
réelle ifolce, efl d'une 'forme arrondie .appi'o- !
çliante de celle de l’infcfte. Aux endroits où tes
fcmeiles font grouppées les unes près des autres.
les flocons qui lés'recouvrent font confondus les
uns avec les autres & adhèrent enfemble. Ces flocons,
ifolés ou grouppés, augmentent de yoliime à
proportion de l’Age des infeÔes qu’ils recouvrent.
Le Coton de ces flocons contracte avec la plante
une adhérence allez forte. Le coton blanc, qui
recouvre chaque mâle, devient de la forme
d’un petit fourreau, cylindrique op conique,
par le fonnnet duquel le mâle paroit fulpendu
ù la plante à l’aide de fa trompe inférée dans
récorce, fuivant Thiéri. Cet’Auteiir ne penfe
pas que ce coton', qui recouv re les mâles &
les femelles, foie’ filé par ces infeéles comme
on l’a aïfuré. Âinfi , il efl probablement forpié
par la matière de la tranfpiration épaiffie. ' Ce
fourreau qui couvre i ipfeéle n efl pas formé
par le coton que l’on voit fur toute fa fur fa ce ;
fl en efl feulement couvert. U efl très - probablement
formé par la peau même dé l’infeèle.
Tlnéry ' dit que c-’eft une larve fous laquelle
le mâle relie caché jufqu’à fa puberté. ' Le
trentième jour après fa naiilancp, le mâle acquiert
fa parfaite puberté , en foirant à reculons
(félon fourreau cotonneux!-Au moment qu’il
en fort, il paroît réuni d’ailes , & efl dans fon
état deperfeclion , fous la formé élégante que
j’ai décrite. Auffi-tôt après cette métamorphofe,
il fe nlet à voltiger autour des femelles en
fautillanf à la hauteur d’environ fix polices. II
les féconde en montant fur leur dós., & . à la
manière -dès oifeaux ' : il meurt le même jour,
la femelle efl’ en état d’être fécpndée_ trenté
jours après fa naiflance. Elle a acquis pour
lors le tiers de fa grandeur. ' Il me paroit très-
Vraifemblable q u e , pendant le cours de ces
trerfte jours, cètte femelle change de peau deux
fois, de la même manière, & aux mêmes époques
que’ la femelle dé la cochenille fine. Mais ce
coton épais & vifqueux, qui recouvre & cache
la cochenille filveflre, empêche qu’on ne voie
ces changemens fur cette dernière, comme
on les voit fur l'autre, ainfi que je dirai c-i-après.
Il paroit qu’elle ejl très - ’fenfible à l’approche
du mâle : car fou la voit s’émouyoir trois où
quatre fois àfes 'premières' çarelfes: après quoi
elle rentré claus fon immobilité habituelle, &
fe laiffe imprégner fans fe mouvoir davantage.
Le téms de la geflation efl de trente jours;,
après lefquèls les femelles font leur pontfc otv-
rUnaîrement*la veille, le jour ou le lendemain
de la "plemé lune fuivant Thiéry. Et fi elles
font nées dans la nouvelle lune , elles mettent
bas, fuivant lui, lars dé la fécondé nouvelle lune
fuivante. Et chaque femelle meurt comme j ai dit,
auffi-tôt quelle a achevé dç pondre, ou fil oh
yeut, d’accoucher, ou de mettre bas. Ainfi, la
w« du js lte d,¥? pe»w j '« rst sslta 4s ta
femelle , foixantê. Il y a fouvent des femelles ,|
q ui, fuivant Thiéry, ne font'point fécondées;
elles parviennent néanmoins , à la mêmcgrofcl
leur que les autres & elles 'vivent plus longs,
tenis,' tfij^ry a ôbfervé que, fi l’on a , en caiffes,
des Nopals chargés de cochenilles, & qu'on les I
rentre, à l'ombre,'dans une ferre , ‘ quelques I
jours après que les femelles font fécondées,
pour les y laiffer jufqu'à ce qidcllés mettent bas; L
cette privation des rayons du; foleil retarde. I
d’environ huit jours, le tuomenr de leur potfté I
& de leur mort.
