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férable à celle da-vache pour lés terres fortes, :
parce qu’en général elle eft moins aqueufe. Ra- ;
rement on emploie la Boufe feule ', elle fe 1
trouye prefque toujours mêlée avec des pailles
putréfiées, qui fervent de litière aux bêtes à
cornes. La Boufe , que les animaux répandent
dans une prairie, où ils paiffent, ne paroît pas
avantageulé, parce quelle eft placée àdesdiftances
éloignées. Si on y fait attention, on voit que les
places, fur lefquelles les bêtes à cornes ont 1
fienté, font marquées l ’année fuivante, par la
belle végétation des plantes. Les herbages de
Normandie ne font fumés que par la fiente
des boeufs, qui y féjaurnent pour être engrail-
fés. Le gardien d’un herbage a feulement l’attention
de tranfporter .la Boufe quand elle a
pris un peu de confiftance par la difliccation,
dans les places , où les animaux n’orit pas fienté ;
ce quelle a dépofé aux lieux, d’où en l'enlève,
lirfht pour lés engraiffer. Dans le pays de Brày,
on fume des prairies en faifant parquer les vaches
, comme on fàit parquer les bêtes à laine.
La Boufe de vache ou de boeuf fert pour
boucher les ruches, pour couvrir les plaies des
arbres, &c. on la delfèche pour la brûler dans
les pays où le bois eft rare. ( At. l’Abbé T es-
JSIER-') ;
. BOUSE ; Jardinage , fiente du boeuf & de la
vache.
' Les Jardiniers font ufage de .cette matière, ;
mêlée avec de la terre argiUeiife & pàîtrie en
confiftance de pâte molle, pour faire ies poupées
de greffes en fente. Voye\ le mst G r e f f e .
On s’en fert auffi avec fuccès pour faire des
emplâtres que l’on applique fur les plaies dès !
tiges & des branches , afin d’oppofer promp tement
leur guérifon.
Le même mélange délayé avec (le l’eau en
forme de mortier clair, fert à enduire les racines
des. arbres délicats & particulièreipent des
arbres réfineux , lorfqu’on les. levé de terre pour
les tranfporter ailleurs.
La Boufe de vache defféchée & mife fur la
furface de la terre des cailles d’orangers, la garantit
du hâle, éco^omife les arrofemens &
fait un engrais falutaire aux arbres.
Réuni en îpalfe & mêlée avec des matières
végétales, elle forme, un fumier qui a des propriétés
particulières. Voyc%_ F u m i e r de vache.
Enfin, dans quelque«, endroits où le bois &
les autres matières combuftibles font très-^ares.,
les particuliers pauvres ramaffent la Boufe de
vaches, la font fécher & s’en fervent comme
de mottes à brûler. {M . T houin.')
BOUT , bled qui a le bout ; on appelle
ainfi le froment , dont l’extrémité, qui eft
oppofée au germe, eft noircie par la poudre
de carie , qui s’eft écrafée fous le fléau.
On fe fert de l’expreffion bled> qui a U bout
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dans la Beauce. Voye( Carie. ( M.
T e s s i e r . )
BOUTE. Peau de boeuf préparée & coufij
pour tranfporter le vin & d’autres liqueurs J
travers des montagnes & des lieux difficiletnen,
praticable. Ces vailfeaux font d’un ufage biej
plus commode que les barils de bois, qui J
rant point fouples comme ces vailfeaux de c J
incommoderoïent & blefferoiem les mulets i
autres bêtes. dqTomme dont on fe fert pour]
tranfport. Les Boutes font fans poils. LeurpJ
paration eft toute femblable à celle des outre]
ou vailfeaux de peau de bouc dont on fe fei
en particulier, pour faire le tranfport deshd
les en Provence & en Languedoc. Le vin ne i
conferve pas dans les Boutes, & y prend u
mauvais goût, s’i l y refte trop long-temps;ce
pourquoi aufli-tôt qu’il eft arrivé aux lieux i
fa deftination, il faut le fur-vuider dans des toi
neaux de bois. Ane. Enc. Suppl.
