
de bonne qualité, pu a été lottg-tettts en repos,
on parque moins fortement que dans des ter-
reins maigres, ou qu’on n’a pas laiffé repofer.
Le Berger, intelligent & docile, conduit par
un Maître, bon Cultivateur, ne manque pas
■ d’avoir égard à toutes ces cireonftances.
: Je ne puis donner un apperçu & les proportions
d’un parc , que je ne fpécifie un cas
moyen qui ferve de règle & de bafe, Suppo-
fons un trpijpéàu de médiocre taille, dans - un
pays où lès .terres ne font pas de première qualité
j où èlles fe repofent tous les trois ans ,
& où on. les amende tous les trois ans. Le parcage
s’y .fait- fur les Jachères , avant que de
fêraèf dii froment.
Pour former un parc, il faudra foixante-&-
une .claies-, de huit pieds de longueur, fur quatre _
de hauteur.. On les ddfpofera de manière qu’il
y en ait vingt d’un côté & vingt de 1 autre, îèpt
à chaque extrémité j & fept au milieu, pour: ;
couper le parc en deux parties égales, dont clia-.
cune aura dix claies, fur fept; par ce moyen , ni la
totalité du parc, ni chaque, divifion ne for—,
ihèfa; Un qiiarré parfait. -^
r . Les parties des claies,, employées pour la jonc-
lio n -de l’une à l’a u t r e le s réduifent à fept
pieds:, r
Cette quantité de" claies eft néceffaire pour
un. troupeau, compofé de quatre cent cinquante
Bêtès, lavoir : trois cens, tant brebis que moutons,
& cent cinquante agneaux,:où quatre
cens brebis feulement. Les Bergers, qui n’ont
pas foixànte-&-une claies; font .obligés, au milieu'
de la i n u it, d’en tranfporter pour renou-
veller leur parc * ce . qui eft très-incommode.^
Les- claies d’un pare durent long-tems ; la dé-
penfei première en étant une fois faite, il ne
s’agit plus que de l’entretien.
f L e Berger1, en arrivant- le foir ; avant le fe-;
'xein, dans les pays humides; fait! entrer foii
troupeau dans une dés -deux divifions. À tni—
nù'it,'Ou u:h peu plus'JtÔt, ou un peu plus
tard , felén l’heure où il eft arrivé , ; il ouvre
deux- ou trois 'tlaies de; la-traverfèdu milieu ,,
& chaflé fon troupeau dans la fécondé divifion ,
pour ’ y féjourner le même tems. Ordinairement .
c%ft de quatre à cinq-heures.- J-ôbfervérai, qu au-
tant qu?il eft poflible, :lès croffes des .claies' doi- ;
vent êtrë mifës> \ hors - dtï paire ; ' car lorfqu’elleS :
font en dédans-;'les Bêtes ‘ à laine peuvent lés’
senverfer dânsun moment d’effroi, ou e n f e 1
frottant ', ce qui leur arrivé-foüvent. Le Berger-
même eft obligé , quelquefois de retourner ,
par cette1 raifôn, les étoffes dé là traverfe du.
milieu, ‘ qUand ril faitpaffer fon troupeau , la
nuit, d’une divifion dans l’autre..
Dans les jours longs, il revient au parc,
folon là è'liàléuf, à n e u f1 ou dix heures, en.
é ta n t lo r ti le m atin , aprè s q u e la rofée
d iflip é e , dans les. pays h um id e s ; c a r dans 1»
pays fe c s , la ro fé e & le fe re in n e fo n t point;
c ra in d re ; ils fo n t m êm e recherchés. Alu,
il m e t fo n tro u p e a u dans u n e divifion pareil],
à u n e de celles de la n u it ; o u b i e n , il difpoj,
te llem e n t fes- c la ie s , q u ’il n e fo rm e qu’un ftjj
p a rc é tro it de la lo n g u e u r des' d eux divilionj
réu n ie s d e la n u it ; m a is , n ’embraffant pi;,
l’é te n d u e d u te r r e in fem b lab le à une, des &
vifions. I l lu i e n d o n n e q u e lq u e fo is p lus qu’il j ’,,
f a u d r o it, p o u r q u e l’e fp a c e - f û t ■ égale à une
■ des divifions de n u i t ; c ’eft feu lem e n t quandli
tro u p e a u d o it y re lie r p lu s long-tems.
Q u e lq u e fo is m êm e , après a v o ir complété deq
p a rc s égaux dans la n u ir , ile n commence à
trdifième , fans q u e c e la l’em p ê c h e dé faire en-
fu ite u n p a r c - c om p le t au m ilie u d u jour, i
Au mois d’O f to b r e , tems "où les jours foi»
: c o u rts , le B e rg e r n e re v ie n t pas au parc ÿ
m ilie u d u jo u r ; mais il r e n tr e .de bonne he*,1
le f o ir , & f o r t ta rd le m atin . D an s cette fi
f o n , il fa it d eu x ch an g em en s de p a rc la i »
, c’efl-à-dire,-que changeant deux fois de paie;
‘ après a v o ir fum é le p r em ie r , il parque -autanl
i d e te r r e in que. s’il .r e v e n d it le,, jo u r.