On a remarqué que s’il y a dans un jardin,!
deux Caftiers nopals, . par exemple, à cent 1
pas l’un de l’autre, & que fi l’on a placé des I
cochenilles frlvsflres rpères, prêtes à foire leur I
ponté fur l’un d’eux fans en mettre fur l'autre ;
iL arrive fouvent que deux-mois, ou.mêmeI
quelquefois quinze jours après, il fe trouve deI
ces cochenilles fur ce dernier. C’.ell un lait
confirmé par tant d’expériences & d’obfervations, I
qu’il n’efl pas permis de douter de fa vérité.I
Il paroit qu’en ce cas les petites cochenilles non-1
vellement èclolis ont . été transportées par le U
vent oyt plutôt par d’autres infeéles. On a !
aafft remarqué que dans le cas d’une jfius grande!
proximité entre deux Caéliers, lorfquil y a de, I
fils d’araignée qui commnniquerit de lnnà!
l’autre, lés petites cochenilles nouvellement!
éciofes,. fe fervent fouvent de çes fils pour!
paffer d’un pied .fur l'autre.
La cochenille filveflre habite naturellement I
j.°' fuivant Thiéry, fur le Câétter en raquette!
à longues' épïnes’f.n .“ zq, C. Thiéry dit avoirl
obfervé ce, fait au Mexique, i . 0 au Meioqitel
f u r i e Caélier filveflre, n.° 57. C’efl leipttel
quelle préfère naturellement à toutes les autresj
Thiéry n’a jamais rencontré de plantes de cetw
éfpèce qui ne fufTent couvertes d'une grand«
quantité de cette efpèce de cochenille. Voye«
ce que j’en àî déjà -dit à Tendron, de la de j
cription de cette efpèce de Caélier. y «“ “ J
CaéKcr Patte-dé-tortue, n.° g4, à S^nt-v
rningue ; où Thiéry y a découvert P jjg jfijl
cette efpèce de cochenille. Voyez ci - <; J
la defeription dé cette, efpèce de Caéher. i" ri
dit avoir remarqué que quoiqu’il y ait à . "l
Domingue, beaucoup de Caéliers en raque f
longues épines, dans les mêmes ■ endroits; .
’croiffent les Caéliers Patte-de-tortue, w ® f 1
ori ne trouve aucune. cochenille h'™"’ ,J
ceux - là , tandis qu'il y en à
ceux-ci : Thiéry dit que c’efl parce qu ç . . . J
ceux-ci : mais ce fait paroit difficile a con I
avec ce'qu’il dit que cet mfeéle habite L j
rellement fur c e u x - là au Mexique, P 'A
le vent’ ou d’autres infeéles peuvent Qn itj
porter indépendamment de fon choix- 4- „
ttouyq foqyentXur le Cacher Nopal
Wcufflc. *>•” i S & B fafi,s qfi’oh j y aituiife.
v1,, naroît fe plaire lur ces deux Caohers encore
lus que fur .le Caélier filveflre. Elle y devient
Ç1 fois auffi groffe que fur les autres Caéliers,
- coton y efl beaucoup moins abondant &
beaucoup moins tenace. Elle fe diflribue plus
également fur la furfaee de ces deux Caéliers
oue fur celle d’aucun autre ; apparemment parce
oue tous les points de la îurface de ces deux
Caéliers lui conviennent également : au lieu
•que, fur les autres Caéliers, il y. a plus de choix,
elle5 s’accumule en certains endroits, & laiffe
la place vuide dans d’autres. 11 réfui te de cette
•particularité, que ces cochenilles font auffi d’une
Iroffeurplus égale entr’elles, fur ces deux Caéliers
que-,fur les autres, parce qu’à chaque place
où elleis font accumulées & trop proches les
unes des autres, elles s’affament réciproquement,
h plupartne parvient pas à fa grandeur naturelle,
& un grand nombre relient très ~ chétives. 5.^
quand On la fème fur le Caélier jaune , n.° ^5,
& fur le Caélier de Campêche, n.° j6 , elle s’y
plaît beaucoup : elle profite même fi bien fur.
celui, n.° 55 que Thiéry eft en doute fi
le Caélier filvelire peut lui plaire davantage.
*>.* Thiéry regarde comme probable que cett;e
efpèce de cochenille habite encore naturellement
fur plufieurs autres efpèces de Caéliers à arti-
| culations comprimées en forme de femelles.
Et il affurè quelle n’a jamais été trouvée, &
[ ne peut fe nourrir fur d’autres plantes que fur
des Caéliers, quoiqu’eh aient pu dire Plumier
& plufieurs autres. Dans l’ordre de la nature,
cet infeéle eft le fléau des Caéliers qu’il habite.
