
exiér lentement, contre la morfure du chien enragé
; & le fuc des mêmes feuilles pafle • pour 1
un remède fpéciftque dans les fièvres avecfrilTon.
Suivant Rhéede , les feuilles de la Carmantine
tubuleufe , n.° 31 , bien pilées , guériflent les
dartres & la gale. Suivant le même-, toute la
plante de la Carmantine tubuleufe, lancéolée,
iî.° 31, B, étant macérée'dans une infufion de
ris, fournit une boiffon & un cataplafmé qui
guériflent la morfure vénéneufe du ferpent ,
nommé Copra Capella. Suivant le même , l’in-
fufion des feuilles de la Carmantine. bivalve ,
n.° 32, pilées dans l’eau chaude', eft employée
utilement dans l’afthme périodique, la toux, le
crachement de fang & l’atrophie. Le fuc ex- I
primé des feuilles & dç la racine , après les
avoir un peu rôties, eft antiafthmatique. Les
feuilles font utiles contre la goutte , foit qu’on
les applique chaudement fur l’endroit affeété,
foit qu’on les emploie en fumigation. Suivant
Humphius, les feuilles de la Carmantine pourprée
, n . p 33 , &• fur-'tout celles de la variété ,
B , font employées dans l’Inde pour teindre en
-rouge, principalement le fil & le coton blancs.
On eft dans l’ufage de faire dégoutter le fuc de
]a plante dans les bleflures légères & d’appli- ,
quer les feuilles fur ces bleflures pour contribuer
à leur guérifon. La Carmantine peétorale,
n.° 38, pafle pour vulnéraire & réfolutive : on
en fait un fyrop vanté dam les maladies de
poitrine. ( M. Lancry ).
CARMELIE. Variété de la Tulipe dont la fleur
eft jaune paille & incarnat. Cseft une de celles qui
compofent l’efpèce fous le nom de Tulipa Gef-
neriana. L. Voy. T ulipe. (M. Reynier.)
CARMELITE. Poire d’une certaine groffeur,
ronde & même un peu applatie à l’oeil, & vers la
queue fa peau eft grife, colorée du côté qui a
été frappé du foleil, & couverte de taches qui
paroiflent comme rapportées ; fa chair eft dure,
& d’une qualité très-médiocre. La Quintinie. C’eft
une des variétés du Pyrus commuais. L. Voye{
Poirier, dans le Diétionnairedes Arbres & Ar-
buftes. (iW. Reynier.)
CARNATION. Epithète donnée à une variété
du Dianthus cariophyllus. L. Voye\ OEillet des
jardins. (M. Thovin.)
CARNE, fe dit d’une fleur qui eft couleur de
chair. ( M. T h vont.)
CARNEA GROSSA. Anémone à pluche de
couleur de chair, tirant fur l’incarnat ; fes bé-
quillons font larges & forment bien le dôme ; on
la dit originaire d’Italie. Die?. Univ. d'Ag. & Jard.
Cette Anémone eft une des'variétés de l’A-
nemone càronaria. L. Voye£ ANEMONE des Fleu-
riftes, n°. 9. {M. Reynier.)
CARNER. On dit qu’un oeillet fe carne lorf-
que le blanc de fes pétales fe couvre d’une
nuance de rouget C’eft un défaut qui ôte de
fon prix à cette fleur, fur-tout lorfqu’ellç çarn
toujours. D’autres variétés n’ont que quelque!
fleurs carnées, tandis que la plupart confervent
un blanc fin. D’autres enfin font carnées au moment
quelles s’épanouiflenr, & fe nettoient en-
liiite. Les oeillets piquetés fur - tout préfentent
cette dernière circonflance. Voye\ OE i l l e t .
( M. Reynier»)
CARNILLET. C’efl fous ce nom que M. de la
Marck , dans fa Flore Françoife , avoit décrit le
genre du CucubaLus L. mais depuis, & dans le
Diél. de Bot. il lui a rendu fon premier nom
auquel il s’eft contenté de donner une ter-
minaifon Françoife. Voye\ C ü c u b a l ï .
