
4®4 B R T?
par le nom de Tourbière fiche. Voyfy Ce fflôf.
En effet, fa formation eft la même, excepté
feulement que le fable, fur lequel il repofe, facilite
la filtration des eaux : de-là une décompofi-
tion beaucoup moindre des matières végétales,
& leur confervation, fous-forme de tourbe féche
ou terreau mêlé avec du fable qui forme la
bafe de ce terrein.
Lorfqu’on enlève cette furfàcc dans les Landes
de la Gueldres, ce qui eft très-commun, le fable
.refie prefque nud-, mais bientôt de nouvelles
Bruyères & de nouvelles Graminées repouffent,
leurs réfidus s’augmentent en peu d’années, &
la croûte tourbeufe fe réforme par l’agrégation
lente de toutes les anciennes parties des végétaux
qui fe font accumulées. Voye[ C limat.
Comme 1 eau fe réunit néceffairement dans
les fonds, ce font les parties où la croûte tourbeufe
eft la plus épaiffe ; auffi ce font ces efpèces
de vallons que l’on effaye de défricher en Gueldres.
Lorfque ces vallons font étendus, c'omme celui
qui f '.rmoit jadis le baffin du Lac Flevo ( Journ.
de Phyf. année 1789 ). On y a bâti des villages,
des villes, & la terre y eft devenue très-fertile
par la longue- fuc-celîion des cultures : mais d’autres
vallons moins étendus ne contiennent qu’un
village, un hameau, fouvent une ferme, & «es
Ifles habitées, font féparées par des efpaces d’une
à plufieurs lieues de fables mouvans ou de Bruyères,
dont la couche toürbeufe eft trop mince
pour être fufeeptible de culture. Alors les hàbi-
tans de ces vallons vont lever dans les Bruyères
qui les entourent, l’écorce du terrain, & la portent
dans les bergeries : tous les quinze jours, ils
en ajoutent une qui s’imprègne des urines & des
crottes des moutons, & -ce fumier leur fert à
augmenter la fertilité dé la portion qu’ils cultivent.
Cette efpèce de litière caufe une humidité
malfaifante; mais, comme c’eft principalement
pour le fumier qu’ils gardent des moutons, ils
ne corrigent pas leur méthode. Ces LandeSj dont
on enlève fréquemment l’écgrce, ne font jamais
fufcepribles de culture, ou du moins devroien t
être Iaiflëes très-long—tems- à elles-mêmes pour
féparer ces pertes foeceffives. En effet, on eft
parvenu, avec de la patience , à changer en
« terres médiocres, ces efpaces ftériles ; le moyen
le plus économique eft de cerner ünè étendue
quelconque, au moyen d’un large foffé, pour
Je garantir du gibier qui y abonde, & d’y planter
des Chênes, des Pins , ou des Mélèfes.
J ’ajoute ce dernier arbre, parce que j’en ai fait
l’expérience en grand ; elle a réuffi, & cet arbre
précieux prépare aux Habitans, une reffource
des plusintéreffantes. Le Chêne réuffit mieux en
taillis qu’en fntayes, & on a Favantage après
plufieurs coupes, d’avoir une terre labourable,
où l’on peut faire de très-bonnes. récoltes en
farrafin, fcigle, navets ou fpergufe; & il fuffit, j>our conferver ce terrain à l’agriculture, de le
B R U
nourrir avec ce fumier dont j’ai parlé ït]
haut.
C’eft avec fondement que je nomme Tou J
fiche cette efpèce de terreau, car ii'fe for J
de même ; on ohferve des nuances imperceptl
blés qui marquent_les paffages de l’un à l’autrj
& même on exploite dans la Gueklres comnj
Tourbe, les parties de cette écorce du terrai
qui ont une-certaine épaiffeur, c’eft à-dire
parties les plus baffes du vallon. Et même ?
Tourbe légère de Frife dont les Braffeurs d’Amfi
terdam font ufage, fous le nom de Packturf *
Fri efe turfy eft exploitée dans des Bruyères de il
même nature, comme le Derry ou Touibti
Zélande y n’eft que le terreau des marais couver?
par Feau de mer. Voye[ T ourbe.
On trouvera au mot L ande, tout ce qrf
concerne le défrichement de cette nature d-
terrain, les moyens d’en tirer le parti le pif
avantageux, & celui de les améliorer; cecin’ei
qu’une fimple notice des particularités qui régner?
dans la Gueldres, pays que j’ai vu avecquelqn?
foins. ( M. R e y n i e r . )
BRUYERES. ( T erreau d e ) Terreau par!
ticulier qui fe trouve à la furfacede toutes r
Landes fablonneufes. C ’eft une efpèce de Tourb*
modifiée par les circonfiances locales, & don
j’indiquerai la formation à l’article TourbièiI
sèche , j’en dis auffi quelques mots à I’arrici
Cl im a t; on trouve enfin au mot Terrea»
l’ufàge qu’on en fait dans les jardins. ( Ê
R e y n i e r . )
BRUYNE. ( Petite pluie. ) Voyt\ Bruinï
( M. T rouin.)
BRY. B r y v m .
