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vient, vers le commencement de chaque Automne,
de les lier enfemble, par paquets, fans
les déformer par aucune courbure forcée, &
d’entourer chaque paquet d’un tortillon de
paille, qui le Couvre entièrement, comme j ai
dit qu’il falloit couvrir le jeune plant qui efl
en pépinière. Lorfque ces branches ont deux
ans, elles font bonnes à être marcottées., On y
procède au Printems, avant la fève', & pour
cela, non-feulement on rechaufle ces fouches
avec la terre qui les entoure, fi elle efi légère,
ou avec une telle terre qu’on y tranfporte,
fi celle qui efi autour d’elles fe trouve trop
forte mais encore on élève au défi us & autour
de chaque fouche une bute , de pareille
terre, allez- haute pour que celles defdites
jbranches, qui font nées vers le faîte de la
fouche, fe trouvent enterrées dans cette bute
à environ huit pouces de profondeur. On arrofe
ces butés alfiduement pendant toute l’année.
Ordinairement toutes les branches y contenues
font allez enracinées à l’Automne fui-
vante, pour être féparées au Printems fub-
féquent. Il y a des Jardiniers qui font ces
butes dans le Printems de la fécondé année.
Ils diiènt, avec grande apparence de raifon,
que, par cette dernière méthode, les racines
qu’ils obtiennent, ayant eu deux années, au
lieu d’une, pour fe former, fe trouvent beaucoup
mieux conditionnées, & beaucoup plus
nombreufes. Quelque foit celle ~de ces deux
méthodes qu’on ait mife en pratique , ces marcottes
ne doivent pas être fevrées avant le Printems
de la quatrième année de leur âge. Alors on
les fépare , avant la fève avec foin^ en tâchant
d’y conferver le plus de racines qu’il
efi pofiible. On plante auffi-tôt, à demeure,
toutes celles qui font affez fortes-, & on met
les autres en pépinière, pour y réfier pendant
un an ou deux, fui van t leur force , & y être
traitées comme le plant de femence. Lors de
cette tranfplantation, foit à demeüre, foit en
pépinière, il convient de ire féparer des mères
que les marcottes qu’on peut planter aufli-
tôt, afin que les racines ne reflent expofées.
à l’air que le moins de tèms- pofiible. Chacune
de ces mères peut fournir ainfi, tous Tes
trois ans, un affez grand nombre de marcottes
bien enracinées, pendant un grand nombre
d’années.
Mais fouvent oh defireroit faire des marcottes
fur un grand arbre, fans le facrifier, comme
il efi nécefiaire, pour en faire une mère. Dans
ce cas, on ehoifi-ra,, fur, cet arbre, au Printems,
& avant la fève, des branches de deux
ans, d’une belle venue. On les entourera, chacune
à l’endroit de leur naiffance, d’une terre
légère, femblable à celle que j’ai indiqué être
propre pour les fémis. Cette terre pourra être
contenue , foit dans des pots faits exprès
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pour marcotter , foit dans des entonnoirs
fer blanc propres au même ufàge, ou biendai^
des mannequins, ou dans des caiffes de bois
conftruites dans cette vue. Ces pots, entonnoir]
& caiffes, doivent être, au moins d’environ neuf
à dix pouces de diamètre , fur autant de lîan.
teur. Ceux qui font plus petits ne contiennent
pas une quantité de terre fuffifante pour donner
lieu à la produélion de racines affez vigoureufe
Ajoutez que cette terre, gu e,ces vafes trop pénis
contiennent ainiî en trop petit volume, nepent.
que fort difficilement, être entretenue danscett!
