
Les Cerfeuils exigent tous la même culture,
une terre meuble, humide, un peu profonde
leur convient • la féchereffe nuit à leur développement
, & les fait monter en graine avant
que le feuillage ait pris Ion entier accroiflement.
Les efpècës annuelles doivent être Cernées au
Printems*, celles des pays chaux, dans des pots
fous couches*, celles de notre climat en pleine
terre , dans des baüins-, & lorl'qu’elles ont acquis
affez.de volume pour être diftinguées-des autres
herbes, on les farcie , & on profite de la cir-
confiance pour les éclaircir» La maturité des
graines'alieu de bonne heure, & .long-rems
avant les pluies de l’Automne qui'nuifcnt à un
lî grand nombre de plantes des pays chauds.
Le Cerfeuil commun eft une des efpèces annuelles
; Ton ufage culinaire a fait perfeefionner
fa culture & multiplier les époques où on le
feme , afin d’en avoir conflamment en état d’être
employé. Comme .il n’efl agréable que lorfqu’on
remploie jeune , avant qu’il monte en tiges , on
le feme tousles mois l’Automne, dans uneplarte-
bande côtière pour en avoir au Printems, &
dans les premiers mois de l’Eré, fur des planches
tournées au Nord ou moins expofées au foleil.
La terre où on le feme doit être bien défoncée:,
meuble & fraîche fans être humide ; la graine
doit être légèrement couverte de terre ; lorfqu’on
la couvre trop, les jeunes plantes lèvent
plus tard , & prennent moins de force. Il eft
inutile de donner aucuns lpins aux planches Cernées
en Cerfeuil, fi ce n’eft de lesarrofèr dans
les trop, grandes féchereffes, & de tondre fré^-
quermnent, pour empêcher la fige demonter,
ce qui nuit à laSucculence de feuilles. Les graines
doivent être récoltées fur des plantes qui
if ont pas été tondues, &, autant que poflible,
fur des femis de Printems: alors les chaleurs de
l’Eté aoûtent les graines1, qui font plus nourries ,
plus vigoureufes que celles des plantes femées
l’Eté j ces dernières font toujours plus foibfes.,
& n’aoûtent leurs , graines qu’à une époque où
les pluies commencent *, d’ailleurs lès féchereffes
de l’Eté font monter la plante en giàndé avant
qu’elle ait acquis un certain développement. Voy.
C l im a t .
Les. Cerfeuils vivaces ne demandent point,
d’autres cultures, à ‘ l’exception de quelques
efpècés qui font d’un climat plus chaud que
le nôtre, & qui ëxigeroient. peut-être d’être
hivernes dans l'orangerie. ’ Cependant nousjie
pouvons l’affirmer celles .qui font cultivées au
jardin dés .plantes de Paris f'upportanr très-bien
l'es Hivers. Lés Cerfeuils vivaces, comme toutes
les plantes qui durent plus d’une année ,rie fleuri
fient qué le fécond Et^.: .
Ufage. Les ufages du Cerfeuil commun font
connus j il paffe peur diurétique , &c. quelques
perfonnes lui fnbftituent - le Gtrfeiiil odorant j
qu’elles difent plus agréable,- mais fôn ufage eft
moins- général.
Les Kalmouks, au rapport de Gmelin , mangent
les racines du Cerfeuil bulbeux crues ou
cuites , & en font une de leut principale nourriture.
Voy. Dec. des Sav. ccr. T. z. L’ufage de
cette racine n’eft point connue en Europe,
même dans les parties où elle croît communément.
Le Cerfeuil fauvage dont la précocité
lurpafle beaucoup celle des plantes répùréés printanières
, pourroit fournir un excellent fourrage
printanier, cultivé fous ce point de vue unique.
J’en ai parlé en plufieurs occafions, & particulièrement
dans la-Bibliothèque phifico-économique
, où font rapportées les expériences
que j’ai faites fur cefte plante , d’après Anderfon
qui, le premier avoit eu l’idée de remployer
fous ce point de vue. Il eft certain qu’avec le
gàlega , c’eft la plante qui végète avec le plus
de vigueur au Printems j’en ai fait deux
coupes avant Tépoque où le trèfle peut être en
état d’être fauché. D’après cet avantage & |Éfc
bondance de fes feuilles , je crois qu’il feroit
avantageux de confacrer quelques portions humides
de fon terrein à une prairie artificielle
de ce genre de-fourrage dont le rapport, au
PrintefiTs où les- nourritures font très7 rares-, ba-
lanceroit la perte de l’efpace qu’on y confer-
veroit. ( M. R e y n ie r . ) / ,
CERFOUETTE & CERFOUIR. Foyq S e r f
o u e t t e & Se r f o u i r . ( M. T h o uin .)
