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5. Canang à feuilles longues, vulgairement
arbre de mâture.
Uy.AK.iA Zongifolia. Sonnerai. Voyage des
Indes. L. ï> de la côte de Coromandel.
* Efpèces moins connues.
6 . Canang Ligulaire.
Uvax-ia Ligularis. La M. Diél. ï> des Molu-
ques.
7. Canang à trois pétales.
Uva r i a tripctala. La M. Diél. f) des Mohj-
4jues.
8. Canang du Japon.
Uvaria Japonica. L. ï) du Japon.
Dejirlpriondu port des Efpèces.
1. Canang odorant. Cet arbre eft affez élevé:
fon tronc eft épais, droit & cylindrique, quelquefois
jufqu à fix pieds de diamètre, & fa cime
un peu lâche. L’écorce, eft unie & cendrée,
& le bois, qui eft tendre, eft d’un blanc jaunâtre.
Les feuilles, foutenues fur des pétioles courts,
font longues de fix à fept pouces', fur deux
pouces & demi à trois pouces de largeur. Elles
font très-entières, ovales-oblongues, mais terminées
en pointe, lifies & glabres en-deffus,
nerveufes en-deffous, & couvertes fur leurs pétioles
d’un duvet court.
Les fleurs viennent plufieurs enfemble fur un
pédoncule Ample, à peine long d’un pouce ,&légèrement
velu à l’extrémité des petits rameaux courts
& axillaires. Leurs pétal’es font longs d’un pouce
& demi, prefque linéaires & très-pointus. Ces
fleurs font verdâtres ou jaunâtres , & ont une
odeur très-forte, plus agréable de loin que de
près, beaucoup plus pénétrante le foir, lorfque
l’air eft calme & le tems obfcur , ou même lorsqu’il
tombe un peu de pluie. La plupart de ces
fleurs tombent avant de nouer, & il y en a très-
peu qui donnent du fruit.
Les fruits font oblongs, charnus, d’un brun
obfcur, & contiennent dans une chair vifqueufe,
douce & d’une odeur agréable, huit ou neuf fe-
mences aplaties, brunes & luifantes.
H'ftorique. Cet. arbre croît naturellement dans
les Moluques, dans l’ifle de Java &• à la Chine.
A la fin de la faifon des pluies, vers le mois de
Septembre, il perd la plus grande partie de fes
feuilles. & de les fleurs,en forte que l’arbre pa-
roît entièrement nud -, mais c’eft alors que mû •
riffent les fruits.
Il eft difficile de les récolter, car les oifeaux
en font très-avides; ils les avalent entiers & les
rendent de même C’eft par ce moyen que ces
arbre fis multiplient dans les forêts & quelquefois
même dans le 3 jardins.
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Vers ce même temps ces arbres font attaqué* :
d’une quantité prodigieufe de chenilles velues, |
marquées de taches noires, qui dévorent en peu '
de tems les feuilles & les fruits ; mais elles deviennent
bien-tôt elles-mêmes la proie des oifeaux,
& vers le mois de Novembre l’arbre pouffe de
nouvelles feuilles & fe couvre de fleurs.
Ufages. On le cultive dans le pays auprès des
maifons, à caufe de l’odeur agréable que fes fleurs |
répandent au loin. Les Indiens mettent ces mêmes
fleurs'dans leurs appartenons, dans leurs habits, !
& ils s’en fervent pour communiquer une bonne
odeur à la pommade dont ils font ufage ; lorf-
qu’elles font fèches ils les mêlent avec leur tabac à
fumer.
Culture. Les graines que l’on fème réuflîfient
rarement; mais celles que les oifeaux répandent
lèvent ordinairement très-bien. .Lorfque les ha-
bitans veulent s’en procurer dj^ plant, ils vont
le chercher dans les bois & le tranfplanteiit dans
leurs jardins.
