
malgré toits tes foins poffibles, les branche! I
Chargées de cochenille confervées à la maifon.
Ces côéhenilles: renfermées étant privées pen- ]
dapt très-Iong-tems du foleil & de l’air libre,
les mères font mal fécondées, ou avortent, &
les petits périment en naiflant, &c.
C’eft probablement à cairfe de l’infiiffifance
& .des inconvénicns de ces deux méthodes,
& caufe de l’embarras où il eft, par conséquent
, très-probable que les cultivateurs du
Mexique font très-fouvent, pour trouver chez
eux des mères cochenilles fines, prêtes à mettre
bas au moment où ils défirent icmer, que l’on
cft dans l'ufage de vendre, au marché de
Guaxaca & des autres villes du Mexique, de
ces mères cochenilles toutes prêtes à feiner,
foit dans des nids tous prêts à être placés fur
les Nopals, foit fans nids. Thiéry a été témoin
de ce trafic à Guaxaca , & il dit que ces mères
s’y vendent quelquefois à un prix très-excef-
Jfif. Il dit que les Indiens vont les uns chez
les autres chercher ces nids jufqu’à trente ou
quarante lieues, & que les nids qu’ils rapportent
Jont encore bons à feiner, après cette marche.
11 efi vrai que les jeunes cochenilles qui éclofent
eu chemin font perdues, pour la plupart. Mais
en augmentant, en raifon de cette perte,
le nombre des mères que l’on feme, les
jeunes qui éclofent enfuite, fuffifent pour garnir
les Caéliers autant qu’il convient. Ce font,
dit-il, les Indiens de la montagne, qui font ce
trafic , & v endent les mères cochenilles aux Indiens
de la plaine, qui fouvent ne fe foucient pas
de femer la leur, parce qu’en outre,. la co*-
chenille de la montagne, efi toujours plus grofle
que celle de la plaine, d’où il arrive que beau-
coup d’entre eux font la première femaille de
chaque année^ avec des mères cochenilles ,'des
Montagnes.
Cette infuffifance & ces inconvénients considérables
de ces deux méthodes pratiquées au
Mexique , pour cônferver la cochenille fine,
pendant les pluies, ont porté Thiéry à rechercher
les moyens de réuflir plus fûrement! à
cette confervation, & d’éviter ces inconvéniens.
Voici la méthode qu’il a imaginée à cet égard,
& qu’il a éprouvée, avec fuccès. en petit.
Du féminaire de la Cochenille fine,
-C’eft ainfi qnè Thiéry nomme un lieu qu’il
«onfacre à y élever de la cochenille fine pendant
la faifon des pluies , & même pendant toute
Tannée, de manière à pouvoir y trouver des
mères cochenilles en état de fervir, non-feulement
à la première femaille à faire chaque
année en plein air au commencement de la
faifon des fecs, même aux autres femailles à
faire pendant cette faifon. On peut dans un
pl féminaire, îaiçe une récolte de* cochenilles
tous les quinze jours pendant toute l'annéel
& ainfi fe procurer, par fon moyen, la J
d’avoir des mères cochenilles en état d’être fc, l
mées tous les' quinze jours, pendant toute l'a j
née. Car on verra, ci-après, qu’on ne fait||
récolte des cochenilles que îorfqu’elles k l
bonnes à être lèmées, c’eft-à-dire , lorfqnc J
moment de leur ponté & de . leur mort J
très-prochain ; ce que l’on reconnoîr, lorfq *
quelques-unes d’entr’elles commencent \ p0fi
are. On pourroit même, fi l’on vouloir, y y
une récolte de cochenille tous les huit jomJ
mais cette dernière pratique feroit peut-êtrl
trop minutieiife. Ce léminaire n’efi autre choll
qu’une forte de hangard, dans le terrein dudul
on cultive dés Caéliers Nopals, pour y élever1
cochenille fine pendant toute l’année, & qui j
confirait de manière à pouvoir être connut
dément & promptement couvert de toij
côtés, lorfque la pluie furvient, & découvert
le plus poflible lorfqu’elle ceflè. Voici laformj
que Thiéry regarde, comme la plus convenabl
à ce hangard, & les dimenfions qu’il juge 1
plus à propos de donner à ce féminaire, aiil
qu’il correfponde à une nopalerie d’un ou deuj
arpens , & qu’il puifle en même-tems rapport^
lui-même allez de cochenille, outre celle d
femente, pour indemnifer de la dépenfe qui
•fa conftruétion, fon entretien & lès foins qu’j
exige , peuvent occafionner ; & même poi|
produire au-de-là de cette indemnité, un ce
tain revenu qui ne foit pas à méprifer.
