
les Romains ont fait de plus mémorable en ce
genres eft d’avoir entrepris, du tems de Claudius*
de deffécher le lac Fucin, où ils ont employé
trente mille hommes pendant douze ans, à percer
une montagne de rochers, pour y faire palier
un canal de trois mille pas de longueur, qui
devoit conduire les eaux de ce lac dans le Tibre, n
Ancienne |Encyclopédie. Voyei, pour le furplus,
le mot I r r ig a t io n , dans un des volumes de
l’Encyclop. Méth.Agriculture. »(M. l ’AbbéTESS
I E R . )
CANAL. ( Jardinage. ) Longue pièce d’eau pratiquée
pour l’Ornement des Jaidins ou pour leur
utilité. '
Les Canaux étant de leur nature beaucoup
plus longs que larges, font plus propres à' figurer
dans les parcs fymétriques que dan^les jai-
dins proprement dits; Loriqu’on en a le choix,
on. les place en face des châteaux , au milieu ou
à la fuite de longues pièces de gazon, & on les
accompagne de lignes, de grands arbres • quelquefois
auftt on les fait fervir de clôture à- des
jardins. Cette deftination n’èfi pas la moins importante
, puifqu’en aflûrant les poffeftïens elle
les rend plus agréables & plus productives.
(Af. T HO VIN.')
C an a l de chaleur. C’eft un conduit en
tôle ou en brique qui accompagne le conduit
du feu , & communique à un tambour pratiqué
autour des fourneaux, pour répandre la chaleur
dans les différentes parties des l'erres chaudes.
Les Canaux de chaleur font de moderne invention
dans les ferres. Précédemment on fe
"contentait de contraire à la fuite des fourneaux
.& dans le pourtour des ferres, un canal dans
lequel circuloient le feu & la fumée. La chaleur
le perdoit par les côtés dans la maçonnerie environnante
& dans les tannées, & on ne profi-
toit que de celle qui s’ëchappoit par la furface
de ces Canaux. Actuellement que les Canaux de
chaleur accompagnent ceux du feu tant fur
les deux côtés latéraux qu’en deflous & qu’ils
font ifolés, on profite de toute la chaleur du
feu ; &, au moyen d’ouvertures fermantes à volonté,
on la conduit dans toutes les parties
des ferres, comme on conduit l’eau dans les
jardins.
Si la conflru&ion des canaux de chaleur*augmente
la dépenfe de conftruélion des fourneaux
on en eû amplement dédommagé par l’économie
des madères du chauffage, fur-tout par
une plus belle confervation des plantes. (Af.
T h o v i n . )
C anal de la F umée. C’eft le conduit par
lequel paiïeriT le feu & la fumée qui fortent des
fourneaux &qui échauffent les ferres chaudes. Ces
Canaux font cônftruits en tôle, en foiîte, en
maçonnerie ou en briques.
Les Canaux de tôle font les moins difpeh_
dieux,* n ais aufîi ils font les moins durables & ie i
moins propres à conferver la chaleur. Indépen- i
Raniment de ces ineonvéniens, ils en ont (J
autre plus grand encore, c’eft de brûler les plan-
tes oans la partie de la ferre voifine du fourni
néau, & de laiffer pénétrer la gelée par Fautre!
extrémité De plus, ils confument une plus grande I
quantité de^ combuftibles -, la chaleur qu’ils proJ
curent deftèehè trop l’air, & finit par faire pd
rir les végétaux après les avoir fait pouffer trop
rapidement. Toutes ces raifons doivent les faire
bannir des ferres chaudes.
On peut faire aux Canaux ou conduits de fonte
à-peu-près les mêmes reproches qu’à ceux de
tôle, & ils ne doivent pas plus être employés.
Ceux en maçonnerie ont up grand inconvénient J
ceft de s’échauffer très-lentement, de fe calciner
par l’aélion du feu & d’exiger de fréquenta
réparations. Les meilleurs de tous, fans contredit,
font ceux fabriqués, en briques bien cuitei,
& îufceptibles de réfiftef à la plus forte chaleur.
