
Cette plante fe multiplie de femences & de
drageons enracinés. Le plus fur moyen de faire
lever les graines, eft de les femer à l’automne,
•quinze ou vingt jours après quelles ont été récoltées
; on peut cependant les femer encore dans
le commencement du mois de mars-, mais alors
elles lèvent plus tard, & leur réulfiteeft moins certaine.
Dans les provinces méridionales on peut
les mettre par rayon, comme celles du perfil,
en pleine terre, & à l’expofition du levant; mais
on doit ici leur donner l’expofition du midi, &
mieux'encore les lemer dans des terrines qu’on
place fur une vieille couche, & que l’on couvre
de litière pendant les grands froids. Les femis
d’automne lèvent dès le premier printems, &
ceux du printems ne lèvent que dans le courant
de l’été, & encore ne lèvent-ils qu’en partie.
Dès le printems de la fécondé année, on peut
repiquer les jeunes plants de Bacille maritime,
fans rien retrancher de leurs racines; mais au
lieu de les mettre en pépinière, comme il eft
d’ufage pour un grand nombre de plantes, il
faut les placer fur-le-champ dans le lieu où ils
doivent refier, parce que leurs racines étant
pivotantes & fans chevelu reprennent très-difficilement,
& ne foufFriroient pas une fécondé
tranfplantation. C’eft même. à râifon de cette
difficulté qu’on met prefque toujours deux jeunes
pieds enfemblè, afin'que fi l’un vient à périr,
L’autre puifle le .remplacer. Lorfqu’on veut établir
des. touffes de ces plantes dans de vieux murs
(fifua.tion quelles aiment de préférence) on doit
en repiquer les jeunes plants dès le mois de mars.
Pour cela.on choifit les plus grands joints qui
fe trouvent entre l'es moëllons, & avec un poinçon
de fer on y pratique des trous auffi profonds &
aufli larges qu’il eft poffible, auxquels on donne
une direèlion inclinée vers la baie du mur ; on
place enfuite dans chacun de ces trous les jeunes
plants dont les racines font les moins longues,
& on les remplit avec une terré légère & fort
fèche - , afin qu’il ne relie aucuns vuides.
Il eff bon de ménager un pedt'gOdét à l’ouverture
de chaque trou pour fe procurer la facilité
d’arrofer les jeunes plants , jufqu’à ce qu’ils
foient bien repris: Cette culture réuflil de préférence
dans les murs de terraffe qui font expofés
au foleil levant ; les plantes durent plus long-tems
que celles que. l’on met'en pleine terre, & font
beaucoup moins fujettes à être détruites par les
gelées. On affùre même qu’elles ont une faveur
plus aromatique que celles qui croiffent dans dés
plates-bandes, ce qui paroît très-probable.
Ufage. On fait confire lès feuilles de la Bacille
maritime' dans ,1e vinaigre, comme celles de la
falicorne ; elles fervent d’affaifonnement aux fa-
lades & à différens mets. Leur ufage eff regardé"
comme:très-fain, & on lès .emploie'en'‘médecine,,
2. L a Bacille à larges feuilles., eff ù!ne efpère i
peu connue en France*; -elle fut apportée des i
ifies Canaries en Angleterre, par M. Maffon, ctt
1780. Cette plante fleurit dans le mois de juin,;
& fe conferve pendant l’hiver à l’orangerie.
Nota. Le Crithrnum Pyrenaicurhdo Linné apparu
tenant au genre de l’Aihamanta, &. ne paroillant
pas différent du Libanotis, nous renvoyons pour
la culture à l’article Athamante Libanotide. Voy&g
ces mots. (A L T hovin.)
BACIN. Synonyme impropre du Ranuncului-ï
Bulbofus. L. Voyez Renoncule -B ulbeuse!
{M . T hovin.')
BACOPE, B acopa. .
