
ces affertioni ; defquelles réfulte cette utilité -
frès-confidérable, que, par le moyen de cet
écorcement, on peut tirer quatre folives, de
bonne qualité, d’un troijc duquel on n’en pour-
roit tirer que deux pareilles fans cette pratique ;
& que, par ce même moyen, un arbre de
quarante ans peut fervir aux mêmes ufages,
auxquels, fans ce moyen, on eft obligé d’employer
un arbre de foixante. ans, Le bois des
arbres, fur le tronc desquels il s’étoit contenté
d’opérer une plaie annulaire de l^ois pouces
de hauteur, étoit plus fort que le bois, des
arbres ordinaires’, mais étoit de plus d’un quart,
moins fort que le bois-des arbres , dopt le tronc
avoit été entièrement écorcé..
Il convient d’avertir ici le le&eur, que-nos.
Loix concernant les Eaux. & Forêts, défendent
d5écorcer les arbres fur. pied, & que Buffpn a
eu befoin, à cet égard, d’une permiffion particulière
pour faire les. expériences qu’il- rapporte.
Ces défenfés ont pour but de conferver les rorêts,
& font fondées, fur ce qu’on étoit dans l’opinion
que l’écorcement des arhres.fur pied fait périr
leurs fôuches. Buffon rapporte , dans le Mémoire
cité, qu’il a fait, des expériences exprès pour
s’affurer fi cette opinion étoit conforme à. la-
vérité; & qu’il, réfui te de ces expériences, que
récorcement des. arbres, fur pied opéré dans les
taillis de chênes pour faire,du tan, & le défié-*
chement fur pied de ces. arbres écorcés, font,
périr quelques fouches & en. affoibliffent pour
Ipng-'tems une grande quantité, d’autres.-, mais
que ce tort eft nul pour les arbres, dçs hautes
futaies & pour Igs vieux halivaux , dont- les.
douches meurent toujours, foit qu’on les ait,
ou non écorcés fur pied : enfin, que quand aux
arbres de moye-nâge qu’on abat, dans leur
vigueur, récorcement de ces arbres & leur,def-
féchement fur pied, après cet,écorcement., ne
nuifent'pas, dit-il ,à.leurs Touches.^
Il a fait les mêmes expériences fur de& arbres
fruitiers; & if a. vu, outre les mêmes .phénomènes
, ri-deffus détaillés, que. ces arbres fe
couvrirent, dans.la fécondé année, ou autres
iubféquentes ,r d’une quantité de, fleurs prodi-.
gîeufe, & beaucoup plus cpnfidérafile que celle
qu’ils euflènt produite, fans ces opérations. L’ob-
lervation tle ce dernier, fait ..ajouté au nombre
de tous ceux fi. intéreffans & li.fertiles en utilités,
qui font une fuite de la production, du
Bourrelet fupérieur de la plaie annulaire., prp-..
du fit encore un procédé utile &.précieux de„ plus
aux Agriculteurs. Ce grand Naturalise., jugeant,
q.ue ce ne pouvoir être que l’arrêt du cours,
de la fève defcendante, effectué par ces opéra-,
lions, qui ait été la vraie, caufe. de cette augmentation
extraordinaire.du nombre des fleurs que ces.
arbres portèrent, en tira cette conféquence,: que
toutes les opérations qui peuvent produire cet
arrêt, fejçiçijj. d<?nç.. vm pçu moyen de jb&ei. (
le tems de la fécondité des plantes fruticant»
& de. mettre à fruit les arbres, gourmands
pouffent trop vigoureufement en bois-, & 1
cette raifon, ne pouffent que du bois. Il nef»;
pas néceffaire de dire qu’il ne peut s’agir ici
ni, des, arbres fruitiers à noyau-, nf de tous ceurj
quicomme eux,_fructifient d’autant plus qUa
pouffent plus vigoureufement en bois; maisqu’i
s’agit feulement des arbres fruitiers à pépins
& de ceux, quicomme ces derniers, ne deviez
nent féconds que lorfque l’âge a diminué
jufqu’à un certain points la rapidité & la- vigueurdéi
leur végétation, & qu’ils ne pouffent plus , chaque!
année, qu’une médiocre ou petite quantité'dej
bourgeons, de.groffeur & de longeur, médiocres]
relativement à la grandeur de. ces arbres. Il jngJ
donc à propos de faire à-cet égard ^ quelques,
expériences, exprès; & ces expériences forent)
fumes d’un heureux fuccès... Il enleva
exemple, vers le commencement d’Avril',
lanière, d’écorce en fpirale fur deux branches-
de coignaflier, de il eut la fatisfaCtion de voiti
ces deux branches donner du fruit,. pendant
que lç relie de l’arbre refla flérile.
