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Beauce, font creufes, ori les paffe en chamois,
on s’en fert pour faire des culottes ,
pour la bourrelerie, pour la bafane, pour
des tabliers de charrons, de carriers, &c. Si
«lies font franches, on en fait des marroquins.
Avec les petites peaux, on fait des paffes-
talons, & des doublures de bouliers de femmes,
& du petit chamoi.
On pafie en blanc des peaux, avec leur
laine, pour faire des houffes de chevaux, &
pour des chancelières-, on préfère, pour cet
ufage, les peaux des moutons Allemands, &
quelquefois celles des Beaucerons.
Ce font toujours les peaux les plus petites,
& les plus minces, qu’on choifit pour le parchemin.
If faut qu’elles aient été féchées auÎiaravant.
Celles des Bêtes à laine mortes, chez
es Fermiers, font particulièrement deftinées à
cet emploi.
Les peaux des animaux, qui ont été ex-
pofés à la pluie & au foleil ardent, immédiatement
après avoir été tondus, font tellement
altérées, qu’on , n’en peut faire que de
la colle. Le mouton Cotentin, le Normand &
je Çholet font très-fujets à cet inconvénient.
On doit auffi faire peu de cas de la peau dès
moutons morts de la clavelée, ou attaqués d’une
gale confidérable.
Les peaux des moutons tués, depuis le mois
de Juin jufqu’à la fin de Décembre, font,
à chofes égales, les meilleures. Les animaux
n’étant pas chargés de laine, leurs peaux fe
fortifient davantage, & acquièrent de la qualité.
Quantité de moutons qu'on eonfomme a Pari» ,
en une année.
Par un relevé des barrières, de cinq années
.consécutives, depuis 17S1 , jufques, & y compris
1785, il entre, à Paris, année commune,
339,893 moutons, & fept cent deux
mille cinq .cent trente livres de viande de moutons
tués hors Paris, Iefquelles réduites en moutons
y du poids de trente livres, font 20417
moutons -, ce nombre, ajouté au précédent, donne
un total de 360,310 moutons, dont l’appro-
vifionnement des Hôpitaux fait partie, Depuis
1774, la confommation de Paris, en moutons,
a beaucoup augmentée. On fait, qu’à cette
époque, on permit, à tous les Bouchers, de
vendre de la viande, en carême, tandis qii’au-
paravam l’Hôtel-Dieu feul en vejidoît. Cette
caufe, finobfervance des lois de l’Egjife ,
fur l'abflinence de la viande, ont exigé qu’on
en fîjt venir une plus grande quantité, Depuis
<e tems , la Lorraine-Allemande en a fpnrni
20C00 de plus par année,
IJ ne m’eft pas poffible dévaluer ce qui I
paffé en contrebande, malgré toute la vigilance
des Employés,
Si je puis me procurer un état exaél de totif
ce qui entre à Paris, en denrées de différent genre
fournies par l’Agriculture, j’en placerai le tableau
au mot Consommation. Je n’y inférerai
que les efpèces d’animaux , ou les produits de
ces animaux, & les végétaux, ou les produits
.des végétaux, qui paient quelque droit, parce
que ce font les feuls, dont on tienne regifire
aux barrières, ou aux marchés, ou à l’Hôtel«
de-ville. Il feroit mieux, & intéreffant de co'n*
noître tout ce que Paris eonfomme en légumes,
Mais cette connoiffance me paroît impoffible à
acquérir.
Détail fur les Agneaux de lait y qu'on apportt
à Paris.
On apporte à Paris des agneaux communément
de la partie de Lille de France, appellée France,de
la plaine de Gomer, de Celle de Long-boyau,
de celle de Saclé & du Hurepoix, pays qui ne
font pas éloignés. Il en vient, aufu de plus
de dix lieues même, de tous les côtés.
Avant l’année 1789, on commençoît la vente
dés agneaux à Noël, & on la ceffoit à la
Pentecôte. Des Réglemens défendoient d’en vendre
au-delà de ce terme. Je ne fais fr on
confervera ces Réglemens, ou fi on les abo-
lira, pour lailfer la liberté d’en vendre toute
l’année. On a , à plufieurs reprifes, interdit
totalement la vente des agneaux. C’étoit nuire
à l’intérêt des Cultivateurs, voifins des Villes;
Le permettre, fans reftriéKon, auroit peut-
être un autre inconvénient, celui de mettre un
obflacle à la multiplication des Bêtes à laine.
Je préférerois une liberté entière à une défenfe
totale. Mais, comme la viande des agneaux ns
'peut jamais être à bon marché , & qu’il n’y a
que Ion haut prix qui détermine à en apporter
à Paris , il me femble qu’il faudroit laiffer
fubfifter la loi, & la permiflion limitée entre
Noël & la Pentecôte. Les Cultivateurs ne me
paroiftenf pas blefïjés par cette loi. Les agneaux
que le hafard fait naître plus tard, ou font man?
gés dans les campagnes, ou nourris jufqu’aprèt
l’Hiver, pour être portés dans les villes, encore
fous le nom d’agneaux. Ils- ne font pas fi boni
que les agneaux de lait.
On tue des agneaux depuis l’âge de quinz«
jours jufqu’à trois & quatre „mois. Les pi“5
jeunes font pour les particuliers, qui lesveuj
lent pour leurs tables -, les Rôriffeurs, qui , *
Paris, au-lieu des Bouche
de tuer & de vendre les
plus âgés.