Lorfque l’arbre eft encore Jeune, on coupe
f extrémité de fes rameaux, pour empêcher qu’ils
ne s’élèvent trop, & pour lui former une cime
plus touffue; fil’arbre étoit trop âgé-cçtte opération
feroit dangeteufe. : les eaux'de la pluie fil-,
treroient à travers les plaies & fèroient périr le
tronc.
t. C anang aromatique. Cet arbre s’élève à |
plus de vingt pieds de hauteur , & n’a qu’environ
un pied dé diamètre. Son écorce eft cendrée, &
fon bois, blanc & peu compare.
De l’extrémité de fon tronc1 fortent plufieurs
branchés'longues, droites, chargées de plufieurs
rameaux longs flexibles; les uns & les autres
font garnis de feuilles, dont les plus longues ont
cinq pouces, fur un & demi de largeur.
CcS feuille^ font féflîleS, lifies. ; entières,
ovales, mais tèrrrlinées par■ une pointe moufle.
Les fleurs font fo lit a ir é s , ou viennent quelquefois
deux ;ènfemble à l’ailfelle des feuilles.
Elles ont fix pétales oblongs, ovales & obtus.
Les trois extérieurs font fermes, épais, couverts
en-deffous d’un duvet cendré, lifies en -d edans &
violets. Les trois intérieurs font d’un vio le t plus
foncé, moins grands & moins larges que les
extérieurs entre le fq u e ls ils font placés par-,
défias. " ’ ' J ■ \
Les fruits font des capfulés attachées à un
même réceptacle , au nombre de quinze, vingt »
ou même pins ; comme ûoueufes,' cylindriques
& rouffâtres, d’un pouce & plus ‘de longueur,
qui contiennent depuis une jufqu’à fix graines
placées les unes fur les autres.
J-Iifforique. D’après les différens noms qui onH
été donnés à cet arbre, il paroît qu’il croît uatu^
rellement en Ethiopie .& dans l’ifle de Gevlan- U
le trouve auffi au Pérou, où il a été obfervé par
M. J-ofcph de Juflieu ; il fe rencontré aufli ^
G A N"
les forêts de la pùiane, & fiïr-'tout dans celle«
de Timouron : y fleurir, & y donne du fruit
dans le mois d’Avril „
Aubiet flous apprend que ,cet arbre eft auffi
naturel à l’ïfle-de- Fr an ce où il y en a deux
efpèces , que les Nègres nomment bois blanc, &
qu'ils diftînguent en bois blanc a grandes feuilles,
Il bois blanc à petites feuilles. Il dit avoir obfervé
ces deux arbres eh abondaace dans les ravins &
forêts qui lont au bas de la montagne qu’on
defeend pour arriver à la plaine des Hollandoîs
en allant du Port-Louis au port du Sud-Eft par
fiîoka.
Ufage. Les fruits de cet arbre ont une faveur
aromatique & piquante. Les Nègres les emploient
dans leurs alimens à défaut d’autres épices ; de—là
viennent les noms qui lui ont été donnés de poivre
d'Ethiopie, poivre des Nègres.
3-Canang farmenteux. Le port de cetteefpèce
ne reffemble nullement à celui de toutes les kutres
efpèces de ce ^ genre. C’eft un petit arbriffeau
farmenteux qui ne s’élève naturellement qu’à cinq
ou fix pieds, mais qui atteint quelquefois le ,
double de cette hauteur lorfqu’il rencontre queljqu’arbre
voifm qui peut, lui fervir d’appui.
L’écorce de la tige & des branches eft noire.
; Ces branches font longues, grêles & garnies
de feuilles ovales-lancéolées, très—entières-, glabres',
vertes & liftes én-deffus, d’un verd plus
clair en-deffous, longues de quatre à cinq pouces,
|für un peu plus d’un pouce de largeur.
; Les fleurs naiffent une à une fur les côtés ©u
i l’extrémité des petits rameaux. Elles font d’abord
d’un verd brun mêlé de jaune, & deviennent
enfuite d’un rouge de fang. Elles font enduites
|d une vifeofité qui en découle.