Ce hangard aura cinquante-deux pieds & J
mi de longueur, fur vingt-quatre pieds & d«
mi de largeur, le tout dans oeuvre. Sa longueu
fera dirigée - du Nord au Sud: Les deux petij
côtés, c’eft-à-dire ceux du Nord ou du Si
feront les pignons. Le toit fera en dos d’àné
élevé de fix pieds au-deflus de terre à fa naif
fânee, & fera couvert avec des chaflBs garri
d’une grofle toile bien gaudronnéc en-dehofij
en-dedans > & maintenus foit dans des: couliilej
foit dans dés gonds, de manière à pouvoir^
ouverts' & fermés avec promptitude & facilitj
■ r celle dé la Nopalerie. JPai dit plus
® lt qUe je Caélier Nopal s’accommode de toutes
lu e s de terrçs, pourvu qtr’elles foient fèches;
Rjs gU’i| fe plaît mieux dans une bonne terre
L y fait de beaucoup plus grand progrès: un
Rn terrein efi encore plus utile pour le Sémi-
3 ire que pour la Nopalerie. On plantera ce
trein du féminaire en Caéliers Nopals dif-
bfés fur f,x ranês> en échiquier ou en quin-
dirigéS; du Sud au Nord, & à la dif-
de trois pieds & demi l’un de l’autre,
K"des parois du hangard: les Nopals feront,
lins chacun de ces rangs, éloignés ae trois pieds
demi l’un de l’autre, & des parois: le tout
He manière que le féminaire contienne quatre-
|i)ot-quatre Nopals. Les Caéliers Nopals qui
Irviront à cette plantation feront, pu bien des
foutures faites j Ciipifies & traitées comme je l’ai
•xpofé plus haut'; ou bien, encore mieux, dés
■topais enracinés depuis un an ou dix*huir mois,
p l’on en a de tels à fa clifpofition. Lorfque
s Nopals feront aflez forts, ou allez bien re-
ris, on pourra commencer à les femer en co-
îenille. Jufqu’à ce qu’on ait commencé à les
mer, lés chaffis ne feront point fermés & les
attes ne feront point defcehdues.
On conçoit que, pour retirer le plus grand
antage poflible de ce féminaire, il faut pou-
)ir y faire une récolte de cochenilles fines
>us les quinze jours. C'eft le feul moyen d’y
ouver tons les quinze jours des cochenilles
lères bonnes à femer, ç’eft-à-dire, qui foient
wtés.prêtes à pçndre ou plutôt qui commencen t
ur ponte. Par ce moyen,Ton ne fera jamais obligé
’^tendre plus de quinze jours après ces mères,
ans tous les cas où l’on jugera qu'il eft impor-
ant de fe mettre fans tarder à femer en plein
foit au commencement de la faifon des
foit dans le cas où un orage imprévu,
itraordinaire auroit détruit la cochenille dans
,Nopalerie, &c.