Nouvéau genre établi par Aublet dans fort
hiftoire des Plantes de la Guianne françoife*
Sa famille n’eff pas encore bien déterminée*
M. le chevalier de la Marck le range . dans
celle des Lifimachies, & M. de Juffieu le
place dans la famille des Portulacées. Cette différence
d’opinion vient de ce que le caractère de
ce genre n’a été obferVé que fur des figures ou
des plantes fèches; mais lorfque les Botanifte®
feront à portée d’examiner un individu vivant ,
cette incertitude ceffera. Ce genre n’eff encore»
compofé que d’une efpèce.
Bacope aquatique.
Bacopa Aquatica. Aubl. Guiân. 128, tab. 451
de l’île de Cayenne fur les. bords des rm'ffeaux.
Cette plante produit plufieurs tiges fucculentes.
& noueufes qui tracent fur la terre ou s’étendenr
à la furfacé des eaux. Elle pouffe de chacun de
fes noeuds des racines, en même-tems que des
feuilles qui font longues, étroites, charnues,
creufées en gouttières, & terminéés en pointe.
Ses fleurs naiffent folitaires dans les ailîelles desr
feuilles ; elles font ^petites, de couleur bfeue, &
donnent naiflance à des Capfules fèches qui renferment
un très-grand nombre de femences.
menues. Cette plante fleurit en décembre.
Les habitans de Cayenne la nomment M Herbe,
aux brûlures. Us prétendent que c’eft un topique
excellent pour ces fortes d’accidens. Elle n’apoinfi
encore été cultivée en France. {M. Thovin.)
BACOVE, nom vulgaire du Mufa Japientum|
L . Voy qB AN A NIER AFB.U ITCOU RT .{M. Th O VIN.)
BACQUE, terme employé par quelque ancien
Agriculteur, pourdéfîgner une Baie, BACCÂ.
Voye% Baie. ( M. Thovin. )
BACQUET ou BAQUET , vaiffeau de boîs
fait en douves & cerclé en fer ou avec des cerceaux
: on s’en fert pour conferver Peau né—
ceffaire' aux arrofemens dans, les ferres , pour
contenir le mortier dont on enduit les racines
des arbres réfineux lorfqu’on lés déplante, &
enfin à une infinité de petits triages qù’il eft inutile
d’indiquer parce que les. foins de la culture
les indiquent naturellement ( M. Th ovin. )
BACQUETER Peau , en jardinage , c’eff
arrofer avec la pelle où une échope lès gazons
,£<ù fe trouvent à la proximité d’un baffin , d’ua
miffeau ou 'd’une petite rivière. Le BaCqueteur
defeend dans l’eau, & avec fa pelle de bois, il
rafe la furface de Peau à un pouce de profondeur
tout au plus, & la répand fur les gazons.
I l peut arrofer par ce moyen jufqu’à trois ou
quatre toifes de diflance de l’endroit où fe
trouve l’eau. Le moment le plus profitable pour
faire cette efpèce d’arrofement, eff à l’entrée de
la nuit ou au lever du fo le il, pendant l’été.
On peut encore employer avec fuccès le
Bacquctage pour arrofer les gros légumes qui fe
trouvent à la proximité des eaux. Cet arrofe-
ment eff plus profitable aux plantes que ceux
qui font donnés avec lès arrofoirs, parce qu’ils
fiuméélent toute la furface de la terre en mêifle-
teins que t uites les parties des plantes. ( M.
T hovin. )
BADAN1E R , T e rm in a l ia . L.
Ce beau genre, qui fait partie de la famille
des Chalefs ( Eloeagni ) , n’eff compofé que de
végétaux ligneux, dont la plupart font des arbres
très-élevés & d’un port majeffueux. Ils croiffent
dans les différentes parties des Indes orientales &
fous les climats les plus chauds. Plufieurs d’eii-
tr’eux fourniffent- des bois propres à la charpente
& aux arts, d’autres donnent des gommes
ou des réfines précieufes, & enfin quelques
uns produiffint des fruits bons à manger.
