
che, ou fur un tronc d’arbre. Nous nommerons
les Bourrelets qui naiffent.des bords de ces i
fortes de plaies, Bourrelets des plaies annulaires
. Ces plaies annulaires occafionnenî-, tant à
l’égard des Bourrelets qui naiffent de leurs bords,
qu à l’égard du relie de l’arbre, ou dé la plante,
fur qui elles font opérées, dés effets beaucoup
plus remarquables, & beaucoup plus compliqués,
que ceux qu’occafionnent les plaie^ par
leiquelles le corps ligneux n’ell pas mis à nud
dans toute la circonférence de l’endroit de la
tige, ou de la branche fur lequel chacune eft
opérée. A caufe dë cette plus grande fimplicité
dans les effets, qui réfultent de ces dernières
plaies, nous nommerons les Bourreleis qui naiffent
de leurs bords, Bourrelets des plaies fimplesi
Lorfqu’on entoure, au Printems, toute la
circonférence d’un endroit quelconque, d’une
tige ou d’une branche d’arbre, ou d’autre plante
, par une ou plufieurs ciconvolurions de
fil de fer, ou de ficelle,, ou d’autre lien quelconque
, de manière à appuyer fermement toute
l’écorce, que cer lien recouvre, contre le corps
ligneux, il naît toujours, alors, fur la circonférence,
ordinairement totale, de l’endroit qui
eft immédiatement au-deffus de ce lien, une
tumeur, ou un renflement, qu?on a aufli nommé
Bourrelet. En certains cas il naît, enmême-tems,
un autre pareil renflement ou Bourrelet, fur
la circonférence, ordinairement totale, de l’endroit
qui eft immédiatement au-deffous du même
lien. Nous nommerons ces renflemens. Bourrelets
par ligatures.
La production, de ces trois fortes de Bourrelets,
& les autres phénomènes ,, qui accompagnent
cette produélion^ '& en fonr unè:fuite,
méritent ytoute l’attention des Philofophés Agriculteurs
& Botaniftes, tant à caufe des pratiques
utiles que la confédération attentive de
ces phénomènes.a pu, ou pourra .encore, fug-
gérer, qu’à caufe des lumières qu’ils font de'
nature à répandté'fur la phyfique végétale. Nous
traiterons léparémenc de chacune de l cçs; trois
.fortes de Bourrelets.
C h a p i t r e , p r .e m i ,e r ,.
Des Bourrelets des plaies annulaif(s.
Nous commençons par cette :;fprte7 de Bourrelets,
parce que leurftruCture, lé piocfe
leur production, .& lès.'qutr.es effets qui, ont1
îieu néCeiîairémentr,,lo^s dp leur rproduélipn y
ou qui en dont une fuite-, font tels;, que leur
examen peut beaucoup- aider, à concevoir la
ftruCîure & le mode-.de production de Bourrelets
des plaies jirngfës-, & de.ceux,,p<zr ligatures»>,)
Si l’on , enlève, fur , un tronc: ou fur. une,
ïtranche. d’arbre.,, un-’ -anneau, enitîerj ; £ éqqççq*.
fans laiffer, fur le bois que cette écorce cou J
vroit, aucune parcelle des couches, les plusinJ
férieures de cette écorce, auxquelles on a donné!
le nom de Liber, & fi l’on examine enfuite I
tous les jours, attentivement, ce qui fc pay
fur cette plaie, on voit, en premier lieu 1
fortir, d’entre le bois & l’écorce de toute l'éll
tendue de la lèvre fupérieure de çette plaij
annulaire, une production, d’abordfucculente]
affez molle & herbacée , qui devient enfuite]
de plus en plus folide, prend* pendant les
premiers tems, à peu-près la forme d’un cor-)
don demi-cylindrique, qui règne- fur toutelj
longueur de cette lèvre, & eft exactement appliqué
fur le bois. C’eft cette production ]
qu’à caufe de cette forme, on a délignée par]
le nom de Bourrelet. Ce Bourrelet continue en-l
fuite incelfamment à croître , en s’étendant]
'fur la furfaee du bois dénudé , contre lequel
il refte toujours exactement appliqué, fans néanmoins
contracter- avec, lui aucune adhérence]
L’accroiffement de fétendue de cç Bonrreleq
eft ainfi conftamment dirigé vers la lèvre inférieure
de la plaie; &, fi çette plaie n’ell pat!
trop large, ce Bourrelet, toujours croiflantl
parvient fouvent l'eut ,à recouvrir entièrement J
pendant la première année , tout le bois qui al
: été dépouillé de fon écorce, par la plaie an-J
nulaire.