CERISAIE ou CER ISA YE, lieu p la n té en Cerifiers;
Voyez ce mot au DiéT. des Arbres & Ar-
buftes. (M. Tho vi n .)..
CERISE, fruit du Cerifier, eft en particulier
de la variété acide. Voyez le .Diël. des Arbres &
Arbuftcs. Art. P r e m i e r . ( M. R e y n ie r . )
, CERISE DE JUIF. Nom vulgaire, mais c o n n u
des Herboriftes,.& par lequel ils défignent lePhy-
fa'iis Aikckengi. L. Voyez C o q u e r e t officinal.
( M . R e y n ie r .)
CERISE de Cornaline ou de Corneline. Çor-
nus mafcula. L. Voyez C o r n o u i l l e r mâle, au
Diél. des Arbres & Arbuftes. (Af. T houin.) . '
" CERISIER d’Hiver, Phyfalis Alkékengi. L.
Voyez C o q u e r e t officinal .‘-(M. T houin.) ‘
CERISE-PÊCHE ou PÊCHER-CERISE , |$L
riété plus .agréable , qu’utile ..de X Amygdalus
peifîça. L. Son fruit eft petit, o un beau,rouge
de Cerife. Voyez Farticle Peçher au Di61. des
ArbresArbuftes.- (AL T h o u in .)
CERISETTE. LaQuintiniedGùnc ce nom à
une petite prune r-ouge, fans doure pour quelque
reffemblance quelle a pour fa .conformation ex-
éiieure avec la Cerife.
C’eft une des variétés du Prunus domeflica. L.
Voyez Pr u n ier dans le Diél. des Arbres &
Arbuftes.. ( M. R e y n ie r .)
C erisier. Arbre du genre, des Pruniers ,
que la culture a diverfifié en un grand nombre
de variétés différentes. & plus ou moins éloignées
du ripe primitif. Cet arbre a l’avantage fur les
autres arbres fruitiers, que , dans fon état fauvage,
fés fruits ont une faveur agréable, tandis
que les autres ont, dans cet état, un goût acerbe
que l’homme ne peut pas fupporter.,
^ On divife le Cerifier en plufieurs races principales
, qui , chacune , fe divifent en fous-
variétés, que la culture rendra, fans doute, encore
plus nombreufës.
1. Les Merifîers', ce font les variétés fauvâges
des Cerifiers -, elles font plus hautes de tiges, plus
fortes & fervent de fujets pour greffer les variétés
plus délicates.,Leur fruit eft petit, peu charnu,-
très-doux, fur-tout celui de la variété à fruit,
noir, à queue rouge. C’eft avec les Merifes qu’on
fait le kirfchetiwaJJkr, liqueur connue & généralement
eftimée.
2. Lés Guigniers font moins élevés que les
Merifîers, & fou tiennent moins leurs branches :
leurs fruits font plus gros, plus charnus & plein
d’une eau agréable ;4eur couleur varie fuivant
les variétés. |
3. Les Bigarreau tiers diffèrent des Guigniers1
par la nature de leurs'fruits, qui font auffi gros
que les Guignes -, mais d’une chair ferme & caf-
lante. Leur couleur varie fuivant les variétés.
4. Les Heaumiers. Ils paroiffem tenir le milieu
entre les Guigniers & lès Bigarreautiers. Leur
fruit eft moins caffant que celui des derniers, &
plus charnu que celui'des premiers.
5. Les Cerifiers, proprement dits, ou Griot-'
tiers, dont le fruit eft mol, plein d’une eau
agréable*, mais d’une acidité' qu’il eft fouvent
nëceffaire de tempérer avec du fucre.
Les différentes variétés de Cerifiers font :
Le Cerifier nain à fruit rond précoce.
Le Cerifier hâtif.
- Le Cerifier commun ;à fruit rond.