Les Montagnards de la Suilfe. emploient
lieu de boutes, des barils ovales, qu’ils charg
fur des mulets, au moyen d’une efpèee de y
qui les garantit des blelfurés. Le goût de cuira
que le vin prend aifément dans les Boutes ,<
rend l’ufage peu commode. ( M. Reyiwl
BOUTÉ bled bouté. Expreifion de quelqu
cantons \ de Beauce , qui veut dire bled noii
par la carie , qui s’attache fur-tout à un '
Bouts. Voyei Carê. ( M. l’Abbé Tissm,
BOUTELLIER. On appelle ainfi en Aurel
gne un des hommes, qui feignent une vachd
rie fur la montagne. ( M. l’Abbé Tessiuv
BOUTE EN TRAIN. On nomme ainli dansI
haras, le.cheval entier, que l’on prélente à mj
jument ayant de la faire faillir par le venta“
étalon. C’eft afin de la mettre en chaleur'1
de s’affurer fi elle eft en chaleur. Il faut qui
Boute en train henniffe fouvent. Voyt\ Chev.
( M . l ’ A b b é T e s s i e r , y
B OU TIERS. Gardiens de boeuf dansla Camaj
g u e ; ces hommes font prefque toujours àcM
v a l , & armés d’un trident. Voyt[ Bêtes a coj
nés. ( 'M i t A b b é T e s s i e r . )
BOUTON fur la langue. Maladie de bel®
M m Su r—’langue. ‘ ,
BOUTONS de facin. Cefontdes-groffeursrj
des , qui, viennent dans icette maladie, rofl
■ F a gin: H ' . ; ' : : ; : 1 h -èvi: i ■ .
BOUTON de- <feu. C’eft un morceau
fer long , terminé en pointe quon 1
rougir pour- l’appliquer fur quelques
des animaux, dans certaines
fur-tout dans certaines maladies. ( A4-
T e s s i e r . ) J
füij
»n.
Ltc
m
BOUTON. M. l’^bbé Rozier. donna une
finition exaéte de ce m o t, nous ne p° 1
mieux faire que de la fuivre. Le Bûütoff J
rudiment dés pouffes ou des fleurs des 1 ^
lorfqu’il commence à fe détacher de
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& branches où il fe forme, | il eft fuppbrté par
Le petite tige ligneufe. C’eft vçrs lè folftice
Le Jes boutons font dans cet état. Avant cette
■ oqtie, As portent le- nom de y eu x , plus tard,
Ijui de bourgeons. Voye[ CEil & Bourgeon.
■ b’ufa^e de donner le nom de Bouton , au
piment des feuilles, des fleurs jufqu’a l’épo-
|ne de leur entier développement, a tellement
■valu , qu’on accoutumera difficilement les
Jrnmes à cette diftribiition. La plupart feritent
Le ies mots Bouton & Boiïrgeop ne font pas
Konymes, & cependant ils définiront le Bour-
L n , un Bouton développé donc le mot Bou-
% eft plus général que l’autre. Il eft reçu de dire
Ibouton de fleur, des fleurs en boutons, &
Sage prévaudra malheureufement toujours fur
Idénominations raiforinées.
JOn tronverai dans, ,1e Diétî'o'naire des arbres 8l
luîtes, l’anatomie des Boutons, & tout ce qui
itintéreffer fur cette partie intereffante dé
lonomie végétale. ( M. R e y n ie r . )
pOUTON d’Argent, d’Angleterre. Nom que-
iFleuriftes donnent au Ranunculus aconirtifo-
I L. Voyt\ Renoncule à feuilles d’aconit.
feOÜTON d’Argent, ordinaire. Nom qu’on
■ iie dans les jardins, à la variété à fleur double
i^ l r Achillea Starmica. L. Voye\ A chiulée fter-
jtatoire, N^° 15. ( M. T uovin. )
BOUTON de bachelier ou de garçon à marier,
lauvais nom dôflflé- dans quélques Diélionhâp-
^ | a u Gomphrcna globofa. L. Ÿoye\ Amaran-
Ine globuleuse , N.° 1. ( M. T uovin. ')
JpOUTÔN d’Or. C ’eft la variété à fleur dou-
■ du Ranunculus acris multiplex. L. Voye% Re—
kcule âcre, à fleur double. ( M. T houiv.')
BOUTON rouge. Dans TAmériqiie Sèpten-
Inale, on donne communément ce nom au
fus canàdenfls. L. Voye% G ainier du Canada,
» 1 . ( M . R e ÿ n i e r . . } •
BOUTONNER. Un arbre boutonne, lorfque
poutoris commencent à groftir au premiè-
phaleurs du Printemps, lorfque la. sève com-
Bse à fe mouvoir. Les; écailles qui epviron-
Bie bouton- s’élargiflent, les fleurs & les.