J C.eft ainfi que ce grand Naturalifle ad
; vert, ce moyen, que les Agriculteurs, recher-,
choient envain depuis tant d’années. Depuis,
un tems immémorial., on-voyoit,.. avec impatience
^ dans r tous les jardins , quantité d’arbres,
fruitiers à pépins, delà plus belle venue,.pouffer-
ayeç la. plus-grande vigueur, occuper en peu d&
tems , un efpace, très-canfidérablei de ter-rein précieux,
produire inçeffamment quantité de belles,
branches à. bois, mais nulle branche à fruit,,
pendant-un fi. grand nombre d’années , que le:
Cultivateur,, fniftré pendant filong-tems defes
efpérances, laffé d’attendre- pendant fi long-
tems la, réçompenfe de fes peines , & le loyer
de. fon ter rein, étoit mille fois tenté, dans l’on
dépit,, de. jetteç- ces arbres au- feu. L e s anciens
Cultivateurs avoient.tâché,..envain-, de trouver
un, bon moyen .de pourvoir à ce. grand inconvénient.
Les uns confeilloient de faire, avec,
une, tarière, un trou dans le tronc, de l’arbre,,
& de remplir ce trou, par une cheville de bois.,
IC ne paroi t,, pas, que ce procédé ait jamais été:
d’aucune utijiré. D’autres c-onfeilloient de fouil-J
1er au,, pied, de l’arbre,. &.- de retrancher une;
ou plufieurs de. fes . fortes racines-. .Ce procédé»,
péniÉle & embarraffanr, réufiiffoif quelquefois',
jufqu’à-,un certain, point. Mais il - a été re- i
connu très-inégal .dans fes effets, très-incertain,,;
fouvent inutile, & par. conféquent il a-étépett:
pratiqué. Enfin, grâces à. Buffon,. on a , danH
lés. procédés, tous très-fimpfès.,. très- c o mm odes, ;
|très-prompts, & nullement d ifp en d ieu x , âjjfl
occaiionnent la production du. B o u rre le t a P Urj
lairç., en. arrêtant la,fève defcendante dansl^l
cours, vers les racines., un-moyen-très-ceriai d
As à,fruit jp-W®
Hes plus gourmands, foit entiers, foit telles dé
E ursr branches qu’on peut defirer ; do mettre
Eus arbres, ou plantesfruticantes à fruit, long-
■ ems avant l'âge lors duquel la nature les rend
■ ordinairement -féconds. Ce nouveau moyen de
Bominander à la nature , & de la forcer de
fcâter la fécondité d’un très-grand nombre de
Eégétaux au..gré de la volonté do l’homme ,
l ’eil répandu dans plufieurs parties de l’Empire
■ François, depuis 4a publication du Mémoire cité,
y "eft employé maintenant depuis nombre
»années, communément, avec un fuccès conf-
Btant. 1 Entre ces procédés , en quoi confifte ce
Eioyen de hâter la fécondité des arbres & autres
Elan tes fruticantes, celui qui occafionne la pro-
Hudion du Bourrelet annulaire le plus promp-
Eement formé, & le plus gros, eft aufli un des
Elus efficaces & des plus prompts , dans fes
Effets, à l’égard de cette fécondité. Ce procédé,
■ cil la plaie annulaire.
■ Voici quelques avis, qu’il eft bon d’avoir
■ levant les yeux, & quelques préceptes, qu’il
■ envient d’obferver, lorfqu’ona employé le procédé
de la plaie annulaire, pour, mettre à fruit
■ es arbres fruitiers à pépins, & autres plantes
Euticantes, -analogues quant à leur manière
de fructifier.
