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lifter allez lorig-temt dans une terre fubftantieiïe,
pourvu qu’on les prelerve allez efficacement
de toute numidité fuperftue ; mais elles y font
des progrès incomparablement moindres que dans
une terre maigre 3 8t leur végétation y eft conf-
tamment foible & languiffante, même dansjleur
pays natal. 11 n’y a que deux efpèces qui s’ac-
comodent d'une terre grade, lavoir : i .Q .le Cac-
tier Nopal, n.° 39, dont on ignore l’habitation
naturelle, & qui ; comme on la vu plus haut ,
préfère une bonne terre, pourvu qu elle foit
très-feché, à Une terre plus maigre d'une fé-
chereffè égale; & 1.° le CatSfier Splendide, n.°
.3 8 , dont on ignore auffi l'habitation naturelle,
qui eft peut-être une variété du Caétier Nopal ;
lequel Ca&ier, n.° 38, végète très-bien dans une
terre très-maigre , mais végète encore plus vi-
goureufement dans une terre fubftantieiïe, en
fuppofant que là féchereffe de l’une • foit égale .
à celle de l’autre, & foit habituellement très-
grande.
Excepté ces deux dernières efpèces de Cac-
tiers, nos 38 Se 39, & le C a a ie r à fruits feuilles,
nl° 30, la terre qui convient le mieux à la cul-
turl dé toutes les autres efpèces, dans le dima-
de Paris, eft un mélange exaét de deux tiers de
terre maigre, légère, fablqneufe & bien divifée,
& d'Un tiers de décombres calcaires, paffées au
crible ; ou bien, fi l’on n’ a pas de terre légère
à fa difpofition, un mélange exail d'un tiers de
bonne.terre à potager, d’un tiers de fable, &
d'un tiers de décombres calcaires paffées au cri-
bief On a reconnu qu’ il convient que le, crible
dont on fe fert pour palier ces décombres,
rie foit pas trop fin, afin que la terre compos
e dont elle's font partie laiffe plus aifément
s’écouler & s’évaporer toute humidité fuperflue.
Il eft b on, lorfqu’ on le peut, de préparer cette
terre fix mois ou un an avant de s’ en fervir II
ne faut jamais mêler à cette-te rre, en aucun
rems , aucun fumier quelconque, fi l’on ne veut
pas s’expofet à vo’r périr promptement ; par la
Dourriture , les Caétiers qui y feront plantés.
Il eft très-important que les pots ou ^ cailles
qui contiennent les plantes, de cjuelqu efpèce
que ce fo it, de Caétier foient plutôt trop petits
que trop grands. 11 eft très-préjudiciable a ces
plantes d’ êtée dans de trop grands pots , parce
qu’ il y règne préfque toujours une humidité trop
-grande, qui lesfait fouvent périr en peu de tems.
-Il eft donc auffi néceflàire d’imiter la nature
-dans l’avarice avec laquelle elle diftribue la
-terre aux efpèces même les plus grandes -de ce
-genre.
C ’eft une précaution très-utile & même très-
néceflaire pour toutes le*' Plantes dè ce genre,
que de mettre au fond de ces pots ou cailfes_ un
lit de petits platras ou de pierrailles calcaires
‘haut d’ un pouce ou deux, afin de faciliter d’àu-
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tant plus l’écoulement de toute humidité fupeJ
flue. Soit que Ton plante ou que l’on fèJnej
il ne faut jamais manquer d’avoir ce foin.
Toutes les fois que, l’on s’apperçoit que jJ
plantes de ce genre remplirent, par leurs.raJ
cines , la capacité entière des vafes qui les cond
tiennent ; fi ces plantes ont fait des productions
confidérables hors de terre depuis qu’elles font
dans ces v afes,. on les met dans des vafes plus]
grands que l’on remplit avec la terre indiquée}!
fi la maffe & le volume des productions de ces
plantés hors de terre ne font pas beaucoup aug.
mentes depuis qu’elles font dans les vafes quel
leurs racines rempliffeat, on fe contente de leur
donner un demi-enange , c’eft-à-dire, de retrancher
une partie de leur motte & do mettre en
place de la terre indiquée. Le tems le plus con*|
venable pour faire ce changement de vafes , oui
de demi-change , eft l’Automne & encore mieux
le Printems. Voyez rempotage demi - change!
Immédiatement après cette opération , on les!
abrite du foleil & on les laiffe fans les arrofer J
jufqu’ à ce qu’on voie à leur végétation quel-]
les ont pouffé de nouvelles racines. Chaque fois
qu’on les change de vafes, ceux qtf on leur donne
doivent être un peu plus grands que ceux qu’on
leur ô te , parce qu’il vaut mieux les changer de
pots fouvent que de leur donner de trop grandJ
pots.
On ne doit jamais mettre dans les ferres qu|
contiennent les Caétiers, foit pendant l’Hiver,|
foit en tout autre tems, ni plantes herbaceesJ
ni arbres ou arbuftes toujours verds ; parce quel
la tranfpiration abondante de ces plantes entre-]
tiendroit dans ces ferres une humidité confiai]
rable , que les Caétiers abforberoient, & qui]
deviendroit pour eux un poifon mortel.
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bes plantes de ce genre. Plufieurs des efpèces
I u’oh pofsède en Europe, n’ont été obtenues
Eue pat Ie moyen de graines envoyées d’Amé-
Bque. On p eut, fi l’on v eu t, multiplier ainfi
Lûtes les efp-èces de Caétiers , en fuivant la métope
que je vais indiquer pour la multiplica-
Ition de l’efpèce, n°. i , par fes femences, en
[y joignant ce que j’ indique plus bas pour la mul-
piplication de l’efpèce, n°. 4 , & en fe conformant
à la nature plus où moins délicate de chaque
efpèce.
