
néglige? de les tranfplanrer aufli-tôt dans d’autres
pots plus grands. Il ne faut pas que les nouveaux
pots.où on les met foient beaucoup plus grands
que ceux d’où on les ôte, parce qu’il vaut mieux
Jes changer de pots fôuvent que de leur donner
de trop grands pots, qui leur font préjudiciables,
en ce que leurs racines n’-y font pas, fuffifamment
échauffées par la chaleur de la couche, & en ce
que la m; île de terre qu’ils contiennent eft fu-
jette à s’y charger d’une humidité, exceffive &
dommageable qui s’en évapore, difficilement.
jLorfque les plantes deviennent trop hautes pour
pouvoir être contenues fous les chaffis de la
couche, on les tranfporte dans la couche de tan
de la ferre chaude; on-bien on les couvre avec
une cabane *ou une caiffe de vitrage fuffii'am-'
ment exhauffée, où on les, laiffe jufqu’à ,1a fin
d’Août. Dès le commencement de Septembre, on
ïes tranfportera dans la^couche de tan de la ferre
chaude, où elles relieront enfuite continuellement.
Cette plante demande , fuivant Ccmmelin, beaucoup
de chaleur & une humidité cônflante &
modérée, à l’aide defquelles elle fleurit quelquefois
pendant tout l’Eté. Suivant Miller, elle
üeurit la fécondé année après avoir été femée :
on peut, dans les Etés chauds, après fa première
année, la placer en plein air en bonne expofition
•depuis la fin de Juiq jufques. vers le quinze, ou
«vers la fin d’Aoùt. Elle, y fleurit très-bien ; mais il
«î’eft p'âs à propos de l’y laiffer plus long-tems,
& elle ne perreélionne pas fes femences li on
«je la tranfporte pas dès le commencement de
Septembre dans la couche de tan de la ferre
chaude.. La chaleur qu’il efl le plus à propos
d ’entretenir pendant FHiver dans la ferre où
cette plante efl renfermée, efl une chaleur de
douze à dix-fept degrés, fuivant le thermomètre
de Réaumur. Suivant Miller, cette plante refle
long-tems en fleur dans cette lerre pendant
l ’Hiver. Suivant Çommelin , cette plante fiibfifte
pliifieurs années, pourvu qu’on la préferve fuffi-
famment du froid & d’une féchereffe exceffivei
La Caffe, à gouffes plates, n.°, 19 , fie multiplie
& fe cultive, dans le climat de Paris, de
la même manière que celle, n.° 20, dans une
terre pareille à celle indiquée pour la culture
de Fefpèce n .°2 ! , Elle fleurit, chaque année,
dans la ferre chaude.
La Caffe des boutiques , n.° 20, fe cultive
aux environs du Caire, d’Alexandrie, de Damiète,
dans tout le refle de l’Egypte & ailleurs, à. canfie
dé.-fes vertus , de fa beauté , & du commerce
qu’on fait de fes goufies. On en forme.- des allées
de promenade, & des vergers auffi agréâbles que
profitables. Il paroît que, dans toute l’Egypte, :
comme dans tous les autres pays qui fourniflent ;
au commerce les gouffes de^cet arbre, fa culture
sfe^ige, pour ainfi dire, aucun foin. Il efl extrê-
njemenr abondant dans les pays où il efl naturel, !
