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coup plus quantité & s* y trouve beaucoup
moins bien diffbute. Il y a quelques, plantes dont
la fleur ne s ouvre pas à l’approche de la pluie ;
telle eft hibifcus trionum Lin. .»
u La fleur de la Pimprenelle s’ouvre lorfque
le terris change • les tiges du trèfle le redrcflent
quand il doit pleuvoir. «
ConnoiJJance du tems par Vétat de quelques
fubftances minérales.
« Il y a des pierres, comme quelques fehites,
quelques efp.èces de grès, qui attirent 1 humidité
de l’air , & qui s’en chargent quand elles peuvent
en avoir,& comme cela eftplus facile,quand l’eau
ceffe d’être difloute dans l’a ir , c eft auffi alors
quelles s’en pénètrent & c’efl ainli quelles annoncent
la pluie. »
Le meilleur indicateur de l’humidité ou de la
féchereffe, eft le fel marin, qui dans les cuifines,
fe fonderoit en partie, lorfque le tems doit donner
de la pluie, fi on n’avoit pas l’attention de
le placer auprès de la cheminée ; c’eft pour la
même raifon , que le lard falé, pendu aux planchers
, quand il pleut, laiffe tomber des gouttes
d’eau.
« La tranfparenc'e de l’air eft un figne excellent
pour juger le tems qu’on peut avoir-, fi cette
tranfparence eft parfaite, fi-Ion voit mieux les
objets éloignés, fi l’on diftingue mieux ceux qui
font mieux à notre portée, c’eft un figne certain
de pluie , à moins qu’on ne remarque cette apparence
, immédiatement après qu il a plu : 1 air
ainfi nétoyé par la pouflière qui y nage , débar-
raffé d’une vapeur particulière qui y flotte , &
qui trouble pour l’ordinaire fa tranfparence ,
lorfque le tems eft beau ; l’air alors laifle facilement
paffer les rayons de lumière envoyés par
les objets, & il les fait obferver avec plus de
netteté • mais lorfque le tems a été beau pendant
un ou deux jours, on fent bientôt qu il renferme
quelque chofequi trouble fa rranfparence -,
cette vapeur , affez analogue à celle de 1783 ,
que M. de Sauflure a le premier obfervée , &
qui jette un voile léger fur les objets, eft alors un
fi*ne fur de beau tems • au moins cette vapeur
dffparoît quand le tems eft fur le point de devenir
mauvais , & l’air qui eft alors plus tranfpa-
rent, permet d’entrevoir la pluie qui va tomber, »
u 11 eft au moins certain que l’air perd alors
fa f o r c e diffolvante-de l’eau -, les rofées font plus
abondantes -, les objets paroiffent plus grands à
l’horizon , parce que les rayons font alors plus
rompus dans un milieu devenu plus épais, &
£>eft aufli pour cela que cet aggrandiffement
des objets à l’horizon, eft un figne manifefte de
l’eau, n
« Un ciel farineux annonce de même la pluie,
parce que l’ajr n’a cette apparence que quand
l’eau qu’il contient ceffe d’y être bien difTotltU
& qu’elle commence à fe faire appercevoir. r>
a Les fons mieux entendus annoncent la pluie ;
l’air chargé de vapeurs mal difloutes eft plus
denfe ou plus épais que lorfqu’il eft leur parfait
diffolvant -, cette épaifleur, ou cette denfité , le
rend plus propre à propager le fon , de même
que l ’air comprimé-, ainfi donc, fi l’on entend
mieux des fons dans un tems que dans un autre ,
fi l’on entend alors des fons qu’on n’entend pas
communément, c’eft un figne de pluie ■ & c’eft
auffi ce qu’un a obfervé , quand on entend
en divers lieux couler des rivières dont on n’entend
pas ordinairement le bruit, on préfage avec
raifon la pluie, & l’expérience rend probable
ce pronoftic. Il eft vrai qu’il faut faire attention
à la chaleur de l’air -, car le. froid , qui
rend l’air beaucoup plus épais, pourroit aufli
produire le même effet.»
