
je parlerai de cet ufage au mot PAncovxs.
< M. l'Abbé T i s s u s . . )
BLANC ; couleur. Couleur ou plutôt effet
de la réunion des rayons colorés du fpeélre ; ce
n’eft pas ici le lieu de traiter cette matière qui
eli du rêffort de la 'phyiique.
Les fleurs blanches en to u t, ou en partie, -
font très-communes dahs la nature, & on a ob-
fervé, avec raifon, que leur nombre augmente
d’autant plus , proportionnellement à celui des
fleurs colorées, que le pays efl plus voffin des
pôles ; cette remarque fingùlière en affez înté-
reffante, foit que ce nombre dépende des fa-
milles dont les efpèces y font les plus communes,
ou que les climats aient une influence
réelle fur les couleurs, cfe qui me paroït affez
probable, Yoyc\ C limat.
Beaucoup d’efpèces de plantes fauvages ont
ordinairement des fleurs colorées ; mais portent,
dansdecertaines circonftances, des fleurs blanches
qui condiment des variétés. On obferve généralement
que les plantes à fleurs bleues font
celles dont on connoît le plus grand nombre
des variétés à fleurs blanches, viennent enfuite
celles â fleurs rouges, & enfin celles à fleurs
jaunes I les demi-teintes fe claffent entre ces
points principaux ,. fuivant la dégradation de
leur nuance. ,
Une obferratîon affez remarquable, c ett qu on
ne connoît aucune plante à fleur jaune, jhtvl,
qui ait des variétés blanches & que le_ nombre
des efpèces à fleurs citrines, forci , qui ont des
variétés'blanches efl très-peu confid'érable ; encore
même n’a—t-on que 1 oeillet dont la.teinte
foit pure & c'eft une plante modifiée par la
culture. On n’en connoît aucun exemple
dans les efpèces fauvages g car 1e Raifort iau-
vage I dit à fleur jaune, n’eft pas jaune, mais
d’un blanc fali de citrin terne , prefque olivâtre;
ainfi, fes variétés à fleurs jaunes,.& à fleurs blanches
, ne font pas un exemple. L’auricule ne
peut pas être citée non plus ; car il paroït confiant
que l’âuricule à fleur jaune, Primula lutcce
Vill. efl le type des auricules à fleurs faunes des
ferdîns, & que celles à fleurs rouges, blanches,
bleues & panachées, tirent leur origine d’une
autre efpèce Prhnula auricuîa Vill. également
originaire des Alpes, & que M. Villars^ a découverte
depuis peu.. Voye\ C ouleur .
Une' variation également remarquable des
fleurs blanches, c’eft le changement en rofe de
prefque toutes les. ombellifères qui croiÏÏentJur
lés montagnes ■, .coloration qui augmente d m—
tenfité à mefure que la plante croît dans un
Keu plus élevé.. Les boucages offrent fur-tout
ce changement d’une manière très-prononcée.,
Je l’ai aufli obfervê fur des cerfeuils, des îafers
ki mutelline , &c. Ce changement de couleur
fient, d’une manière, immédiate, à ce genre de.
pofition : on trouvera quelques recherches fa I
fes caufes, au mot Climat.
D’autres fleurs enfin font blanches au moJ
ment où elles s’épanouiffent, & fe colorent en-
fuite à la lumière , quelques tems après qu’elles
fe font ouvertes. On n’obferve ce phénomène
que fur quelques plantes des pays fitués entre
les tropiques oc jamâis fur lés plantes de l’Eu, I
rope, & même ce changement, qui s’opère aux j
Indes dans la journée , dure plusieurs jours fur
les individus de nos ferres. VHibifcus mutabilitl
Z. efl la plus remarquable de ces plantes. Koyq
Ketmie fleur changeante.
Oh fie doit pas confondre, avec ce change*
ment, l’état dè décoloration où fe trouve là
corolle de toiltésles plantes, lorfqu’elle eft en-j
core enfermée fous le calice ; décoloration qui
efl indifpenfable , puifque les couleurs ne fi;
développent que par le conta# de la lumière;
mais, dans cette Ketmie, la coloration ne commence
qu’après l'entier épanouiffement de ljl
fleur, &, fi je l’ai bien /obfervé, après la fécondation
de l’ovaire. Voyc\ Climat.