Plufieurs. Auteurs.ont affùré qu’il ne naitjaJ
mais aucun Bourrelet de la lèvre inférieure de|
telle plaie annulaire. Mais, > d’après les expéj
riences, de Duhamel du Monceau, & les mien-1
nés, il eft certain que, fou-vent, lors delac-l
croiflëment de ce Bourrelet, dont je viens da
parler, & un,certain tems après fa naiffancej
on voit naître un autre Bourrelet, qui paiÿitj
fortir -d’entre le bois & l’écoree 'de la lèvrej
’inférieure de cette même plaie. Ge Bourreiea
inférieur, quand il a lieu , eft incomparablc-l
i ment plus-.petit & plus lent, dans, fon accroîtl
ifemenr, que le Bourrelet fupérieur, vers lequel!
jiL-fe dirige, en s’étendant fur le bois dénude,]
auquel il reffembl’e d’aîÜeurs. quant a 1*
»forme, & à fa. manière de croître.. Il le [)entj
(de même toujours exactement • appliqué, paj
, tousJegt points de fà furfaee interne ou con-i
cavefur ce bois dénudé , fans y adhérer el
aucune manière, & contribue ainfi, peur
; partie-, quelponque,,..'à ciçatrifer la plaie? {
;l On apbfpry4 ,fiie ,le, corps ligneux, p11 :
|nud, pafD.çet;tç-J plaie ne çontraCloit Jam .
.j aucuno^adhére^ice, \par aucun laps de
javec le bois', dont on le trouvpit. recouv j
d’une telle jiçftriçer]
ob/erVation avoit donné lieu aux; rh). .*1
j Bqtaniftès.d’admçttre, comme-règle .généra l
;j lèv ÿoïL-0;unë. fois : dépouillé' de .fon é^ t^ jl
ij eqptrâa'éJjamtris. aucune adhérence av’ec 1
* qui. viçxft £o recouy-rii-,. après, cette demi 1 -1
« jTCFr°ns , ci-après', que cette règle, admife
”° cUX comme générale, eft fujette à reflriCtion.
pa^n a aufli obfervé, qu’à l’endroit de ce
Bourrelet fupérieur, y compris un certain ef-
Lce au-deflus de la lèvre de deffous laquelle
leflforti, la branche, ou la tige, dont il
Ait partie, fe trouve fouvent très-exceffive-
Uent renflée , proportionnellement à la groffeur
refte de fa longueur : que cette dilpropor-
Son eft plus grande fur les jeunes arbres que
fur les vieux : que fur ces derniers, ce Bourbier
acquiert beaucoup moins de groffeur &
l’étendue dans toutes fes dimenfions, & croît
beaucoup plus lentement que fur les jeunes.
ISi l’on retranche l’extrémité inférieure d’une
forte racine d’arbre, par une coupe tranfverfalê,
opérée fur un endroit aftez gros de cette racine,
il fort un Bourrelet d’entre le bois & l’écorcë,
de toute la circonférence d,e cette coupe. On
jpeut comparer ce Bourrelet, à plufieurs égards,
| celui qui naît de la lèvre fupérieure de la
blaie annulaire. Et concevoir le mode de produc-
*' q d’un de ces deux Bourrelets, ce fera con-
oir le mode de produéHon de l’autre. On
a remarqué que, fi l’on enterre cette extrémité
inférieure de cette portion de racine,
leftant à l’arbre, il fort, de ce Bourrelet, de
nouvelles racines, & que, dans le cas, où on
^iffe çette même extrémité expofée à l’air libre,
Se même Bourrelet produit des branches. E t ,
Bans le Cours complet d’Agriculture , rédigé
;ar M. l’Abbé Rozier, il eft fait mention d’un
jj&l.Bourrelet, provenu fur une racine, ayant
Inviron neuf pouces de diamètre , à l’endroit
V ce Bourrelet; duqueT Bourrelet, la moitié
inférieure étoit enterrée, & avoir pouffé deux
peines, ayant chacune une bifurcation, & la
itié fupérieure étoit expofée à l’air, & avoit
produit trois bourgeons affez vigoureux.