« Il y a des odeurs qui fe font fur-tout ap-*
percevoir quand le tems doit changer & devenir-
mauvais- telles font celles des latrines : fans
doute alors l’air humide favorife la putréfa&ion,
& fe charge de ces miafmes infeéles y peut-être
aufli l’air commun, moins pefant, a moins
de force pour les comprimer.»
u Quand le feu eft vif, que la fumée monté
rapidement, on peut croire que L’air eft pefane
& élallique -, aufli le baromètre eft élevé, &•
plufieurs cheminées qui fument quand le baromètre
eft bas , ceflent de fumer aufii-tôt qu’i l
monte. Le feu, par fa vivacité , peut donc faire?
efpérer lé beau tems lorfqu’il pétille avec vivacité /
& qu’il brûle avec éclat : mais quand le feu eft
languiffant, on doit craindre la pluie -, l’air eft
alors plus léger , le baromètre defeend , & les
vapeurs contribuent peut-être à diminuer l’aélivité
de la flamme.»
« Le paflage fubit du froid ^fec au chaud/
annonce plutôt la neige & la pluie qu’un beau
tems -, les vapeurs qui font difloutes dans l’air en
une quantité aufli grande qu’il peut en contenir,
& qui fe forment toujours pour s’ajouter au#
premières, font forcées de tomber, & de troubler
le beau tems dont on' jouifloit.
Vronoflics des fa ijo n s ,
a Chaque faifon varie : on fait qu’en hiver
; on eft expôfé à tous les météores réfultans de
la condenfation des vapeurs, comme les brouil-
| lards, les pluies, les neiges, les glaces, &c. En
été, on obferve les météores ignés, produits par
l’évaporation humide_jointe aux exhalaisons inflammables
; en automne & au printemps, on a
les orages qui naiffent de l’équilibre rompu entre
le chaud & le froid.» .
« Comme le paflage du foleil par les différents
points du méridien, occafionne des variétés
météorologiques bien frappantes, que l’on a au
matin un vent d’éft , & le foir on vent d’oueft -,
que le Baromètre commence à monter vers le
loir jufqu’à minuit pour redefcendrejufqu’aujour
& qu’il remonte jufqu’à midi pour redefeendre
jufqu’au foir ; de même les fituations de la
terre relativement au foleil, à la chaleur qu’il
produit, à l’évaporation qu’il occafionne, & à
l’air pur qu’il foudre des plantes par la végétation,
influent fur le tems. »
« On obferve en général que, comme le plus
grand froid eft une demi-heure après le lever
& le coucher du foleil, la plus grande chaleur
& la plus grande féchereffe font entre deux &
trois heures de l’après-midi • de même ôn a
les plus grands froids quelques jours après le
folftice d’hiver, quand les jours commencent à
croître vers le quart du mois de Janvier : il en
eft de même pour les chaleurs, qui font les plus
vives quelques jours après le folftice d’été, vers
le quart du mois de Juillet. » .