La blancheur des autres parties des plafltesj
ques lés Jardiniers produifent, en interceptant h
lumière, pour adoucir les fucs de certains lé-
gu mes, n’ eft pas une blancheur réelle ; mais plutôt
vin affoibliffement de la couleur verte des
végétant. Il en fera queftion aux articles Elan*
chir, Couleur & Étiolement..
La couleur blanche dans les fleurs eft recherchée
par les Ffeurifles, lorfqu elle n efl lavée
d’aucune nuance ni demi-teinte , & fur-tout
; lorfqu’elle eft relevée par des panaches hieô
terminés. Lorfque les oeillets font d’un blanc dè
• lait qui ne fe carne pas, on en fait beaucoup
de cas ; il en eft de même des auricules dont
| fceil eft blanc & point baveux.. Les tulipes
panachées de blanc, ou dont le fond efl blanc
' avec des panaches de couleur, font préférées
à celles, dont, les panaches font jaunes.. Voy({
Couleur- C AT- )
BLANC, maladie.. Les maladies des plantes
ont été fi peu étudiées , quant à leur principe,.
; que les décrire, c’eft ajouter aux nombreux
? erreurs dont elles ont été la caufe. Les moyens
^ curatifs font un peu plus connus, parce qu*
force de varier les effais, de multiplier les ex j
I périences, le hafard a indiqué les remèdes
- employer :. ces remèdes ne font pas cepen a
. infaillibles, car vu l’ignorance où nous lcmin
! des caufes, nous pouvons nous méprendre
; ! les effets & réuftir une fois par hafard, ta*1
que, dans mille occafions,, que nous-croyons
blablés, l’art échoue., - e
L’organifation des végétaux eft peu co /
; ; à peine favons-nôus l’ufage de /leurs Pre .
vaiffeaux ; les fécond aires , les tertiaires^ J
leurs tarifications * s’il en exifte ; nous. 10 "
I onnus. La fève, la manière dont elle s’élabore ,
I L mouvement même préfentent des difficultés
Bonton n’a aucune réfolution fatisfailante. Il eft
Ijinpoffible, dans l’état où fe trouve la phifiologie
I végétale, de prononcer fur aucune maladie des
I niantes & c’eft peut-être parce que je m’en fuis
Beaucoup occupé que je luis plus circonlpe#.
i L’arbre livré à lui-niênae , la plante dans l’é-
■ (at nature, font 'moins fujets aux maladies
Bue les végétaux modifiés dans nos jardins, ces
! derniers, affujétis à la taille, à mille contours que
Bous les' forçons de prendre, font néçeffaire-
Ijnent expofés à des engorgemens inévitables. La
P taille d’une branche fait nécefiairement refluer
Ha fève qui s’y portoit fur les branches voifines,
ljufqu’au moment où l’équilibre s’eft rétabli; mais
■ il le forme un engorgement dont l’effet ne s’ap-
terçoit que long-tems après. Une branche pliée,
■ pour la foumettre à nos caprices, éprouve des
Eontraélions qui gênent le mouvement des fucs
■ dans fes vaifl’eaux ; autre raifon d’engorgement.
■ Ajoutons encore à ces caufes les vicilfitudes météorologiques,
auxquelles les arbres des jardins font
Klus expofés ; la chaleur, qui peut pénétrer juf-
Iqu’aux.racines, dans une terre nue & l’on fe
■ fera une idée d’un petit nombre des caufes qui
■ peuvent affeéter leur organifation, dont les ar-
Kres fruitiers de plein-vent font déjà préferyés
/en grande partie, dont enfin les arbres fauvages
lie font prefque jamais atteints.