Duhamel du Monceau a obfervé que la
|vre inférieure d’une plaie annulaire produit
pelquefois des bourgeons, fans produire de
purrelet. Le même retrancha, par une coupe
[orizontale, la partie fupérieure du tronc d’un
îltfe vivant, d’avec fa partie inférieure, qu’il
Fa far pied; enfuite il eut foin d’ôter, à
nejùre qu’il le voyoit paroître, tout ce qui
Poit de cette partie inférieure du tronc ,
pée vivante ; par ce moyen, il vit d’abord
jpir, d’entre le bois & .l’écorce de la plaie
•■ ternaire horizontale, opérée-par cette coupe,
I11 gros Bourrelet, puis il vir naître des bour-
psde la furfaee de ce Bourrelet. Il eft évi-
|lt on peut comparer ce Bourrelet au
jurrelet inférieur de la plaie annulaire, &
doivent être tous deux produits de la
pie manière.
& rn a remarqué que.-joute la portion d’un
Ion? ’ 011 ^ une plante fruticante quekonque,
w une telle plaie annulaire arrête la fève *
defeendante, dans fon cours, vers les racines
pouffe des bourgeons , d’une force ordinaire
pendant la première année de l’exiftence
de cette plaie , & que , pendant les années
fubféquentes, fi cette plaie fubfifte annulaire,
cette portion, tant quelle refte néanmoins vivante,
ne produit plus, pour ainfi dire,que des feuilles,
ou tout au plus des bourgeons très-foibles ,
outre les parties de la fructification : & que, f
dans le cas d’une telle plaie, opérée fur le
tronc d’un arbre, jeune, il naiffoit fouvenr,
dès la première année, une. grande quantité de
bourgeons gourmands, très vigoureux, de la furfaee
de l’écorce de ce tronc, au-deffous de la plaie.
Entre les principaux phénomènes , qui accompagnent
la production du Bourrelet de la
plaie annulaire, & en font une fuite, il ne
faut oublier le fait fuivant, rapporté par Magnol.
En Languedoc, on eft dans l’ufage de greffer,
au mois de Mai, en écuffon, les variétés d’O-
liviers, les plus recherchées, fur le tronc, ou
les groflës branches d’autres Oliviers, de variétés
moins eftimées, qui font déjà en rapport. On
opère cette greffe au moment que ces dernieri
commencent à être en fève. Auftî-rôt après l’opération
, au lieu d’étêter ces arbres au-deffus de
la greffe , on enlève feulement une ceinture
d’écorce, de quatre doigts de largeur, tout
autour du trojjc ou des branches greffées ,
un peu au-deffus de la greffe. Par cette opération,
on a l’avantage d’obtenir, de ces arbres
greffés, une récolte de plus , fans préjudicier
à la greffe. Et ce qu’il y a de plus remarquable,
ajoute Magnol, c’eft que l’arbre porte,
dans cette année, des fleurs & des fruits, au
double de ce qu’il avoit coutume d’en porter.
Il y a peut-être quelque remarque à faire fur
cette dernière phrafe de Magnol. Nous en parlerons
plus bas. Qu’il nous^fuffife ici de remarquer
qu’on peut conclure de ce rapport,
de Magnol, que cette plaie annulaire ne nuit
pas à la fertilité des arbres, au moins pendant
la première année, & cependant produit fur
l’écuffon greffé, au-deffous d’elle, le même avantage
que lui procureroit l’étêtement de l’arbre.
Deux autres phénomènes très-remarquables,
obfervés par Buffon, c’eft qu’au Printems de la
deuxième, ou autre fubféquente année,
i’exiftence d’une telle plaie annulaire, il a vu
que toutes les branches des arbres fruitiers,
qui étoient au-deffus du Bourrelet de la ièvrç
fupérieure de cette plaie, fleuriffoient long-
tems, & même, quelquefois trois femaines avant
les autres arbres de même efpèce & variété ,
reflés intaéls.
Celles de ces obfervations, qui concernent
principalement la production & l’accroiffement
de la groffeur & de l’étendue de Ce Bourrelet
fupérieur, non adhérent au- bois fur lequel
il s’étend de haut en basjointes à ce qui efjl