
ehé fur un banc âgréfie, environné de quelques !
arbres qui con tra in t avec lui, donnent un
ombrage bien plus agréable que les Berceaux les
plus foignés:
Le caprice, une imagination déréglée ont créé
mille formes diverfes : on appeüoit un chef-d'oeuvre
une imitation des formes d’ archireélure, & fans
eefle on étoit occupé à retenir les arbres dans
les bornes où on les maîtrifoit. Ce goût a paffé
depuis que les payfages ont été lemis. On a :
cependant confervé les Berceaux en arcades ;
les arbres forment les colonnes, les branches
s’étendent de chaque côté, pour, delfiner les
arcades, &. fe joignent enfuite pour compofer
le cèintre. D’autres berceaux, fous le nom de
cloîtres , ont un maflif de feuillage jufqu’à la
hauteur d’appui, OÙ commencent alors les arcades.
De tous les Berceaux figurés, ces deux derniers
font les feuls qu’on emploie^ quelquefois :
les jours qu’on y pratique, laiflent appercevoir
des échappées de vue & rompent l’uniformité
que prélente un Berceau continu.
Les Berceaux dont nous venons de donner '
une idée, font garnis depuis la terre, & ne s’élèvent
qu’à une hauteur peu différente de celle
des' charmilles ordinaires, car même les Berceaux
en arcades, font garnis jufqu’à terre, entre les
ouvertures, & ceux en cloître, ont un mur de
feuillage, jufqu’à la hauteur d’appui, au-deffous
des ouvertures. L ’air ny circule pas, il y règne,
néceffairement un peu d’humidité, & les-feuüks
prefque fans agitation, puifqu’elles tiennent à
un levier plus court,'purifient moins l’air*, auffi
les berceaux font fujtfs aux inconvéniens de
l’humidité, celui d’être un repaire d’infeéles,
& celui de cauler fouvent des- fluxions & des
tranlpirarions arrêtées. Un bocage n’a pas ce danger,
parce que les arbres livrés à eux-mêmes s’y
balancent fur leur tige, agitent l’air & le purifient.
Berceaux en arbres.
D’autres Berceaux d’une compofition plus
grande, doivent nous occuper*, ce font ces ailées
où des arbres livrés en apparence à tout leur
développement font courbés artiftement,-de manière
à former une voûte impénétrable au foleil.
Ces Berceaux ,où l’art fe montre à peine, plaifent
davantage que les premiers.
L ’arbre au moment où on le plante, doit être
conduit de manière à donner trois ou cinq branches
égales en force : à mefure qu’il s’élève, on
habitue fes branches à prendre la courbure qu’on
leur deftine. Des cordes qu’on lie aux branches
de l’arbre oppofé, & dont on diminue graduellement
la longueur, les obligent à prendre une
courbure uniforme, dont le fommet fe trouve
au-deffüs du milieu de l’allée. Mais fi les branches
qu’on lie étoieot d’une force inégale, la courbe
qu’elles décfirôient, feroit irrégulière, Si îe fom- |
met fe trouveroit plus près de la branche la plus I
faible ; alors on fortifie cette dernière au moyen I
d’une perche. Infenfiblement la courbure s’éta- I
blit & le berceau n’exige d’autres foins que la I
taille annuelle néceffaire pour rendre fon eeintre I
régulier. 11 efl d’ulàge de couper le côté extérieur I
du berceau, en forme de mur*, fans doute pour I
déterminer la sève à fe porter vers l’intérieur & I
pour rendre la voûte plus touffue : mais cet I
avantage, peut-être imaginaire, ne compenfe pas I
l’eflet défagréabie, que produifent raes arbres I
maîtrifés par le cifeau, & qui ont perdu leur I
élégance.
Les proportions à préférer pour les berceau* I
en arbre, font de 20 pieds de tige, 60 pieds
pour la hauteur du ceintrê, '& 30 pieds de lar— I
geur pour l’allée ou l’intervalle entre lés.arbres: I
d’autres proportions paroiflènt ou trop écrafées, I
ou guindées : c’eft l’expérience qui â conduit I
infenfiblement à celles que j’indique, d’après les I
Auteurs les plus eflimés & ce que l'obférvation I
a pu m’apprendre.