Mais ces conftruélions exigent des foins &
des connoiffances-pratiques affez étendues, qûil
feront indiquées à l’article Fourneaux. Voyez
ce mot. ( M. Thovin. )
. C anal de la Seve. Vaiffeaux dans lefquelsl
circule la feve des plantes, & qui portent les fucsj
nourriciers dans toutes les parties des végétaux.!
Ces Canaux font fufceptibles de fe dilater par
la chaleur & de fe refierrer par le froid. Lorf-r
qu’ils ont une direction verticale, ils donnent]
heu à une végétation plus rapide, que lorf-
qu’elle eft horizontale-, mais ff la première de ]
ces directions eft plus propre à la prompte croif-F
fance des arbres, la fécondé procure une pliisl
grande quantité de fruits. Voye[ le mot Seve.!
( M. T hovin. )
C an al en C ascade. Ceft un Canal inter-j
rompu par' plufteUrs chûtes qui fuivent les iné-l
galités du terrein -, on en voit à Fontainebleau J
à Marly, au théâtre d’eau à Verfailles, & dans
les jardins de p^aifance.
On donne aufli le nom de Canal aux tuyauxj
& conduits dont on le fert pour amener les!
eaux , lefquels fe trouvent tous recouverts de terre
lorfqu’ils font, poféi. ( M. Th ovin. )
CANALICULÉ, E. On donne ce nom à un
pétiole & à une feuille creufée en gouttière dans
toute leur longueur ou feulement en partie. 1
Le pétiole de la.bette ou> poirée, eft CanalicutiI
La feuille, du poireau eft Canaliculee.
Cette exprêflion eft plus ufitéé en Botanique]
qu’en Agriculture. ( M. Reynier ).
C A N
CANAMELLE , S a cch ajlu'M.
Ce genre de plante connu plus généralement
[fous le nom. de Canne à lucre, fait partie de
[l’utile famille des Graminées. 11 a de Grands
[rapports avec les rofeaux, les parais p les millets
fie.' Il eft compofé de fept eipèces', dont une
brodait cette fubflance intérefl'ante qui fait une
[des principales fources de la richefte du Nou-
[véau-Monde.
EJpèces.
I. Canamelle officinale, ou Canne à fucre
SACCHAR uMofficinarum, L, 'IL des Indes Ori.en-
ftâlcs & Occidentales. 1
2. Canamelle fpontanée.
Sacchasvmfpontqnium. L. y, du Malabar.
3. Canamelle de Ravenné.-
I [ Saccharum Ravenna. L. % des Pay» Méridionaux
de l’Europe. ^ '/
4. Canamelle SFxénériffe.
Sacçharvm Ttneriffoe.piffe. “ ■ : L. de l’ifle de Té..né-
5. C anamelle Cylindrique
SAccRARVM cylindriçum. La M. Lagarus cv-
W tos. L. % des Pays Méridionaux de la
R rance: . • •
6. C anamelle à épi.
Saccharvm fpicatum. L. des Indes Orien-
itales. ~ • / ... - ; "
7- C anamelle paniçée,
Itab CC71AR VMPanic^m- La M. des Indes Orien-
Defeription du port des Efpèce s.
U Canamelle officinale ou la Canne à fucre,
« uqe plante vivace qui conferve fes tiges per-
jciuellemenr & qui s’élève de dix à douze pieds
! r “ cluelqu<;fois davantage. Sa racine forme
rne louche qui s étend à la furface de la terre
tris H™ elt, con’P°J% de rameaux noueux, gar-
udf“n chevelu délié. Des noeuds de cette fou-
e nePr des tiges articulées ou rioùéufes droipei
he?sad!tni,i eSro fce6a fue ml&ie s p*lahcnégeuse sà &c hdarqpuiteç sa crtoimcumlae-
hférff AgeS ? déSarn.lffem de leurs feuilles
L ! à mefure qu’elles croiffent, & fe ter-
fcTh|ParLde grandS Panicules de fleurs foyeu-
Ne ol2 “ T T 6 de 1,arSent’ port de
C l ? >ntd«flânte a beaucoup de reffemjtnlinsrS“
j eÀm der T re .flrand rofeau des
pCnt F L-)i mais il eft encore plus
fëids' Amdnque & dans les autres pays
Iviron V,n °n ^“hme ce végétal, il fleurit en-
L » . a n après avoir été planté ; mais,' en
Pt f > 11 n a point- encore donné dé fleurs.
