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tems doux & couvert, & les^ mettre en plein
air, fur une couche, à l’expofition du Midi,
jul'que vers la mi-Se’ptembre,
Ces arbres croiffem allez promptement, &
le confervcnt facilement fur les tablettes des
ferres-chaudes, lorfqu’ils font parvenus à leur
quatrième année. Mais jufqu’à préfent, ils n’ont
point encore fleuri en Europe.
Ufage. Le Boifivrant de la Jamaïque efl
employé par les habitans des Antilles , po<ur
la pèche dit poiffon. Ils écrafent les feuilles &
l’écorce de cet arbre, & en font des boules,
qu’ils jetent dans l’eau. Tout le poiffon, qui fe
rencontre dans le voifinage, efl attiré par l’odeur
forte de ces boulettes, & s’en trouve, pour ainfi
dire, enivré. Alors il vient fur l’eau, y refle
immobile, & on le prend aifément avec la main ;
cet état d’engourdiffeinent ne dure pas long-
tems, & il ne paroît pas dangereux pour le
poiffon.
En Europe, ces arbres ne font guère cultivés
que dans les jardins de Botanique ; -ils figurent
allez bien dans les ferres-chaudes. (M Thoxiin.')
BOISSEAU, mefure ronde de bois, ordinairement
ceinrré par le haut d’un cercle de fer,
appliqué en dehors, bord à bord du frêt, avec
une travérfe de fer ou de bois intérieurement,
pour le manier & le lever commodément. Le
boiffeau fert à mefurer des corps fegs-^ tels
que des grains, de la farine, des légumes, des
fruits, & des racines même.
Le Boiffeau -efl d’une--capacité différente ,
félon fes pays. Il efl impoffible de. réunir toutes
les capacités des Boiffeaux de France , qui
varient à î’infîni.
Il y a iong-tems qu’on a formé le voeu de
voir toutes les mefures du Royaume réduites
à une feule; je doute que les Municipalités &
le Commerce veuillent efficacement ce changement,
II vient cependant d’être ordonné par
TAffembîée Nationale. L’Académie des Sciences
s’eft chargée de régler un étalon, de raffembter
tomes les mefures mâtrices des Bailliages & Communautés
, & de les réduire à la mefure qui
fera adoptée. Ce travail fait, on s’occupera à
faire agréer les mefures réduites aux Municipalités.
Si ce projet réuffit, il pourra déplaire aux
Commerçans, qui fpéculens^fur la différence des
mefures. Mais on évitera beaucoup d’embarras &
d'incertitude aux antres.
Le Boiffeau de froment de Paris, qu’on peut,
en attendant une plus grande exaéhtude , regarder
comme l’étalon , fe divifeen quatre quarts,
■ chaque, quart en deux demi-quarts, chaque demi
quart en deux litrons, & chaque litron en
deux demi-litrons. Ainfi, le Boiffeau de Paris efl
de feize litrons. Il efl le tiers du minet, dont
il faut quatre pour former un fetier, & douze;
fe tiers ou 144 Boiffeaux au muid. Le Boiffeau»
Goniienç à-peu-près un tiers de pied cube, &
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pèfe communément vingt livres. I! ,
ferver que le poids du froment varie félon l
années ; car tantôt il pèfe dix-neuf livres, tant!
jufqu’à vingt-une &. demie.
Le Boiffeau de Paris doit avoir huit p0lIC(l
& deux lignes & demie de haut, & dix p0?
ces de diamètre ; le demi-Boiffeau , fix p0llC{'
cinq lignes de haut, fur huit pouces de diamètni
le quart de Boiffeau, quatre pouces neuflio2
de haut, & fix pouces neuf lignes de large*|{
demi-quart, quatre pouces trois lignes de haut
& cinq pouces de diamètre ; le litron, trois p©u|
ces & demi de haut, & trois pouces & demi
diamètre ; & le demi-litron , deux pouces dix
lignes de haut, fur trois pouces une ligne dt
large.
A Paris, la mefure d’avoine efl double. Vingt,
quatre Boiffeaux d’avoine font un fetier. Il eu
faut deux cent quarante-huit pour le muid.
Le Boiffeau d’avoine fe divife en quatre picotins,
& le picotin en deux demi-quarts, ou
quatre litrons.
