
Sa culture nous eft inconnue. S’il parvenait
quelque jour en France, nous penfons qu’on
ne pourroit le conferver que dans la ferre
chaude, où la forme de fes fleurs en tête, aflez
remarquable», répandroitde la-variété. {M . D A V PH
IN O T . )
CARAPUT. Labat & d’autres Voyageurs plus
modernes, donnent ce nom au R i c in u s c om -
m u n is . L. V o y e z Ricin. ( M . R e y n i e r . ) '
CARC-BCEUF, Nom donné, dans quelques
Provinces, kl’ O n o n is a rv cn f is . L. V o y e z Bugrane
des champs, n,°-. 2. ( M . T h o v in . )
CARBOUILLE. On appelle ainfi la Carie,
à Brignole, en Provence. Foy c^Garie. (M . l 'A b b é
T e s s i e r . )
CARCHOUFFZIER. Nom provençal de la variété
C. du C y n a ra j c h o ly m u s v i r id i s . V o y e z
Artichaut vert, n»° r. (M . T h o v in . )
CARDADE. C a ch a o p u n tia . L. V o y e z Çactier
en raquette. n.° 1 6 . ÇM . T h o v in . )
CARDAMINE. Nom que l’on donnoit généralement
au genre des C a rd am in e , auquel M. La-
mark a fubftitué celui de Greffon dans l’Encyclopédie.
V o y e z Cresson. ( M . R e y n i e r . )
CARDAMON.. Synonyme du nom1 générique
A m om u m . V o y e z Amome. ( M . T h o v in . )
CARDAMOME. Nom fous lequel eft généralement
connu Y A m om um card am om um . L.
V o y e z Amome à grappes, n.° 5.
C ardamome grand. Nouvelle efpèçe à 'A m o m
um apportée des Indes par M. Sonnerat. V o y e z
Amome de Mâdagafçar, n.°i. Ç M . R e y n i e r . )
CARDASSE. Nom vulgaire de l’efpèce de
Ç actier que l’on appelle aufli R a q u e t t e . Cactu
s o p u n t ia . L. V o y e [ Çactier à raquettes ,
n.° 25. Var. A. ( M . D a v p h i n o t . )
GARDE. C y n a ra c a r d u n cu lu s , L. Nom vulgaire
d'une variété de I’Artichaut, n j 2. Var. B.
( M . D a v p h i n o t , )
CARDE-POIRÉE. Nom d’une des variétés de
]a Bette commune. B e t a v û lg a n s . L. On lui
donne ce nom à caufe de fes feuilles, dont pn
emploie feulement la côte à la manière des cardons.
V o y e z Bette commune, n,° i.V. Bette.
( M . R e y n i e r . )
CARDE-POIRÉE de la' Chine. S in a p is t h i -
nenfis. L. V o y e z , ( M . T h o v in . )
CA RD ERE, D 1 p s A c v s .
Genre de plantes voifines des fcabieufes, auxquelles
elles reflemblent par leurs caractères,
plus encore que par leur forme. Ce font des
herbes bifannuelles par leurs racines, dont les
fleurs font en têtes & féparées les unes des autres
par des paillettes qui débordent les fleurs,
tandis qu’elles ne paroiffent point dans les fca-
bieufes' : ce caractère ne fuffiroit pas fans la difi
férence de leur port • & cependant la quatrième
efpèce des cardères fe rapproche des f cabieufes
& la fçabieufe dg§ Alpqs, fe réunit aux Cardères.
Les Cardères ont un calice très-petit, uné
corolle monopétale tubuleufe, à quatre divifions,
quatre étamines Caillantes implantées fur la cor
roi le un ovaire inférieur, furmonté d’un feuj
ftile, auquel fuccède une femence nue couronnée
par lès cicatrices du calice. Ces fleurs font
réunies en têtes fur im réceptacle de forme conique
, d’où fortent des paillettes longues &
piquantes, & enveloppé d’une çollerçtte particulière.
E fp è c e s .