On pourra réuflir à faire une récolte de co-
henilies fines tous les quinze jours dans le fédes
lorfqu’il le faut. Les deux pignon* feront revêtj binaire, fi l’on parvient à obtenir une feule &
de planches dans toute leur hauteur.^ Les de "-:i -
grands côtés, c’eft-à-dire ceux de l’Éft &•
i’Oirefi, ou ceux dè face, feront revêtus'
nattes, qui defeendront jùfque fur ces PaJ
cheg, & feront difpofées de manière a !
defeendues & remontées avec facilité & Prc^jj
titnde dans l’occafion. Le terrein de ce han^
doit être très-fec, & fera plu» élevé
dont il fera entouré. Ce dernier fera ci F
en pente, de,manière que les eaux du f01t sJv
lent promptement & s’éloignent du hanrJ '
On conçoit que la terre de ce hangar« .•
être préparée « labourée avec ençore r \
remière fois des mères bonnes à femer tous
is quinze jours pendant deux mois de fuite,
* —.. JS 7-- -- , la durée de la vie de la cochenille efi
planches ,-jufqu’à trois pieds de hauteur dtp1, e deux mois. Or déjà expofé plus haut que
terre. A la naîflàiïce- du toit , feront fiupcnd'j ors de chaque fenf^file que l’on rait de la conenille,
on peut retarder d’une huitaine cette
Cmaille, & par conféquent retarder d’autant la
|°nte de la génération que cette femaille pro-
pa: parce que lors de chaque récolte, comme
a toujours un nombre de femelles qui font
i us lardives de huit jours que les autres, on
|eut réferver fans le récolter un des Caéliers
^Pals chargés de cette génération, auquel on
juchera pas pendant huit jours après cette
-lte* d’y prendre au bout de huit jours
cês ffetnelles tardives pour femer.- Cela pofé,
l’on conçoit que, pour avoir une première fois
tous les quinze jours pendant deux mois de
fuite des mères cqcheniUes bonnes à femer, il
fuflira de retarder de huit jours la ponte de
chacune de fix générations fucccflives fans interruption.
Ainfi l’on y réuflira dans i’efpace
d’une année, dé manière à pouvoir femer en
coehenilles lors de chacune des quatre dernière*
quinzaines de cette même ànnéè.
Pour faciliter au cultivateur l’intelligence de
cette pratique importante dans le féminaire dont
il s’agit, il me femble à propos & utile de l’y
conduire, comme par la main, pendant la première
année, en indiquant l’époque de chacune
de fes opérations, le; plus fuccmélemént qu’il
fera poflible.
Il ne femera jamais à^la-fois qu’un feul de*
fix rangs de Nopals du féminaire.
Il tombe fous le fens qu’il convient que le*
éqoques auxquelles il feme dans le féminaire
correfpondent aux époques lors defquels on a
coutume de femer en plein air; ainfi, je fup-
poferai, par exemple, qu’il y femera pour la
première fois le quinze Octobre, qui, comme
j’ai dit, efi à-peu-près le jour auquel on feme
la cochenille en plein air, à Guaxaca & au Port*
au-Prince.
Le 15 Oétobre, donc , il femera , je fup-
pofe, le premier des fix rangs de Nopals du feminaire.
t
Le 22 Oélobre, il pourra femer le deuxième
rang avec les mères tardives d’un Nopal réfervé
jùfqn’alors de la' même récolte qui lui aura
fèurni les mères femées fur le premier rang.
Le 15 Décembre fiiivanf, if femera le tror-
fième rang avec des cochenilles mères cueillies
fur le premier rang qu’il récoltera le même
jour.
Le Décembre, il pourra femer le quatrième
rang avec les mères tardives, d’un Nopal réfervé
de la récolte dit deuxième rang faite huit jours
auparavant.
Le 15 Février, il pourra femer le cinquième
rang avec les cochenilles mères cueillies fur le
troifième rang qu’il pourra récolter le même
jour.
Le $0 Février, ilféinerà le fixième rang, avec
des mères cochenilles du quatrième, qui fera
récolté le; même jour,
Le 8 mars, il fernera le premier rang , avec
les mères tardives, d’un nopal réfervé de la récolte
du même quatrième rang.
Le 15 Avril, il femera le deuxième rang, avec
des mères cochenilles du cinquième rang, qu’il
fécoltera le même jour,
. J*e jo Avril, ü fçmera le troifième rang t ayeç
Bff ij