( M. D AV P H in o T.)
CARNOSITÉS. Ce font des excroiflances
charnues qui fe forment quelquefois dans le
canal de l’urètre des animaux. On peut foup-
çonner leur exiftence lorfqu’un animal a de la
difficulté d’uriner , & que l’urine fort en jet
petit & fourchu. La fonde eft un moyen sûr
de s’en affurer. Cette incommodité eft difficile
pour. ne pas dire impofiible à guérir. Il eft bon
de voir uriner un animai avant de l’acheter,
puifqu’avec la plus belle apparence il pourroit
avoir cette incommodité. Voyei le Diélionnaire
de Médecine. ( M. lf Abbé Tessier. )
- CARÔTE de Fufchius. Carum carvi. Voyt\
Seseli. ( M. Thovin.)
CA RO TE , D a v c v s.
Genre de plantes de la famille des Ombellifêreî
& voifin des Caucalides, dont il diffère par
fes enveloppes découpées plus ou moins profondément
, mais d’une manière confiante. Ses
i fruits font pareillement hériffés de poils plus ou
moins rudes & nombreux. Les Carotes font des
herbes annuelles ou bifannuelles , à fleurs
blanches, & prefque toutes originaires des climats
chauds ou tempérés.
Efpeccs & variétés%
1. Carotte commune.
D Avcvs carota. L. çfi dans les prés fecs &
cultivés, dans les jardins.
A. Variété à racine jaune & longue.
B. Variété à racine jaune & ronde.
C. Variété à racine blanche & longue.
D. Variété à racine blanche & ronde.
E. Variété à racine rouge & longue.
F. Variété à racine rouge & ronde.
2. Carotte de Mauritanie..
D Av cvs Mauritanicus. L. 0 ou çfi de h
Mauritanie & du Midi de l’Europe.
3. C arotte gommifère.
D Av cvs gummiferus. La M. du Midi
l’Europe dans les lieux pierreux.
4. Carotte maritimç.
J) Av cvs maritimus. La M. des environs c!e
Montpellier.5
. C a r o t t e polygames*
J)avcvs polygamiis. G. de l’Efpagne.
6. C arotte hériffée.
Davcvs muricatus. L. 0 des côtes de Barbarie.
7 . C a rot te d’Egypte.
Ammi copticum. L. © de l’Egypte.
La première efpèçe eft trop connue pour
qu’il foit néceflaire de peindre fa forme *, il
fuffit de remarquer que les variétés cultivées ne
diffèrent du type fauvage que par leurs racines
plus groffes & plus charnues : celles des individus
fauvages font filandreufes & trop dures
pour fervir à la nourriture des hommes.
On compte iix variétés bien tranchée» de
Carottes diftinguées par leur couleur & leur
forme ; favoir , les jaunes, les blanches & les
rouges, fubdivifées chacune en racines rondes
& longues. Ces divifions ne fignifient pas qu’il
y ait des Carottes véritablement blanches &
véritablement rouges, mais ce font des teintes
pâles ou plus foncées de la couleur jaune, non
point de même qu’il y ait des Carottes rondes.;
mais^ leurs racines au lieu d’être »longées &
terminées en pointes infenfibles, font ^cylindriques
& tronquées au bour. Voilà ce qui eonf-
tirne ces variétés.
M. Rozier dit que la forme des racines ne
doit pas conflituer des variétés, & qu’elle vient
uniquement du terrain. C’eft ainfi, dit-il, que
les Carottes rondes font cultivées en Hollande,
parce que la terre y cfl compacte. J’obferverai
à ce fujer, que les cantons des Provinces-Unies
qui fourniifenr tontes les .Carottes, qui s’y con-
iomment, n’ont pas un fol compaél , mais
bien un terrein fablonneux & léger ; car les
deux quartiers qui en fourniffent à Amfterdam
& aux principales villes , font la Hame-Frife &
les environs de Bois-le-Duc, les mêmes lieux
où croiflem les Navets jaunes. Ce n’eft donc
pas la compacité du fol qui a déterminé la préférence
pour les Carottes rondes, mais c’eft le
peu de profondeur de la terre végétale, & ensuite
le goût des habitans, qui croient les variétés
rondes plus agréables que les autres.