& il ne l’efl pas moins dans 1’Egypte comme \
dans tous les pays chauds de la zône torride où
il a été tranfporté, & où il ne cefle de fie multiplier
.de lui-même en telle quantité , que l’on
peut dire qu’il s’y efl' parfaitement naturalifé :
de manière qu’il fe trouve en très-grand nombre
, tant dans les vaftes forêts des Antilles &
d’autrespays d’entre fies Tropiques en Amérique
que dans celles du Continent & des Ifles & Archipels
des Indes orientales, comme dans l’Abyf-
finie., ainfi que j’ai déjà dit. Il paroît qu’en
Egypte ^quoique de tous ces pays ce foit un
des moins favorables à cette efpèce de Caffe
puifqu’il èft hors de la zône' torride, elle y croît
néanmoins fi abondamment,qu e la quantité des
récoltes que l’on y fait de fes gouffes, furpaflè
toujours de beaucoup celle de la confommation
du débit; car Prôfper Alpin aflure qu’on
voit communément, dans les magafins des Egyptiens
, d’immenfes quantités de ces gouffes, recueillies
fouvent depuis quarante ans. Dans tous
les pays qui fourniflent au commerce les gonfles
de cet arbre, on'peut le planter avec fuccès en
toutes fortes de*terreins ; mais on le plante préférablement
dans les terres fortes & argilleufes,
o ù , fuivant Rumphius , il végète plus vigoureu-
fement , & devient plus grand & plus étendu
que dans toutes les autres. Il croît très-rapidement
en tous terreins. Rumphius affure, d'après l’expérience
qu’il en a faite lui-même à Amboine
dans le quartier de Hitpë, que les femencés de
cette efpèce étant mifes en terreproduifenr,
dans l’efpace d’une année, des arbres de cinq
ou, fix pieds de hauteur. Ainfi lorfqu’on veut,
dans les pays que j’ai mentionnés , planter, ces
femences en pépinière, il convient de les efpacer
ou d’éclaircir les jeunes plants qui en provien-^
nent, de manière qu’ils loient, pendant la première
année, à une diftance fnffifante, comme,
par exemple,à celle de deux pieds.& demi ou trois
pieds lés uns des autres. Il .convient auffi, par.
la même raifon, de ne pas les laiffer Ipng-tems
en pépinière , & de les planter à demeure à
l’âge d’un ou deux ans au plus tard. De plus
longs détails fur cette culture facile feraient
fuperflus. La récplte & la confervation des
gouffes n’eft pas plus difficile que la culture de
l’arbre. Quoique ces gouffes mûriffent pendant
toute l’année , cependant on fe' contente d’en
faire ..une feule récolte par an. Suivant Profper
Alpin , aux environs du Caire on n’en récolte
qu’en Juin , pendant la féchereffe, avant la çrûe
du Nil.. On,ne. cueille que les gouffes qui font
les plus parfaitement mûres &. bien fèches : les
autres, & toutes celles qui mûriffent pendant,
les mois fuivans, reflènt fans aucun inconvénient
fur l’arbre jufqn’au mois de Juin fuivant. Aufli-
tôt que Içs gouffes font récol tées, on les .enferme
dans les magafins où elles font placées fèchemerjt,
& où l’on n’oublie aucune précaution pour les
mettre à l’abri du contaéVde l’air extérieur, qui
ïes corromprait très-promptemettt ; car, comtfte
on fait, l'air efl très-humide-en Egypte pendant
line grande partie de l’année, depuis la fin de
Juin. Avec ces'précautions, elles s’y confervent
foifvent pendant quarante ans. M. de Coffigny
vient de m’affurer, de vive voix, que lesarbres de
cette efpèce de Caffe,qui ne font point raresà l’Ifle-
de-France,n’y produifent jamaisou prefque jamais
de fruits , quoiqu’ils y fleuriffent chaque année
très-abondamment. Ce fait efl très-remarquable.
II paroît que cet arbre ne peut fubfifter en
pleine terre que fous la zône torride & dans un
très - petit nombre de pays - privilégiés , qui ,
comme l’Egypte , ’quoique fkués fous la zône
tempérée, font prefque auffi favorables à la
•végétation que ceux de la zône torride.
En Europe ;, on ne- petite élever & conferver
cette efpèce que fur couches chaudes & en ferres
chaudes : .& il s’en faut de beaucoup que fa
culture foit auffi facile fur ces couches & dans
ccs. ferres en Europe , qu’elle l’eft en pleine
terre dans les pays que je viens de mentionner.
Cette efpèce efl au contraire une des plantes
les plus délicates qui foient cultivées dans ces
ferres.
Dans le climat de Paris on efl dans F'ufage de
.multiplie«* cette efpèce par le moyen de; fes
graines qu’on fë procure aifément chez tous les
droguifles. Il faut choifir les femences lès plus
pleines dans les gouffes les plus récentes, les
plus faines & ‘ les mieux confervées. Comme ,
fuivant ce que j’ai dit plus haut au fujet de la
culture de Tefpèce , n.° 8, les plantes exotiques
font d’autant, plus difficiles à élever & à conferver
dans ,1e efimarde Paris,, que les pays dans
Jefquels.font nées Je? femences dont elles pro-
.viennent font plus chauds & plus favorables à la
végétation ; il mit de-là qu’il efl très-à-propos de
préférer pour ferner , dans le .climat de Paris,
les-femences de cette efpèce de Cafle prifes dans
des gouffes récoltées aux environs d’Aîexandrje
en Egypte ,, k celles prifes. dans des gouffes récoltées
fous la zone torride. Des -femences nées
dans le çlimat de Paris , feraient encore infiniment
plus convenables; mais, jufqu’à préfent,
.cette efpèce n’en a pas produit dans ce climat.