* Culture des C a Cil ers nains & globuleux ou mé-
loniforms, dans le climat de Paris.
. Le Caétier mamillaire , n°. 1 , fe multiplie
Bifémgnr par fes femences, qu’ü produit, comme
[j’ai dit, abondamment chaque année en ferres
ttlaudes dans le-'climat de Patis. Plufieurs fe consentent
de laiffer les fruits de cette efpèce tom-
jjber deux-mêmes fur la terre des pots qui con-
Süennent les plantes qui les ont produits, &: de
[continuer de foigner ces plaintes à l’ordinaire
[fins toucher à ces fruits ni a cette terre* Les
»raines contenues dans ces fruits produifent,
tons autre foin, dans ces .pots , de nouvelles
folantes , qui font ordinairement bonnes à être
pnfplantées, chacime dans un pot à part, au
ferintems de l’année fuivante. Mais il eft préférable
de ne pas abandouner ainfi ces femis au
hazard, & de femer ces graines foi-même : car,
en les laiffant fe femer d’elles- mêmes, on fatigue
les plantes contenues dans les pots où ces graines
jombent, on perd beaucoup de femences , & les
plantes qu’on obtient de ce femis fpontané font
Ordinairement moins vigoureufes que celles obtenues
par un femis fait exprès. On féme la graine
e cette efpèce au printems , auffi-tôt que les
fruits qui la renferment fout defséchés fur la
plante qui les a produits , dans des petits pots
remplis de la terre que je viens d’ indiquer, &
su fond delquels on n’a pas oublié de mettre
un lit de petit platras.. Ces femences doivent
être répandues egalement fur la furface de la
terre de ces pots , puis recouvertes par l’épaif-
jfeur d une ou deux lignes au plus de la même
Fjre, mais plus fine. Auffi-tôt que ce femis eft
pit, on place les pots qui le contiennent dans
pe couche chaude de tan , placée en bonne ex-
poiition , & couverte d’un chaffis de vitrage. Une.
puche de tan convient beaucoup mieux, pour
Fe jenvis, qu’une couche de fumier , à caufe
U. tr®P grande quantité de vapeurs humides
jpselèvent de eette dernière, lefquelles pour-
nidre aux jeunes plantes, en leur cau-
Pr'f'Unu Pourr’ ture funefte. Des petits pots font
U era^es aux grands pour ce femis, non: feu-
L ent P?fCe que ces derniers entretiennent la
G?miennent dans une trop grande
Mité, mais encore parce qu’ ils s’échauffent
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plus difficilement. On ârrofe ces femis très-légèrement
une fois par jour , jufqu’à ce que la
graine foit lévée. Lorfque les plantes paroiflént,
on arrofe beaucoup 4 las modérément. On ar-
rofe même à peine, tant que la faifon n’eft pas
affez chaude & que le foleil ne luit pas, parce
que les vapeurs humides , que la couche répand
fous les chaffis, fuffiftnt alors prefque feules 1
ces plantes. Il ne faut leur donner un peu plus
d’eau, que lorfque la faifon eft affez chaude &
affez fèche, & que le foleil luit & permet de
les aérer. S’ il eft très-importanq de les préferver
de froids du printems, en"couvrant à propos
les chaffis avec des paillaflons & de la grande
litiète, il n’eft pas moins néceffaire de les faire
jouir de l’ air & du foleil, toutes les fois que le
tems le permet î autrement elles s’étioleroient
bien-tôt, deviendroient trop tendres, abforberoient
les vapeurs de la couche ,.8*. fe rempli-
roient tellement d’hu.nidité qu’elles pourriraient
promptement. Ces jeunes plantes croifient lentement.
On les laiffe donc pafièr toute l’année
dans les mêmes pots où elles ont été femées.
Elles doivent avoir été éclaircies convenablement
& être fardées foigneufement. Vers l’ Automne
, on modère encore plus les arrofemens,
& on ne leur en donne qu’au befoin, très^pea à-
la-fois, & feulement autant qu’il eft néceflàire
pour ne pas les laiffer périr. Cette modérarion
eft indifpenfàble, afin quelles puiffent s’endurcir
affez , pour être en état de paffer l’Hiver. Elles
pafferont l’Hiver dans la tannée de la ferre-
cjiaude , près des vitraux. Pendant l'Hiver ,
on les arrofera encore moins qu’en toute autre
faifon , & feulement lorfque la chaleur de la
ferre fera très-forte , & que le foleil luira." Au
Printems fuivant , elles feront ordinairement
affez fortes pour être plantées dans d’autres
port. Alors on les plante avec toutes leurs racines
> chacune dans un pot à bafilic rempli de
la terre indiquée, & au fond duquel on a mis
un lit de petites pierres. Auffi-tôt après cette plantation
, on place de nouveau ces plantes dans
la couche de tan de la fetre-chauae. On met
les plantes à l’abri des rayons du foleil, par
des paillaflons , jufqu’ à ce qu’on voie à leur végétation
qu’elles ont pouffe de nouvelles racines.
Tant qu'elles ne font aucune prôdu&ion,
il faut les arrofer à peine, au même pqint, fi
ce n’ eft pour les empêcher de périr. Qqand elles
commencent à pouffer, on les laiffe jouir du foleil
, & on les arrofe très-légèrement. En laiffant
ces plantes dans cette couche pendant tqut l’Eté,
elles y feront de grands progrès. Cette efpèce
e f t , à la vérité, moins délicate que lç$ autres
Caâiers méloniformés , & peut, pendant l’été,
fe paffet de la couche de tan , & pendant l’Hiv
e r , être confervée dans une ferre-fec^e faiblement
échauffée; mais elle végète incomparablement
plus vigoureufement, & donne beau-
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