1. C a r d e r e cultivée. Vujg. le Chardon à Foulon.
D ip sa c v s f a t i v u s . Jacq. ç ff D ip f a c u s fu llo s
num. L. rar. B. cultivée dans les champs,
2. Cardère fauvage.
D ip sa c v s f y l v e f i r i s . Jacq. <3* D ip fa c u s , fu ü o ‘
n um . h . rar. B. près des chemins, principalement
dans les lieux humides.
3. Cardère laciniée.
D ip sa c v s la c in ia tu s . L. çff de la Carniole,'
de l’Alface, de la Tartarie, & dans les mêmes
fîtes que la précédente.
4. Cardère veluç.
D ipsacvs; p i lo fu s . L. près des fofîés & des
haies , dans les décombres. L.
Les deux premières efpèces ont été réunies par
M. Lamark ; à l’exemple de Linné, j’ai cru
le fentiment contraire mieux fondé en preuves,
& je l’ai adopté après MM. Haller, Jacquin,
Curtis, &c. On n’a jamais vu la Çardère cub
tivée échappée .des- champs fe rapprocher de la
Cardèrefauvage, au contraire, dans fes individus
les plus rabougris, les plus écartés de fou
état de culture, elle confcrve fes caractèresdif-
tinétifs. Il en efl de même de la Cardère faur
vage-'Miller qui l’a cultivée nombre d’années
de fuite , ne lui a vu aucun changement de
forme. Il paroît donc que ces caractères dil-
tinCtifs font inhérens à fon exiftence. On ne
connoît pas la patrie ou l'origine fauvage de la
. Cardère cultivée ; mais çe n’eft pas une raifon
de conclure qu elle eft originaire de l’efpèce fauvage
que nous connpiÏÏbns. Comme la Cardère
eft d’un ufage aflez Ancien, puifqu’on peut raisonnablement
fuppofer que fon origine fauvage
eft de la Tartarie, ou un fi grand nombre
de plantes, économiques ont pris naiflance.
La Cardère cultivée diffère de la fauvage ,pM
fes paillettes, crochues & plus fortes , &' pa -j
collerette courte & horizontale , au lieu que
-dans la Cardère fauvage , elle eft longue &re*
levée autour des têtes de fleurs. Ces caractères
font conflans, même dans les individus les plus
rabougris.
! Ces deux efpèces fe reflemblent par leurs feuil les
radicales, ovales, oblongues, dentées & couverte^
d’épines fur leurs nervures ; par leurs feuil-
I les caulinaires, connées ou réunies par leurs ba-
fes, de manière à former une efpèce de baffm,
. & entières fur lesbords ou Amplement dentelées,
par leur tige Ample qui fe ramifie vers le haut
à branches oppofées, terminées chacune par une
tête de fleur, & fouvent ramifiées dans le même
ordre que la tige ; enfin paf leurs fleurs difpo-
fées en têtes coniques.
3. Cardère laciniée. Cette efpèçe a le port &
la forme générale des deux efpèces précédentes,
elle en diffère feulement par fes feuilles cauli-
fiaires qui font connées à leur bafe, mais divi-
fées dans le refte de leur longueur en découpures
, qui pénètrent jufqu’à la côte. Elle en
diffère aufli par fa collerette compofée de feuilles
plus courtes plus horizontales. Les paillettes
de fon réceptacle font droites.
4. Cardère velue. La tige de cette efpèce efl
haute & plus ramifiée, fes fleurs font en têtes
fphériques, quatre ou cinq fois plus petites que
dans les efpèces précédentes ; les paillettes qui
les féparent font à peine plus longues que les
fleurs, & plus molles ; ce qui rapproche cette
efpèce des fcabieufes.
C ulture. Ces quatre plantes font agreftes, &
n’exigent aucuns foins. On peut femer leurs graines
au moment de leur maturité, le froid ne
pouvant pas faire périr le jeune plant, mais
elles réuffiffent également bien femées au printemps
-, dans cette dernière circonftance on attend
leur fleur une année, au lieu que femées
en Automne , èlles fleuriffent quelquefois l’Eté
qui fuit. Les Cardères préfèrent une terre humide
& un peu profonde 3 leur racine qui pilote
, fonffre fur les rochers & dans les lieux
ou elle ne peut pas s’enfoncer ; mais cela ne
hit pas périr la plante , on s’en apperçoit feulement
au peu d’élévation qu’elle y acquierr.
