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d'épines. Cette fleur s’annonce par un petit bouton
verdâtre, teint à fa pointe d’un peu depoUrpre^
qui s’alonge jufqu’à un demi-pied, groflit moins
à fa bafe qu'à Ton fomrriet, lequel , en s'épa-
nouiflant forme une forte de coupe d'un demi-
pied de diamètre. Les pétales de cette fleur
font au nombre de trente environ , font blanchâtres
à leur naiffance , & lavées de pourpre à
leur fommet. Cette fleur èft peu odorante , pafife
v ite , & n'eft bien en état que pendant la nuit
& vers le matin. Cette plante fleurit pendant l'été.
Son fruit ne mûrit pas dans notre climat. Dans
le pays natal de cette planté, ce fruit eft rouge
8e de la grandeur d'une noix ordinaire. L’écorce
forme la plus grande partie de l'épailfeur des tiges
& branches de cette plante, fur-tout quand elles
font jeunes. Cette proportion change dans les
vieux troncs par l'augmentation de l'épailfeur du
bois qui devient enfin plus grande que celle de
l'écorce. Prefque toute l'épailfeur de cette grofïe
écorce eft formée d'enveloppé cellulaire , fur-
tout lorfqu'elle eft jeune. Le bois que cette écorce
recouvre, eft fort peu épais'dans les tiges &
branches jeunes, & renferme une moelle blanche,
fucculente. Il y a environ quatre-vingt-dix ans
que cette efpèce de plante curieufe fut envoyée
de Leyde. Par Hotton, profelfeur de Botanique
au jardin de cette ville, a Fagon, premier médecin
de Louis XIV , & furintendant du
jardin des plantes , où le pied qu'il envoya fut
lanté , n'ayant que trois ou quatre pouces de
auteur , fur deux pouces & demi de diamètre.
Depuis ce tems on a obfervé que cette plante
prenoit, d'une année à l'autre, environ un pied
& demi d'accroiffement en hauteur. La crue de
chaque année fe diftingue par autant d’étrangle-
mens de la tige. Chacun de ces étranglemens eft
d'abord très-profond, & refte à-peu-près tel pendant
les premières années de Fexiftence de la
portion de tige ou de ramification à laquelle il
-appartient. Mais il diminue de profondeur à me-
fure que cette portion avance en â g e , de forte
qu'au bout d'un certain nombre d'années , il
n'en refte enfin aucune trace. Quatorze ans après
que cette plante avoit été plantée au jardin du
K o i , elle étoit parvenue à la hauteur de vingt-
trois pieds, fur fept pouces de diamètre, mefuré
vers le bas de la ligne. Lorfque cette-plante eft
placée dans une ferfeaffez'ëxhauffée, ëlle'-s'élève,
comme j'ai dit, jufqu’à ^hauteur de trente pieds,
ou même davantage. Cétte efpèçe produit une
médiocre quantité de branches qui naiffent chacune
immédiatement au-deffus d'un faifceau d'épines
, le plus fouvent, vers la partie fupérieure
de fa tige. Le même pied de cette efpèce qui a
été planté' au jardin des plantes de Paris , vers
l'an 17 70 ,7 fubfifte encore aujourd’hui en très-
bon état. Onze ans après avoir été planté , étant
devenu haut de dix-neuf pieds, il a produit fes
deux premières branches qui forcirent de fa tige ,
g a c
à la diftance de trois pieds au-deffus de terre
Depuis ce tems, il a .produit, chaque année dè
nouvelles branches , pendant un certain nombre
d'années. Il en a produit enfuite de plus en plus
rarement. Maintenant fes branches font en affet
grand nombre. Il en produit encore de tems-
en-temps. Quand il n’en produit pas, celles qu'il
a , prennent d’ autant plus d’accroiffement en longueur.
C e ne fut que la douzième année après
avoir été planté, qu’ il produifît fes premières fleurs.
Ces fleurs paroifîent pendant les chaleurs de l'été!
Depuis ce tems, il a donné des fleurs chaque
année. Le vafe dans lequel il étoit planté, en
i 7 i 6 ,n ’avoit pas plus d'un pied & demidedia-
mètre , fur autant de profondeur. Les dimen*
fions du même vafe , dans lequel il exifte encore
à préfent, font changées à proportion de l'accroif-
fement énorme qu'il ;a pris depuis ce tems. Ce
vafe a maintenant trois pieds de largeur, fur
trois pieds de profondeur, & huit pieds de longueur.