« Les plus grands orages fe font fur-tout fentir
dans les équinoxes -, ils femblent précéder un
. peu l’équinoxe du printems,, & fuivre celui de
l ’automne : mais les orages qu’on efluie à Cette I
dernière époque, fo n t, pour l’ordinaire, les plus
■ violens de tous. »
y On obferve affez communément à Genève
que lés printems font pluvieux, & les automne^
belles : on a remarqué que, dans les environs de'
la S. Jean & de la S. Michel, il y a pour l’ordinaire
des pluies ; mais on a auffi vu très-fou- i
vent .qu’il pleuvoit le. jour de la S. Médard,
fans avoir eu enfuite quarante jours de pluie, » i
«On augure., avec quelque fondement, que,;
lorfque l’automne eft humide, -& que l’hiver eft
doux, on a un printems froid & fec; que fi
l’hiver eft f e c , le printems fera humide • qu’a-
près un printems & un été humide, on a une i
automne fereine. »
« En général, quand les feuilles tardent à i
tomber en automne, elles annoncent un hiver j
rude. »
cc Le paflage avancé des oifeaux fait prévoir :
un hiver froid & prochain, parce qu’il montre <
que l’hiver commence déjà »dans les pays fep-
tentrionaux, puifqu’il en chaffe les oifeaux qui
y féjournent, jufqu’à ce que les frimats les en
banmflënt.(i» r , 1
« Nous avons communément, dans dix ans
une récolte mauvaife , deux médiocres cinq ;
ordinaires & deux bonnes. »
“ Il eft évident que la nature nous fournit des
«gnes beaucoup plus sûrs , pour l’exploitation
nés campagnes, que ceux qu’on-obtient par le
ffloyen des inflrumens météorologiques : nous
lavons , par les beaux vers d’Hifiode & de i
<Iue les événement de la campagne fe
Palliaient en Grèce & S Rome, du tems de ces -
lien aujourcl> " . & fi l’on y avoir
réfléchi, on auroit pris pour déterminer
te féhfs des opérations de la campagne, celui
de quelque fait naturel qui annonceroit l’influence
de l’état foutenu de fiatmofphère. ou
de la terre fur] elles : ainfi, certains infeéles
n éclofent que lorfqu’on a éprouvé une certaine
chaleur , certaines plantes ne fe développent
que lorfque la terre a été échauffée
pendant un certain tems, par l’aélion fou tenue
du foleil. »
« Pour remplir ces vues, il faudroit choifir
quelques plantes communes, qui pouffent dans
le tems le plus favorable, pour des opérations
qu on doit faire -, alors la nature elle-même de-
manderoit qu’on profitât de fon énergie & les.
effets feroient proportionnels à l’aélion de la
caufe, qu’on emploieroit dans le meilleur moment.
Ces thermomètres naturels feroient bien
plus utiles que les autres, & l’on pourroit les
multiplier autant que l’on voudroit , puifqüe
toutes les plantes, quicroiflènt en différens tems
en formeroient les degrés , & qu’on pourroit
encore les multiplier, en faifant attention aux
diverfes parties de l’Hiftoire des plantes- telles que
eur germination , leur foliation leur floraifon,
leur fructification & leur maturité. •
« On obferve, en général, que les,arbres prin*
tamers ne pouffent guère que lorfque la température
de 1 air eft entre neuf & dix degrés du
thermomètre de Rëaumur , & qu’elle -s’arrête
au-deffous de ce terme. » '
« Le froment, l’orge, l ’avoine, le feigle ne
végètent que , quand la température de l’air a
été pendant plufieurs jours de huit .à dix degrés ‘
on pourra prévoir airifi la feuillaifon, la florai-
io n , la maturité des fruits & le tems des différentes
opérations: dé. la campagne.; mais cette
fuite d’observations peut être faite par chaque
Agriculteur, fur les lieux qu’il,e xp lo ite , & il
s initruira mieux en les fàilànt, que nous ne
poumons en lui communiquant les olifervations
particulières, que nous aurions pu faire '& qu’il
auroit peut - être mal-à-proposE généralifées
pour lui. »
ufages de l’hygromètre & du thermomètre même
avec ceux des Baromètres. Mais s’ils font attention
aux rapports que ces inflmmeijs ont entre
eux pour annoncer le tems ils me pardonneront
davoir adopté & placé fous le titre.de Baromètres,
les prédirions , que M. Senebier tire
de 1 humidité, de la féchereffe, du froid & de la
chaleur. (M. l ’A b b é T e s s i e r . ) -
BARON. ( Pois. ) On nomme ainfi parmi
les Jardiniers, une des variétés du Pifunifabum.
L. Voyttf. article Poisdb jaudin. ( M. T houtv.)
BARRAGE Droit qui avoit lieu fur les grains
& autres marchandiles; on le payoît aux endroits
des grands chemins, où'on avoir établi des bar»