Les variétés .dé couleur font vraiment dif-
tinétes, & l’inrenfité de leur faveur eft proportionnée
à leur coloration. En général, les Peuples
du Nord préfèrent les rouges, & ceux du Midi,,
les blanches qui font plus fades, & à ce qu’on
dit, plus délicates. En France, la culture des
premières effacé tous lés jo.urs celle des.autrès
comme fi les faveurs avôient un rapport avec
le renforcement des idées.
^ bien défoncée, & amendée avec du fumier
bien confommé. On les fème vers la mi-Mars
âla yoléc dans les grands potagers, en rayons «fpacés
de .cinq à fçpt pouces clans-les planches
des jardins ordinaires. La graine, avant d’être
répandue fur la terre , doit être frottée entre
les mains pour en ôter les poils ou afpérités
qui les ernpêcheroient de s’unir à la terre : on
peut même la mêler avec de la terre pour la
répandre moins drue. On doit la recouvrir avec
le rateau , mais l’enterrer au plus d’un dcm'i-
pouce ; trop profonde, elle refteroit trop-longtemps
avant de germer. Dans les premiers mo-
mefis, les Carottes n’exigenraucun$ foins, excepté
peut-être des arrofemens dans les cas extraordinaires
dû le mois d’Avril feroit chaud & fec,
mais c’eft rare. Lorfque la trôilième feuille découpée
commence à paroître, on doit commencer
à donner des larclages qu’on renouvelle
tous les quinze jours. Pendant l’Eté , plus on
ameublira la terre & plus la racine prendra de
développement; les mêmes conditions générales
de culture que j’ai établies, au mot B e t t e , doivent
être rapportées icL C’eft à l’époque de ce
premier fardage, ou peu de téms après, qu’ofi
doit commencer à éclaircir les plantes qui font
trop drues, en choififfant celles qui peuvent
être confommées, & on continue jufqu’au moment
où les racines font affez efpacées pour
prendre leur entier développement. Ces Carottes*
femées au Printems, ont acquis leur groffeur
au mois d’Août ou Septembre, & peuvent être
arrachées à cette époque ; mais, comme elles
fe confervent pendant l’Hiver, on les laifie en
terre jufque vers la fin de l’Automne, où on
les conferve dans la ferre. Quelques perfonnes
.les laiflent en terre pendant l’Hiver; ce moyen
peut réuflir dans les terres fèches où l’eau s’imbibe
facilement ; mais il eft mauvais dans les
pays où l’eau féjourne fur la terre, parce que
les racines y pourriffent très - facilement.
Plufieurs Jardiniers confeillent de femer les
Carottes pour les replanter enfuite, & donnent
en faveur de cette méthode , une économie de
terrain. Les.jeunes plants Carottes doivent
être levés lorfqu’ils ont quatre, feuilles ; immédiatement
après les avoir Tortis de terre , on doit
les plonger dans un bacquet plein d’eau dont
on les reffort au moment ou on les met en terre.
La méthode de rranfplanter a le même inconvénient
que pour toutes les plantes à racine pivotante
, c’efl quelle fe fourche & perd de fa qualité
par latranfplantation, tandis qu’il eft rare d’avoir
des Carottes fourchues, lorfque la terre n’eft pas
remplie de pierres. J’ai même remarqué que la
carotte tranfplantée n’acquiert aucune qualité
pour le goût, & qu’en même - teins elle a moins
de volume & fe fourche ; ainfi , il eft inutile
d’augmenter les frais de culture lorfque tout
eft.égal fous les autres points de vue..
On confeille enfin de couper, pendant l’Eté,
l’herbe des Carottes ; je puis certifier que ce retranchement
n augmente pas la. beauté de» ra