humidité continuelle , qui efi requife pour b
réuffite de ces marcottes. Quant aux manne,
quins, ils doivent être encore plus grands que
les pots, entonnoirs & .cailles-, parce que b
terre qui y èft contenue, efi plus expofée|
Taétion des agens defféchans. On foutient &oi
fixe, en place, ces vafes & mannequins,^
le moyen de perches folidement enfoncées et
terre, à la profondeur d’environ deux pieèj
& fermement attachées, tant 'à ces uftenfiles,
qu’aux branches marcottées , de manière à le
défendre de la force du vent, qui a beaucoiij
de prife fur ces branches, & .qui, fi onm
prenoit des précautions fuffifantes-, ne manque-
roit pas de les agiter tellement, quilles eut
pêcherôit de s’enraciner. Si on a plufieurs mat
cottes fur un même arbre, après avoir fou-
tenu chaque marcotte, comme je . viens de 1
dire., il convient d’affermir, d’autant plus, toutes
ces g perches enfoncées en terre, par d auttés
perches y-attachées en travers, dé manièreI
former du tout une forte d’échafaud , affezfo-
lidement affemblé, pour mettre les marcottes!
l’abri de toute agitation préjudiciable. Si on ar*
rofe affiduement les vafes, ou mannequins, d
- les contiennent ordinairement elles font affa
enracinées à l’Automne fuivanté, pour êtrt
féparées au Printems fubféquent. On les trais
alors comme les marcottes fournies^ par w
mères.
Pour procéder 1 à la multiplication de cet arbre
, par boutures., on choifit des branches du#
belle venue, & de deux ans yjpàrce que.ccl
les de Tannée précédente fèroient trop Ü|
bacées, & fufettes à fe pourrir. On en ralü
le Bas en bec de flûte, & on les plante jj
Printems, avant la fève, dans des pots remp
de terre pareille à celle que j’ai dite convem
pour les fémis. On enterre aufii-tôt ces pots
une couche d’une chaleur modérée. H J,
les tenir à Tabri du foleil du Midi ,. & du g ^
air, par des paillaflons , jufqu’à ee
boutures foient parfaitement enracinées.
-arrofe, pendant ce tems, avec affiduité & *|
dération. Elles pouffent au bout de M .
maines. Quand on les juge fuffifammentg
de racines,.' on les accoutume à -Tair, f .
petit. Puis on les traite comme des p»®
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If' encés, c’eft-à-dire, qu’on couvre les pots
iftles' plantes' avec de la paille, pendant lepre-
L - Hiver au’on les rentre même dans Té-
Rlffierie, lors des .gelées au-deffus’de cinq de-
lés5 & qu’au Printems fuivant, on dépote,
Eour planter en pépinière, où les plantes refieront
pendant dèùx ans, &c.
I plufieurs Jardiniers, qui cultivent cet arbre
in arandj lorfquhls ont une grande quantité
te boutures à faire, trouvent la culture,,dont
te viens de donner le détail,, trop minuneufe
t trop difpendieufe. Ils choififfent leurs boutures
comme je l’ai dit, & les mettent en terre
B la même époque que j’ai défignéé ; mais ils
le contentent de les planter,'en pleine terre:,
Ë dix-pouces ou un pied de difianG.e-'récipro-
Ewe dans une plate-bande de terre -bien meii-
Kle & bien préparée , expofée au ;Nord.’ Us
Bhritent ces bouturés‘par des- paillaflons, juf-
E.ia ce qu’elles foient enracinées. Souvent mé-
Ee ils négligent de leur procurer un abri ?
K ne prennent aucun autre foin que d’arro-
Er modérément & affiduement. Et néanmoins
Ees boutures senracinent ordinairement très-
pien. Quand elles commencent | à pouffer vi-
ïoureufementf ils les abandonnent fouvent à
Elles-mêmes, jufqu’à l’Automne; Us les lailfent
Hans la même plate-bande pendant deux ans,
^pendant lefquelles ils les foignent comme les
^plantes de lemence lorfqu’ellés font en pépi-
^Rièrea, c’eft-à-dire que, dès le commencement
■ de l’Automne de chaque année, ils couvrent
^Entièrement là tigfe ’& les branches de chaque
^plante avec un lien de paille ’ tordue, roulé
^Eutour d’elles. Au Printems de-la troifièmean-
pjnée, ils plantent en place à demeure.
