
On multiplie les Capucines à fleur double au
moyen de boutures ; on choifit pour cela, la
partie des tiges qui eft déjà un peu raffermie ;
les extrémités n’ont pas affez de confiftance. La
terre dans laquelle on fait ces boutures doit être
bonne & fubftanclelle on les tient à 1 ombre
pendant les quinze premiers jours, & l’on évite
les arrofemens pendant tout ce tems - là ; l’humidité
les feroit périr. On peut également marcotter
les Capucines à fleur double , &*.ce moyen
eft peut - être encore plus afl’uré que les bou-p
tu res ; mais il eft aufli plus embarraffant. Ceft
dans le courant du mois d Août que 1 on fait
ces deux opérations avec le plus de fuçcès, les :
tiges ayant eu le tems de fe fortifier pendant
l’Eté, & les jeunes plantes peuvent acquérir une
certaine force avant l’Hiver.
V f â ge . La Capucine à fleur double étant plus
délicate que les autres, fert beaucoup moins
quelles à la décoration des jardins -, on ne peut
la cultiver qu’en pots- ainfi, elle ne peut fervir
qu’à décorer les gradins de plantes étrangères,
les terraffes & même les appartenons. La
beauté, de fa fleur la fait rechercher pour ces
différens ufages ; elle produit auffi un très-bel
effet dans l’orangerie, fur - tout lorfque fes
fleurs paroiffent dans la faifon où elle y eft renfermée.
La Capucine bâtarde diffère fi peu de celles
dont je viens de parler que Linné la regarde
avec raifon comme une plante hybride, née
de la première efpèee , St il eft furprenanr que
tous les Naturaliftes l’adoptent comme efpèee
fur l’autorité de Linné qui avoue lui — même
avoir vu naître cette bâtarde dans un jardin de
Hollande, & j’y ai vérifié cette inconftance des
corolles, qui annonce une plante à peine ébauchée;
elle donne rarement des graines, & doit
être confidérée comme une plante hybride, ou
Amplement comme une variété qui s écarte du
type primitif, &. qui a été produite par un
concours de choies inconnues.
C’eft ainfi que j’ai vu naître, fous mes yeux,
le géranium bicplor que tous les Botaniftes décrivent
actuellement comme efpècç, quoiqu’il
ne donne jamais de graines.
La Capucine lacinée, n.° 3 , çft plus délicate
que les précédentes, quoique originaires comme
celles du Pérou ; peut-être étant plus nouvelles
qu’elle en Europe, y eft-elle moins acclimatée ,
ou quelle eft réellement d’un climat plus chaud.
Elle eft très-recon noiffable à fes feuilles palmées,
& fur-tout à fes fleurs dune teinte foncée
, quoique petites, & dont les pétales font découpés
ou frangés fur les bords.
Culture. On fème la Capucine laçiniée dans
le mois d’Avril, fur couche & fous chaffis, avant
foin d'arrofer pendant la germination dès graines.
Lorfque les jeunes plantes font en état d’être
tranfplantées, on les met dans des pots plein?
d’une terre fubftancielle que l’on tient à l’ombre
fans les humeéler pendant fes premiers jours.
Cette plante 11’exige aucuns foins pendant l’Eté
& vers les premiers froids, on la rentre dans une
ferre chaude, où elle achève d’aoûter fes graines.
Comme cette plante aime beaucoup l’humidité
, il vaut mieux la mettre fur les appuis
des croifées que dans le fond de la ferre.
La dernière efpèee n’ayant jamais été cultivée
en Europe, on ne fait rien de particulier fur
fa culture ; mais il eft probable qu’elle n’exige-
roit pas des foins beaucoup plus multipliés que
la précédente.
Ces deux dernières efpèces étant moins aedi.
matées en Europe, y ferviroient moins à la décoration
des jardins que les deux premières. La
troilième cependant peut répandre de la variété
fur les gradins des plantes étrangères & dans les
ferres chaudes. Sans doute qu’avec le tems elle
fera aufli commune que les autres, alors elle
pourra fervir aux mêmes ufages. Lorfque les
premières Capucines furent apportées en Europe,
elles durent pareillement être confervées dans
les ferres, (iw. R s y n i e r . )
CAPURE, C a p u r a .