Le Boiffeau de froment, pour les vivres de
l’Armée, peut rendre environ douze à quinze
rations de vingt-quatre onces de pain cuit.
Pour donner quelques exemples de la continence
des Boiffeaux ; aux environs de Troyes,
le -Boiffeau de froment pèfe de trente-cinq i
trente-lix livres,. & contient vingt pintes,qui
équivalent à vingt - quatre pintes de Paris A
Rennes, le Boifîeau pèfe quarante-cinq livres.
En Angleterre , le Boiffeau contient huit gallons
de froment , chacun de huit livres; à
douze onces la livre, fonce vingt flerlings, &
le flerling trente-deux grains de froment, du milieu
.de l’épi. ( M. P Abbé Tessie-r. }
BOISSEAU, mefure de terre ; en Bourgogne,
on dit un Boiffeau de chenevière; qui efl
un huitième de journal, ou cent douze toiles
vingt-fept pieds. En Beauce , le Boiffeau de
terre efl un dixième d’arpent. Le nom de
cette mefure de terre lui vient de ce qu’un
Boiffeau de froment efl la mefure propre, pour
enfemencer un Boiffeau de terre, ou dix perches.
Voye\ Arpent. ( AL P Abbé T e s s i e r . ) -
BOISSELÉE, mefure de terre, ufitée dans
le Berry, le Poitou, & quelques cantons de J
la Bretagne. Celle du Berry efl environ la
huitième partie de l’arpent de Paris, qni e^e
900 toifes quarrëes. Comme Bicherée déligne
l’étendue de' terrein, qui peut être enfémencee
avec un bichet de froment, Boi'ffelée déligne
celle d’un terrein qu’on en-femence avec un
boiffeau. Ces rapports de mefures de terres,«
de mefures de grains, qui leur ont fait donner
des. dénominations analogues, ne font pas
de la plus? grande précifion. Mais ce font des
à-peu-près, qui ont fuffi pour s’entendre. Lar'l
pentage. efl venu ' déterminer plus exafteint11
l’étendue des champs. C’efl pour fixer ro*6
I îimefures des différens pays, qu’au mot A rpent,
I !j . apporté toutes celles qui m’étoient connues
K de France, & aux arpens de France
[ & de Paris. Voy ei Arpent. ( M . P A b b é T e s -
I iûISSELON, infiniment d’ufage à Tournus.
IU eil de fer, de l’épaiffeur de deux lignes,
liant trois P0lices en fiuarr(v On y attache un
lianche de bois, de deux pieds de long. On
B n fert pour làrcler les fromens, maïs, panis,
Bralins, millets & raves. (M. V A b b é I e s s i e u .)
■ BOITELÉÉ , mefure de terre à Landrecy ,
IJjj c(l la quatrième partie de la Mancaudée, dé;r
I IL5 toifes 9 pieds. V o y e { Arpent. (M. V A b b è
»BOITEMENT ou Boiterie, irrégularité dans
I] marche d’un animal. Lorfqu’un cheval; un
Beuf, une bête à laine, .& un chien, même
Idé baffe-cour, ou de berger, boite, il efl im-
Brtant d’en découvrir la caufe, afin d’y remé-
Hier. s’il y a lieu.
Btorfqu’un cheval boite des pieds de devant, Bell un ligne que fou mal efl dans l’épaule ,
Idans les jambes, ou dans les pieds.
M^)n reconnoît que c’eft dans l’épaule, parce’
■ qu'il ne .lève pas la jambe à l’ordinaire, &
Iqii’il la traîne- par terre, ou parce qu’il lève
lape jambe plus qu’une autre, &• ,qite Ion genou
marc î comme difloqué ; il annonce qu’il a mal
pu garrot, ou à la partie fupérieure de l’épaule,
Ram! il boite davantage,'étant monté, & quand
(il bronche, beaucoup, & menace de mordre ceux
ifai le toilchent à cette partie ; il a mal à là
partie inférieure de l’épaule , quand il preffe
lies pas en bronchant ; enfin on doit croire que
|le|iège du mal efl au coude, s’il rue , & lève
llefcied, lorfqu’on lui pince cette partie.
HLe cheval refufe .de^ plier le genou, ou le
Ifturon, & les roidit, lorfqu’on le fait marcher,
p i 3 mal dans ces parties. Une efquille , un
» o s , une molette,&c., annonce une maladie
B j canon.