Chaque changement de parcf tfahs qu'elqm
. pays, s’appelle un coup de parc; . 1
Il y a des Bergers, qui,j lorfqu’ils 'font i<
troifième parc, à-cinq heures du malin, nen*
vironnent pas leur troupeau dé claies. Les chiens
le retiennent dans l’efpace marqué-. A ctie
heure, ils n’ont plus à craindre les loups. CtlH
manière de parquer , qui s'appelle-
blanc, me paroît très-vicieufé, parce que ls
bêtes, tourmentées par les chiens, ne fe tiennel
pas en place, à des diflânces égales.
Une fois le parc établi; dans un champ,put
parquer. fuccêffiyement toutes. les. parties *
; champ-, le Berger,ù chaque changement, Iraq
porte les claies. Chacune .de celieSj'qin foui
; barreaux, dé bois ' pèfe de 15 à' 16 livra,}
i lui eft plus commode dè lès porter fur fes éparè
■ les1, en paffant fon bras à travers la voie q
'milieu.' Quelquefois il en porté deux, « ;
chaque épaule, & les croffes à la main.#
des côtés du parc Ini'Jert-poùr le feeohd.I
h e fo ia q u e d ’a lig n e r, m e iu r e r& g a rn ir declaq
‘ 1 les tro is a u tre s . P a rv e n u a u b o u t du champ,
j aprè s a v o ir p la c é 'd e s p a rc s à la file les, uns ®
1 a u tr e s , il e n fait u n n o u v e a u _, à côté du
’ n i e r , & il - fu it 1 u n e ’f é c o n d é , file J en revew
* ju fq n ’a u b o u t d ’o ù il eft p a r t i , & ainfi de i»j|
ju fq u ’à c é q u e la to ta lité d u ch am p foit patffl
D a n s les pays .où les, lo u p s fo n t consniuno
! j in d é p e n d am m e n t dés .clai,és-, q u i fornronr^.
’ 'p a r c s , o n t e n d , .e n a v a n t, des fileps; lep
- i fans lès a p p c rc e v o ir, fe je tte n t dedans, Ie
; h a t t e q t , de a y e r tif fe n t, les | c h ie n s,
I Aidant au’on lé peut, ;ôn doit:îdifpofer le
tare du Levant au Couchant; fi;on eft obligé
Ee le diriger du Nord' au Midi, on à foin ,
lors du parcage du milieu du jour, de làire
Entrer le troupeau par' le Midi, afin que, n’ayant
Iras le foleil dans le néz , il avance plus allèr
en t à l’autre extrémité du parc.
| On peut faire parquer, en Hiver , fuivant
Sjl. Daubenton, mr les terreins fecs, tant' que
le Berger peut fupporter le .froid daùs fa c a- '
Eane. Alors, les Bêtes à laine- trouvant peu
Ee nourriture aux champs, on ne fait qu’un
tare ,- en une nuit. Il eft plus utile de les
Eamener.au hangard, ou à la bergerie , pour
leh^raifièr lès litières. D’ailleurs, dans, cetterlài-
»on ' dès que le frefid commence à être cuifant,
Elles s’amaffent, par pelotons, fe rapprochent
|& fe ferrent, pour s’échauffer. Elles né fit-
Kent que quelques parties éparfès ‘du parc.
■ Il y a plus d’avantages de parquer avec un
■ grand troupeau qu’avec un petit. Les frais du
Berger font les mêmes. On ëco.nomife le tranf-'
Eort des fumiers., qui devroient remplacer lè,
Earcage. L’engrais du parcage eft préférable i
Eelui du fumier, de bergerie..^ C’eft l’urine &■
■ la tranfpiration, beaucoup plus que la fiente.^
qui amendent les ; terres. Il, ne: s’agit que de
■ avoir fi le pays peut nourrir abondamment les,
Bêtes à laine.
B.Après le parcage, on laboure une fois la
■ erre, dans les pays où-la. : charrue j ne la ren-
fcerfe pas entièrement, mais] la remue feulement
;- car il eft néceffaire de la labourer deux
pois, fi la charrue la renverfe,, afin-que la fe-.