Berceaux en arbres fruitiers.
Quelques perfonnes élèvent leurs contre efpà- I
liers & les courbent enfuite en Berceaux : cette I
manière de fe procurer de l’ombrage dans le I
potager, n’entraîne aucun inconvénient & fatis-
fait de toute manière, puifque l’agrément fe I
trouve joint à l’utile. Tous les arbres fruitiers, I
qui réulfiffent en efpaliers, peuvent être em- I
ployés à former des berceaux : les fleurs au I
printemps, le feuillage en été., les fruits en au- I
tomne, offrent fucceffivement une décoration I
nouvelle. On ne fera point furpris que j’approuve I
cette* efpèce de berceaux, tandis que je blâme I
ceux en arbres ftériles : ç’efl que l’oeil efl habitué I
à voir les arbres fruitiers affujettis aux entraves I
de la taille -, l’objet efl rempli, puifque l’oeil ap- I
perçoit une jculture fôignée : donc un Berceau I
en arbre fruitier, préfentant jm objet d’utilité I
ne bleffe pas l’imagination : mais un berceau en I
arbres flérilès, efl une décoration, & tout ce I
qui porte*dans un jardin l’empreinte de l’art, I
ne peut faire naître des impremons agréables. I
Lorfqu’on veut élever les arbres fruitiers en I
berceau, il faut adopter la taille de Montreuil, I
couper la tige à fix pouces de terre, & diriger I
| les branches des deux côtés *, avoir foin fur-tout I
quelles garniffent le bas, avant de leur permettre I
de s’élever; car on fera.toujours fûr que le fom- I
met fe garnira, au lieu que*fans cette précaution I
on rifqué de manquer fon but. J’ai vu placer I
* avantageufement des hautes tiges entre les baffes; I
des abricotiers ou des pruniers,- fervoient pouf I
couvrir le haut, tandis que des pommiers; nains I
ou des poiriers fur coignafliers, garniffoient fin-1
tervalle des tiges. Cette méthode a l’avantage I
[ défaire jouir plus promptement de l’ombre &du
[ fruit; au lieu que celle de couper tous les arbres à
[ fix pouces de terre, & de leur faire garnir les I baS avant de les laiffer élever efl infiniment
I longue.
Berceaux en treillage.
I Lorfqu’on veut former des Berceaux avec des
[plantes grimpantes, ou même avec des arbufles,
[ on commence par faire un treillage avec des
I lattes de bois peintes à l’huile, ou même, en fer
! couvert de vernis; ces derniers durenr plus long-
items, mais font plus difpendicux. Les lattes
: doivent être placées en biais & former des lozanges
[de 6 à 15 pouces d’ouverture, proportionnées
[ à l’élévation du Berceau : des ouvertures quarrées
I produifent un mauvais effet. La dépravation du
Igoût, qui a défiguré les Berceaux charmilles,
[fous les formes d’architecture, a préfidé fouvent
I à la formation de ceux en treillages d’une marinière
moins défagréabie à l’oeil, puifque un
[treillage efl déjà l’ouvrage de l ’art. Cependant
Icornme le but principal du Beqgeau, efl de pro-
Iduire de l’ombrage, ces forces ornées en don-
tnant moins que les formes Amples, les dernières
[doivent paraître préférables. On dira fans doute
[qu’on ne peut raifonner le goût, mais ceux
[même qui font cette objection, n’approuvent
ibu ne défapprouvent qu’enfuite d’un raifonne-
: ment imperceptible. D’ailleurs ce que j’avance
[ici efl fondé fur l’obfervation du plus grand
[nombre.
