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chofe dans la compofition des terres, qu on-
cultive, il eft bon de pouvoir la diïlinguer, {>our
{avoir quelle influence elle a fur la végétation.
Il y a des bols de différente couleur. Il y
en a de rouges, de blancs, de jaunes, de gris,
de verdâtres de noirs même. La Médecine,
qui fait ufage de bols, les tiroit autrefois d’Arménie.
Mais on s’eft. convaincu que le bol de
France éroit auffi bon.
Le bol d’Arménie eft rouge; ce pays en a
atifli de jaunes & de blancs.
On trouve , en France , le bol rouge, aux
environs de Blois & de Saumur; on en trouve
Suffi, en Bourgogne. Celui de Blois eft d’un
rouge : pâle. La France en a de jaune, qui pafîe
pour le meilleur. ,
La Couleur du bol d’Allemagne eft un peu
plus foible que celle, du bol d’Arménie. Il eft
parfemé de vaines jaunes.
Gran, en Hongrie , & ÇoltberyS fur le territoire
de Liège, fourniflent le bol blanc.
Celui de Tranfylvanie a tous les caractères
du bol d’Arménie. 11 fe fond dans la bouche
pomme du beurre. Il vient des environs. de'
Tokay.
Le bol gris eft commun dans le Mogol.
Le bol verdâtre, quelque part qu’il le trouve,
doit fa couleur au cuivre.
On trouve enfin, dans le canton de Berne,
un bol noir, qui contient du bitume.
Selon que ces différens bols approchent le plus
~de l’argile pure, & font, en plus grande proportion,
dans la combinaifon d’un terrain, ils
Je rendent plus compaél, & par confëquent
ils néceffirent un mélange de terre calcaire, afin
de le rendre plus meuble, plus perméable aux
pluies. ( AL VAbbé T e s s i e r . )
BOLDU , Boldu.
Arbre du Pérou, qui paroît appartenir à la
famille des L auriers , & peut-être au genre
de ce nom. Il a été obfervé aflez fuperficiel-
lement, par le pere Feuillé- Mais M. Dom-
béy l’a décrit avec beaucoup d’exactitude, &
il eft probable , que lorfquë 1 ouvrage de ce
favant Voyageur paroîtra , nous faurons parfaitement
à quel genre, & à quelle famille cet
arbre, appartient,
Boldu du Pérou.
Boidu olivifera. Feuil. | Journ, du Pérou.
P. i i . ^T. 6. f) des forêts-du Pérou.
Cet arbre s’élève à la hauteur d’environ vingt-
quatre pieds, & fon tronc a la grofleur du
corps d’un homme. Il eft couronné par une
tête touffue , d’une verdure luifante, fort agréable,
«es fleurs, qui viennent en bouquets., à
^extrémité des rameaux, font blanches, & con-
traftent avec la .couleur verte du feuillage. A
$es fleurs foc.cèdent une multitude, de friffis ,
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femblables en tout, à nos .olives, & qui renfj
ment, comme elles, un noyau noir &. ofieuT
Ces fruits ont une faveur douce & ïgiéab
les Indiens leur trouvent un goût ii flactcur-
qu’ils les mangent par délices.
Le Boldu croît naturellement dans les for^
du Pérou, & on le cultive dans le voifinageig
habitations. 11 n'a point encore été apporté en
Europe, mais il eft probable qu’on pourroii
l’y cultiver dans les ferres tempérées ; peut-être
même réuffiroit-fl en pleine terre,, dans J
Provinces méridionales, avec quelques précauJ
tions. ( AL T hou in . )
BOLHUERT, nom d’une des variétés de fi
Tulipa gefncriana, L. dont la fleur eft incarnate
panachée en blanc. DiB. ttniv. d'Agric. & Jiri.
nage. V°yç[ T ulipe des J ardins. ( M. Reyn
i e r . )
BOLLO. Efpèce de gâteaux, faits de mai.,
qui, dans l’Ifthme de Panama , tiennent lieu
1 de pain. Ils font infipides, ce qui ne peut guéri
i s’accorder avec ce que le même Voyageur dii
| plus bas, qu’ils confervent le goût du mais.