Bès qui fe trouvoient deffous percent, &
jfü ^lors que le bouton prend le nom de bour-
m Voye\ Bourgeon. (M. R e y n i e r . )
FUTURES. Branche d’un arbre ou d’une
J e vivace, que,- l’on fépare de la tigè pour
Ber un-nouvel individu,, La bouture diffère
| î marcotte-, parce que-la première ne s’en-
p T1 après avoir étéh retranchée de la mère .
au:Iiçu,.qUe- .Inféconde n’en,eft fépatée
» e s avoir pouffé dés-racines.. Ÿoye\ Ma r -
® bouture d’arbre doit être faine, choifie.
B - une politiori verticale que latérale,.
| Uuhamd j & plutôt fu r . l,és branches de,
îansque fer celle;»'de.l’année. Ayant de, lés
f n tfrr® ; ®n doit enlever lés bûutons qui
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le trouveroient feus terre, mais avec la précaution
de ne point «ndommagefr les bôurlets qui
leur fervent de fupports ; c’èft de-ces bourléts
que for te ii t ordinairement les racines. La branche
doit être coupëè net & fans aucune rnci-
fibn ; toutes les jprécautions‘ qu’ôn a propofées,
telles que de fendre le bas de la bouture, d’y
introduire un grain de bîed , de faire des en-
- tailles à l’éCbrce & c ., me paroiffent plutôt nui-'
fibles qu’a van tagéufes, puifqu’éiles - détruifent
1 organifation & péuvent càlifer une corrupirion
plus aiféé pour peu que l’hum'idiré foi t ferre
ou la féchereffe trop continue. Il paroît préférable
de couper aufii net qùe poflmle , l’extrémité
de- la bouture qui doit produire des racines
de d’éviter qu’elle foit même froiffée ou dé-
jehirée en la mettant dkns la terre. J ’excepte
: néanmoins lés boùmres: où pîantards de faûie
d’aiine; &c., qui viennent fans aûcuns foins ; coiû-
meon doit les enfencér en ferre à fefee de coups
il eft néçeffaire: dé lés coliper en pointe à cette
extrémité. Les précautidnS que j’-iiidique , ne font
néCeffaires que pour les boutures délicates.
La faifon la plus convenable pour faire dfes
i boutures, c’eft le Printemps, lorfque la sève eft
dans toute fa forcé ; elles font fujettes à map -
quer pendant l’Eté : Il eft inutile d en faire en
■ Automne , car lors même qu’elles reprendroient
fies froids de l’Hiyer feroient périr les pouffes!
Les boutures vetilént une tefre meuble, légère*,
un lieu ombragé, & autant que poflible une
humidité uniforme: de trop grandes variations
: leur font nuifibles.
| Les boutures des arbres étrangers doivënt être1
Jfaites fous des douchés couvertes, où la chaleur
; fë confcrvé uriiforme', mais il faut lés garantirs
,:dê Taétion immédiate du foleil. Cette manière
! de multiplier les plantes'rares eft d’au tant plus
intéreffante, que beaucoup d’éfpèces n’ajoutent
pas leurs graines dans nos ferres.
Gn multiplie aufii les plantes graffes au moyen
des ,boutures, les caéliprs pouffent des racines-
lôrfqu oh mét en terre ünè de leurs articulations
; & _ les différentes euphorhës, ftapelies, mëfém-
brianthêmes-, bafelles &c. •, ainfi què lés plantes;
grimpantes dont les tiges duterit plùfieùrs années
j fe multiplient également de boutures, qn
doit feulement’âVoir la précautibn d’expofer pen-:
dant quelques jours la ^bouture àJ’a i f , pour la
priver de Ion excès d’humidité avant de la planter,
on évite pafeë- nibyen qü’elle ne' périflë en
terre. La durée de Get intervalle doit être proportionnée
à- Ia carnbfité dé la plante. Ôn lailfe
fans dangerlesçaétiérs pèndanfqUinzëjoursavant
de lès’' mettre en' terré tandis qu’il fuffit de
deux ou trois jours pour les bbutures de bafelles.
Ôn rie' peut néarimoiris établir un termes
fixe pour chaque plante, car la chaleur de l’air ,
fa féchereffe ou fan humidité, l’aélion plus ou
moins fôrie du vënr & celle du lo lc il} peuvent