Il eft merveilleux que cette plante puifte
continuer, depuis tant de tems, de fubfifter, &
de végéter vigoureufement, avec une quantité
de racines & de terre fi petite en compa-
raifon de la m.Vffe , & du volume énorme
de fes produ&ions hors de terre. Ce fait me
paroît prouver inconteftablement que cette plante
tire une plus grande fomme de nourriture de
l’air dans lequel font fes tiges & rameaux, que
de la terre dans laquelle font fes racines. Je crois
qu'il en eft à-pêu-près de ^même des autres ef-
pèces de ce genre, & même d’au moins la plupart
des plantes graffes. J’ai déjà dit que la quantité
de racines des autres efpèces de ce genre, & de la
terre qui leur eft néceffaire, eft toujours énormément
petite ,' en comparaifon du volume &
de la maiTe de^ leurs produ&ions hors de terre.
Cette efpèce croît naturellement parmi les rochers
qui av'oifinent la mer.
14. C a c t ie r frangé. M. Lamark le définit}
Caétier droit, long, prefqu’à huit angles, à pétales
frangés, 1 fruits écarlates & épineux. Les arbres
1 charnus & fans feuilles de cette efpèce, ont tantôt
! huit, tantôt neuf, tantôt dix c ô t e s longitudinales
| autour de la lurface des pièces cylindriques,
1 articulées les unes au bout des autres quicom-
pofentleur tige. Ils font de, ceux qui ont le plus
exactement le port d’ un cierge,} car ils font fans
branches : & ainfi ils ne fournirent d’ombrag®
que parce qu’ils naiffent ordinairement en grand,
les Uns proche des autres. Leurs épines font
blanches. Ils s'élèvent ordinairement aja hauteur
de vingt-quatre pieds , & acquièrent ordinairement j
: la groftèur du jarret. Leurs fleurs «aillent ;
leur fommet, font allez grandes, fort belles, e
couleur de rofe , & les pétales en font franges ||
leurs bords. C'eft de cette dernière patrjeulari -
que cette efpèçe tiré fon nom Le fruit eft Jj I
: de trois pouces de diamètre, luifant, tifbercu
t Les épines dont les tubercules font, chargév? I
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| ^châtres & très-piquantes.^ La chair de ce
I frujt eft de couleur de feu , très-tendre. & d’une
I faveur acide fort agréable; Les femences font
I noires. Cette plante croît naturellement dans les
[ bois arides & parmi les roches maritimes.
jr, Cactier poligone. M. Lamark le définit ;
Gabier d ro itram eu x , à onze angles, & à fruit
,verruqueux & rouge. Cette ; efpèce, forme un,
grand arbre charnu , fans feuilles, épineux, dont
jç tronc grisâtre , de fix à fept pouces de diamètre,, I ayant dix ,/onze ou douze côtes longitudinales ,
[ eft droit fans branches jufqu'à ordinairement
la haute lit de dix pieds. 11 pouffe depuis cette
hauteur de longues branches qui s’élèvent toutes,
aiufi que la tige dont une direction exactement
perpendiculaire à l’horizon. Il 11'y a qu'une très-
petite étendue de la longueur de chaque branché,
depuis le point de fon origine , qui foit
i dirigée obliquement à l'horizon.^ Ces. branches
font de la groffeur du bras , & n'ont que neuf
à-dix côtes longitudinales. La crête de chaque;
côte eft ondulée, ce qui donne à cette plante quel-
I que rapport avec l'efpèce, n°. 10 , ci-deffus. Les
[fleurs naiffent au fommet des rameaux , qui eft
[ conique & couvert d’une laine dont la couleur
très-rouge rehauffe le port dé cette belle efpèce..
Les fleurs font blanches , <k d'un pouce &demi
de diamètre ; les, fruits font charnus> de la même,
forme & un peu plus gros que les figues d'Europe j
ils font d’un rouge brun en. dehors & d'un rouge
defeuen dedans. Leur chair, fucculente &fade,'
peut être fort agréable lorfqu'oa eft altéré par
une grande chaleur. Les femences, font, noires.
Ce font certainement des arbres de cette efpèce
! mie Thiéry de Ménonville a obfervé-s, en 1777, i
dans la vallée de Theguacan au Mexique. Suivant '
fon rapport , cette .efpèce y croît dans .des, lieux
arides , & fur des rochers efcarpés. Sa tige & fes
[ rameaux, ont depuis dix jufqu'à quinze côtes
longitudinales : c'eft un arbre qui s'élève à trente
1 ou quarante pieds de hauteur : fon tronc a jufqu
a fïx pieds de circonférence, il eft fans branches
jufqu’à la hauteur de quinze, à feize pieds 5
a cette hauteur, ce tronc porte un grand nombre
de ramifications , qui fe divifent & fe fubdi- (
[ ^ ent plusieurs fois en d'autres rameaux, dont i
les derniers font de la forme & de la groffeur |
«un flambeau depoint. La fomme de toutes ces i
I branches forme une tête de quarante ou cin-j
l SUante pieds de diamètre : toutes ces branches !