:rs, font en poltenion
agneaux, préfèrentM
Les agneaux tardillons, étant bien nourris,
lÂri Hiver, peuvent être vendus au carnaval
fuivam. La loi ne s’y oppofe pas,. parce quHls
Le font plus agneaux de lau.
[ Un boft agneau de lait, de race Beauceronne,
âgé de trois mois, doit pefer de dix-
[huit à vingt Livres, fans y comprendre les iflues.,
[Les Fermiers des environs de Paris r ont plusdepro-
Kt à vendre un agneau de lait, que de l’élever -, mais
|l faut être à portée du débouché, pour jouir de cet
Lvjintage. Depuis 1785, jufqu’à 1790,, les agneaux
fe font vendus, à la Vallée, c’efi-à-dire , au
gieu du Marché, fur le pied de 15 à 20 fous
la livre. . , . - .
I Une Anthenoife eft trop jeune pour faire
[un bon agneau. On préfère, pour donner des:(
Lcneaux de lait, les brebis de trois à fix ans.
f On reconnoît un bon agneau, quand il a le
[haut de la queue large & moëlleux. On dit alors :
IUfe manie bien à U queue.
I La toifon d’un agneau, lavée, ne donne
[qu'une demi - livre de laine. Elle eft employée,
[par les Cotonniers, pour des houettes-, par les
[Chapeliers, pour des chapeaux, &par d’autres
[ouvriers-, pour des ferges.
I La peau fe paffe en chamoi, & en blanc,
[pour taire des gands & des bas*
E Quantité d'Agneaux qu'on eonfomme à Paris.
B Le relevé des barrières, “de 1787, 1788 -&
■ 1789, porte, l’année commune, de la quan-
Itité d’agneaux, de chevreaux, de cochons de
liait, qui entrent à- Paris, à 84C0. En fouf-
Itrayant le nombre de 1000 pour les chevreaux
|& les cochons de lait, nombre plutôt trop fort
■ que trop foible, il en réfulte qu’il entre à
BParis 7400 agneaux, non compris ce que la
■ fraude en introduit. Je répète ici, que fi je
■ puis me procurer l’état exaét de la plupart des déniées,
fournies par l’Agriculture à Paris, en une
■ année, on le trouvera au mot Consommation.
■ ( M. l'Abbé T e s s i e r . )
B BETES afines ; ce font les ânes, JesânefTes,
■ p ânons. On pourroit fans doute y comprendre
Kfs mulets & les mules, qui tiennent plus de
Bâne que du cheval. Voyez Ane & Mulet.
■ ~ BETES blanches. L’origine du nom de Bêtes
Blanches, vient de ce qu’on divifoit autrefois,
■ comme on fait encore en quelques Provinces ,
uT n°uPeaux d’une fermé en deux claffes ; l’une
■ e Bêtes rouges qui comprenoit les boeufs &
■ es vaches, & l’autre de Bêtes blanches -qui ne
K^fermoit que les Bêtes à- laine. ( M . T A b b é
bovines ou bouvines -, nom des Bêtes
i r ! ! rnes- p S I Betès a cornes. ( M . V A b b é
m*£Ssier^
BETES chevalines • le cheval,1a jument &
le poulain, font des Bêtes chevalines. Voyez
Cheval.
BETES de fomme ; la Bête de fomme eft
celle qui porte des fardeaux fur fon dos; Le
cheval, l’âne, le mulet,- le jumart, le chameau ,
le dromadaire, l’éléphant, le lama , & dans
quelques Etats d’Afie, le boeuf font des Bêtes
de fomme. (M. l ’Abbé Tessier.)
BETES' dë trait -, celles qui tirent des fardeaux,.
des voitures ou des charrues. Le cheval, le mu—
let, l’âne, le boeuf, ia vache, le chien auKamkchaka,.
en Hollande & même en France , font des Bêtes,
de trait. ( M. l'Abbé I'essier. )
BETEL, Betre ou Tamhoul, Piper Betel L.
plante dont les Indiens mâchent les feuilles pour
fe parfumer la bouche & rendre leur haleine plus
agréable.- Voyez Poivre. (AT. Thouin.)
BETOINE. B e t o n i c a .
Genre de plantes de la famille dès LAsiéES
& très-voifine des Stachides par fes caraélèrcs-
génériques. Toutes les efpèces qui le compofenr
ont leurs feuilles radicales crénelées, leurs feuilles
de la tige oppofées à paires disantes & leurs-
fleurs réunies dans un épi terminal.-
Ffpec:s.:
1. Betoine Gfiicinale.
BsTomcA Officiaalis.L. *]£ dans les bois dè
l’Europe tempérée.
B. Variété à fleur blanche.
2. Betoine velue.
B e t o n i c a Hirfuta. QL des montagnes de I3
Suifle, .de la France , &c.
3. BETOiisrE du Levant.
Be torica Orientalis. h . *2fi du Levant.
4. Betoine Alopécuroide.
B e t o n i c a Alopecuros. L. des montagnes
de Provence.
5. Betoine laineufe.
B e t o n i c a Heraclea. L. duLevant.
Dcfcription du port des efpetis,
1. Betoine officinale. Sa racine eft dure coudée
& garnie défibrés à la partie inférieure. Les
feuilles font portées par de longs pétioles &
forment une touffe affez fournie r elles font
alongées échancrées en coeur àleur bafe , & garnies
fur leur contour de crénelures arrondies 5
leur lurface eft ridée & légèrement velue. Les
tiges.s’élèvent jufqü’à un& deux pieds de haut &
portent une ou deux paires de feuilles prefque'
fefliles, de là même forme que les radicales. L’épf