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un aliment fâlutaire & une fource d’accroiffe-
^Tvévaporation, qui fe fait moins bien quand
l’air eft chargé de vapeurs, parce qu il ne paît
pas en diffoudre autant, & c^uil les diffout plus
lentement, annonce la pluie : alors le h g
mouillé fe féche moins vite, & les végétaux coupés
fe defféchent moins promptement. »
« VcU'ariciti, qui eft répandue dans latmof
phère, influe fûrement beaucoup fur la force
diflolvante de l’air pour diffoudre 1 ef u > ®u P0,“
la laiffer échapper ; on pourrolt peut-être mefu-
rer la quantité quelle en contient par la ta
cilité plus ou moins grande avec corp*
éleélrifé & ifolé perdrait fou éleélncité dans un
lieu donné; cette conûdération neft point outre
cela un objet de pure cunofité ; on lait que 1£-
leélricité favorife la germination des graines, &
que les teins d’orage font fouvem censtou les
plantes font le plus de progrès : ainfi , comme
féleéiricité peut fe combiner alois avec 11-«'™
dité &.la chaleur , on peut croire quelle auD
mente leur énergie* « _ . «
« L ’éleélromètre, que M. de Sauffure vient de
découvrir , montre au moins, d une manière très
fenfible, qu’il y a toujours plus ou moins d é
■ leélricité dans l’air, & qu’il y a très-peu de mo-
mens qui empêchent de l ’obferver ; & que le vent
” C« Onnt^emfediflimulerqueles plantes font
de vrais condufteurs d’éleélncité y-les pointes de
leurs tiges, de leurs feuilles font autant de moyens
pour fattirer, comme M. de Sauffure l a remarqué;
mais , outre cela, la partie r^ ne^ e;
quelles renferment eft peut-être-la partie qui
y fixe l’électricité ; peut-être s y comblne-t efle
Jvec elle devient-elle alors par ce moyen,
une partie conftituante du végétal. » .
«Mais quoique ces moyensfoient neceffaires po
déterminer-ta nature du tems quon peut avom
ie veux encore les écarter , comme étant dun
ufage peu facile & comme exigeant des atten
rions que-cliacun ne fauroit avoir, »
« Je me bornerai donc a interroger des êtres
dont les réponfesne fauroienf être aufli équivoques
& difficiles à-entendre, n
f ü Les vapeurs qui frappent nos feus fous
la forme de nuages', de brouillards, ..de pluie ,
«°it“C]^apjiari?nce du foleil, de la lune & des
étoiles, n
« z Les vents. » . N • . . ,
« 4." Quelque corps du règne végétal, animal
& minéraL- » , ; h H e„,,r
' « ç 0 Quelques phénomènes particuliers, fournis
ne pcui tu '.um'-.m — , n •
déterminée, qu’il y dcs^cirçonflançes qui
augmentent ou diminuent fa faculté diffolyante,
ainfi, par exemple, l’air diffoudra une plus-grande
quantité d’eau quand fa chaleur fera plus grande,
& il laiffera tomber en rofée ■ une partie de t eaa
qu’il a diffoute s’il vient alors à fe refroidir ; de
même il ne peut plus diffoudre d eau quand il
contient toute celle qu’il peut diffoudre, à moins
que la chaleur n’augmente & ne donne plus
d'énergie à la force diffolvante' de 1 air ; quanti
l’eau eft bien diffoute dans l’air ", ƒ lie ne trouble
point fa tranlparence qui eft toujours la même,
& l’on ne s’apperçoit de la préfence de 1 eau dans
l’air que torique l’air vient à perdre fa force
diffolvante, & qu’il laiffe tomber l’eau qu il avoit
diffoute, ; alors elle paroît fous la forme de brouillard
par l’air 8c le feu en difféfentés.mconuanecs, »
Cowioiffanco du unis pur les météores. ^
I .” Par les nuages. ‘
« L ’ex^rience nous apprend que lair diffout
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Peau à-peu-près comme l’eau diffout le fel ; qu’3
ne peut en contenir qu’une certaine quantité
