette plante comme les plus I
délicates de la Zone Torride. Elle doit relier I
continuellement dans la tannée de. la ferre- I
chaude. Pendant l’été, il faut l’arrofer fréquent
ment, mais lui donner peu deau à-la-fois, il I
faut lui donner de l’air frais chaque jour dans I
les- temps chauds. En hiver, le degré de chaleur I
qui lui convient le mieux, efl celui qui efl re~ I
quis pour les ananas, dans cette faifon il lui I
faut très-peu d’humidité ; & , hors le .tems de I
fa végétation , il convient de fie.lui donner I
d’eau que lorfque la furface de la terre des I
pots paroît deflechée ; & alors même il ne faut I
leur donner que très-peu deau à-la-fois. Onl
mettra les plantes dans de plus grands pots lorf-
qu’elles auront fait affez de progrès pour en avoir I
befoin ; lors de ces changemens, il efl important I
de ne pas les mettre dans des pots trop grands;!
on fait qu’en général les trop «grands pots font I
.très-nuifibles aux plantes qui doivent refter conf-|
tamment dans la tannée des ferres — chaudes, I
parce que les parois de tels pots font trop éloi-1
gnés des racines des plantes , & ne peuvent, I
1 par cette raifon, leur communiquer affez promp-1
| ment ni fuffifamment la chaleur de la couche. I
j L ’attention requife à cet égard., efl encore I
i plus néceffaire pour la plante dont il efl ici!
queflion, que pour la plupart des autres,, par-1
ce que fes racines font des progrès- peu rapij
des ; & encore parce que cette plante craint I
plus que beaucoup d’autres, 1 excès d humidité I
qui efl encore un autre inconvénient ordinaire I
des pots trop grands. Quelquefois, les pots qui I
contiennent cette efpèce , ou les plantes elles* I
mêmes y contenues, contractent de la moififfure,
cela indique que fl -on n y porte .remède, les I
plantes font en danger de périr, bientôt après,!
par la pourriture. Cet Accident arrive à .ces I
plantes, principalement lorfqu’on les a entre-!
tenues dans une trop grande humidité ; lorf-1
qu’on s’apperçoit de cet accident., il faut, en
telle faifon que ce foit > changer aufii-tôt les!
plantes de pot*; lors de ce changement pouf!
cette caufe, il convient de retrancher environ!
un tiers de la motte „ en ménageant la portion!
de cette motte qui paroîtra le plus remplie de!
racines faines.-On remettra en place d’autre terre!
femhlable à celle défîgnée ci-deffus, mais cor-1
rigée par l’addition d’un quart de craie, ou J
à fon défaut, de pierre calcaire en poudre. I
On ôtera avec fo in , tout le moifi- que les plan-l
tes auroient pu contracter elles-mêmes, & on!
faupoudrera tous tes endroits-qui en auroient I
été tachée avec de la craie en poudre ; enfuite I
on replacera les pots dans la tannée, on arroletf I
avec beaucoup plus de modération qu’aupara-1
vant; puis,.fi c’eft.l’Eté, on:leur donnera, le pluS I
I Souvent qu’il fera poflible , de l’air nouveau ;
B mais fi la moififfure contraétée par ces plantes
l^roit un peu confidémble, & qu’il y ait un com-
inencement de pourriture, les plantes en cet
B état, font en grand danger ; on peut effayer
K d e les conferver en coupant & retranchant foi-
B gneufement jufqu’au v if , tout ce qui paroît être
B attaqué, en faupoudrant les plaies avec de la craie
I en poudre ; puis, fi c’eft l’Eté , en faifant jouir K les plantes de l’air & du foleil le plus que faire
fe. pourra* mais, fi c’eft l’H iver, on ne pour-
| roit rien faire de mieux que de tranfporter ces
B plantes dans une ferre - chaude féche , où il
B/feroit poflible qu’elles fe refaffent, en les plaç
a n t avec des plantes-graffes de la Zone torride.
S L’efpèce n.°. io , fe multiplie par boutures ;
I pour y parvenir, on coupe pendant tout l’Eté ,
■ des pouffes de Tannée précédente , par portions
B d’environ fept à huit pouces de longueur , on
jjvôte une partie des feuilles, on taille le bas de
K ç e s boutures eri bec de flûte, puis on les plante
®fur couche - chaude dans des pots remplis de
« te r re pareille à celle indiquée pour la culture
, I de l’efpèce n.° i ; puis on adminiftrera à ces*
J boutures & aux plantes qui en proviendront
H exa&ement, la même culture mie celle qui
«convient -à l’efpèce n .V i . Ces boutures s’en-
B racinent peu difficilement. Cette efpèce fe porte
K fo r t bien dans nos ferres - chaudes & y fleurit
•chaque année.