[ On couvre les Berceaux en treillage avec i
|des arbufles, ou des plantes grimpantes; telles
[que la Bignone, les Clématites, les Lierres, la
Grenadille, ou même avec des plantes qui s’élèvent
chaque année, comme les pois ou hari-
leots à fleur, les capucines, le gliciné, &c. La
[vigne, les jafinins, chèvrefeuilles, grftadier,
[troène, ariftoloches, quelques rofiers, peuvent
encore former des jolis Berceaux. Les arbufles
fe ramifient d’eux-mêmes dès la racine, auffi
[j on a moins à craindre qu’ils fe dégarniffent par
[le bas, que pour les Berceaux charmille ; on le
[reproche cependant au jafmin,, & je confeille-
Irms pour prévenir cet inconvénient, de mélanger
[le jafmin blanc qui s’élève, avec le jaune qui
I evient plus touffu. J’ai omis ici plufieurs ar-
ibultes exotiques, qui pourroient être employés
|cn Berceaux, mais qui font encore trop ijgres,
[ou trop délicats. Ils risqueraient de périr au
lt)°ut de quelques années, & retarderaient la
g^ullance de l’ombrage qu’on délire : Tltéa de
Virginie le Cephalanthe, les Lyciers, le Chio-
ganthe, &c. ont été employés avec fuccès pour
1 Bayes d ornement, & pourraient être adopté«
Kpur cet ufage.
le Ë 6 É I1 con^u^er j Pour de nouveaux détails,
f Charmille, & le Dictionnaire d’Agriculture^
de M. l’Abbé Rozier, dont j’ai emprunté
plufieurs chofes. ( M. R e y n i e r . )
BERCEAU d’eau ; on appelle ainfi deux ran-
I gées de jets obliques, qui, en fe croifant, forment
j des- efpèces de Berceaux, fous lefquels on peut
f fe promener,
.. Ces Berceaux d’ eau font employés dans les
jardins fymmétriques à border de petites allées
j de bofquets qui conduifcnt à de riches pièces
| d’eau. ( M. TnauiN. )
BERCEAU de Vierge. Nom donné par quelques
perfonnes au genre des Clcmnis. Voyez
Clématite. ( M. T novin. )
EERDI (el) Au rapport de M. Bruce, les Egyptiens
aèluels donnent ce nom au Cypems papy-
rus.h. Ce nom, qui n’eft plus de leur langue,,
dérive fans doute de l’idiôme des anciens Egyptiens,.
Voyei Souchet. C M. R e y n ie r ,}
BER-ÉE, panais fauvage on fauffe Branc-
Urfine , Heracleum fpkondiliüm. L. Voyez Berce
Br anc -Ursine N.° 1. ( Af. T hovin. )
BERENGÈRE.Les habitans de la Martinique
donnent ce nom. au fruit de la Melongène. Sola-
num Me longe na. L. Voyt[ Morelle. ( Ml. R e y n
ie r . )
BERGAMOTTE (Oranger) Citrus aurantium
B ergimium H . R . P . Koyq O ranges. Berg a-
motte.. ( M. T h o v in. ) .
BERGAMOTTE. On donne ce nam à plufieurs
variétés de poires dont nous allons indiquer les
principales. -
1. Bergamotte d'Eré. Cette poire eli couverte
d une peau rude, d’un, vert gai tiqueté de
fauve & délavé d un peu de roux. Cette poire ,
qui a peu de parfum , fe cotonne très-promptement
: elle mûrit en Septembre. . '
1. Bergamotte rongp. .Cette poire efl de la
même g rôdeur que la précédente & a les mêmes
défauts ; elle, efl jaune-foncé, relevée de rouge,
d’un côté ; elle mûrit en Septembre.
3 • Berg.4motte d Automne. Cette poire efl
jaune , lavée de rouge-brun ; fa peau efl liffe
& fa chair plus fondante & plus parfumée que
celle des précédentes; elle mûrit en Octobre 8s
dure jafqu’en Décembre.
4 - Bergamotte Suiffe. Son fruit efl rayé dans
la .longueur de v e r t, de jaune & de rouge fa
chair efl fondante & parfumée ; elle mûrit en
Automne.
5. Bergamotte crafanne. Elle efl d’une cou—
leur grife mêlée de vert , fouvent un peu rouffe
par taches ; cette poire efl d’un goût très-fin
& fe confer-ve longtems.
6. Bergamotte d e fo u le rs. C e tte B e rg am o tte
efl p lu s a lo n g é e q u e les a u tr e s , mais a rro n d ie
v e rs fon e x tr ém ité ; fa p e a u efi liffe , ja u n e &