Genre de plantes de la famille des Mousser
qui a beaucoup de rapports avec les Mnies 1
les Politrics. Il comprend un grand nomM
d’efpèces, prefque toutes naturelles à FEnropS
& dont la plupart même fe trouvent en Fraoç,
Ce genre, ainfi que toute la famille no*
breufe des Moufles en généraleft un de ceij
contre lefquels viennent échouer tous les
de l’induftrie humaine. L ’homme a pu, par ‘j
foins, tranfporter d’une extrémité du mondeJ
l’autre, les arbres les plus durs & les plus,D1]
pofans par leur grandeur. Le Baobab même,A
Coloffe des fables brûlans de l’Afrique, »J
forcé de végéter dans les climats les plus tej|
pérés ; & il n’a pas la faculté de faire P°U‘S
où il le veut le plus foible brin de Moune. |
végétal, fi abondant par-tout où la nature wuj
en prend foin, fe refufe à tout l’art delà_l|
ture. Ce qui peut du moins fervir à nouseon Q-3
■ de notre impuiffance à cet égard, e’eflqueni
ne connoiffons encore à ces^ plantes^«
efpèce de propriété, foit pour l'économie,
pour F agréaient, J*eur peu d’utilité, & *1IB* 1
B K Y
'Ütédeles cultiver, nous difpenfism donc d’en-
1 dans«ucunsd'étails.Ainfi, nous nous bornerons
tracer ici une idée (dés principaux caractères
J • j;/i:ncTuenr ce genre desautres qui entrent dans
Imêmc^famille, & à donnerune lifte desdiffé-
*ntes efpèces, en fuivam l’ordre dans lequel
l e s font rangées dans le DiCHonnaire de Bo-
Çiique. . . . - ;
! Nous y ajouterons une indication exaéle des
x où elles croiffentnaturellement, pour faci-
r les recherches des Curieux qui veulent les
nir en herbier.
Les plantes qui font comprifes dans ce genre
ferment, pour la plupart, de petits gazons
Cnvexes & ferrés. Elles portent des urnes, mu-
cies dop ercules à coëffe glabre, & foutenues
Jdinairement par un filet terminal, qui naît d’un
fibercule, & rarement d’un gaine.
1 En général, les tiges font droites, la plupart
ihples ,& viennent uri grand nombre enfemble,
fermant unfaifceau ou un gazon, plus ou moins
ferrés.
j La fituation des Urnes peut fervir à diftinguer
fes efpèces, & à les divifer en trois claffes. Les
ins font fefliles ou-prefque féffiies, les autres
feut pédonculées & droites, & d’autres enfin
ont penchées au pendantes.
Efpèces & variétés.
* Ütmes fcfiles ou prefque [effiles,
1. Br y apocarpe.
| Bryvm aporcapos. L
B. Br y apocarpe blanc,
j Br y v m apocarpos incanum. fur les pierres
»furies troncs d’arbre.
2. Br y firié.
1 Bryvmflriatum. L.
B. Br y firié petit.
Br y v m Jïriatrum minus,
C. Br ÿ firié cariné.
| Br YVMjlriatum carinatum.
D. BRY/ftrié crépu.
B r y xr m firiatum crifpum. fur les troncs
Jarbres.
** Urnes1 pédiculées & droites.
- 3. Br y pomiforme.
<tiiYVM pomiforme. L , dans les lieux frais,
ponneux & pierreux.
_ 4. Br y pyriforme.
■ n?** Pyriforme.Meux. L . Dans les terreiüs ar-
5. Br y ëteignoir.
txtinaorium. L.
B, Br y éteignoir rajneux*
B R Y 40 f
S u r v i t extinctorium ramofum. Dans les lieux
fablonneux.
6. Br y fubuïé.
B r y v m fubulatum. L, dans les lieux frais &
les bois.
7. Br y ruftique.
B r y v m rurale. L. fur les toits des maifons
ruftiqu.es & fur les vieux murs.
8. Br y des murs.
B b l yvm murale. L .
B. B r y des mars capillaire. .
B r y v m murale capillare. L. furies muraüki &
fur les pierres.
5>. Br y en balais.
B r y v m fioparium. L. dans les bois.
10 B r y ondulé.
B r y v m undulatum. L. dans les bois.
11. Br y glauque.
B r y v m çlaueum. L. fur la terre , dans les lieux
couverts & fablonneux, les landes & les bois.
12. Br y blanchâtre.
B r y v m albidum. L. de FIfle de la Provi«
dence.
13 Br y tranfparent.
B r y v m petlucidum. L.
B. Br y tranfparent à feuilles recourbées.
B r y v m Pelluciâum nfiexum. dans les marais
& les lieux fangeux.
14. Br y fans cils.
B r y v m imberbe. L. dans les lieux fablonneux,
près des haies & fur les murs,
15. Br y ungüicttlé.
B r y v m unguiculatum. L.
B. Br y unguiculé en étoile.
B r y v m unguiculatum ftellatum, fur les mûri
& dans les -lieux fablonneux.
16. Br y aciculaire.
B r y v m aciculare. L. des Montagnes de l’Angleterre.,
de FAllcmagne & de la Suiffe.
17. Br y flexueux.
B r y v m flexuofum. . L. dans-les bois.
e8. Br y élégant.
B r y v m keteromallum. L. dans les bois, au
pied des arbres.
19. Br y de montagne.
B r y v m montahum. Lam. Fl. Fr. des Monta-*
gnes du Dauphiné & de la Suiffe;
20. Br y tortueux.
B r y v m tortuofum. L. dans les Montagnes.
.2.1:, Br y tronqué.
B r y v m truncatulum. L. dans les lieux arn
gilleux.
22. Br ÿ Verdoyait.
B r y v m v'tridulum. L.
B. Br y verdoyant des marais.
B r y v m viridulum paludofum.
B r y v m paludofum. L. fur les bords des foffês
humides.
23. Br y hypnoïde,
B r y vm hypnoidfS, L>