& mi’il v a des. circonftances qui
• 11 y a d’autres caufes que. la chaleur qui
peuvent influer fur la puiffance. que l’air M M
diffoudre l’eau, mais, je rien veux pas parler ici. »
« Les nuages annoncent que la diiiolution- de
l’eau dans l’air eft moins parfaite quelle pour-
roit être , puïfque l’air perd fa tranfoarence ,
foit parce que l’air rempli A eau , laiffe .échapper
& r e n d vifible celle qu’il ne peut plus dif-
foudre, foit parce qu’il a perdu une partie de
fa faculté de diffoudre l’eau. Quoi quil en foit ,
les nuages font une probabilité dé pluie-, puil
que la pluie ri eft autre cliofe que l’eau rejettéepar
Pair où elle étoît diffoute ; mais cette probabilité
eft plus ou moins forte luisant la nature des
nuages, parce qu’ils laiffent augurer alors que
cette diffoliuion de l’eau dans l’air eft plus ou
moins-parijiire & jjar conféquent que 1 eau eft plus
ou moins prête à tomber, n . . . . . ,
« Les nuages légers, floconneux, qui gazent plus
l’azur du ciel qu’ils ne le cachent, font peu menaçais
■ & , s’ils font accompagnés_d un vent léger
ils’ promettent le beau tems, parce quon
Voit' clairement que l’air continue à temr dii-
foute l’eau qui y eft, puîfque ces nuages n augmentent
pas : mais fi. ces petits nuages saccroit-
fent en maffes & en nombre , alors ils commencent"
à annoncer la pluie & s’ils deviennent
grands 8c noirs, s’ils' forment de grandes maffes
comme des chaînés de rochers , alors fis permettent
cl’y tire de grandes pluies 8c cette augure
fera d’autant plus sûr, que 1 air fera plus cliaud
8c que-les nuages fé feront fohnésplus vite. Mais
ces menaces diminuent aufti - tôt qu’on voit ces
nuages s’amincir, fe morceler 8c errer ifolés dans
l^tmofphère. jt , A r „
Quand le ciel devient pommelé, c eft un -ligne
lé«er de pluie, dont la certitude croît torique
la=poinmclure s’ étend : fi les petits nuages qui
la' forment s’accroiffènt, s unifient 8c noirciffen ,
alors on voit l’air perdre toujours
diffoudre l’eau & tendre fans eeffe a laiffer échap
per celle griil avoir diffoute ; paàis fi
fi A R
melufe fe diflipe | fi les petits nuages fu i la forment
difparoiffent, alors 'on peut elpérer la permanence
du beau teins, puifque l ’air reprend
toute fa faculté de tenir l’eau bien diffoute &
par conféquent dans un état fort éloigné de fe
réfoudre en pluie. »
„ En été ou en automne, fi le vent fouille,
pendant quelques jours, & fi la chaleur eft forte,
les nuages blancs, pointus, amoncelés les unsftir
les autres & liés entre eux par des maffes noires,
annoncent toujours que'la pluie & le tonnerre
font très-proches, M ; ' . •
» Quand les nuages s’élèvent fort haut lorfque
le tems eft fec & lorfqu’ils fe préfentent comme
des petites raies éparfes, mais voifines, il faut
s’attendre à la pluie dans l’efpace d’un jour. »
a Si les nuages s’accroiffent très-rapidement ou
paroiffent grands tout-à-coup , quoique le ciel
n’en foit. pas couvert, cela peut annoncer une'
tempête. »
« Quand les nuages s’amoricèlënt du côté op-
pofé aux vents du midi & d’oueft, ils annoncent
la pluie •, parce que l’eau qu’ils portent ne fe diffout
pas, & qu’au contraire elfe tend à s’échapper,
puifque les gouttes en font rapprochées par
la compreffion que les nuages qu’elles forment
doivent éprouver. Au contraire, quand les nuages
fe divïfent vers le côté oppofé au vent, on
peut efpérer le beau tems; parce qu’on voit clairement
que l’air a toute fa force pour diffoudre
l ’eau, des nuages., & qu il peut en diffoure beaucoup.