-Miller confeille de cultiver cette efpèce , ainfi
que toutes celles dont il fait mention , dans une
terre, légère, telle, par exemple, que celle indiquée
plus haut pour laculture deFefpèçp; n.° 18, & il
croit que cette efpèce, n.° 20, vient naturellement
dans les terreins fablonneux : mais, comme fuivant
le rapport, de Rumphius que jsai cité, cette
efpèce devient plus.belle à Amboine, dansles
terres fortes que dans les terres légères, il paroît
à propos de lu i adminiftrer , dans le ; climat de
Paris, une terre fubftantieufe mocLérément forte,
telle que ferait , par . exemple , un mélange
exa^tde deux parties de, bonne terre à potager
avec upe partie de terreau de couche bien eonfommé.
Une terre trop forte ferait dangereufe,
parce qu’elle efl fujette dans les ferres, ou bien
à ne pas fe laiffer pénétrer fuffifamment par l’eau
des arrofemens, ou bien à fe changer d’un excès
préjudiciable d’humidité. Il convient de femer
les graines de cette efpèce de-très-bonne heure
au Printems , & de l’avancer, autant qu’il, efl
poffible, afin qu’elle puiffe, pendant la première
année, fe fortifier fuffifamment , pour réfifter
aux rigueurs du premier Hiver, qui efl, pour
elle , beaucoup plus dangereux que les Hivers
fuivans. Ôn fème ces /graines dans des petits pots
remplis avec, la terre indiquée, & qu’on enterre-
fur-le-champ jufqu’à leurs bords dans le terreau
d’une coùçije chaude, couverte d’un chaffis &
placée en èxjDofition chaude & abritée. Ce femis
doit être traité|comme celui de l’efpècé n.° 18.
Lorfque les femences font bonnes, elles lèvent
affez facilement. Lorfque les jeunes plantes pa-
roiffent, elles doivent être, traitées .comme celles
de refpèce , n.° 18 , & avec, encore plus de
foins & de précautions, jftirce qu’elles craignent
encore plus l’excès d’humidité, le froid & l’ério-
lemenf. La moindre inexactitude peut les faire
périr. Lorfqu’ellespnt atteint la hauteur de trois
ou quatre pouces, il ne faut ,pas négliger de le^
transplanter- aufft-tôtchacune à part , dans un
petit pot rempli d’une rerre pareille à celle dit
femis, & d’enterrer, fur-Ie-champ, ces pots dans
le terreau d’une fécondé couché de chaleur modérée,
expoféé comme la première & couverte
d’un chaffis. Si on. les laiffoit plus long-tems
plufieurs enfemble dans un même p o t, elles fe
déroberaient réciproquement la nourriture, leur
accroiffement en ferait arrêtée ou notablement
diminué , & elles pourraient s’étioler con -
fidérablement; Les foins & précautions qu’il faut
employer pour ces jeunes plantes , depuis le
moment de cette tranfplanration, foit pour les
faire reprendre , foit enfuite jufqu’à la fin de
l ’E té , font les mêmes que ceux détaillés pour
les efpèces, n.os 18 & 19, avec l’attention, l’exac-
ritude plus grandes & les différences qu’exige la
iîaturébeaocoup plus délicate de l’efpèç.e, n.° 20.
Chaque foiss que les racines des plantes de cette
efpèce rempliflent la capacité des pots où elles
font contenues, il leur efl encore plusjiécef—
faire qu’à celles des efpèces, n.*s 18 & 10, d’être
tranfplantéès auffi-tôt dans des pots plus grands,
fur-tout pendant la première année,, afin que
leur accrüiffement ne foit pas; arrêté, & qu’elles
puiffent devenir affez fortes , avant le premier
Hiver, pour être en état de lui réfifter : &.chaque
fois qu’on change ainfi cette efpèce de pots, on
lui porterait au moins autant de préjudice qu’à
aucune autre , en négligeant aucun des foins
que ce changement.exige,, & en lui donnant de
trop grands pots, qui ne s’échauffent pas affez
& prennent trd,p d’humidité. Cette efpèce ne
. oit jamais être expofée en plein air , dans