R s maux des pieds , qui font auflî boiter le
Icneval, ont leurs lignes particuliers; un effort H une détorfe rend chaude brûlante la cou-
|jlnne‘> ^ cheval marche tout-à-fait fur la pince,
Inluelque nerf féru lui donne mal au talon ;
W ÿ u du fer, qui bleffe les quartiers , le
K, ^ hoite des pieds de derrière, le mal efl
K s *a hanche, dans T os de la cuiffe, ou dans
«jarret, ou dans quelque partie voifine. Il
b arche de côté, n’avance pas auffi bien de
^pamhe malade que de l’autre; en tournant
■ rt ’’ favorife cette jambe, en marchant fur
R r Pente» il tient toujours cette iambe plus
Bute que l'autre.
lî^,CSv!)rin<:iI)a]es ca^ffis du boitement du cheval
I fe ili ^Can Ü ^e^ort 9 ctrifîè , l’entorfe ,
h X10ns aüx genoux, l’éparvin, la courbe,
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les chicots, l’atteinte, le javart, les fraéhires,
& fouvenr, d’après M. Lafoffe, celle de l’os
coronaire, &c. Quoiqu’on pût réduire les frac-^
tures des os longs' comme j’en ai vu des' exemples,
on ne doit pas les tenter, parce que le
cheval qui les éprouve, n’efl jamais d’un bon
fervice, & qu’il coûte plus qu’il ne rapporte;'
il vaut mieux le faire tuer. Celles des petits
os font incurables. A l’égard des autres caufes
de boitement, j’en expoférai le traitement à
. leurs articles.
Le boeuf boite parce qu’il s’encloue, ou parce
que quelque chicot de bois lui entre dans le pied/
Dès qu’on s’en appérçoit, il faut ôter le clou
ôu le chicot, & verléf dans la plaie de l’huile
de térébenthine, eh la couvrant d’un peu d’é-
tduppës. 3
Le bouvier attentif veille à ce qu’aucune
épine, ou aucun caillou ne refle clans lès pieds
de fes boeufs; c’eft fouvent une caiife de boitement.
Si, malgré fes attentions, cet accident
a lieu, & a fait une plaie, on la panfe comme
fi le mal provenoit d’uti clou ou d’un chicorJ
11 fe forme quelquefois des abcès aux pieds
du boeuf. Lorfque fé pus y efl formé, on doit
les ouvrir, les laver & les panfer avec du vin
miellé, à moins qu’à caufe d’un engorgement
confidérable à la jambe, il ne fallût procurer
une évacuation foutenue. Dans ce cas, on panfe
quelque tems avec un onguent fuppuratif, ou
un digeftif.
Le laffitude, le ramolliffement des ongles, &
quelquefois la goutte font boiter les bêtes à
laine. Si c’eft la laffitude,. on les guérit, en les
laiffant rêpofer à la bergerie, ou on leur donne
dés alimens, ou en les envoyant dans quelque
endroit, ou fans marcher beaucoup, elles trouvent
fuffifamment à manger.
Lorfque les ongles-font ramollis, on en coupe
Textrémité ; on y met de la chaux vive pendant
un jour, & enfuite du vert-de-gris, jufqu’à
parfaite guérifon.
La goutte efl plus difficile à guérir. Le repos
efl prefque le feul remède, pourvu que l’animal
ne foit pas expofë à l’humidité. Une bête"
à laine, lujette à la goutte, ne doit pas être
confervée. Il faut la vendre au boucher, ou la
tuer;
Les chiens boitent auffi quelquefois, fur-tout
les chiens de berger ; il faut en étudier la caufe.
C’eft, ou une épine, ou une pierre, qu’il faut
leur ôter. Dans les pays, où le fol efl dur ,
les chiens de berger , par le tems fec, font
fujets à boiter. On doit ménager leurs courfes,
leur humeéler le défions du pied, qui fé gerce,
avec de l’huile d’afpic. ([M. l'Abbé Tessier.)
BOL, terre bolaire.. C’efl une efpèce d’argile
pefante & flyptique. Elle s’attache promptement
à la langue, & teint les mains. Comme
cette efpèce de terre peut entrer pour quelque.