■ Dabord, on conçoit qu’il faut faire cette
plaie annulaire fur le tronc, au-deffous de la
paiffance des branches, fi l’on veut mettre à
Bruit un arbre entier; mais que fi l’on ne veut
■ nettre à fruit qu’une ou plufieurs branches,
■ faut opérer une telle plaie à la bàfc de chacune
de ces branches,
EEnfuke, il eft bon d’être prévenu que les
Branches minces, fur Iefquelles on a opéré cette
■ aie font fujettes à être brifées, à l’endroit de
plaie, par la^ moindre agitation ou le moindre
Bnoc, fi 1 on n’emploie pas les précautions né-*
■ eltaires, pour prévenir cet inconvénient. Il
■ onvient donc que toute branche, moins groffe,
Rue d un demi-pouce de diamètre ,' fur laquelle
■ a aUrf une telle plaie, foit, auftiiL'
aP^~ \ °pération, fortifiée par une baguette
Bv!-r/ermf ’ attachée folidement, en manière
Eff,1 C’ ^ une ^^ance fuffifante, tant au-
■ s qnau-deffous de la plaie, de manière à
H munir la branche très-fermement contre
■ "jtc agitation.
■ opeiaPlaS> p ^ut ^ volT ?uc ^ plaie eft
K ! ar§e> f e «ne branche mince, les agens
■ année105, r^u^^ent fouvent, avant la fin de
■ nud^^1 k ?ue cette plale a nus
■ r,...’ & .ainH à tuer toute la -portion de la
ïputre c '/ 11 au-deffus de cette plaie. Il faut,
NeBufrna> • reftouvenir que les expériences
Ifcilles f •’ C1' deffus rapportées, & celles pa-
Bpmpter aJKS Par ^u^aniel du Monceau, lans ,
■ -r «s miennes, prouvent que cette plaie 1
tue en peu de tems toute la partie d’un arbre
qui eft au-deflus d’elle ; qu’elle tue certainement,
même les plus gros arbres, en trois ou quatre
années, lorfqu’on l’opère fur leur tronc, &
tue fouvent ae même, en deux ou trois années,
des branches d’une bonne force, à la
bafe defquelles elle exifte. Cependant les expériences
que j’ai faites, m’ont affuré que cette
plaie annulaire ne tue jamais ainfi, ni les arbres
fruitiers en totalité, ni aucune de leurs
branches, plus groffes que de trois à quatre
lignes de diamètre, lorsqu’on n’a pas enlevé
un anneau d’écorce trop large, & que la dif-
tance, entre les deux lèvres de la plaie, ne
s’eft pas trouvée trop grande , pour que le
Bourrelet, qui ne manque jamais de naître de
la lèvre fupérieure, ait pu recouvrir la plaie dans
le cours de la première année. D’après ces faits
il convient donc, en premier Heu , d’opérer
chaque plaie annulaire ( faite pour mettre à
fruit dès le commencement du Printems, afin
qu’elle ait le tems d’être cicatrifée avant l’Hiver,
En fécond lieu, de faire chaque plaie très-
étroite y dans la même vue. Par exemple, on
enlevera un anneau d’écorce de trois ou quatre
lignes de largeur fur le tronc, d’une à deu*
lignes de largeur fur les branches gourmandes
d’un à deux pouces de diamètre , & ainfi à
proportion fur les branches plus groffes, on
plus petites.
Il eft fuperflu de dire, qu’en opérant chaque
telle plaie, il faut enlever l’écorce dans toute
fon épaiffeur, & ne laiffer fur le bois, que
couvroit l’écorce enlevée, aucune portion de
cette partie intérieure de l’éeorce. qu’on nomme
le liber.
% On conçoit que, lorfque c’eft fur le tronc
d’un arbre qu’on pratique une telle plaie, pou r
mettre l’arbre à fruit, il faut avoir foin d’ôter,
à mefiire qu’on les voit paroîtré, toutes les
productions qui naîtront de ce tronc au-deffous
de le plaie ; autrement l’arbre s’emporteroit fur
ces productions, & la tête de l’arbre , deftinée à
être mife à fruit, feroit en rifque de tomber dans
la langueur.
Il eft évident qu’une telle plaie annulaire,
faite fuivant de telles proportions, fur un arbre
trop vigoureux , ou fur une branchegourmande,
ne peut faire périr la partie de l’arbre, ou de
la branche, qui eft au-deffus de cette plaie ,
puifqu’elie eft immanquablement cicatrifée avant
la fin de l’année. Cependant le cours de la fève
defcendante vers les racines eft arrêté totalement
dans cette partie, par cette plaie , depuis Ip
moment de l’opération jufqu’à celui de la
réunion des deux lèvres de la plaie, Il en ré-
fulte donc néceffairement dans cette partie, pendant
ce tems, une forte de vieilieffe faCtice,
heureusement permaturée par cet artifice, &
dont l’effet immanquable eft de couvrir, cett®
T t ij