Fi'Jce i anaWülle émanée eft àtifti uné plante’
■ rge permanente, qui à beaucoup de
-, . «’ 1 5
rapports avec la précédente ; mais qui s’en dif-
tmgue aifément par fes tiges beaucoup moins
grofles, & qui font creufes-intérieurement par
les feuilles moins longues & plus étroites, & par
Ion pamcule beaucoup moins étendu. D’ailleurs
les- fleurs fontfoy eu lés & argenrées comme cel—
les de ]a eanne à fucre, & produifent un fort'
bel effet.
3. Canamelle de Ravenne. Celle-ci ne s’élève
guère qu’à cinq pieds.de haut ; elle forme des
touffes arrondies dans leur contour , d’un W t
grêle & léger, & furmontées de panaches toufo
fus. Ces panicules font foyeux, luifants St variés,
d’un pourpre violet mêlé d’une couleur
blanche argentine, fort agréable *la vue.
4. La Canamelle de Ténérifle n’eft qu’UB
chiendent de peu d’apparence , qui ÿélève environ
à un pied de haut, & dont les tiges noueû-
fes font terminées par des panicules femblabies
a ceux delà houque lanieufe, (Holeus lanatus L.i
mais de couleur ferrugineufe. 1
5. Canamelié cylindrique. Cette efpèce s’élève
ordinairement à deux pieds de haut. Ses racines
font vivaces, mais les tiges périffent chaque
année & repouffent au Printemps. Elles forment
pendant l’Eté des touffes arrondies épaif-
fes d’une verdure pâle & qui. fe terminent par
des épis cilindriques, longs d’environ cinq pouces.
Ces épis font comppfés d’un grand nombre
de' rameaux qui portent beaucoup de pentes
fleurs blanches & foyeufcs. ■
ét Canamelle à épi. On diflingue aifément cette
efpèce par fes épis longs, étroits & de couleur
pourpre. La plante qui les produit, fie s?éîève
qu à un pied de haut environ -, fon port eft grêle
& peu agréable à la vue. 6
7. La tige delà Canamelle panicée efl fluette-
haute de fopt à huit pouces, & garnie de feuil-
les qui n ont pas plus d’un- pouce de’ long ■ fes
épis dont la longueur n’excède pas dix à douze
lignes, viennent à l’exfrémiré des tiges; ils font
velus & garnis de petites barbes foyëufes. Cette
elpece eft la plus petite de toutes celles dé ce
genre qui font connues dans ce moment
Culture- La première efpèce de Canaméllè ou
la CatlP.e à fucre proprement dite, fe cultive daps
•tout le Nord de 1 Europe dans des vafes qti’on
tient prefqu'e tome l'année dans lès tannées’ des
ferres-chaùdes. Dans les pays- tempérés de cette
même partie du monde, on peut expofer ces
plantes à l’air libre pendant les trois moïs les
plus chauds de l’année, en les plaçant aux exno-
fittons les plus chaudes, & en les arrofant fré-:
quémment. Dans’les pays de la France où croif-
fent !es Qrangérsy tels-qne. 1 e Rouffilton, les Ifles
t -ear > !a Canne'à litere peut
y fubfifter ‘en pleine teïre. On jieùi'en établir
des cultures en grand ’dans les. pays les plus méridionaux
- de 1 Europe ; t’els que dans quelques