Nom d’un genre de plante peu connu de^
Botaniftes, qui paroît avoir des rapports avec les
D a i s , mais dont la famille naturelle eft ignorée.
11 n’eft encore compofé que d’une lèu|
efpèee originaire de l’Inde.
C A P U R E: POURPRÉ.
Ca p v u A purpurata. L. ïj dç l’Inde.
. Les rameaux de cet arbre font branchus ot
oppofës par paires .& d’une co.uleur pourprée
fes feuilles font ovales, entières , légèrement
pointues, & reflemblent un peu à celles du chèvre
feuille des buiffons.Les fleurs viennent daj
les aiffelles des feuilles par petits faifeeaux,«
elles font de-couleur purpurine.
Çet arbre n’a point encore été cultivé et]
Europe, & comme on ne fait dans quelle partie
de-l’Inde il croît, on ne peut indiquer la Mjj
rie de fa culture. ( M , Thovin. )
CAQUEPIRE. Nom vulgaire d’une efpèd
de G a rd é n ia . C’eft Je G a r d e n t v e r t i c i lU ) PR
de Bot. n.° 3. G a rd é n ia ( T h u n b e rg ia ) intnnti
L. fP fupl. 1 6 1 . ( Q a v p h i n o t . )
CAQUILLE, Bü n i a s .
Genre de plantes de la famille des CRtrciwj
res, & de la fecqnçje feélion des.Hliculeufes*IJ
eft compofé de huit efpèces, toutes herbacées > J
originaires des pays froids.ou tempérés. Ces jw .
tes offrant peu d’intérêt,; tant du côté de *ul ■:
lité que de l’agrément, ne font cultive^ î j
d^ps Içs jardins, de Botanique. J
Efpèces,.
* r. Caquille cornu.
p u M A S co rn u ta . L. © de Sibérie*
2. Caquille épineux.
p u n i A s f p in o f a . L. 0 d’Orient.
3. Caquille érucage.
P u m a s erucago. L. ® des environs de Mont- •
[pellicr. . 4. Caquille d Orient.
I B v n iAS Orien talis. L. ^ de Ruflie.
5. Càqûille maritime.
I p u n i As cak ile. L.
B. Caquille maritime à larges feuilles*
B uni As cakile la tifo lia .
C. Caquille maritime pinnatifide.
P uni A s cak ile pinnatifida.
D. Caquille maritime lancéolé.
I B UNI A S cakile lanceolata. © d’Europe , d’Afrique
& d’Afte, fur les bords de la mer.
6 . Caquille de Sibérie.
B u n i as myagroides. © L. de Sibérie,
ir 7. Caquille d’Egypte.
B u n i AS Ægyptiaca. 0 d’Egypte.
8. Caquille de Mahon.
B u x ia s B a lca r ica . © des Mes Minorques.
I Toutes ces plantes .ont des racines pivotantes,
rameufes, & garnies d’un chevelu délié & blanc. ,
[Elles pouffent des tiges qui, dans les plus grandes
efpèces, ne s’élèvent qu’à deux pieds & demi ,
1 environ, & les plus baffes n’ont pas plus de huit
pouces de haut. Ces tiges -font garnies de feuil* ,
les placées alternativement ; tantôt elles font en- !
tières & anguleufes dans quelques efpèces, tantôt
elles font découpées & ■ innatifides dans
d’antres. Leur couleur varie aufli , depuis le
verd pâle jufqu'aii verd glauque le plus foncé.
[Leurs fleurs, ^ui ont peu a apparence , font
jeaunes, blanches ou’ purpurines ; elles fleurif-
fent dans le courant de l’Eté & leurs femences
[mùriffent dans 'l'Automne.
Culture. Les Caquilles fe cultivent en pleine
terre ; ils fe plaifent de préférence dans un fol
meuble, fubftantiel & plus fec qu'humide. Leur
végétation ne dure que de quatre à fix mois.