Les fruits font ovoïdes, d’un jaune rougeâtre
dans leur maturité. Ils naiffent en grand nombre
1 emblëde m^me fteur, & renferment chacun
plufieurs femences un peu comprimées, rouffâtres,
& «tuées les unes au-deffus des .autres.
Hifiorique. Cet arbriffeau croît dans les Indes
(Orientales.
L •L’écorce & les feuilles de cet arbriffeau
I . somatiques : on mange les fruits qui ont un
put d abricot: Lit' Ca.nan<} monofperme. Cette efpèce , &
«! , 1 U1 précède , ainfi rapprochées l’une de
[mire, lemblent préfenter les deux extrêmes de
ce genre. ' • ■ ■
vîre Canang monofperme eft un arbre qui
L3S ? Plu! clc cinquante pieds de hauteur, fur
L*. ?™s diarnclre-; Son tronc eft récouvert
cendrée & marquée de taches
Llancjiâtre,pacte. fon bois eft dur
1« m ^0j’ni.ct tlo fronc.fortent de grades branches,
es «Wiiês, lès autres inclinées, qui s’étalent
C À N f iip
en tout fens, St qui donnent â cet a&re un air
impofânt:
Ç.;s Lranches fe divilént en rameaux garnis de
leuiliés*lifies entières, ovales, terminées par une
longue pointe, vertes endefl'us & d’une couleur
ferrugineufe en-deffous. Elles ont j u f q u ’à ro
pouces de longueur, fur trois pouces & demi
de large.
Les fleurs naiffent dans les aifldles des feuilles,
une à une, quelquefois deux ou trois réunie«
enfemble. Elles font d’une couleur verdâtre.
Lefruit eft compofé d’un grand nombre de cap-
fuies jaunâtres, ovoïdes St aigues, portées chacune
lur un- long pédoncule; & qui ne renferment
qu une feuk lemence lift», rouffâtre ovoïde,
enveloppée d'une membrane fine. La même fleur
donne quelquefois naiffance à 40 ou co de cei
capfulés.
Hiflorique. Cet arbre croît dans les grandes
forêts de la Guiane, à 40 lieues du bord de la
mer. Les Galibis l’appellent ouregon. II fleurit &
donne fon fruit dans le mois de Décembre.
Son bois, fes feuilles broyées & fon fruit mâché
ont une odeur & une faveur légèrement aromatique.
'
5. C A N A N G 'à feuilles longues. Le nom d'arbre
de mâture quia été donné à cet arbre, indique
luffilamment l’élévation de fa tige.
Ses feuilles, dont les pétioles font courts, ont
7 à 8 pouces de long, fur un peu plus d’ua
pouce de large à leur feafe. Elles font étroites ,
lancéolées, glabres, entières, mais ondulées à
leurs bords, dt. terminées par une pointe fort
effilée.
Les fleurs font jaunes, petites, difpofées en
grand nombre par bouquets, qui forment des
efpèces d’ombelles fur la partie des rameaux qui
eft dénuée de feuilles. Les pédoncules, le calice
& 1 extérieur des pétales, font couverts d’un duvet
court & blanchâtre.
Les fruits font des baies nombreufes, à une
feule loge, qui, comme dans les autres efpèces,
partent toures d un réceptacle commun, qui
formoit le centre de ia fleur.
Hiforique. Get arbre eft originaire de la Côte
de Coromandel, d’où M. Sonnerat en a rapporté
des échantillons en fleurs & en fruits.
Ufages. Comme il donne beaucoup d’om—
brage, on en fait des allées dans les jardins des
environs de Pondichéry.
6. C anang ligulaire". Les feuilles font dans
cette efpèce plus larges que dans lés-précédentes,
Elles ont de 6 à 9 pouces de long, fur deux oa
trois pouces de largeur.
L Les fleurs viennent auffi dans la même proportion;
mais leurs pétales font plus étroits,& comme'
ligulés.
D’ailleurs ces deux efpèces ont beaucoup de
rapports l’une avec l’autre.
Hifiorique. Cet arbre croît dans les Moluquc».
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