, tyàge. Les Cardères n’ont pas une forme aflez-
intéieflanie pour être introduites dans les parterres
, leurs tiges décharnées, leurs fleurs en
tètes, fans aucun jeu, & d’une nuance de violet
pâle ou d’un blanc terne, & fur-tour leur
multiplication en tout lieu , font' des motifs de
proscription. Mais on peut en tirer le plus grand
parti dans les jardins payfagiftes. Combien un
lieu agrefle, une mafure, des rochers couverts
jk brouflailles reçoit de prttorefque du choix
des plantes qu’on y place : l’air abandonné des
fardères qui croiuent naturellement dans les
décombres, rendroit antique fine mafure ,
piques bardanes ajouteroient encore à la vé-
Jté du tableau, & ces'plantes y feroient mieux
• leur place que les/géranes que ’v ai vu placer
aflez fouvent, & qui font naître le fouve-
nir des terraffes où on les'dépofe prefque toujours.
Un déferr, un lieu fauvage, où quelques
filers d’eau s’échappent entre les pierres, feroient
encore décorés d’nne manière heuréufe par des
Cardères. Mais, pour ce genre d’emploi, les trois
premières efpèces, dont la forme efl moins ordinaire
que celle.de la quatrième , produiroient
un. effet infiniment plus pittorefque ; c’eft le goût
qui doit guider leur emploi.
La première efpèce efl employée dans les
arts. M. l’Abbé Teflier.. traitera de fa culture
& de fon emploi ; ainfi , je. renvoie à
cet article. La racine & les têtes-& les têtes
de la fécondé efpèce paffent pour diurétiques,
mais ne font plus d’ufage. M. Dambourney "a
effayé de l’employer en teinture, mais n’en a
obtenu qu’un gris terne de nulle valeur. Enfin ,
l’eau qui s’amaffe dans les feuilles Caulinaires',
a paffé pour un .ophtalmique excellent.- On a
peine à concevoir comment de l’eau de pluie
peut y acquérir de femblables propriétés. ( M .
R e y n i e r . _)
CARDIAQUE. Nom vulgaire fous lequel eft
connu de tôüs les Herborjftes le L e o n u ru s c a r -
d ia c a . L . V o y é {A gripaume vulgaire. (///. R e y n
i e r ) '
L ’A gripaume Vulgaire a fourni à la teinture
une fuperbe nuance d’olive foncée, très-dorée.
C’efl, fùivant M. Dambourney, une des plus
riches couleurs férieufes que fon travail lui a
procuré. Cette couleur eft d’ailleurs aflez- fôlide.
Elle réfifte également bien au vinaigre & au fa-
v.on.à froid.
La fécondé efpèce , A gripaume à feuilles
Amples, L e o n o r u s m a r r u b ia ffum , L. donne aufli
à la teinture une bonne nuance , merd’oie
dorée. (A/. D a v p h i n o t . )
CARDINALE, Variété du pêcher dont le
fruit efl rond, aflez gros, couvert ’d’une peau
très-chargée de duvet, & d’une couleur rouge
obfcure ; fa chair efl rouge, plus agréable que
celle de la S a n g u in o le à qui cette pêche refr-
femble. Elle mûrit en Oélobre.
C’eft une des variétés de l'A m ig d a lu s p e r j i c a . L .
V o y e [ l’article Amandier , dans le Dictionnaire
des Arbres & Arhùfles. ( M . R e y n i e r . )
CARDINALE rouge. Nom que les Jardiniers
ont donné au L o b e l ia c a rd in a le s . L. à caufe de
des belles fleurs rouges, & que l’on a enfui te
adopté pour les autres efpèces. V o y e \ L obelie.
( M . R e y n i e r )
CARDINALE bleue. S o b e l ia f y p h i l i t i c a . L.
Voy e% Lobelie’. ( M . T h o v in . )
CARDON. Plante de la famille des Cina-
rocéphal’e, C in t r a c a r d u n c u lu s , Lin. qu’on cultivé
dans les potagers des gens riches, & chez les
maraichers des. environs des Villes. V o y e z Artichaut
, page 666, premier volume, ou deif