On les propage au moyen de leurs graines que
; l’on fème à différentes époques & de différentes
manières.
Les efpèces, n.°* 1, 3 , 4, 5 & 6 , doivent
i hre femées en place dans les écoles de Botanique
, dès la mi - Mars, dans le climat de Pa~
I ^ , & en Février, dans les pays plus Méridionaux.
Pour cet effet, après avoirlabouré d’un
[bon fer de bêche , la place qu’elles doivent oc^-
[cuper , on y pratique un petit bafiin de 3 k
.4 pouces de profondeur, & de 18 à 2.0 peu-
ces de diamètre. Après avoir uni la terre, on y
rép3fid les graines le plus également poffible ; .
cn les recouvre d’une ligne d’épaiffeux de terre .
Agriculture, Tome II,
plus légère, & plus fine que celle du fol, &
on mer pnr-deflus une légère couche de terreau.
Les femences des autres efpèces doivent être
femées de la même manière, mais plus tard,
parce qu’elles craignent les gelées blanches qui
peuvent furvenir au commencement d’Avril ;
il convient donc de les femer vers la fin de Mars
au plurôt, dans notre climat. Mais, dans les pays
plus feptentrionaux , il eft préférable de ne les
mettre en terre qu’en Avril, & de les femer
da'ns des pots qu’on place fur une couche chaude
à l’air libre. Les femis en pleine terre lèvent
dans l’efpace de dix à douze jours, lorfque le
tems eft doux, & qu’il furvient des pluies. S’il
ne tomboit pas d’eau, il conviendroit de les ar—
rofer de tems en tems. Quand le jeune plant eft
parvenu à deux ou trois pouces de haut, il faut
l’éclaircir & ne laifler dans chaque touffe que cinq
à fix pieds, choifis parmi les plus vigoureux, afin
qu’ils profitent davantage & forment de plus
belles maffes. Les femis en pots font-ils pareillement
affez forts? On les met .en pleine terre
avec leurs mottes, parce que ces plantes fouffrent
difficilement d’être repiquées à racines nues,
à moins quelles ne foient très-jeunes. Le refte
de la culture de ces plantes fe réduit à les tenir
nettes de mauvaifes herbes, à les arrofer dans
les tems, de féchereffe, & à faire la récolte de
leurs graines à mefure qu elles mûriffenr. Ces
femences renfermées dans des Lacs de papier,
& miles dans les tiroirs d’une armoire placée
dans un lieu fec & aëré, peuvent fe conferver
de trois à fix ans, pourvu toute-fois qu’on les
laiffe dans leurs fiüques.
L’efpèce du Levant 4 quoiqu originaire d’un
pays plus chaud que le nôtre, fe cultive en
pleine terre, & réfifte aux plus grands froids de
nos hivers; elle eftruftique & s’accommode de
toute efpèee de terrein. Une fois plantée dans
un jardin, elle s’y propage fans culture, au
moyen de fes racines qui tracent , & fur-tout
de fes graines qui lèvent par-tout où elles tombent;
de forte qu’on eft fouvent plus occupé
à la détruire qu à la faire profpérer, particulièrement
dans les .ferreins lecs & légers. Cette
grande facilité à croître dans les mauvais ter-
reins , la qualité de fon feuillage, que les moutons
mangent volontiers, & fur-tout fa croif-
fance prompte & précoce, nous font préfumer
qu’on pourroit tirer un parti avantageux de
cette plante, pour faire des pâturages Printaniers.
On pourroit tenter cette expérience fur
des terres deftinéesà refter en jachères, après avoir
rapporté de l’avoine. Il fuffiroic de donner 111*
labour au chaume après la récolte, & d’y femer
les graines de cette plante ,• mais comme elle forme
des touffes affez étendues, &. quelle trace un peu,
il faut la femer clair. Une autre motif encore ,
c’eft que les fiiicules de cette plante renfermant
ordinairemeni deux femences qu’il n’eft pas
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