
Ufages: La pulpe des fruits eft odorante.
7. Canang à trois pétales. Cet arbre, de médiocre
hauteur, a le port du Champac.
Les feuilles, femblables pour la grandeur a
celles de l’efpèce précédente, font lancéolées,
très-entières, glabres & comme ridées en-deffus,
un peu nerveules, & légèrement cotonneufes en-
deffous.
Les fleurs font, comme dans toutes les autres
efpèces, compofées d’un petit calice à trois lobes ,
& de lix pétales, dont trois extérieurs, & trois
intérieurs. Mais ce qui diftingue cette çfpèce
des autres, c’eft que fes pétales extérieurs font
très-grands & prefque femblables aux feuilles de
la plante, tandis que les trois intérieurs font
très-petits, & ne font que des efpèces de lames
dures, qui recouvrent les étamines & les ovaires.
Ces fleurs font prefque folitaires , & ont une
edeur agréable. -
Les fruitsfortent,comme dans_ les autres efpèces
, du milieu de la fleur, mais ils n’excédent
guères le nombre de neuf.
Hiftorique. Cet arbre croît dans les Moluqucs.
Ufages. Sesfemences ont une odeur agréable &
aromatique-, il découle de fon écorce incitée, un
fuc vifqueux, qui, en fe deffccliant, fe con-
denfe en une gomme odorante comme les fe-
oeences. . ■
8. Canang du Japon. 11 n’eft pas bien sûr
que ce »petit arbriffeau foit un véritable Canang.
Ses baies étant fefliles fur un réceptacle commun
globuleux, femblentle rapprocher davantage
du genre des Ochna.
Quoi qu’il en foit, les feuilles de cet arbriffeau
font ovales, lancéolées, pointues aux deux bouts,
bordées de dents diftantes, charnues, glabres.
Le fruit codifie en 30 ou 40 baies felfiles,
yamaffées fur un réceptacle commun globuleux,
fufpendu à un pédoncule long d’un pouce &
demi. Ces baies font rouges dans leur maturité,
& reflëmblent à des grains de raifin.
Hiftoriquc. Cet arbriffeau , quel qu’il foit, croît
au Japon.
Culture. Nous ne pouvons rien dire de pofitif
de la culture qui convient à ces différens arbres &
arbriffeaux, aucune efpèce n’étant encore parvenue
en Europe. Nous préfumons, avec quelque
vraifemblance, qu’ils s’accommoderoient du même
traitement que toutes les autres plantes ligneufes
desclimats chauds. (M. Dauphivot.)
CANAPE de gazon. Sorte de repofoir pratiqué
dans les jardins pour l’utilité & l’agrément. Voye[
l’article Banc. ( M. Thoviv. )
CANARD. Genre d’oifeau amphibie trop connu
pour qu’ilfoit néceffaire d’en donner une deferip-
tion, même la plus abrégée : d’ailleurs, cet
•bjet a déjà été & bien rempli par U lavant
Auteur de l’Ornithologie, qui fait partie <Jt
l’Encyclopédie méthodique , que ce feroit
tomber dans des redites abfolument inutiles
que de le confidérer de nouveau fous ce rapport.
Je me bornerai donc à expofer les qualités les
plus effemielles que doivent avoir les familles 1
des oifeaux domefiiques que nous entretenons
pour nos befoias, & à indiquer les moyens qu’il
faut employer pour les rendre utiles aux cultivateurs.
Les chefs, de ces familles font au
nombre de cinq : le Coq ordinaire, le Coq
d’Inde, le Canard, le Jars & le Pigeon. Leurs
variétés fe trouvent multipliées à l’infini -, ils
exiftent dans les deux Mondes, & forment dans
la peuplade volatile de la baffe-cour, vu leur
très-grande utilité, ce qu’on appelloit autrefois
’ordre des communes.