Le Cerifier à fleur feini-double.
Le Cerifier à fleur double.
Le Cerifier à hoyau rendre.
Le Cerifier à la feuille.'
Le Cerifier à trochet.
Le Cerifier à bouquet.
Le Cerifier de la Toufl'aint ou tardif.
Le Cerifier de Montmorenci à gros fruit ou
gros Gobef.-
Le Cerifier de Montmorenci,
Le Cerifier à fruit rouge pftet
Le Cerifier de Hollande ou Coulard. - ’
Le Cerifier à fruit ambré ou à fruit blanc.
Le Griottier.
Le Cerifier à petit fruit noir ou à ratafiat.
Le Cerifier à très-petit fruit noir ou petit à
ïatafiat.
Le Griottier de Portugal ou royal.
Le Griottier d’Allemagne.
La Cerife royale ou chery duke.
La Cerife guigne.
Là Cerife coeur.
La Cerife de Pruffe.
La Cerife de Norvège.
Il feroit plus convenable d’abandonner ce nom
de Cerife , qui eft faux & n’a pu être admis,
qu’à caufe de l’influencer de Paris fur le langage.
Le nom de Griotte conviehdroit mieux, puifque,
dès-le premier abord, ôn diftingueroit qu’il s’agit
d’une race du Cerifier, & non de i’efpèce col-
leélivement. Mais comme, jufqu’à ce moment,
tout le inonde a defiré paroître avoir été à Paris,
les fauffes dénominations, admifes dans -cettô
ville., fe font confacrées, parce qu’il étpit du
bel air de les employer.
On trouvera à l'article C e r i s i e r , du Di&ion-
naire des Arbres & Arbuftes, ce qu’on délirera
favoir fur cet arbre. ( M. R e y n ie r . )
CERTEAU. La Quintinie donne ce nom à
une variété de poire, qu’il dit de mauvâife
qualité, & qu’on ne.peut employer qu’en compotes.
Voyez P o i r i e r , dans le Diélionnaire des Ar-
b’res & Arbuftes. ( M. R e y n ie r . )
CERISIER. Les Habitâhs de Saint-Domingue,
& en général des Antilles, donnent ce nom à
différentes efpèces de Malpighies, & particulièrement
au Mâlpighia glabra , L. dont le fruit a quelque
reffemblance extérieure avec les Cerifes d’Europe.
Voyez Malpig-hie. (M. R e y n i e r . )
CERISIER - CAPITAINÈ. Nic|iolfon dit qu’on
donne ce nom à une autre efpèce de Malpigbie,
défignée .par Linné , fous le nom de Malpighies
corens. Voyez M a lpïghie. ( M. R e y n ie r . )
.CERISIER de Curaçao .Les Habitans de cette Ifte,
fuivant M. Jacquin, donnent ce nom au Trichiliec
glabra. L. Voyez T r i c f i l i e r . {M . R e y n ie r . )
CERISIER des Hottentots, (lepetit) Nom vulgaire
d’un arhriffeau dont le genre a été long-tems
douteux. M. de Lamarck l’avoit placé parmi les
C'assIn è s , fous le nom de C a s s i n e à feuilles
concaves, CaJJïne concaya. Cependant il foupçon-
noit dès-lors que cet arbriffeau ne pouvoit être
le Cela fu s Lucidus. L. En effet, les obfervations
ultérieures ont prouvé que cette conjeélure étoit
bien fondée., & nous ont déterminé à reftituer cet
arbriffeau au genre des C e l a s t r .e s , en lui con-,
fervant le nom de Linnæus. Ainfi, voyez Di6l. de
Bot. artic. C a s é in e , n.° 5, & Diél. !d’Agr. art,.
CELASTRE, n.° (D AVPHINO t. )
CERISIER fauvage , à Curaçao -, on donne; ce
nom au Rhammus inguaaoeus. L. Voyez J u j u b ie r ,
d e s I g u a n e s .
Ce nom de Cerifier eft enfin donné par plufieurs
Voyageurs à des plantes de pays très—dif—
férens.*, mais qu’ils né défignent pas d’une manière
allez précife pour qu on pût déterminer la plante:
qu’ils ont eu en vue. (Af. R e y n i e r .)
CERMOISÊ, Tulipe de couleur incarnat® j
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