Bonde. de ces deux, façons : rapproche l’engrais
me la furface. ■
R ’ Le parcage fur les îprairies naturelles & artificielles
réuffit bien. Mais il faut qu’elles foient
pèches, fi on ne veut pas èxpol’er- les Bétes- à
..faîne à la pbùrritüre."'La luzerne, le trèfle
fe fromental, le ray-grafs, la cdqùio-le ; la
-«jinpreneile, le paftel, & c ., .s’accomnipd^nt bien
B u parcage^' -'i--* ù
R ,C ’efi une .affez bonne méthode que de par-
*u e r fur des champs de froment enfemcncés
fc levés. Lés Bêtes à laine mangent les feuilles
B ù froment, & affaiflent le terrein, en rim-
ipîégnant' de leur fiente & de leur urine; J’ai
|vn & je voià! encore cette méthode réùflir ;
Biais il Ttïe fuut remployer que. dans des1, terrés
»egèrék^ auxquelles 'on ne fauroit trop procurer
r f f . conipahitë. Dans des ’ferrés fortes, elle pro-
Btnroit un mauvais effet.
I ^ eugrais du parcage eft fenfible des. xleux
premières;.années! .,Le .froment,, qu’on met dla-
Bord dans le-champ parqué', .&> le .grain, qui
viennent .mieux que s’il, étoit ieij-
- Pàt tout autre furniqr; Elans J'es ;.pays ,de.
grandes exploitations, lés Fermiers ne font pas'
parquer deux fois de fuite la mêfne terre, parce
que ne pouvant parquer qu’une petite partie
de leur fol, ils veulent faire jouir, tour-à-tour,
toutes; leurs terres du même avantage.
On ne doit point entrèpreridre de parquer,,
avant qu’il y ait aux champs une fuffifante quanV
titë de pâturages. La circonftance du parc augmente
dù double l’appétit des' Bêtes à làiriè-'
; Selon lè plus ou moins de reftburces d’un pays,
on a des raifons d’accélérer ou de rétarder le
parcage. Tel Fermier ne parque que trois mois
de l’adnée , commençant à la récolte des feigles,.
, & finiftant à la Touflaints. Tel autre peur.parquer
quatre ou . cinq mois, parce qu’il a des-
i dragées, ou bizailles d’Hiver,* qu’iT peut ’ faire-
| manger, :aù moisi'de -Mai^ tiir plâce,-* à fon
? troupeau. - - i' - - - -
La rigueur de l’Hiver, dans quelques-tine-s
; des Provinces feptentrionalés. de France, là diffi-
| culte des pâtiifages, & la nécéflité de çonfom- '
mer les fourrages -, empêchent d’y .parquer de:
bonne; heure. Ne pourroit-ônl pas , dans ces;
Provinces, -au-milieu du Printems, ramener^ '
: deux fois par jour, ‘les Troupeaux à la liergerie ,..
pour: y prendre leur repas, & des?mener cou-,
cher. au ipiarc ? : i •
Dans- lés Provinces méridionales, on "commence
■ le parcage dès le mois d’Avril. L ’époque la plus
ordinaire , dans les pays, cultivés,, eft la Saint-
1 Jean, i Le. retour du pafe, ..ou le dépare a lieu
dès'.les -premières pluies abondantes jd’Automnë,
dansles pays'à terresglaifeufes, qui retiennent l’eau,
; & fe. délayent au point de rne former qu’une ‘
boue; On le rprolongëi jufqa’aux froids cuifans,.
files terreins font pierreux ou fablonneux. Le terme
le plus commundé ee,retour eft laSaint-Martin.
M. Cartier afliire que., dans certains pays mon-
tueux, les troupeaux font tout lé jour renfer-
îmés- dan S/ leur parc y '.oùion leur iporte à manger,
; On y gagne fans doute' lé" franfport . des tu-- i
.miers., ; Mais ;c’ eft ‘une queftion-, Ide. favoirl fi là-
Inourriture qu’on cueille , ^& qu’pn préfente aux
-Bêtes à laine, leur eft plus profitable , que fi on
leur abandonnoit les. pâturages pour les brout-
rer fur pied. Je .ne -cqnnoiç aucune . expéfien-
îce fur cela. On croit,i qu’il; eft .néc-eflaire que
celles qu’on ne veut, que nourrir, marchent &
jfaftenf dé l’exercice. Celles qu’on engràiftè pour
les boucheries n’ont ,pas -befoin d’en faire*
Les .troupeaux, 'qui -parquent-, au -Beu d’appartenir:
min féul Maître,, appartiennent. quelquefois
à différens-Particuliers., -Membres d’une
Communauté. Quelques-uns'^ont plus dé Bêtes.,
que la quantité refpqétive de leurs terres. D>u-
tres . on th p a r s proportion ,. pltis de • ténemens
jque - de bétail. - Ceux-ci .pèffèdçnt un petiritrou^
ipçau, rfans être Cultivateurs. CeuX-là jouilfent
de .plvjieiirs portions d’héritages', & n’ont pas