On peut dire, en général, que les habitans des
Villes, forcés fouvent de fe procurer à grands
frais la nourriture principale des volailles, ne
fauroient trouver de bénéfice dans leur produit
le mieux recueilli -, ce n’eft abfolument pour
eux qu’un hrnple amufement : mais il n’eneill
pas ainfi au village où l’on a toujours un em-[
placement convenable & des reffources dans les 1
grenailles, les cribiures, les balayures, les fumiers
, les débris des cuifines, des laiteries & des
fromageries, qui feroient perdues ou de peu de
valeur fans cette defiination. Le nombre des
volailles proportionné fur ces reffources, & le
choix des efpèces fondé fur les localités, l’attention
quelles exigent quand elles pondent, pendant
leur couvaifon & lorfqu’il s’agit d’élever I
leurs petits, l’emploi des fubfiftanccs les moins
chères & les plus analogues à la nature du fol,
le moment opportun à faifir pour les engraiHer,!
& s’en défaire avantageufement y tels font les
foins particuliers que demande une baffe -1
cour qui, à la campagne , eft toujours lai
partie la plus vivante & la plus utile de h
ferme, dès quelle eft fagement gouvernée ;auflîl
lorfqùe Jean-Jacques Rouffeau a avancé qu’ane^
maifon blanche avec dès conrre-vents verts,,
fuffiloit pour y loger le bonheur quand elle a
un jardin potager & fon verger ; ce Philofopk
auroit pu ajouter & fa baffe-cour. Combien enj
effet cette branche d’économie rurale eft agréable
& lucrative-, la chair des volailles, leurs oeufs ,i
leurs plumes & leur fiente ne font-ils pas des
avantages inconteflables qui fe reproduifent dansl
toutes les faifons de l’année & qu’on retrouve
à chaque inftant du jour ? ]
Le Canard devenu domeftique eft d’une 5r?n.(i*j
reffource à la campagne, il vit & fe
au milieu de nos habitations, exige peu dejoifljd
même dans fon premier âge , pourvu qiu\.jj
à fa difpofition une rivière, un étang, un
I d’eau , une mare, un bourbier, peu lüi imp°^r J
l’humidité eft fon élément, il ne fauroitpro11 ]
mie dans des lieux frais & aquatiques : inutilement
! on s’obflineroit à vouloir élever des Canards
j dans des endroits fées & arides , leur chair ne
feroit ni anfû tendre ni aufli délicate ; dans ce
|cas, il vaut mieux leur préférer d’autres oi-
I {gaux auxquels les localités conviennent davan-
l tage pour le fuccès & l’économie de leur éducation.
Differentes efpèces de Canards.
Dans le nombre des variétés de Canards répandus
fur le Globe, il n’en exifle guères que deux
dans.nos baffe-cours, favoir : le Canard barboteux
ou privé, le Canard de Barbarie ou mafqué ;
mais comme tous les Canards barbottenr, qu’ils
viennent originairement d’oeuf de Canard
fauvage, & que tous s’accoutument facilement
à la domeflicité, il paroîrroit- plus naturel de
diftinguer les Canards en grande & en moyenne
efpèce ; la première eft plus belle en Normandie
que dans tout autre canton de la France ; les
Anglois viennent fouvent en acheter de vivans
dans les environs de Rouen, pour enrichir leur
baffe-cour, perfectionner leurs efpèces dégénérées
ou abâtardies , & les mettre dans des parcs
clos pour procurer à leurs Maîtres opulens les
iplaifirs d’une chaffe exclufive, C’eft un petit
commerce très-fuivi par les Capitaines-caboteurs
qui, en paffant pour retourner chez eux, les
revendent aux riches propriétaires , qui dans
ce pays-là , font allez fages pour réfider fur
leurs domaines. Le profit des exportateurs dépend
de la brièveté ' & du beau terns de leur
[trajet, qui préviennent plus ou moins la mortalité
de leurs paffagers.