[ Laiffé à lui - même , il pullule tellement fur
t plufieurs, qu’ua grand nombre de leurs ar-
! ticulations tombent inceffamment en pourriture,
[ & que même les plantes en périfîeru fouvent
1 entièrement.
De ta Cochenille fine.
la cochenille fine, tant mâle que femelle,
■ teffemble beaucoup à la -cochenille filvefire,
i & a beaucoup de rapport avec elle. Thiéry
penfe, avec très - grande apparence- de -raifon ,
[ qu’aucun des Auteurs qui ont traité avant lui
| de la cochenille, n’a vu la cochenille fine vivante.
Le mâle & la femelle de c-es deux fortes
| de cochenille font •'conformés exactement de la
I même manière : font en état de puberté à la
I ®ême époque , c’e ft- à -(dire, à l’âgé' de trente
ft jours : vivent auffi long ~ tems, c’eft - à - dire,
I § mâle trente & la femelle foixame jours,
j fette femelle de la cochenille fine eft cependant,
1 mivant Thiéry, de quelques jours plus tardive
1 5Ue Celléde la cochenille filveflre f ainfi ^ elle, vit
I onc quelques jours déplus. Le màle.d’upe
I e ces deux-fortes efl auffi joli 5c auffi agile
K dans fon état de perfeélion que-celui de l ’autre :
Agriculture. Tome IL
il féconde la femelle de la même manière - &
meurt également le même jour. C elle-ci également
maffive & engourdie, fait fa ponte ou fon
part de même à l’âge de foixante jours, & de
la même manière: Les jeunes qu’elle met au
jour fe comportent de la même manière ;
fe placent de même fur la face des articulations
qui efl • à l’abri du Nord - Eft , 5c de
VEfi\ en évitant foigneufement la face op-
pofée : fe fixent de même fvrr les plantes de
Caélier en y inférant leur trompe dans l’écorce.
En un m ot, tout ce que j’ai dit de la cochenille
filveflre doit s’entendre auffi de la cochenille
fine, excepté les différences & les' particularités
donc voici le détail r
La cochenille fine n’efl jamais auffi. féconde
que la cochenille filveflre. Au moment de la
naiflance, & à tout degré femblable d’accroiffe-
ment, les individus de la cochenille fine font
toujours deux fois auffi gros que ceux de là cochenille
filveflre. Les foies du dos de la femelle
de la cochenille fine, font de moitié moins nom-
breufes que celles de la cochenille filveflre. Et
elles difparoiffent dans la cochenille fine adulte,
à laquelle il n’en relie que quelques - unes à
l’extrémité poftérieure de l’abdomen. ‘La cochenille
fine n’eft en aucun tems recouverte d’un
coton blanc, épais & vifqueux qui la cache aux
yeux , comme l’cft la cochenille filveflre ; mais
elle eft feulement recouverte d’une poudre
blanche, très-fine & impalpable qui laiffe, en
tout tems appercevoir fon corps. II rëfulte dé
cette dernière particularité, qu’on a pu ob'ferver,
combien de fois 51 à quelles époques fa femelle
de la cochenille fine change de peau pendant
fa vie : ce qu’on ne peut voir fur la cochenille
filveflre, à caufe de ce coton épais & vifqueux
qui la cache, & fous lequel refte chaque peau
que quitte cette dernière. Suivant Tniéry, la
femelle de la cochenille fine change de peau
dix jours après fa naiflance ; elle perd alors la
plupart de fes foies • & bientôt après, elle fe
couvrede cette fine poudre blanche dont j’ai parlé.!
Vingt ou vingt-cinq jours après fa naiflance,
elle change une deuxième fois ’de peau. Quel-
ques-unesen très-petit nombre périflent pendant
que ce changement s’opère. Au premier moment
après qu’il eft achevé d’opérer, elle paroi
t d’un rouge foncé -, mais, dès le jour fuivant,
elle eft déjà poudrée à blanc. Les mâles des
cochenilles fine & fiveftre, dans les dix premiers
jours après leur naîffanoe , ne fe diflinguent des
femelles que par leur grofieur , qui eft d’un tiers
moindre : mais, après ;dix jours, il fe forme autour
de -leur corps un fourreau cylindrique. Ce fourreau
du’ mâle dé la cochenille fine n’eft pas
cotonneux,'mais eft couvert d’une poudre blanche,
pareille à celle qui couvre la femelle. Le mâle
• ne file, point ce fourreau y & pendant que ce