; On prépare le Bollo de la manière fuivante
; le maïs eft trempé pendant quelques tems, puid
! on l’écrafe entre deux pierres. A force de Id
broyer, & de le changer d’eau, on féparel«
} corce du grain, & lorique la farine eft pure]
; on la pétrit, & on forme, avec cette pâte
des gâteaux, qu’on enveloppe de feuilles d’arj
bres, pour les cuire dans lcau. Ces gàteaui
ne fe confervent que vingt-quatre heures.
gén. des Voy. T. 14. ( AL Reynier. )
BOMBEMENT, Agriculture. Un champ cultivé.,
dont les planches font plus hautes au milieu
que fur les bords, eft bombé. Koyt|
L abour. ( AL VAbbé Tessier■ ) . I
BOMBER, opération de jardinage, qui con
fifle à çxhauffer un terrein, une plate-hD*
ou un quarré, au-deffus du niveau des allé«
ou des fentiers, de manière que le milieu*
terrein, ou de. la plate-bande, fou plus e !
que les bords, „ ' , J
Cette opération peut s’exécuter de deux
çons ; la première*, en rapportant (les terr 1
pour exhauffer le terrein , & lui donner -,
convexité néceffaire ; & la fécondé, en pjc
de la terre même des allées, pour 1 1 charge
le terrein ou la plate-bande. Ce dernier R
cédé eft plus fimple, & beaucoup moins wjj
dieux que le premier, mais il
praticable ; c’eft aux circonflançes a dete u ^
fur le choix & l’emploi des moyens. Iveut
river des arbres fruitiers, à noyau, ou .,
arbres-, qui craignent l’humidité, fl eIt a J J
. de bomber le terrein. On doit égalemen _
ber les planches deftinées à la culture e[] ftnj
gumes de primeur, quand la terre en J
& humide, afin que les eaux pluviales 1^
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L . vféiourner; & que la terré, ameublie par
■ es labours, fe deffèche, & s’échauffe plus ai-
I Es* ce -font les plates - bandes & les cor-
teilles à fleurs, formées dans les parterres ,
lu’il eft plus particulièrement d’ufage de bom-
ïer On ’leur) donne , depuis un pouce juf-
Luvtrois pouces de convexité, par pied, fur
l ur largeur, fuivant la qualité au terrein, &
Sa nature des plantes que l’on fe propofe d’v
Lettre. Si les plantes font de petite ftature, &
Kue le terrein ait du corps, & .conferve l’hu-
Inidité, on peut, fans inconvénient, donner
lux plates-bandes trois pouces d’exhauffement
Ear pied. Les plantés pyramideront mieux les
i nes au-deffus des autres ; elles feront plus rapprochées
de la vue, & produiront un effet plus
leréable. Mais fi, au contraire, le fol, eft fec
K léger, & que les plantes, que l’on fe pro-
ïofe°d’y mettre,- foient vivaces, & de haute
Rature, au lieu de bomber le terrein, il content,
de le créufer un peu, pour que les eaux
Pluviales puiffent s’y arrêter, & fournir à la
végétation des plantes. :( M. T h o u i n . )
I BONAROTE, - Bonarota ; nom donné par
Wicheli, dans fon Nova plantarum généra, au
Béderote de montagne. Voye[ ce nom. (AL.