ont fituées perpendiculairement à l'horizon : •
I cet arbre eft d'une belle couleui verd-de-mer :
I t?ut celaIrrégularité & la fymmétrie de
I I r^i^Ution & de la pofition de fes branches
I paifles & alongéés; : tout cet enfemble donne à J
j ces arbres l’afpeéfc de magnifiques candélabres, j
[ br *°rnient dans cette vallée, où ils font nom- ,
I auffUX 5 • tm ornement, un fpeétacle !
| pe 1 0l^neiïx que fingulier, & auquel on ne.j
nen trouver de comparable dans au- 1
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cime .contrée; de l’Europe 3 d e l ’À fieou d e F Afrique;.
Cet arpre eli très-épineux } fon. fruit eft en
forme de figue, forp; épineux 5 & il eft très-agréable
au goût, au moment où il-s'ouvre de lui**,
même, & où fa pulpe cramoifie en découle»
16. Gac tjeR; cylindrique. M. Lainarck le définit
j.Gadtier^ droit , débile cylindrique, non
anguleux, dont la fup.erfiçie eftuéti culée de filions '
en fautoir; ;Gette; plante daaimue. & fans:. feuilles ,
foutient mal fes tiges & branches épaiiTes;, qui
font régulièrement ■ & totalement cylindriques ,
fans être aucunement anguleules^ Les filions qui
font tracés-fur la.ferfaçe,, -la font paiome ’compae
couverte de plaques en forme de loi anges régulières
, dont le plus grand diamètre eft parallèle à
l ’axe de la tige. Au fommet,de .chacune ..de. ces
lofanges eft un, faifceau. d ’épins.s blanchâtres.
} lU'/u C a ç t ie r , trigone. M, Lamarçk je définit j
Çadîier • droit triangulaire , à ..fruits écarlates
•feuillés. C eft un petit arbre .charnu & fans feuilles,;
dontla.tige & les éprîtes ramifications foRtprifma-
tiques, qui tient fa- tige droite, eft très7épin:eux
s'élève à la hauteur de huit à dix pieds & davantage.
Il fleurit dans, fon pays natal, principale-
■ ment en Juillet, Août & Septembre. Sa fleur,eft
fort bel^e, blanchâtre, large de fix pouces, à peine
;odorante. Elle s'épanôuit le foir. Le fruit qui fuc-
|cède à fes fleurs'mûrit en Oèlobre & autres mois
jfubféquens.} il eft de la fojfme d'un oe uf de poule,
luifant, bon à manger. Sa pulpe eft blanche-,, ëc
d'une faveur douce. Les femences font noires.
17. B. C a c t ie r trigone à grandes épines.
Cette plante fans feuille eft peut-être une efpèce
particulière, plutôt qu’une variété d e . la précé^;..
dente , . à laquelle elle i-refiemble , à beaucoup
d'égards. Son- tronc eft droit y en forme de priifme-
triangulaire, de neuf .à-dix pouces de • diamètre. •
•Il elt fans branches jufqu'à...la hauteur de fix
pieds. Les rameaux épais, charnustriangulaires,-■
qu'il poulfe depuis cette hauteur, font d'un verd
tendre , en grand nombre, articulés les uns fur
les a u t r e s & difpofés en une forte de panicule
ample & diffufe. Les trois angles, tant Au tronc .
que des, rameaux , font ondss. Les» épines en
faifc.eaux;, qui ' font., fur la crête, des angles du.,
tronc-, ont deux pouces de . longueur , font noi-
râtres. & très^-piquantes. Celles des branches font-;
de la .: même- couleur mais plus petites., Les j
fleurs naiffent fur les plus jeunes rameaux, font
très-belles , blanches & un peu odorantes. Le
fruit eft jaunâtre, glabre, arrondi, de trois pouces
& demi de diamère. Sa pulpe eft blanche & d'une
Faveur douce, les femences font petites & noirâtres.
• 18. C actier paniçulé. M. Lamarck le définit;
:Ca,6ïie.r à quatre angles , à tronc droit, à rameaux
Articulés en panicule, à pétales,arrondis, blancs
variés de lignes-rouges , à fruit tuberculeux &
jaunâtre. C'eft un arbre charnu & fans feuilles,
dont le port eft préciféinent le rtiême que celui -
de la variété B. , de l’eCpèce précédente.. Ses