I : M. Dombey a envoyé , il y a quelques an-
«nées , des plantes de l’efpèce n.° 13 , au Jar-
S-din Royal. On les y a cultivées en terre lé-
'M gère, femblablé à celle indiquée ci-deflus. On
K les a tenues conftamment dans la tannée de la
«ferre-chaude, mais jufqu’à préfent cette ef-
® pèce n’a végété que foiblement & n’a pas en-
« c o r ê fleuri.
I Les autres efpèces de ce genre* n’ont pas
I jufqu’à préfent été cultivées en Europe.; mais 1 il efl à préfumer que , lorfqu’on les y poffé-
■ Tdera, il faudra leur adminiftrer la culture ùiï-
« tée dans les ferres—chaudes pour les plantes
a délicates de la Zone Torride. On peut anfli
H préfumer que les efpèces , n.° 3 , ^ & 6 ,fe -
« r o n t plus difficiles à élever & à conferver que
® les autVes, parce que le fol & le pays où nous
j favons qu’elles croiffent, nous indiquent qu’il
jg èft très-probable quelles exigeront, dans-nos fer-
■> res, beaucoup de chaleur & d’humidité.
V f âge s .
S. Lefpèce, n.° 1 , efl une herbe potagère cm-?
;| ployée très - communément dans les Indes orien-
;S & à la Chine , tant par les naturels de ces
1 pays que par les Européens, principalement
m t°mme aOEfifonnement. La faveur rde cette
l e fl, comme je l’ai d it, d’une acidité agréa-
■ e‘ On la mange fouvent mêlée avec ,la laime.
On s’en fert fréquemment poûr affaifon”
ner le poiffon. Enfin on l’emploie , très-ordi-
nairement, dans ces pays, à tous les ufages auxquels
fert l’ofeille en Europe. On y en fait une
efpèce de confiture qui a du rapport avec notre
ofeille confite ; pour cela ori fait cuire l’herbe
dans une quantité fuffifante d’eau de mer, & ,
pendant qu’elle c u it , on l’agite avec un bâton
jufqu’à ce quelle foit réduite en bouillie claire ;
alors on paffe le tout au travers d’un linge, & .
on le conferve dans des pots pour s’en fervir au
befoin. Cette forte de confiture efl une fauce
toujours prête, très—ufitée & très-agréable, fur
tout pour affaifonner les alimens frits. On prépare
atifli, dans ces pays, avec deux parties de
fuc de cette herbe & une partie de fucre, un
firop analogue à notre firop de grofeille & qui
s’adminiftre utilement pour appaifer la fo if, Sc
rafraîchir le fang dans fes maladies inflammatoires.
Le fuc des feuilles efl d’un ufage commun,
dans les Ifles Moluques, & de la Sonde,
pour nettoyer le fer quelque rouillé qu’il foit*;
pour cela, il fiiffit de le laiffer tremper dans
ce fuc pendant une nuit. On fe fert auffi de ce
fuc pour donner une couleur bleue au fer. Ce fùc
efl encore utile dans l’art de la teinture, & remplace
à cet égard le fuc de Limons. Les feuilles
de. l’efpèce n.° 1 , cuites dans l’huile, fournif-
fent un liniment vulnéraire ufité au Malabar.
Les feuilles de l’efpèce n.° 10 , s’emploient par
quelques-uns à la Jamaïque, comme herbe potagère
, rafraîchiffante ; celles de Tefpèce, n.#
11 , font ufitées à Madagafcar en topique ,
fur les ulcères. La racine de l’efpèce , n.°.i3 ,
efl aftringente. La plupart des autres efpèces ,
étant acides & par conféquent rafraîchiffante? ,
doivent être regardées comme des plantes- pré-
cieufes pour les climats brûlants où elles croifc
fent naturellement. Dans notre climat, les efpèces
n.° 1 , 10 & 13 , qui font les feules qu’on
y poffède , tiennent une, place dans les ferres
des Curieux & dans les écoles de Botanique.
( M. Lancry.
BEHEN. Epithete donnée à une plante médicinale
du Levant, connue fous le nom de. c e n ta u■*
r e a b èh e n L. V o y e ^ C e n t a u r é e a f e u il l e D15
Carthame n.° i l . (AI- Thovin.’)
BEHEN , Bechen ou Been , C u cu b a lu s B e k e n *
L. V o y e ^ Cucubale Been,. n.° 2.
BEHEN rouge, fla tic e H m o n ium h . V o y e \Sta.—
TIÇE MARITIME . Ç M.f ThOUIN. ) f
BEJUCO, Hipqcratea.
Genre de plante découvert par Plumier, dans
l’Amérique méridionale ; il- n’eft encore qompo,*
fé que d’une efpèce. ,
BEJUCQ grimpant. 1 v 1
Hipoxratya sçAxp-Eps L- £ 3 do :$ainçr
Pom injlc . •
P IKR