■ Déjà plulieurs Ecrivains, tels que M. Duhamel,
|M. l’Abbé Rozier, ont avancé que les maladies
Hes arbres étoîent caufées, en grande partie , par
■ des engorgemens ; mais aufli long-tems qu’on ne
■ pourra pas diftinguer fi ces engorgemens proviennent
d’une fève trop abondante dans un
■ lieu, gênée dans fon mouvement, ou viciée
Hans l'on principe , on ne pourra propofer
■ des moyens curarifs affurés : il faudroit même
■ avoir des connoiffances plus étendues fur l’or-
Hanifation végétale dont nous poffédons à peine
Hes premiers élémens. Jufqu’à Cette époque nous
Hevons décrire les maladies telles quelles ont
■ été vues, indiquer les moyens curatifs qui ont
■ réufli, & j’avoue que, malgré le tems que j’ai
■ çonlacré à ces recherches, je n’ai obtenu au-
Hun réfifttat d’une certitude çomplette, telle
■ que les Naturaliftes aétuels doivent les exiger.
I.
| On donne le nom de Blanc à une maladie
Runemanifefie fur les feuilles de certaines plantes
®ou» 1 apparence de taches blanches. Elles corn-
I encent fur les jeunes feuilles qui terminent
m s tiges ; de-là elles s’étendent, fe confondent
|j, e.Prôpagent enfuite le long des tiges &
%idi' a1- t0^te la plante/ D’autres fois la ma-
r” mo^ns générale & fe manifefle feule-
IJêc i Ur fluek ues feuilles, fans fe propager fur
j 5 lUles* Les oeillets, l^s laitues, les chicorées,
les plantes cucurbitacées, &c. y font fm-
j.ettes. IVL l’Abbé Rozier attribue cette maladie
à une obftruéHon des vaiffeaux caufée par
la féchereffe, &. indique les arrofemens fréquens
comme un moyen curarif. Les jardiniers coupent
jufqu au vif la partie malade des plantes
qu’ils veulent conferver. J’ai cru appercevoir
une autre caufe du Blanc, fans avoir néanmoins
de preuves bien certaines en faveur de cette
opinion. Les racines des plantes attaquées dit
Blanc, ont des parties flétries & comme épui-
fées ; ces. parties n’ont qu’un petit nombre de
chevelus qui paroiffent defféchés. il paroït, d’après
cette obfervation, que le Blanc général provient
d’une altération de la racine & le partiel
d’une altération de quelques-uns des vaif—
féaux. Pour m’affurer de la vérité du fait j’ai
effayé de couper la partie endommagée des racines
; mais comme le Blanc ne fe déclare que
fur les plantes parvenues à leur groffeur, elles ont
trop fouffert de cette opération pour que j’aye
obtenu des réfultats un peu certains. On peut
cependant foupçonner que cette maladie a pour
caufe première la viciation des fucs qui s’élaborent
dans la racine & pour caufe prochaine.
l’altération que ces fucs produifent dans l’or-
ganifation des jeunes pouffes. L’amputation que
les jardiniers font des parties attaquées du Blanc ,
eft prefque toujours accompagnée de quelques
labours.& de quelques foins, qui détruifent ou
affoibliffent les principales caufes du, mal.
On a remarqué que les plantes de couche
font plus fujeftes à cette maladie que celles de
-pleine terre : les couches changent les époques
au développement, & la terre ordinairement
plus imprégnée de fumier que celle des potagers,
doit nécefiairement influer fur les plantes
qui y croiffent. J’invoquerai encore une opinion
populaire, qui peut-être appuiera les autres
oblervations. Dans le pays deVaud, où l’on
cultive les courges dans toutes les campagnes,
lorfqu’elles font couvertes de Blanc ’, les payfans
l’attribuent à la chaleur du fumier qui brûle,
les racines ; ils ont foin de n’employer que da
fumier confommé. Les couches font faites;avec
du fumier frais, & peut-être qu’il produit une
impreflion délétère lur les racines. Nous ignorons
la manière dont il peut leur nuire & lèi
altérations qu’elles éprouvent lorfque la plante
manifefle le Blanc ; ainfi, nous ne pouvons indiquer
aucun moyen curatif affuré. Le Blanc
attaque fouvent des plantes dans des terres qui
ne contiennent aucun fumier,, par conféquçnt la
caufe du Blanc doit être plus générale ; mais il
me paroït qu’on doit toujours la chercher dans
les racines.
I I.
Les feuilles des arbres font aufli fujettes à
être couvertes de,taches blanches; mais elles
font moins dangereufes pour l’individu que celles
Nn ij