H Un terrein léger & humide efl celui qui
IBonvient. le mieux à cet arbre. Il y fait de
I Beaucoup plus grands progrès qu’en tout autre,
I B y plutôt. Il faut , autant qu’on le
I Mpit, choifir, pour planter cet arbre à demeure,
I Bts endroits qui foient à l’abri des vents violon
s , qui déchirent fes feuilles, brifent aifément
I B es branches, & rendent fon afp e 61 très-défa-
■ réable. U efl bon aufli que ces arbres foient
I Bj^-ntés en expofition chaude, parce que, comme
I confervent leur fève très - tard en Au-
^■ omncj ainfi que je l’ai déjà dit, il s’en fuit
I B 1' , nt > Pendant les .premières, années, très-
I B ,ets a être. endommagés par les premières ge-
\W*> qui détruifent fouvent fextrémité des,
I franches. Lorfque ces arbres ont acquis une
I B eitaine force., ils ne fouffrent ordinairement
R T dans ^es divers fort rudes. Il efl très-re-
I MFqtiable que éés arbres ont réfiflé, dans le
|H ar.m Royal, & en beaucoup d’autres en-
IKaWtSj au'fr°hl fi extrême de l’Hiver méme-
à 1789 , lequéPen ^ à peine en-
■ quelques-uns. Cet arbre, dans notre
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Climat, entre en fève/ affez tard, ; au PrintemSi
Il efl très-vraifemblable que cette propriété contribue
beaucoup à lui faire fupporter ainfi la
rigueur du froid.
Les efpèces n.^* 2, 9, 10, i l , 13, 19, io,
26, 27 & 35 fe multiplient de graine qu’on
fait venir de leurs pays natals. Les fémi ’en
font au Printems, fur couche chaude,. couverte
de chaflïs, dans des pots remplis dé, ferre
pareille à celle dont j’ai fait mention pour le
fémis de l’efpèce n.° 1. On arrofe ces fémis,
très-légèrement, foir & matin , jufqu’à ce qu’ils
foient levés. Aulfi-tôt que les plantes paroifleut,
il faut les traiter en plantes tr.ès-dëlicates„Oii ar—
rofera donc très-inodérément, & feulement au
befoin, les jeunes plantes, tant que la faifon
efi fraîche, le teins humide , & que le foleil ne
paroît pas. 11 faut avoir très-grand loin de les
piéferver du froid. Non-feulement la moindre
gelée les fait périr , mais même une température
de dix ou douze degrés ne fuffit pas pour
les conferver. Ainfi, on doit avoir la précaution
de couvrir, de paille & de paillaflons, les
chaflis, pendant les tems froids, & de faire
des réchauds aux couches, lorfque leur chaleur
tombe au-deffbus de douze degrés. Il faut
aufli avoir très-grand foin de les faire jouir des
rayons du foleil, & de leur donner de l’air tou-»«
tes fois que . le tems le permet ; car les jeunes
plantes font trèsf ujettes à s’étioler & à pourrir,
par la privation des rayons du foleil, & par
l’humidité. Lorfque les jeunes plantes auront
acquis trois ou quatre pouces de hauteur, celles
qui feront en plus grand nombre qu’une ,
dans chaque pot, doivent être arrachées, par
un tems brumeux, avec toutes leurs racines,
& tranfplantées aufli-tôt dans d’autres pots. Il
convient de n’en mettre qu’une dans chaque
pot. Ces nouveaux pots, ainfi que les autres,
à cette épôque:, feront tranfportés & enterrés
fur une- autre- couche chaude , nouvellement
faite , & qu’on aura l’attention de réchauffer
dans la fuite, fuivant le befoin, pour avancer
& fortifier le jeûne pfant Vvant l’Hiver. Pendant
tout l’Eté, ces plantes demandent à être
arrofées fréquemment ; mais il faut leur donner
peu d’eau’ à-la-fois. Dès l’Automne, il faut
mettre tous les pots dans- la tannée de la ferre-
chaude. L’arrofement doit être modéré pendant
l’Hiver.
Au commencement de chaque Automne, on
Printems fubfégùent, on rempote toutes les
plantes de bonne heure • c’eft-à-dire, qu’on renouvelle
la terre de chaque pot, en retranchant
une partie de la motte, & mettant, en
place, de nouvelle terre. Cette opération efë
abfoiument nécefiaire, parce que chaque année,
à cette époque, ordinairement les pots font entièrement
remplis par les racines de chaque