»
« Si les nuages font pouffés par des vents op-
pofés, alors.il annoncent un orage inévitable ; la
compreffion qu’ils éprouvent force les gouttes à
s’unir & à tomber quand l’air n’a pas la plus
grande-force pour s’en charger. »
« Lorfque les nuages entament les montagnes,
ou traînent fur leurs talus en s’élevant vers leurs
«îmes, alors ils . font croire à une pluie prochaine,
fur-tout fi le vent fouffie du côté oppofé
à la montagne ; le vent, en comprimant les
■ nuages contre cet. obftacle, force l’eau à dégoutter,
comme l’épongé humide qu’on ferre : mais fi ces
nuages font légers s’ils fuivent la dircélio'n de
la montagne parallèlement à l’horizon , alors on
peut croire'au beau tems, & -plus, sûrement encore
à la bile. »
« Quand les nuages noirs viennent du fud y
ceft un figue, de pluie ; mais quand ils viennent
enfuite de i’oueft, cela n’annonce pas toujours
Rn changement de tems. »
a Les nuages flotrans auprès des montagnes au
fncl H à l’oucfl fans avoir des formes bien décidées
, annoncent un vent qui fouffie vers ce
côté -, leur pronoffic fera d’autant plus fignifiant,
que les nuages feront.plus près de la montagne*pp
Si des.nuagqs blancs &. opaques flottent .fépa-
rempnt pendant la b îfe au nfilieu du jour & difparoiffent
lé foir \ alors oh ne* peut en tirer aur
•Agriculture. Tome I I .
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pfonoftic, ni pour le^ beau tems, ni pour
le mauvais ; puifque l’air conferve toujours fa
force diffolvante pour diffoudre l’eau que cas!
nuages tranfportent. n
u Quand le C ie l, qui a été couvert, fe découvre
au couchant, il annonce le beau tems,
quoiqu’il refte couvert au levant : on peut l’ef-
pérer de même fi les vents du fud & d’oueft, qui
pouffent des tauages élevés , fe ralentiffent dans
leur cours, & fur-tout fi l’on voit les nuages
flotter en fens contraire; on comprend aifémënt
qu’alors il y a un changement dans le vent qui
commence à fe faire appercevoir, & qui repouffe
les vapeurs que les vents de fud & d’oueft ap—,
portoient en favorifant la diffolution de celles
qu’ils ont répandues. «
i u Les nuages qui offrent les couleurs de l’arc-
en-ciel quand ils font oppofës au foleil, annoncent
la pluie ; parce que l’eau eft alorà peu diffoute
dans l’air , & quelle doit être même’déjà
formée en gouttes pour produire les couleurs qu’cwi
obferve : il en fera de même s’il fe forme pendant
le jour des nuages noirs ou bleus près du
foleil ; cependant, ce ligne eft moins sûr que la
précédent, n
l.° Par les brouillards.
u Quand les: brouillards font bas & qu’ils fe
diflipent, ils annoncent le beau temps..;1 parce
qu’ils prouvent que l’air peut aifémënt diffoudre
l’eau & qu’il tend à le faire : mais, par laraifon
du contraire, fi les brouillards s’élèvent peu-à—
peu fur les collines, ils annoncent sûrement la
pluie, ÿi1 -• [, ’ j J ! ' ■' ; ■ ■' ' •:
« Si le brouillard eft général; avant le leverdu
foleil, on a lieu de craindre la pluie fur le foir ;
au refte , ceci n’èftpas univerfellement vrai ; en
automne les exceptions font fréquentes, n
u En automne, lorfque les brouillards qui pré-®
cèdent les premières gelées fe diflipent, on peut
croire à la pluie pour le lendemain, parce que
ces vapeurs élevées par la chaleur fe conden-
flnt pendant la nuit, & font une fourçé de pluie,
pour le jour qui fuit.
Par la rofée.
« La rofée quand elle eft forte & froide, &
fur-tout les blanches gêlées m printems & en
automne font prefque toujours fuivies de pluie ;
elles annoncent manifeftement que l’air ne peut
plus retenir l’eau qu’il avoit difloute , qu’elles
font des brouillards précipités que la chaleur diffout
de nouveau dans l’air , & prépare pour une
pluie prochaine, »
a Lorfque la rofée abondante fe diflipe prefque
tout-à-coup au lever du fo le il, c’en un
figne de pluie ; l ’air furchargé d’eau eft obligé.
K .