En Picardie , au contraire, & dans beaucoup
d’autres provinces, on préfère l’efpèce
moyenne plus connue fous le nom de Canard
barboteux, parce qu’en effet ii parc&t avoir
encore plus de difpofition à fe vautrer dans
les lieux bourbeux, dans les ruiffeaux, au bord
des étangs & des marais , où il trempe fon bec
pour y trouver fa nourriture. Cette efpèce eft
plus féconde , plus vivace, exige moins de foins,
& n’a pas le défaut de déferter la ferme pen-
jdant plufieurs jours de fuite, ni de devenir par
[conféquent la proie des renards, des fouines
^ autres animaux deflruéteurs. Au relie , fi les
panards, dits barboteux, ne fe mêlent qu’avec
!Cei,x de leur efpèce, ceux de Barbarie, en
1 evanche, s’accommodent très-bien des Cannes
ordinaires, dont- il réfùlte des Canards métis,
[mulets ou bâtards, qui forment toutes les
j'anétés que nous voyons dans les fermes. A
pgarddes Chats Canards dont l’exiftence a fait
p*01 de bruit, il y a quelques années, les ou-
r raSes périodiques qui en ont fait mention ,
î^eudem que ce n’étoit abfolument que des
oeufs de Canne couvés par un Chat, dont 1*
chaleur n’a fait que développer un germe monf-
trueux, formé comme mille autres par quelque
dérangement dans l’opération de la génération ;
développement auquel auroient pu convenir
également une poule ou tout autre animal,
& même la chaleur d’un four à poulet.
De la Cane.
Elle eft dans toutes les variétés de Canards
moins volumineufe que le mâle- fon cri eft plus
aigu & plus perçant, mais fes couleurs ne font
ni fi belles ni fi vives -, une autre marque qui
la diftingue encore , c’eft un affemblage de quel-
I ques plumes de la queue, pliées en rond & re-
trouffées vers fon extrémité fupérieure.
L’oifeau défigné fous le nom de Cane pet-
tière , qui paroît particulier à la France., n’eft
nullement un vrai Canard, quoiqu’il s’accrou-
piffe comme lui *, il a feulement la tête fem—
blable à celle de la Caille & le bec comme
le Coq -, il fe nourrit indifféremment de toutes
fortes de graines, fe prend comme les perdrix
au lacet, & eft d’un aufïj. bon manger que le
j'ai fan.
Un feul .Canard fuffit à huit & dix Canes.
Il en faut moins à un Canard d’Inde, & fes
petits font d’une éducation plus difficile, fans
cependant être moins voraces. Elles commencent
leur ponte dès les premiers jours de Mars,
& la continuent jufqu’à la fin de Mai, lorf-
qu’elles ont une nourriture fuffifante , & font
dans un endroit qui leur plaife ; mais alors il
faut les veiller de près, car elles dépofent leurs
oeufs par-tout où ellesie trouvent, dans les lieux
les plus ombragés, les plus écartés, quelquefois
dans l’eau ; fouvent même après les avoir dérobé
à l’oeil vigilant de la ménagère , elles les couvent
furtivement, & amènent un beau jour à la fermé
leur naiflante famille pour demander à manger,
fans qu’on en ait aucun foin, aucun embarras.
II eft prudent, à l’approche du Printems, de
leur donner à manger trois ou quatre fois le
jour, mais peu à-la-fois, &. toujours dans les
lieux où l’on defire quelles pondent, endifpo—
fant leurs nids comme il convient, & en mettant
les oeufs à l’abri des Canards, qui, s’ils les trou-
voient, ne manqueroient point de les manger.
Jamais elles n’abandonnent les nids où elles ont
pondu une feule fois. Il y a fous mes fenêtres
une petite baffe-cour où les Canards, les Poule«
& les Pigeons vivent, pour ainfi dire, en commun
& fous le même toît -, j’ai vu une Cane monter
dans le pondoir pour y dépofer fon oeuf,
comme fi le poulailler étoit fon habitarion.
Une Cane pourrait pondre de fuite cinquante
à foixante oeufr. Ils font auffi nourrif-
lans que ceux de la poule commune , ils ont