WpHOVlN. ) " ,
B BON CHRETIEN d’Efpagne. Le fruit de ce
Poirier eft d’une belle groffeur, fa couleur eft
■ aune, un peu verdâtre, nuancée de rouge vif,
Ha chair eft caftante, & n’eft bonne qu’en com-
i>ote. V o y e i Poirier. ( AL R e y n i e r . )
! BON CHRÉTIEN d’Été. Ce poirier eft remarquable
par la grandeur de les fleitrs; fon
Bruit eft mur en Septembre : il - eft de la première
groffeur, & d’une forme fouvent irré-
Rulière. Sa chair eft caffante, mais très-parfu-
mée. On connoît un autre Bon Chrétien, que
■ on diftingùe par l’épithète de mufqué, dont
Ile fruit eft moins gros que le précédent, d’une
Bouleur jaune plus décidée , & lavée de rouge ;
d eft d’un goût plus agréable que l’autre. Voye[
■ OIRIER. ( M . R e Y N IE R . )
»BON CHRÉTIEN d’Hiver.'Le fruit de ce
■ oirier eft de la première groffeur. Sa peau eft
BPe) de couleur jaune, lavée de rouge du
Kôté expofé au foleil. Sa chair eft fine, & très-
»artumèe. 11 mûrit en Janvier, & dure juf-
»uen Mai. Voye% Poirier. (AL R e y n i e r . )
»BONDQ. Grand arbre, fort touffu, dont le
■ ïonc a fept ou huit brafîes de tour., &. qui
»roit fur les bords de la Gambrà. Son écoree
F fort épineufe, fon bois eft facile à travailler,
m ert A faire les canots. Sa cendre , mêlée-;
t ec du vin de palmier, forme un favon de
K Hift. gén. des Voy. T. 3 , p. 270. ;
K e ^ ^ “jçile de favoir quel arj^re ce peut
F ' ^ M. .R e y n i e r . .)
B Friture. Tome II»
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BONDUC , GvizAHDiirj.
Genre de plantes, à fleurs polypétalées, de
la famille, des Légumineuses , qui a quelques
rapports avec les B réfille ts & les Poinciliadçs.
Il comprend des arbres & arbriffeaux exotiques,
épineux, à feuilles alternes, une ou deux fois
ailées.
Le calice eft campanulé, découpé à fon extrémité
en cinq fegmens égaux.
La corolle eft compofée de cinq pétales, en
forme de lance, prefque égaux, inférés fur l’orifice
du caîîce, qu’ils débordent un peu.' La
fleur a dix étamines, en forme d’alêne, attachées
au calice, alternativement plus courtes
l’une que l’autre, & qui portent de petites anthères
oblongues.
Le fruit, qui fuccède à ces fleurs, eft une
filique courte, rhomboïdale, à une feule loge,
qui renferme plufieurs femences ovales, très-
dures , ordinairement fphériques, mais comprimées
dans quelques efpèces.
Nous ne connoiflbns encore, dans ce genre ,
que deux efpèces bien déterminées. Celles, que
l’on y a jointes paroiffent s’en éloigner à .plufieurs
égards.
Efpèces.
1. Bonduc ordinaire. Vulg. Guénic, Pois:qué-
niques, (Eil de chat, Cniqûier.
Guilandina Bonduc. L. ï> des climats chauds
des deux Indes.
2. Bonduc rampant.
G v i i A n d in A Bonducella. L. ï j . des Indes
& des Ifles de l’Amérique.
3. Bonduc à gouffes liftes.
Gvi iAndinA Nuga. L. ï ) . d’Amboine.
4. Bonduc paniculé.
Gui iAndina paniculata. L. ï) du. Malabar,
& , fuivant Commerfon, de la Nouvelle - Bretagne.
5. Bonduc axillaire.
Gv i iAndinA axillaris. L. ï> du Malabar.
Defcription du port des Efpèces.
1. Bonduc ordinaire. Toutes les parties de
cette efpèce font épineufes, & armées d’aiguillons
nombreux, très-petits, & en forme de crochets.
Ceux de la tige font plus gros & plus
forts que les. autres.
Les tiges font garnies de beaucoup de rameaux
longs, & comme farmenteux. Elles s’entortillent
autour des arbres voifins, étant trop foibles
pour fe tenir droites fans foutien. Avec cet
appui, elles s’élèvent jufqu’à douze ou quatorze
pieds.
Les feuilles font deux fois ailées, à pinnules
oppolées, fan$ impaire- Les folioles font ova-
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