Ces arbres intércflànts font encore fort rares
Europe 3 ff ne s’y en rencontre que deux
efpèces. On les . cultive dans les ferres chauffes
où ils relient la plus grande partie de l’année.
Efpèces.
I. Badanier de Malabar.
T E*M17*ALIA catappa. L. ï> des forêts du
Malabar.
2. Badanier/des-Moluques.
T ermina a a Moluccana. La M. Diél. L de
[•Java, de Batavia & des Mes Moluques.
ï b ,Badanier de bourbon, ou faux-benjoin.
I e rm iv a l ia mazirit.■ na. La M. Diél. h des
mes de France & de Bourbon.
4* Badanier au benjoin.
.Indes OnSmlesI L ' ^ ^ * des
5. Ba£,ANier au vernis, ou arbre au vernis.
vt.-nix. La M. Diü. b, de la
Vefcriyti„n du port des (fptees & ufages.
gjPsatdei MaalabWar ^W arbre
en tout tems, de feuilles arrondies, d’un beau
vert en-deflus & d’un vert jaunâtre en-deffous,
! lefquelles viennent fix ou fept enfemble, en-
manière de verticille autour des rameaux. Ses
fleurs Ion t petites, blanchâtres, difpofées en épis
dans les aiflelles des feuilles. Elles produifent des
fruits prefque aufli gros que des noix, qui ren-
fa ment une amande dont le goût approche'do
' celui de la noifette. .
Üjage: Dans l’Inde, cet arbre eft cultivé
dans les jardins non moins à raifon du bel ombrage
qu’il procure, qu’à caufe des qualités de
fon fruit, dont les amandes fe mangent ci fies &
fe fervent fur les meilleures tables. Rhéède dit
qu’on en tire par expreffion une huile fcmblable
à telle de l’olive, & qui ne rancit jamais. On en
fait aufli des émulfions comme avec nos amandes.
Les Indiens emploient le fuc de fes feuilles mêlé
avec de l’eau de riz, peur modérer la colique,
, 1 ardeur de la b ile , & les maux de tête qui ont
pour caufé de mauvaifes digefiions.
Ce bel arbre croît dans les forêts du Malabar
& il fe plaît de préférence dans les terrains mai~
grès & fablonneux.
2. L e Badanier des Moluques a beaucoup
de rapport avec le précédent ; il s’en diffingue
néanmoins aifément par fa flature, plus petite
par la couleur de fon feuillage, qui eft d’un vert
PÎÙS gai, & par la difpofition de fes branches
qui s’étendent davantage & donnent un ombrage
plus épais. "
A Batavia, cet arbre fe cultive plus
particulièrement dans les jardins & dans le s.pk-
ces publiques, pour y procurer de l’ombre. Ce
n eft pas que fes amandes ne foient aufli bonnes
A manger que celles de l’efpèce précédente. Elles
font même plus eflimées, parce qu’elles font
moins huileufes ; mais auffi elles font d’un bien
moindre rapport, puifque, fuivant Rhéède, elles
ne fourniffent point d’huile.
3. Badanier de Bourbon. C e lu i-c i eft le
plus.gros & le plus grand des arbres qui fe trou-r-
vent dans les i fies de France & de Bourbon.
Ses brandies font difpofées par étages & fe fùb—
drnfent en rameaux qui aftléfer-t la même dif-
pofition ; fes feuilles luivent auffi la même di—
reéHon, elles {ont raffemblécs par paquets autour
dés rameaux qui font noueux, & comme
articulés de diP.ance en diflance. Les fleurs qui
font fort petites’ viennepr en épis dans les aif—
felles des feuilles. Elles donnant naiflance à des
fiiits d’une figure fingulière, applatis & bordés
d une membrane.
au bois de cet arbre , fur celui de tous les autres’
pour conflrmre leurs pirogues. Il produit enfuite
une léline très-abondante qui eft employée avec'
fuccès dans les Arts, i ^ ' *
4 . 'B a-danier au Benjoin. Cette efpèce né
paroît pas devoir s’élever auffi haut que les autres;